Vous ne devriez pas avoir à relire tous « Les Dieux sauvages » pour le tome 5 (point d’étape)

Le voyage sur La Succession des Âges poursuit son cours, au rythme où il va, qui est soutenu, mais on peut aussi traverser le Sahara à cloche-pied à un rythme soutenu : cela prendra quand même, comme le refroidissement du fût du canon, un certain temps.

Que se passe-t-il actuellement ? L’un des fils principaux, le fil « porteur » si l’on veut (car le plus dense, et imprimant son rythme au reste de l’histoire) a progressé de façon presque impressionnante : de gros morceaux ont été franchis, et s’il reste du chemin à parcourir (le Sahara, le cloche-pied), il est globalement cartographié, et la destination commence à pouvoir être entrevue. J’en arrive au point où je suis (presque) capable de conserver les étapes à venir dans ma mémoire de travail, ce qui est extrêmement agréable. Non, ce n’est pas encore fini, on est encore loin, Grand Schtroumpf – mais la certitude de bel et bien arriver quelque part est indiscutable.

Ces jours-ci, je me trouve étrangement à faire du worldbuilding. Ce qui n’était pas prévu, mais s’avère nécessaire. On va dans des endroits qu’on n’a jamais vus, et ils sont en fait très nombreux. On voyage dans ce tome. Beaucoup. D’autre part, énormément de courants sous-jacents à tout l’univers d’Évanégyre, notamment sur la nature exacte de la magie, qui se relie à la trame même du réel, dévoilent des strates plus profondes de signification que je n’avais pas anticipées, mais qui m’apparaissent en ce moment comme un tableau incroyablement cohérent. Et c’est l’occasion de les faire ressortir, mais je dois donc bien m’assurer que tout fonctionne bien, y compris sur une quinzaine d’années de corpus antérieur ! (La première publication dans l’univers était « Bataille pour un souvenir », en 2010.)

C’est une des plus grandes joies de ce métier (associées à certaines des plus grandes angoisses, quand on se demande comment diable des éléments disparates collent ensemble) : quand on croit avoir compris ce qu’on fait, mais que le récit, à travers cent pierres lâchées par l’inconscient, révèle un tableau encore plus exquis et cohérent qu’on n’aurait pu le construire sciemment. Cela semble immodeste, mais je peux l’affirmer, car ce processus se déroule hors de ma raison consciente ; je ne suis que l’artisan qui reçoit les briques, s’efforce de les ériger correctement, et ne comprend les subtilités du plan qu’après coup.

Bref : il va y avoir des visions dans ce bouquin assez dingues ; c’est le dernier tome, on lâche les chevaux. J’ai tellement hâte de mon montrer mon vitrail.

Et donc, comme le temps passe encore, que le tome 5 n’est toujours par là, la question m’est posée de plus en plus souvent, et elle est légitime : « sang-diable, je vais devoir relire les quatre tomes pour attaquer La Succession des Âges ? Parce que j’ai un peu tout oublié. »

Clairement, assurément : non. Vous pouvez si vous en avez envie, bien entendu. Mais : de la même façon que vous avez pris Mériane, Leopol, Chunsène, Erwel et les autres dans le cours de leur vie avec La Messagère du Ciel (tome 1), vous prendrez les personnages dans La Succession des Âges là où ils en sont. Si vous avez lu L’Héritage de l’Empire (tome 4), vous savez que le bouquin se termine sur, disons, un point de non-retour pour pas mal de monde.

Le tome 5 entame directement sur les conséquences de ce bouleversement, tout en vous replaçant subtilement (en principe) sur les rails de ce qui va dorénavant compter. Tous les tomes de la série suivent ce schéma, soit dit en passant : je vous invite à y jeter un œil – normalement, le récit vous remet le pied à l’étrier à chaque fois sans exiger de vous une connaissance encyclopédique de la saga remontant à la veille au soir. Léviathan suivait déjà ce principe – certes avec un peu moins d’adresse, expérience oblige. Je n’aime pas les résumés en début de volume (pratiques, mais inélégants), mais je considère indispensable de retisser les enjeux dans l’histoire même (c’est la moindre des élégances). Et pour le faire bien, il faut se soucier aussi bien du lectorat qui dévore les livres à la suite (donc pour qui tout est frais, et qui veut avancer sans se taper un récap) comme celui qui marque des années de pause entre les volumes (ce qui sera le cas, par la force des choses, à la sortie du tome 5). (Je rappelle enfin qu’il existe quelques annexes en fin de volume, avec notamment une liste des personnages, et elles sont disponibles à chaque tome en reflétant les évolutions de la saga.)

