Or doncques, j’ai une idée de roman d’horreur qui m’est venue, probablement assez idiote ou absurde sur le papier, mais qui, personnellement, me terrifie. Tellement que je ne sais pas si j’aurai le courage de le faire un jour, de m’y plonger entièrement. Et pourtant, au détour du Net, je commence à rassembler de la doc dessus, dès que ça pourrait avoir un rapport, pour y réfléchir, pour déconstruire le mécanisme de cette peur-là. Je pense vraiment que ça pourrait marcher, en plus. Je suis maso, ou bien ça me travaille – probablement les deux. Le truc consisterait à ne pas mourir d’épouvante avant d’avoir fini : écrire un livre, c’est plusieurs mois. J’ignore si je tiendrais lors d’une immersion au long cours dans un truc qui me donne des sueurs froides rien que d’y penser.
Alors que, comme dit précédemment, l’idée, sur le papier, paraît très inoffensive.
(Il y a aussi le fait que publier un livre d’horreur en français de nos jours, ce n’est pas exactement évident.)
Au fait, il y a quelqu’un derrière vous.
Quand j’écris des scènes dures, j’aime bien mettre de la musique joyeuse et pas prise de tête en fond sonore, ou juste après. Ça aide à ne pas se laisser submerger… Plus la chanson est con, mieux c’est.
Et tu te verses un seau de sang et de tripes sur la tête quand tu racontes un mariage ?
Non, j’épluche des oignons et puis je me repasse « Love Story » en boucle avec le volume à fond.
ça, c’est hardcore…
Derrière moi ? C’est une vache en peluche, Lionel. Je crois que je n’ai rien à crainAAAAAARGH
je suis curieux de lire cette future oeuvre, n’arrivant pas à imaginer une histoire d’horreur qui me mette les foies rien qu’à l’idée de l’écrire (à lire par contre j’ai déjà bien flippé). En fait, j’ai plutôt peur du regard des proches si je sors quelques histoires de ma tête (déjà quand je m’arrête à l’énucléation ou à la cristallisation on me reproche de faire souffrir mes persos – bon, ok, l’un d’entre eux n’arrive pas à sauver sa mère, c’est un peu raide). Ce qui me fait vraiment peur, c’est d’écrire sur des sujets que je connais personnellement, des sujets lourds émotionnellement parlant. Ecrire sur ces sujets me fera souffrir.
Je vais avoir l’impression d’avoir survendu le truc, là, alors qu’il est loin d’être certain que je le fasse un jour 🙂 (Merci pour la faute de frappe, vais investiguer le truc.)
Je suis partisan de l’écriture masochiste dès qu’il est question de parler du réel. Si on souffre, c’est qu’il y a du vrai, et si c’est vrai, c’est que c’est bon. (Heureusement, pas que dans ces cas-là 😉 )
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Hm pourquoi il n’y aurait pas de vrai dans le plaisir ?
Olivier, tu as lu, bien sûr, que j’ai écrit « heureusement pas que dans ces cas-là »?
je réagissais au raisonnement « Si on souffre, c’est qu’il y a du vrai ».
Et tu en déduis, par ta question, « si on ne souffre pas, c’est que ce n’est pas vrai », ce qui est précisément ce que je ne dis pas, et prends le soin d’établir.
Non, je n’ai pas déduit ça. C’est le lien que tu fais entre souffrance et vérité qui m’interpelle. La souffrance peut être liée au faux.
Ca n’est pas du tout la question que tu posais. Interroger que la souffrance peut être liée au faux – ce qui est recevable – n’est pas pareil que poser la question du vrai dans le plaisir – ce qui n’a rien à voir ici.
ah si, ça a voir. Parce que c’est une question qu’on retrouve chez Platon, et qu’il distingue les plaisirs purs (ou vrais), comme ceux débarrassés de la souffrance. Donc, je voulais savoir si ton propos était un renversement du classique platonicien. Sur ce point, j’ai la réponse à ma question.