Demain (24 avril) sort le quatrième volume de La Science du Disque-monde, sous-titré Le Jugement dernier – un titre évidemment apte puisqu’il se concentre, cette fois, sur les rapports en science et religion. Pour mémoire, dans cette sous-série dérivée des « Annales du Disque-monde » du génial et récemment disparu Terry Pratchett, se mêlent des chapitres présentant les mages de l’Université de l’Invisible et d’autres de vulgarisation scientifique.
J’ai le grand honneur d’avoir traduit ces derniers (Patrick Couton s’occupant, comme toujours, des chapitres discaux) et j’ai travaillé sur les corrections de mes parties en janvier, en pleine période « Je suis Charlie » – un parallèle extrêmement troublant puisque, dans ce livre, les auteurs décortiquent les mécanismes du fanatisme, de la pensée religieuse, de la foi et de la raison. Et, tandis que les populations paniquent,que la France succombe à la bêtise et à la peur avec sa loi sur le renseignement, l’humanité oublie qu’elle dispose pourtant d’outils très simples pour se défendre, et qu’ils commencent par l’éducation, la raison, l’expérience.
J’ai déjà dit du volume précédent que c’étaient des livres importants, c’est encore plus vrai de ce volume-là. Sérieusement. Plus encore que les autres, La Science du Disque-monde IV est un livre d’utilité publique en 2015. Oui, c’est vrai que j’ai un intéressement dans l’affaire, mais je vous assure que ce n’est pas pour ça – je vous parle très rarement de mes traductions (le traducteur est, théoriquement, un être invisible). Lisez ce bouquin, faites-le tourner, harcelez vos connaissances pour qu’ils s’en pénètrent. La seule façon de lutter contre la bêtise, c’est de faire progresser l’intelligence, ce que font ces livres.
C’est bien pour cela que je parle de grand honneur à propos de ma modeste contribution à cet édifice.
En vente demain chez tout libraire digne de ce nom. (Et, dans l’intervalle, n’oubliez pas de continuer à faire vivre le nom de sir Terry Pratchett sur les interwebz.)
outils très « simples », mouais… bof. non 🙂 pas forcément la bonne formule. Des outils tenant de l’évidence, oui, mais très complexes par eux-mêmes et dans leur utilisation.
Ca m’intéresse! Je trouve que les fanatiques religieux font les méchants les plus effrayants pour les oeuvres de fiction. Sans doute parce que la réalité dépasse la fiction, et il n’est point besoin d’inventer pour décrire des méchants capables d’actes inhumains, qui renvoient Sauron au rang des croquemitaines de bas étage… Et tout ca au nom du « bien » ou d’une « injonction divine ». Brrrr
Pas de que dans la fiction, je dirais. 🙂
Nicolas : Au contraire, la méthode scientifique, du moins tant qu’on entre pas dans un labo, est simple d’approche: elle déporte le jugement sur les faits et l’expérience. Je trouve au contraire que cela ne tient pas de l’évidence – la foi est l’évidence, c’est presque synonyme d’ailleurs – quand la méthode scientifique revient toujours au doute. Les principes tiennent en deux lignes 🙂
non mais Lionel, je voulais dire que « l’éducation comme solution simple » a un problème on l’entend tout le temps, moi j’attends de voir l’actualisation proposée derrière dans l’application pratique,. Et bon la « raison »… ah la « raison »… on peut lui faire faire plein de choses à la raison aussi. Certains ont une assurance dans la raison qui produit des effets aussi malsains que ceux de la foi.
Tu mets le doigt dessus, ce qui est la base d’une bonne application de tout ça c’est la recherche d’une pratique contrôlée et acceptée du doute, le doux poison de l’esprit critique (ce à quoi devrait aboutir l’éducation) ça aide à pouvoir laisser le choix à l’autre aussi 😉
Tout à fait! 🙂