Je pense que c’est possible ou en tout cas nécessaire – et le tome 5 ne fera donc pas exception à ce principe.

2025-07-19T08:27:57+02:00lundi 21 juillet 2025|Dernières nouvelles|0 commentaire

Départ définitif de Meta d’ici fin février – plus de posts à partir de maintenant

Meta est un cancer pour l’humanité et la société, une entreprise malfaisante dont les pratiques et la culture sont irrécupérables. Récemment, Mark Zuckerberg a annoncé la fin de son programme de fact-checking et l’autorisation de formules et contenus déshumanisantes en droite ligne avec le gouvernement trumpiste, ouvrant grand les vannes à la désinformation. Rappelons aussi certains faits d’arme de cette merveilleuse entreprise au fil des ans parmi les plus notables (parce que la liste est interminable) :

Et dans un genre plus mineur, rien que la semaine dernière, il a été révélé que Meta a téléchargé illégalement environ 90 To d’œuvres littéraires pour nourrir son modèle de langage ; plus rien n’étonne, nous sommes totalement désensibilisés.

C’est une entreprise criminelle et pourrie jusqu’à l’os qui a confisqué, monétise et manipule l’une des activités les plus fondamentales de l’humanité : le lien social.

Je ne crois pas à l’argument fréquemment asséné comme quoi il faudrait rester sur ces réseaux pour y combattre les notions (je refuse de parler d’idées) qui s’y propagent. C’est une entreprise sans fin, qui fait le jeu des adeptes du sealioning, et l’exode en masse de X (laissant globalement l’extrême-droite dans une chambre d’écho) a montré que priver les notions néfastes d’oxygène, les empêcher de se propager, de réagir, ne pas les débattre mais les refuser en bloc, peut fonctionner.

Mais, Davoust, les gens ont bien le droit de s’exprimer comme ils veulent, non ? Tu vas rester dans ta bulle de filtrage ? Et la liberté d’expression, alors ?

La liberté d’expression doit impérativement s’accompagner d’un autre droit : la liberté d’information, et l’un ne peut pas fonctionner sans l’autre (merci Heather Marsh). Or, en arrêtant le fact-checking, Meta s’assure bien qu’il soit impossible d’accéder au second. L’algorithme de Meta a toujours été opaque, et l’entreprise peut donc vous présenter (comme depuis toujours) ce qui l’arrange sans que vous ne sachiez pourquoi ni comment. Cette opacité est évidemment en droite ligne avec des intérêts privés, qui ne sont pas les vôtres, ni ceux d’une population éclairée en possession de son destin.

C’est inacceptable, surtout vu l’état du monde et ce qui se passe depuis l’investiture de Donald Trump. (Cf la menace du dark enlightenment)

Notez bien que ça n’est pas, comme mon départ mal articulé en 2020, d’un refus total de toute forme de réseau social. Les réseaux restent un salon littéraire permanent, mais face à ce qui se passe, le confort de la chose est totalement négligeable face à la destruction collective opérée par Meta et l’impunité quasi-totale dans laquelle l’entreprise opère.

Le problème n’est pas le concept de réseau, la mise en contact de toutes les expressions possibles, mais l’opacité de leur fonctionnement, la conception d’algorithmes visant à retenir l’attention et promouvoir la dissension, et l’absence totale de contrôle de l’utilisateur·ice sur ce qui lui est présenté.

Je refuse de continuer à faire partie de ce système, et refuse dorénavant tout système algorithmique sur lequel je n’ai pas une information et/ou un contrôle suffisants. Pour cette raison, Bluesky – avec sa vue chronologique par défaut et ses outils de filtrage très puissants – ou Mastodon sont des alternatives tout à fait convenables, et j’ai même beaucoup de plaisir à utiliser Bluesky (où une grande partie de la profession a déjà migré).

Je ne quitte pas les réseaux, je quitte les algorithmes. Et plus rien d’estampillé Meta n’approchera ma vie publique1.

Comment suivre à partir de maintenant ?

