On sait que Desproges disait « On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde »; à l’heure des réseaux sociaux, où l’on s’adresse potentiellement à tout le monde, il vient qu’on ne peut plus rire de rien avec personne. Ni rien dire.
Heureusement que Bukowski n’avait pas Facebook ; je me demande combien de commentaires outrés il aurait reçus sur la tenue de la bonne morale.
L’article sur le piratage de lundi dernier – que j’ai trouvé pourtant modéré, je me suis connu plus vindicatif, tu t’en rappelleras, auguste lectorat – et celui sur l’abstentionnisme de l’année dernière ont généré tous les deux plus ou moins le même phénomène : massivement partagés (ça a donc parlé à du monde, c’est toujours rassurant) mais générant également un flux de nouveaux commentaires , positifs et constructifs pour beaucoup, même s’ils étaient en ferme désaccord avec le propos : merci et bravo pour l’intelligence.
Et puis aussi une charretée de bêtises, parfois longues, parfois clairement insultantes, que je t’ai épargnées : j’ai la grande facilité du bouton Supprimer.
Je m’interroge de plus en plus sur le rôle lisse qu’un auteur, ou artiste, est censé adopter. Qu’attend-on exactement ? La mésaventure de Maxime Chattam me vient en tête : en résumé, celui-ci n’a jamais trop aimé le cirque, mais il y va un soir, passe un excellent moment et poste sur Facebook à ce sujet. Que ne vient-il pas de faire : tonnerre de commentaires scandalisés sur la variation « puisque vous soutenez l’esclavage animal, monsieur Chattam, je ne lirai plus jamais vos livres ». Il a fallu qu’il se fende d’une explication disant en substance « ça va, merci, je sais qu’un tigre ça vit en liberté et d’ailleurs la guerre c’est mal, on peut aussi ne pas être d’accord sur tout, vous voulez bien arrêter de partir en vrille s’il vous plaît ? »
WTF ? Faut-il, pour lire et apprécier un livre d’un auteur, qu’il se conforme aussi pleinement aux idées du lecteur ? Histoire d’être sûr de ne jamais être « choqué », « outré », « scandalisé », voire de ne pas « avoir envie de vomir », tous ces termes si viscéraux, capitalisant tout l’afflux émotionnel d’une population – vous, moi, nous1 – qui réagit avant tout par l’immédiat, l’instinctif, d’un like, d’un pouce vert, et qui symbolise toute la révolte confortable de hurler à la face du monde : « ceci est mal, je le proclame, donc j’existe ! » Quels fantasmes vient-on là projeter ?
Un auteur, c’est un être humain, et, comme tout être humain, il est différent de soi. Je suis d’accord – et le premier à dire – qu’un métier public implique une certaine vigilance dans l’emploi de la parole dont on dispose, afin d’en faire un usage, sinon constructif, au moins pas destructeur. Qu’on se doit à celui ou celle qui vient vous voir et vous parler, a fortiori pour les métiers de scène – on n’a pas à savoir que votre chien est mort la veille quand vous jouez le soir dans une pièce comique. Quelqu’un qui bénéficie d’un peu plus d’audience que le voisin doit faire proportionnellement plus attention à ce qu’il raconte (à tout le moins, ne pas propager d’erreurs tant que possible). Mais il est impossible d’espérer une parfaite adéquation entre le sentiment inspiré par une oeuvre et la personne qui l’a créée, pour la bonne raison qu’une part du plaisir inspiré par une oeuvre est une projection de soi ; espérer qu’une personne s’y conforme revient ainsi à espérer qu’elle corresponde à cette projection, ce qui est rigoureusement impossible.
