Auguste lectorat, je t’ai mentionné que j’ai l’insigne honneur cette année de parrainer le prix Exégète pour sa deuxième édition. J’en pense beaucoup de bien, déjà parce qu’il m’a été décerné, ce sont donc des gens de goût (eh, je ne vais pas dire le contraire) et aussi parce qu’il se fixe une mission noble et méritoire :
L’adage dit qu’en raison de la quantité de prix littéraires existants, il peut être plus difficile d’éviter d’en recevoir un que d’en être lauréat. Dans ces conditions, on peut s’interroger : pourquoi un prix tel que le Prix Exégète ? — organisé par un « blog » (mot à prononcer avec une légère intonation dubitative, comme il se doit), qui plus est ?
Parce qu’il est unique dans sa constitution, sa mission et son mode de décernement. Le prix Exégète veut récompenser la littérature qui allie la forme au fond : il place d’emblée sa mission au cœur des spécificités de l’imaginaire, c’est-à-dire des récits qui cherchent à divertir, à susciter un plaisir éhonté chez le lecteur, vibrant et épique ; mais sans oublier le questionnement sur l’humain, la société, sur la nature même du monde. Il allie dans son jury tous les maillons de la chaîne du livre : auteurs, libraires, commerçants, critiques… Mais aussi le public, à travers une consultation en ligne. Et enfin, La Faquinade, le « blog » organisateur du prix, a montré à travers ses deux ans d’existence, ses 43 000 visites, à quel points les « blogs », justement, et celui-là tout précisément, sont un vecteur primordial de passion littéraire, de pertinence critique et d’érudition qu’on ne trouve plus guère, à de très rares exceptions, dans la presse classique.
Recevoir le Prix Exégète en 2015 pour La Route de la Conquête a été pour moi un honneur, bien sûr, mais aussi une joie profonde, parce que la mission de ce prix et son implication dans la chaîne du livre correspondent exactement à l’idéal que je souhaite atteindre, dans les récits et au-dehors : allier tant que possible de bonnes histoires à des questionnements ouverts sur le monde, et le faire en pleine collaboration avec tous les professionnels de la littérature, de l’éditeur au libraire. Ainsi, de chaleureuses félicitations sont donc de rigueur pour tous les finalistes : nous sommes, vous êtes déjà tous merveilleusement distingués !
Ainsi, le public est appelé à s’exprimer, et le vote est ouvert à présent, pour un mois (jusqu’au 31 août). Pour choisir son œuvre préférée, c’est sur cette page !
J’en profite pour rappeler que « La Voix brisée de Madharva » est à l’origine un livre édité par Walrus, puis par Rivière Blanche. Qu’on se rassure donc, le numérique est encore loin de menacer le papier… puisqu’une primo-édition numérique est automatiquement annulée par sa reprise papier. 🙂
Tout à fait camarade !
Et ça en exégète !
Merci énormément de ce jeu de mot 😀