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Okay, auguste lectorat, cette fois, ce que nous ajoutons à la boîte à outils de l’écrivain n’est pas tant un logiciel d’écriture qu’un outil de productivité générique, mais il est si puissant et participe d’une étape si fondamentale du métier qu’il est impossible de le passer sous silence.

Si, auguste lectorat, tu n’as pas vécu sous une pierre au cours des dernières années et que tu possèdes un smartphone, tu as peut-être croisé le nom d’Evernote. Peut-être l’as-tu essayé, as-tu bricolé avec, pour ne pas en comprendre l’intérêt ou pire, pour trouver – comme moi – son interface contre-intuitive et râler contre sa façon d’organiser les informations. Ne crains rien, nous allons décortiquer tout cela.

Ce qu’est Evernote

Evernote a pour slogan “remember anything” – ne rien oublier. Il se veut l’équivalent numérique du post-it sur le bureau, de la nappe de restaurant où l’on griffonne trois infos, voire du carnet Moleskine en cuir d’iguane et en feuilles de vélin que tout écrivain branché transporte. (Ben oui ? Non ?) Disponible sous la forme d’une application développée pour toutes les plate-formes et d’un service web, EN (de son petit nom) se transporte partout, se synchronise comme on l’attend avec le clâhöwde, et utilise les fonctionnalités avancées de nos terminaux XXIe siècle (comme l’appareil photo).

Un petit mot sur son concurrent principal, que je recommande en masterclass : OneNote, de Microsoft. ON (de son petit nom à lui) fera l’objet d’un article à part parce qu’après de longs essais, je suis parvenu à la conclusion qu’Evernote et OneNote ne peuvent pas chacun servir à tous les usages, et qu’on peut (et a intérêt) à faire cohabiter les deux. Pour l’heure, l’analogie suivante sous suffira : Evernote est un carnet de notes, OneNote est un classeur de travail.

Pourquoi Evernote ?

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Parce que vous avez des idées tout le temps et qu’un des premiers réflexes à avoir, c’est de disposer de quoi les enregistrer sur le moment. L’expérience montre qu’une idée dont on se dit « je la noterai à la maison » s’évapore sur le trajet jusqu’à ladite maison, emportant avec elle votre futur prix Nobel de littérature. Un calepin, bien sûr, remplit cet office, mais il présente les désavantages du désordre lié au papier et de l’encombrement. Evernote, installé sur votre smartphone, remplit le même usage, mais il assure que vos notes seront toujours proprement stockées et disponibles : vos histoires, vos scènes, vos personnages et vos jeux de mots laids.

C’est là la force suprême d’Evernote (et, franchement, il laisse toute la concurrence loin, loin derrière, notamment OneNote) : la facilité qu’il offre d’enregistrer absolument n’importe quoi, n’importe où, par n’importe quel moyen. Et pas seulement vos idées littéraires : ce rhum de qualité dont vous voulez vous rappeler (hop, photo), cet article de blog inspirant (hop, capture), cette mélodie qui fera de vous le nouveau Christophe Maé (hop, enregistrement), Evernote vous propose obligeamment de mêler très facilement dans une même note son, image (où le logiciel ira même obligeamment reconnaître les caractères !), texte et même dessins manuscrits si votre terminal dispose d’un stylet. Des extensions web disponibles pour les grands navigateurs vous permettront de capturer tout ou portion d’un site pour référence ultérieure, et tout cela se trouvera au même endroit. Evernote propose de ne rien oublier, et force est de constater qu’il est bien armé pour.

(Après, en toute honnêteté, EN est surtout utile quand on dispose d’un smartphone. Sinon, ça perd beaucoup de son intérêt.)

Evernote et la non-hiérarchie

Okay, jusque-là, ça envoie du rêve, non ?

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Bon, eh bien c’est à l’usage que ça tend à se gâter, mais nous allons débroussailler tout ça.

Evernote présente son paradigme très personnel d’organisation des données, qui fait râler généralement tous les nouveaux utilisateurs. En fait, c’est très puissant, même si cela empêche certains types d’usage, où OneNote prend alors l’ascendant (d’où l’intérêt de faire cohabiter les deux – on y reviendra rapidement).

Evernote classe les informations sous forme de notes, donc. Imaginez un post-it, ou une feuille de papier, ou plusieurs informations, le tout rassemblé par un trombone (puisqu’on peut mêler plusieurs types de données). Ces notes sont ensuite rassemblées dans des carnets. Le tout étant évidemment paramétrable à loisir.