La sécurité, dans ce cas, consisterait à surtout la fermer et ne jamais donner son avis sur rien. Existant seulement par son oeuvre, le créateur ne prend plus aucun risque : s’il ne dit rien, il ne froissera personne. Cela peut fonctionner. Pour ma part, je prends le risque, mais ça me fait réfléchir, à la longue, sur l’attitude de l’humanité. (En tant qu’auteur, tout me fait réfléchir sur l’attitude de l’humanité, c’est ça qui est cool. Quand je prends le métro avec la B.O. de Broadchurch dans les oreilles, j’ai l’impression d’être dans un drame existentialiste. Je me raconte ainsi que je réfléchis là aussi sur l’attitude de l’humanité alors qu’en fait, je vais chercher un burger à emporter. C’est mon excuse à tout faire. « Tu viens au match ? » « Ah ouais, super, ça me permettra de réfléchir à l’attitude de l’humanité. »)
Bien sûr qu’il existe des idées délétères, sinon je ne les interdirais pas dans la charte de commentaires, mais flûtasse, il n’y a pas, genre, un léger intervalle entre aller au cirque et le négationnisme, par exemple ? C’est quoi, la suite : se garder de poster des photos de steaks sur Instagram pour éviter la colère des végétariens ? Chattam le dit en conclusion de son intervention – ça s’appelle de l’intégrisme. Je suis d’accord que l’action sur les réseaux sociaux peut contribuer à changer les mentalités, donc le monde ; sinon je ne déborderais pas sur des sujets chers à mon cœur en ces lieux. Mais est-il bien nécessaire de faire parler les tripes à tout bout de champ ? (Ce doit être bigrement fatigant.) Où sont les moyens termes ? Tout n’est-il qu’étendard ? Ne faut-il pas choisir ses combats ? Fromage ou dessert ?
Voilà qui me rappelle deux choses.
D’abord cette citation d’une grande intelligence d’Orson Scott Card, justement (je cite de mémoire) : « Tout le monde a une religion. Pour la découvrir, discutez avec quelqu’un jusqu’à trouver le sujet sur lequel il s’énerve : voilà sa religion. » Corollaire : je trouve toujours utile (quand j’y arrive) de me demander pourquoi je m’énerve – taperait-on sur ma religion ?
Ensuite, je me remémore constamment les paroles de ce mien professeur d’écologie halieutique : « les opinions publiques ne comprennent pas le compliqué ». Violent, mais ô combien réaliste, et pas que dans le domaine de l’écologie. L’espèce humaine veut des simplifications, du prêt à digérer, savoir ce qu’il faut penser pour ne pas avoir l’air stupide auprès de ses congénères – ce que les réseaux sociaux magnifient à l’extrême. Corollaire : face à une situation, je trouve toujours utile (quand j’y arrive) de me demander s’il n’y a pas une couche de compliqué supplémentaire qui me manque (laquelle arrive souvent ici même via les commentaires – que les intéressé-e-s soient de nouveau remercié-e-s, parce qu’en plus tout le monde en bénéficie).
Alors je sais, je suis utopiste, j’attends – j’espère – d’une population2 des réactions intelligentes. Je suis un ouf gueudin. Mais peut-être que là aussi, on peut contribuer à changer les mentalités en commençant par se changer soi-même. Avant de réagir et de s’emporter, peut-on prendre un instant pour, déjà, ne pas se sentir personnellement visé ?
Je dévie. Quand quelqu’un vous fait part de ses réflexions personnelles, on court le risque d’un désaccord. Pourquoi en serait-il autrement sur les réseaux, avec un musicien, un auteur ? Mais surtout, quand quelqu’un – auteur, musicien, ma grand-mère3 – publie quelque chose, pourquoi se sent-on la nécessité de lui expliquer combien il a tort ? Quand on publie quelque chose, nul n’est forcé de lire. Réagir, en revanche, est une démarche entièrement volontaire. Faut-il donc que chacun s’exprime mais que tout le monde soit d’accord ? En plus, l’auteur et l’oeuvre sont souvent bien différents : j’ai longtemps haï le blog d’Orson Scott Card (qui défendait des opinions néoconservatrices qui me révoltaient – aujourd’hui, je n’en sais rien, je n’y vais plus depuis pfouuh au moins tout ça) mais c’est un auteur majeur de la science-fiction et je recommande constamment ses romans sans hésiter une seule seconde.
