J’étais donc à Lyon ce week-end, où le jury du prix Exégète (et le public) m’ont fait l’honneur et le plaisir de me décerner la distinction pour La Route de la Conquête. Je disais sur place que cela me touchait particulièrement, parce que le prix vise à récompenser “l’excellence du fond” en rapport avec la narration ; en gros, une bonne histoire avec de la substance. Sachant que c’est toujours ce que j’aspire à faire… Je ne peux qu’être heureux.
Heureux également parce que vous, toi, auguste lectorat, tu es venu en masse, faisant parfois pas mal de route pour te joindre à la fête samedi à l’excellente et sublimissime librairie / boutique de jeu Trollune, un endroit qu’il est tellement bien qu’on voudrait vivre dedans. Sérieusement, retrouver tant de visages connus, parfois pas revus depuis longtemps, m’a vraiment ému. Je ne vais pas faire une liste de trois lignes et j’aurais peur d’oublier du monde, mais trinquer avec tant de gens qu’on sait être des gens bien, c’est plus que du plaisir, c’est de la vraie chaleur, ça permet de se dire qu’on a peut-être réussi à faire un truc vaguement correct dans sa vie. Samedi, je l’ai dit, je me sentais surtout à une fête avec des copains, et tu sais quoi, ben c’est merveilleux.
En plus, les partenaires du prix l’ont doté, et ça, c’était une très belle surprise aussi. Merci à Jean-Philippe, le papa de la Faquinade, pour le prix splendide ; à la Mandragore, à Jocade, à Ciel Rouge, à l’Antre II Mondes et au Tiki Vinyl Store. Le Comptoir de l’Ecureuil a les photos sur Facebook.
Merci à vous tous pour cet amour, les amis. J’espère que vous avez passé un aussi beau moment que moi, surtout au lendemain de vendredi, malgré l’ambiance assez particulière. C’est un truc que je ramène parfois sur le tapis : parfois, quand on écrit, surtout de la sous-littérature (n’est-ce pas), et que le monde réel vous rattrape, on se dit : “Mes histoires, c’est bien cool, c’est bien sympa, mais la fiction, face à la réalité, ne pèse pas bien lourd.” (Je disais samedi qu’une autre fois, j’avais été invité à un salon au lendemain du tsunami de Fukushima. Quand je suis allé à la Réunion, le piton de la Fournaise est entré en éruption DEUX FOIS. Faites-moi déplacer à vos risques et périls.)
Et puis on se rappelle que la réalité commence par des idées. Que la fiction stimule l’imagination et que l’imagination, c’est le premier pas de la réflexion, laquelle façonne, en permanence, le monde. La littérature est le truc le plus futile du monde, et peut-être le plus important aussi, pour cette raison. C’est l’imagination et la volonté qui sculptent le monde, et non la fatalité, non les circonstances extérieures et surtout pas les dieux.
Ne cessons jamais de lire, de réfléchir, d’observer et de questionner. C’était un peu le sens de cet édito censuré par Facebook réalisé pour la Faquinade, justement. Nous avons plus de cerveau que les terroristes fous furieux qui brûlent des saxophones (ça doit bien brûler, tiens) parce que c’est l’instrument du diable ou qui interdit l’élevage des pigeons parce qu’on voit sous leur jupe quand ils volent (sérieusement, quel genre de pervers mate des pigeons ?).
Merci donc au prix, au jury, au public et à tous les partenaires pour cette belle journée. Et pour avoir jugé que La Route de la Conquête se préoccupe du sens et du fond ; cela signifie beaucoup pour moi.
So say we all.
Je suis on ne peut plus heureux de lire ces lignes, qui montrent aussi que ce qu’on fait à La Faquinade importe à quelques personnes. Le fait que tu te sois déplacé et que tu aies pris le temps de dire un petit mot nous touche réellement. On est contents, et être content, c’est cool.
Et moi je suis content que vous soyez contents !
(BOUCLE INFINIE INCOMING)
On dit cercle vertueux 🙂 Un jour on reconnaîtra que la “sous-littérature” n’en est pas une, un jour on reconnaîtra les racines philosophiques (Marivaux, Diderot notamment) de la littérature spéculative, SF ou F ou science fantasy ou quoi ou qu’est-ce. Le polar jadis si méprisé a une certaine reconnaissance désormais…
A ce propos je vous invite à lire ceci : https://lafaquinade.wordpress.com/2015/10/13/edito-10-13-julien-delorme/ !
Flûte, time warp!
Encore merci effectivement à Lionel, pour ce superbe bouquin, mais aussi à toi, Ôdieux faquin, pour avoir organisé ce prix, et m’avoir proposé une place dans le jury. Ce fut une expérience passionante, et j’espère la refaire pour la prochaine édition.
C’était chouette de vous voir tout les deux samedi.
PS: Au bonheur des ogres n’a rien à voir avec ce concours, j’était ici à titre personnel =)
Et comme dirait le docteur :
You want weapons? We’re in a library. Books are the best weapon in the world. This room’s the greatest arsenal we could have. Arm yourself!
Bravo pour ton prix !
Ton interrogation sur la fiction dans des moments pareils rejoint étrangement un billet de Nathalie, qui en parle du point de vue de la prof, pour le coup : http://www.carnet-orange.fr/le-francais-ca-sert-a-quoi/
Nous aussi nous étions contents d’être là, de te voir, de l’accueil positif de ton livre et du prix qu’il reçoit et même de te filer des points, des idées et des blagues à Trollune (que c’est trop bien comme librairie mais que c’est un tel antre de perdition pour mon banquier que c’est mal d’y aller ^^) 😀
En dehors de ça une ligne de ton billet vient de provoquer un white (oui, white) screen of the death dans mon cerveau.
Les pigeons ont une… jupe ? LES. PIGEONS. ONT. UNE. JUPE. o_0
Il y a donc des gars (cherchez pas les filles, c’est *forcément* un truc de mecs) qui ont maté des pigeons et qui y ont vu une jupe ?!?!
On s’étonne que le monde aille mal…
Bravo et merci d’être passé à Lyon ! Qui peut résister à l’appel de Trollune et de la Faquinade ?
Merci aussi à tous les gens présents pour les conseils de lecture 🙂
Et y a pas à dire, le tampon, ça fait plus classe que le dessin, mais c’est moins authentique ! ^^
Ah ouais, les pigeons et les saxophones, tout de même. ça va me rester, tiens.
Merci encore les amis ! 🙂
[…] l’a dit Lionel sur son blog, dans ces moments de deuil, « La littérature [est] le plus important et le plus futile […]