Cela semble simple, mais on peut s’étonner de découvrir qu’Evernote ne propose quasiment aucune façon de hiérarchiser et de classer les notes. Impossible, par exemple, de mettre un carnet dans un carnet dans un carnet, comme on le ferait avec des dossiers contenant des fichiers sur un ordinateur. Si je mets une note à un endroit, elle restera là, mais je ne peux pas les ordonner moi-même, par exemple – au hasard – pour ordonner les scènes d’un chapitre, à l’instar de Scrivener.

C’est qu’Evernote, depuis sa création, n’a pas pour but d’ordonner les données mais d’aider l’utilisateur à les retrouver à la demande, et c’est très différent. Il faut considérer les notes sous Evernote comme une espèce de web personnel. Que fait-on quand on cherche une information sur Internet ? Une recherche. Et celle d’Evernote est très puissante. Voilà comment on est censé utiliser le logiciel : sans se soucier vraiment d’où les données sont placées, puisqu’on les traquera préférentiellement par la recherche. C’est en cela que c’est un carnet de notes, et pas un classeur (ce qu’est OneNote).

Evernote est destiné à recevoir toutes vos idées, c’est une espèce de panier fourre-tout où l’on colle tout et on l’on trie ensuite, en un sens. EN s’emploie très simplement pour la collecte d’informations, et il fait ça admirablement bien. C’est là sa très grande force, et c’est ce qui le rend si utile pour capturer des idées aléatoires venant aux moments les plus improbables. Un des piliers de l’écriture (et de toute vie créative) consiste à capturer l’inspiration quand elle frappe à la porte. 

Même s’il est bon d’instaurer quelques principes de base pour retrouver ses petits.

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Gérer les données sous Evernote

Evernote propose également d’attacher aux notes des mots-clés, ou tags, qui, eux peuvent être hiérarchiques, et c’est ainsi que l’on va s’attacher à classer les données ; pas avec les carnets. En fait, les carnets ne servent pas à grand-chose ; tant qu’on a les bons tags, on retrouve facilement ses notes.

Et c’est là que réside, honnêtement, la difficulté de prise en main d’Evernote. Parce qu’avant de s’en servir efficacement, il va falloir réfléchir un peu à ses tags pour qu’ils aient un tant soit peu de sens. Et donc, il faut définir son travail, ce dont on a besoin réellement de stocker et de retrouver (des idées ? des archives ? des références bibliographiques ? pour quel projet ?), pour savoir comment on utilisera le logiciel.

Mais comme je t’aime, auguste lectorat, dans un article à part, je présenterai ma façon de procéder. Non pas pour que tu m’imites, mais pour montrer un exemple, et un potentiel début que chacun peut raffiner ensuite à sa guise.

Evernote est devenu quasiment un standard de facto. Un des ténors majeurs des applications mobiles ; tous les gestionnaires de projets, programmes de productivité qui valent un tant soit peu tripette, proposent une intégration à Evernote. Ce qui signifie que non seulement on peut construire une liste de choses à faire avec une belle méthode GTD, mais qu’on dispose avec des références et de la bibliographie nécessaires, par exemple, le tout restant bien distinct.

Et ça coûte combien ?

On est 2015, dude (ou dudette), ça ne coûte rien dans la version basique, hey. Une limitation de deux appareils par compte permet de donc de découvrir et d’apprivoiser les concepts du logiciel. Notons en plus qu’Evernote ne pose aucune restriction sur la taille des carnets de notes (enfin, de mémoire, c’est 10 000 notes par compte, de quoi voir venir) mais impose simplement un quota sur le trafic de données pour la synchronisation, plus élevé en fonction de la formule d’abonnement.

Les formules payantes offrent des fonctionnalités supplémentaires, notamment :

  • Evernote Plus (34,99 € par an) : un volume de données plus élevé pour la synchro cloud, autant d’appareils que l’on souhaite pour la synchronisation, la capacité d’envoyer des courriels à Evernote pour archivage.
  • Evernote Premium (69,99 € par an) : un volume de données plus important encore, l’annotation de fichiers PDF, la recherche directe dans les fichiers attachés aux notes, l’historique des modifications apportées aux notes.

Pas d’inquiétude donc pour tester le logiciel à loisir, par exemple avec ce lien qui vous offrira, en outre, un mois d’accès gratuit aux fonctions premium.

Découvrir Evernote gratuitement