Prenons un instant pour méditer à nouveau la Sainte Parole du Grand XKCD.
Après les réactions sur l’article sur le piratage et quand j’ai vu à nouveau le torrent de stupidité auquel je pouvais être confronté (tu ne l’as pas vu, auguste lectorat), pour la première fois en des années, je me suis demandé : putain, est-ce qu’endiguer ça, ça m’amuse ? Est-ce que j’ai envie d’être lisse, constructif, quand mon réflexe premier est de hausser le ton et de traiter une certaine frange de pauvres cons ? Et si j’ai cette réaction, est-ce qu’il ne serait pas temps d’arrêter, avant de partir en vrille à mon tour (et je serais absolument en tort) ? Mais surtout, comment font les blogueurs à dix fois plus de visites que moi ? Ils y arrivent, j’ai probablement donc une leçon à prendre ici. Nommément, gérer ça d’une façon qui ne m’évoque pas aussitôt la célèbre prière : « Dieu, donne-moi le pouvoir de gifler les gens à travers le protocole TCP/IP ».
Je n’ai pas envie d’insulter l’intelligence de qui que ce soit en lui faisant croire que je suis lisse et parfait, parce que je ne le suis pas et que je ne vous ferai pas croire le contraire ; surtout parce que je crois par défaut à l’intelligence de mon interlocuteur (et c’est pourquoi l’espèce humaine me déçoit quotidiennement). Holly Lisle a eu une démarche intéressante en publiant les caractéristiques de « son lecteur » ; elle ne cherche pas à plaire à tout le monde, et résumé à qui elle s’adresse. J’aurais plutôt tendance à dire à qui je ne m’adresse pas :
Si tu n’as pas d’humour, si tu n’as pas de recul sur les mots, si tu lis en diagonale puis es persuadé que tu as raison, si tu penses qu’une seule explication résout toujours tout, si tu préfères la certitude au doute, si tu n’aimes pas être gentiment chahuté, si tu ne comprends pas l’ironie et le second degré, il y a de fortes chances que ce blog te hérisse et que tes commentaires ne passent jamais le filtre de la modération, alors épargne-toi du mal. En revanche, si tu es prêt à disconvenir de façon constructive, mieux : que tu as les preuves que je raconte nawak et que tu me les apportes, fichtre ! Dans mes bras, je t’offre une bière (ou un diabolo grenadine), accepte de rester ici, s’il te plaît, tu m’honores (c’est ainsi que s’est formée ici cette belle communauté au fil des ans).
Je peux être rêche, rugueux, acerbe, parce que je déteste les harmonies molles ; parce que je pense que les progrès naissent dans les frontières et les questionnements ; et, donc, parce que je m’efforce de ne pas insulter ton intelligence. Je ne suis pas ta mère ni ton curé. Je ne cherche pas à te plaire (sinon je me tairais scrupuleusement). J’essaie de construire / lancer une discussion. Si tu crois que les deux sont équivalents, fuis.
- Je mets « moi » parce qu’après, certains mal-comprenants vont encore imaginer que je me place au-dessus de la mêlée – tu vois à quoi j’en suis réduit ? ↩
- Dont moi , oui oui, cher visiteur mal-comprenant. ↩
- Cher mal-comprenant, elle n’est ni auteur ni musicienne, hein, tu as saisi, c’est pour l’exemple ? ↩
Tu es devenu un auteur meanstream–ie, qui suscite des commentaires méchants. Sinon, dommage que tu aies effacé les tombereaux de stupidités: tu aurais pu en faire un florilège et éditer un livre pirate–sans l’autorisation des auteurs.
Gratuit ou au profit de la recherche sur l’intelligence artificielle, au choix.
