onenote-logoEDIT du 27 septembre 2016 : OneNote est retiré de la boîte à outils de l’écrivain en raison d’une politique de vie privée inacceptable de la part de Microsoft. L’outil n’est pas mauvais en soi, mais il ne fait plus partie de la trousse à outils que je recommande sans hésitation.

Après avoir mentionné Evernote, pour la capture des idées, et Scrivener, pour l’organisation du plan d’un récit et son écriture, il est grand temps de parler du potentiel chaînon manquant entre ces deux étapes, Microsoft OneNote.

Qu’est-ce que OneNote ?

OneNote se veut un carnet numérique, facile d’emploi et destiné à servir d’assistant personnel autant que de remplacement du petit bloc qu’on a dans la poche pour noter les idées au vol. Fourni dans la suite Microsoft Office, OneNote est récemment devenu entièrement gratuit et se trouve disponible sur toutes les grandes plate-formes (avec un succès inégal, on y reviendra).

Les forces de OneNote

ON (de son petit nom) propose à l’utilisateur de mélanger sur chacune de ses pages tous les contenus qu’il souhaite avec une aisance proprement inégalée. Images, son, tableaux, texte, entrées au stylet pour peu qu’on dispose du matériel compatible, et ce n’importe où sur la page : il suffit de cliquer. C’est assurément la grande force du logiciel, qui approche de très près l’analogie d’une feuille où l’on griffonne à loisir.

Trois images collées à loisir un coup de stylet sur une page OneNote

Trois images collées à loisir un coup de stylet sur une page OneNote

D’autre part, ON structure ses pages de manière hiérarchique en sections, sous-pages, etc. avec un degré de profondeur bien suffisant pour la plupart des usages, ce qui est l’exact inverse d’Evernote qui ne propose que des mots-clés. OneNote est donc idéal pour conserver une base de connaissances structurée sur un sujet donné (comme un univers fictif) ou pour réfléchir en plusieurs étapes à un problème vaste (comme un roman). Là où Scrivener conserve parfaitement les données relatives à un livre, OneNote organise le savoir à l’échelon supérieur (idées, construction d’univers).

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On construit très facilement un plan d’ouvrage avec OneNote

Bien sûr, OneNote se synchronise dans le cloud via un service type Dropbox, ou même via le service de synchronisation de Microsoft, OneDrive (celui-ci étant à préférer dans le cas présent pour ses performances avec les classeurs OneNote).

Une application bien pensée mais avec des limitations agaçantes

on-iphoneAvant que Scrivener ne propose dans un seul environnement atelier d’écriture et consignation des notes, OneNote remplissait plus ou moins le rôle de l’agencement des idées et de la construction, mais la question de son utilité peut se poser aujourd’hui. Le logiciel de Microsoft sera surtout utile bien avant l’écriture, comme dit précédemment, surtout que quantité de limitations aberrantes et de biais de conception agaçants viennent en limiter bêtement l’efficacité et l’empêchent de détrôner Evernote (en amont) et Scrivener (en aval) :

  • OneNote ne sait pas capturer le texte d’un site web. Il en fait une copie d’écran sous forme d’image ; on peut y rechercher du texte grâce à la reconnaissance de caractères, mais impossible de faire un copier-coller ultérieur.
  • Les applications OneNote Android sont stupidement limitées. Impossible, par exemple, de déplacer des éléments après collage, ou de déplacer du texte manuscrit – un standard, pourtant, à l’heure actuelle.
  • OneNote ne sait pas tirer profit de l’appareil photo d’une tablette Windows. Enfin, si, mais uniquement la version Metro ; la version complète desktop, elle, n’offre pas cette fonctionnalité. C’est pourtant fondamental pour capturer un tableau effaçable, une note papier, une carte de visite… Du coup, sur les appareils mobiles Windows (dont les Surface), il faut faire cohabiter deux versions de l’application… Du grand Microsoft.
  • La synchronisation cloud est d’une lourdeur invraisemblable. Pour capturer une information dans un carnet de notes cloud, il faut qu’il soit ouvert – ce qui signifie, sur un téléphone ou une tablette, qu’on doit se limiter à des carnets légers ET que la connexion Internet doit être de qualité. C’est antinomique avec la notion de capture en toute situation.

Pour quoi faire, alors ?

Après tout ça, pourquoi parler de OneNote ? Parce que ce qu’il fait, il le fait avec grâce et génie : mélanger texte et entrée manuscrite, réfléchir librement au fil d’une recherche web, structurer des sections d’un glisser-déposer. Pour l’auteur bien armé technologiquement, qui capture ses idées avec Evernote et qui structure ses manuscrits avec Scrivener, OneNote fournit l’étape intermédiaire pour se constituer un wiki hiérarchique qui mêle réflexion au fil de la plume et référence ultérieure. En revanche, sa lourdeur dans la capture des données et la puissance de Scrivener dans la construction d’un manuscrit le rendront globalement inutile pour un roman indépendant. En gros, OneNote servira surtout dans un cas de figure précis : garder la trace des éléments d’un univers fictif dans le cas d’une série ou même d’un univers partagé.

Néanmoins, un comparatif plus précis entre Evernote et OneNote va s’imposer, pour passer en revue les forces et faiblesses de chacun – et proposer un aiguillage plus précis en fonction des besoins.

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