« Puisque je vous dis que c’est ma contribution au deep learning ! » 😉
Ton crâne est lisse et parfait, cela dit.
(ça me rappelle à plus petite échelle quand j’avais osé dire sur Facebook que j’amenais ma gamine au zoo pour la première fois… ouille ouille ouille, j’ai supprimé le statut face au déferlement)
rah, tu m’as piqué ma vanne sur le crâne !
Je te suis reconnaissant d’avoir modéré sauvagement. C’est aussi ma nouvelle attitude (depuis quelques mois) sur les internets : quand je vois quelque chose qui m’agace (reconnaissons-le, ce sont surtout des publications véganes que peuvent partager certains de mes contacts, ou quelques discussions qu’un ami peut avoir avec des fachos alors qu’il ne l’est pas), je clique sur « ne plus rien voir de cette page » ou « ne plus rien voir de cet auteur » avant d’avoir eu la tentation de répondre. Ben je vis beaucoup mieux (sur internet), maintenant.
Tout pareil.
Je dois me sentir visé?
J’ajouterais un exemple simple : s’il ne fallait lire que les auteurs dont on partage le point de vue à tout propos, il n’y aurait que des connards racistes pour lire Lovecraft – et ce serait dommage, non ?
(et les vegans ne pourraient plus lire du tout)(pardon, amis vegans, pardon)
c’est intéressant cette histoire de râpe à fromage. thanks for the tip.
Voici ce que j’ai retenu de l’article : Lionel mange des burgers, va au match, n’est pas plus intelligent que tout le monde (mais pas plus bête, et sa grand-mère non plus), se fond dans la masse, et boit des bières. En plus, il tape sur ceux qui ne sont d’accord avec lui ou n’ont pas le même sens de l’humour que lui. En conclusion, c’est un supporter de foot, alors si tu es arbitre ou de l’équipe d’en face, fait gaffe à tes fesses !
En même temps le crâne lisse en référence à Fabien Barthez aurait du nous mettre la puce à l’oreille… Quel déception… 😉
Sans parler de Tournier…
Je trouve ton appel à la mesure et au débat constructif totalement scandaleux. J’ai fait un signalement : « Cher Mark. Il y a ce type, là, qui exprime des opinions. Merci de faire le nécessaire. » Je ne lirai plus jamais tes livres.
Je t’ai signalé pour opinion quant à l’opinion. :p
Tu n’es ni notre curé ni notre mère ? *Va se cacher dans un coin pour pleurer* Sérieusement, Internet et son anonymat (relatif) fait sortir les trolls du bois d’une manière impressionnante. L’autrice d’un blog qui racontait le quotidien des gens de sa génération (galères de boulot, vie sentimentale, etc.) m’a raconté qu’elle avait dû porter plainte contre un type qui lui écrivait des choses comme « j’irai pisser sur ton cadavre ».
Moi, je note surtout que si on dit gentiment que l’on n’est pas d’accord, on a des chances de gagner une bière…
en même temps… si te masturber avec une râpe à fromage fait partit de tes projets je pense qu’il est sérieusement temps de te remettre en question >> car il y a de forte chance pour que le con de la conversation ça sot en fait toi 😀
Il paraît que ce sera une scène phare dans le nouveau Hellraiser.
Il n’y a que les rock stars qui on le droit de dire ce qu’elles pensent et de conclure par fuck you ! sans que personne s’en émeuve.
Pose ta plume et prends ta guitare, yeah !
moi ce qui m’ennuie le plus avec tout ça , c’est que je suis trop souvent d’accord avec toi, c’est pénible à la longue …
Moi ce qui m’agace le plus, c’est que je suis TOUJOURS d’accord avec moi-même 😛
t’en as de la chance toi, moi je suis plus souvent d’accord avec lionel qu’avec moi !!!!
Je suis d’accord avec Lionel aussi, sauf quand je télécharge des séries. Ce que je fais sans le moindre scrupule.
ouais moi aussi des fois je suis pas d’accord, genre quand je jouerais à assassin’s creed black flag (légalement) , je serais un pirate !!!!
T’as enfin réussi à finir les 5 épisodes précédents ? 😀
même pas commencé 🙁
en même temps c’est assez facile d’être d’accord avec quelqu’un qui a des avis mesurés et réfléchis et qui les exprime de façon généralement posée.
(même si entre le billet de blog calme et didactique et le moment de fulmination rageuse ou de lassitude qui a probablement précédé son écriture, doit y avoir un monde)
apparemment non malheureusement 🙁
Magali Tout à fait, y a eu quelques réécritures et de la beta-lecture, pour le coup. 🙂
Je plussoie !
Pour preuve ce message que j’ai laissé ce matin même sur le mur numérique et délabré de mon Facebook :
Certains, cons sur les bords mais autorisés dans le milieu, s’arrogent le statut de maitre du jeu et distribuent soigneusement la carte « littérature ». Musso, Levy, etc … ne sont pas des auteurs. Pas de littérature en tout cas. Pas assez de passé antérieur du subjonctif imparfait du cosinus. J’aimerais dire à ces malfaisants bien-pensants que, certes mon fils de trois ans possède une syntaxe plus élaborée que ces deux producteurs de lignes surpayés, mais je connais des types qui ont lu un Musso un jour parce qu’ils se faisaient chier au chômage ou en couple. « Tiens, c’est sympa de lire, l’histoire est cool ». Prenons Le Chômeur par exemple. Il va à la Fnac et demande conseil à la vendeuse qui lui propose Levy (Qui conseille la vendeuse ?). Livre terminé, notre chômeur va dans une libraire après s’être renseigné auprès de Google de l’existence d’un tel endroit. Le vendeur grimace quand il entend les auteurs de référence de l’oisif assisté par la société, mais ne se démonte pas. Il sort avec, dans son sac plastique, un exemplaire de Quelqu’un d’autre de Benacquista et un marque page qu’il utilisera souvent car il ne peut pas lire plus de trois pages sans s’endormir, le chômage ça fatigue. Il ne sait pas pourquoi, mais il trouve ça mieux que ses précédentes lectures. La librairie devient un lieu plus familier. En plus, il y croise des filles. Il arrive qu’il discute avec elles en disant « moi je suis plutôt Benacquista » laissant entendre qu’il a fait ce choix dans une pléiade d’auteur. Il aime les intellos, ça le change des serveuses qu’il aborde d’habitude. Il tombe sur un titre qui le fait rire comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer. L’ouvrage fait référence à Bukowski. N’ayons pas peur, ce sera journal d’un vieux dégueulasse. Certainement pour le titre. Il a bien aimé 99f, le film bien sûr. « Tiens c’est pas le cocaïnomane bourgeois insupportable qui a écrit ça ?». L’homme passera ainsi par Palahniuk, Notomb, tout, Gavalda, Bret Easton Ellis, Houellebecq, Grisham, Moix, Rey et n’importe quoi. Il apprend que Laferrière est entré à l’académie française. Merde, c’est comme s’il lisait du D’Ormesson. Il ne zappe plus les passages littéraires des émissions de Ruquier et Ardisson. Les auteurs qu’il aime parlent des auteurs qu’ils aiment. Et voilà comment un homme, qui a ouvert un Musso à vingt ans, se retrouve à lire voyage au bout de la nuit à trente.
La littérature est une forme d’art, le but de l’art est de provoquer des émotions. Même si la tentation est forte, ne dénigrons pas les auteurs plus riches que leur plume. S’il est une seule chose de remarquable aux États-Unis c’est leur propension à rendre tout fun et populaire. Là-bas, les serveuses lisent.
Je vous joins une nouvelle de Palahniuk (traduite par Le Tigre). Comme souvent chez lui, tout est au présent, phrases courtes, tellement simple que je m’y perds un peu mais les ressorts comiques sont maitrisés et, pour le coup, cette nouvelle provoque des émotions. Peu de personne aimeront, moi-même je n’aime pas trop. Mais à l’image de mon parcours (ah oui c’est moi le chômeur, au passage, merci à ceux qui cotisaient de 2003 à 2005), un ami a commencé par les mangas à l’adolescence, est passé par les récits trash comme cette nouvelle et m’a parlé de l’étranger hier en tenant sa Carlsberg avec sa main tatouée. Son épaule aussi est tatouée mais c’est moins pratique pour tenir une bière.
Isaac Frelon auteur et ex-chômeur
PS : 50 nuances de Grey c’est vraiment pas de la littérature par contre.
Marrant, j’avais écrit sur la question. Enfin, c’était plus sur les cas ou les auteurs en questions sont des connards avérés. mais je pense que ça vient du même problème : l’auteur qui doit être un modèle….
https://magmenderes.wordpress.com/2015/03/19/quand-les-artistes-sont-des-connards-ou-de-la-necessite-de-ne-pas-leur-batir-de-piedestal/
Bon, tu t’en fous certainement un peu de recevoir des compliments, mais je tiens à te le dire: même si je ne suis pas toujours d’accord avec toi (ex : l’abstention…), je te lirai toujours avec plaisir parce que finalement, un mec sincère et intelligent à la fois, c’est pas aussi courant qu’on voudrait le croire.
Merci beaucoup, Alain. Vraiment. 🙂
Et c’est très bien qu’on soit en désaccord, la discussion est de qualité. 🙂
(cherche sans trouver la citation d’origine d’orson scott card.
anyone? )
Everyone you say who says that they have no religious beliefs is just so certain about their belief that they accept it as truth. If you just start asking probing questions, and they start getting mad, then you’ve found their religion.
Mouais… Card me bien me rendre furieux par ses prises de positions homophobes, cela ne me fait pas membre de l’Église LGBTQIA.
(j’ai toujours pas trouvé de source fiable à la citation)
(found it)
(mais impossible de mettre la main sur une source… :-/
Quelqu’ un a déjà essayé la râpe à fromage ?
Cher collègue (tu permets que je t’appelle « cher » ?),
Je désirais à l’origine te complimenter pour cet écrit et notamment ton sens de la citation (il n’est pas donné à tout un chacun de citer avec une telle acuité), j’ai néanmoins lu sur ta page Facebook que tu buvais du lait de soja. Qui plus est volontairement. Et avec plaisir. Je ne puis en ce sens aller au bout de mon action que j’avais pourtant amorcée avec une joie non dissimulée.
Ce qui ne m’empêche pas de te souhaiter un bonne fin de semaine.
Amicalement.
Gonzague.
Merci Gonzague, à toi aussi. J’ai fait voeu de me cacher dorénavant quand je bois du lait de soja, et de me flageller à chaque gorgée. Je me sens mieux.
Pourquoi te flageller quand tu as une râpe à fromage à portée de main?
Ce gars me manque
On ne s’en lasse jamais
J’adore , tellement Vrai …
Hello ! Je suis aussi une fervente adepte du bouton « supprimer » car je considère que mon blog ou ma page FB ne sont pas une plateforme d’expression destinée à des gens qui n’ont de respect que pour leur propre opinion.
Tout ce que je trouve blessant, irrespectueux, « intégriste », comme tu dis, je vire.
Du coup, les trolls s’abstiennent, à force (mais peut-être est-ce parce que je n’ai pas -encore- ton illustre popularité, ô grand gourou…).
Chouette article. 🙂
Je parierais très cher que la citation de Pierre Desproges est apocryphe, les histoires de masturabation avec des ustensiles de cuisine, ce n’est pas du tout son univers.
Article fort pertinent ceci dit.