Si vous voulez me faire l’honneur de continuer à me suivre, merci ! Cela recentre simplement les canaux (ce qui n’est pas un mal non plus) :

  1. C’est plus compliqué de faire migrer les contacts de WhatsApp à Signal, mais je m’y emploie.
2025-03-03T01:34:42+01:00lundi 10 février 2025|Dernières nouvelles, Non classé|2 Commentaires

Procrastination podcast s09e02 – Évaluer et choisir ses idées

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e01 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 1« .

Les idées viennent de partout – en général, plus qu’on ne pourra en écrire dans une vie entière… Donc, comment choisir celles qu’on va développer avant un projet, ou même, au milieu d’un récit au long cours, pour trier les orientations fécondes pour la suite ? 

Lionel conseille de tout noter, mais rappelle la valeur de l’expérimentation et du jeu ; toutes les idées ne sont pas prêtes à porter un projet, tout ne doit pas prêter à production ; les idées ne sont pas sacrées. Mélanie ayant tendance à laisser infuser les idées qui veulent réellement être développées, le choix se fait assez naturellement ; une idée qui veut être concrétisée reviendra la harceler. Enfin, Estelle mélange les deux approches – elle note pour mieux oublier, car il faut accepter de laisser partir certaines idées pour lesquelles le moment propice a pu passer. Dans sa réflexion, elle inclut fréquemment le milieu de l’imaginaire au sens large, allant de l’édition au lectorat. 

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-11-02T05:36:22+01:00mardi 1 octobre 2024|Dernières nouvelles, Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s09e02 – Évaluer et choisir ses idées

Mille mercis pour ce printemps

Mon printemps de festivals et d’ateliers touche à sa fin (pas encore tout à fait, il nous reste notre super semaine chez Parenthèse, mais je m’envole samedi prochain), et au fil de ces deux mois est montée du fond des âges une immense envie de, juste, vous dire merci à toutes et tous, publics, organisations d’événements et d’ateliers, artistes et collègues de tous médias, pour ce tourbillon de rencontres et de conversations, de marrades comme de réflexions profondes (les débats sur l’IA !). Je vis maintenant dans la forêt à l’autre bout de la planète, et vous revoir a été immensément énergisant pour l’introverti que je suis : même si je répète à qui veut l’entendre que la création doit d’abord se nourrir de sa propre réalisation, l’humain est un animal social, et retrouver la grande famille de l’imaginaire – parce que nous sommes toutes et tous uni·es par cette « mauvaise » culture et ce rêve fou que nous partageons dans la passion et l’enthousiasme, cette « forme de démence » – rappelle qu’on ne fait pas ça dans le vide, qu’on jette ses ponts vers les frères et sœurs de la famille, qu’on se parle à toutes et tous, et c’est formidable, heureux, et émouvant. 

On peut prétendre au labeur, pas aux fruits du labeur, dit la Bhagavad-Gita, eh bien l’on peut prétendre au pont, mais ne pas prétendre à l’autre rive, si je puis me permettre. Mais quand on retrouve le rivage lointain, et qu’on s’aperçoit qu’il n’existe aucune brume autre que celle de l’esprit… eh bien : c’est fantastique. 

J’ai une chance extrêmement rare : quand je parle des mes voyages, je m’aperçois que je dis à chaque fois « je rentre ». 

J’ai deux maisons. 

Merci encore, du fond du cœur – et à toujours en ligne, et à l’année prochaine en physique. 

Excusez la tronche, je suis pas maquillé le matin.

(PS… D’ailleurs, à ce titre, je suis en train de chercher les bonnes manières d’échanger et de rester en contact de façon heureuse, et je m’aperçois d’un certain retard avec mon temps. Alors… je l’ai fait.)

2024-05-27T10:16:22+02:00lundi 27 mai 2024|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Mille mercis pour ce printemps

FAQ – Atelier Techniques avancées de création de mondes imaginaires

Un stage intensif ! D’un week-end ! Sur des techniques avancées ! C’est effectivement un peu impressionnant dit comme ça, et comme quelques questions ont été soulevées suite à l’annonce du stage de mai, voici quelques réponses auxdites questions, parce que vous avouerez que des réponses à d’autres questions, comme la couleur du cheval blanc d’Henri IV ou la température de sublimation du plutonium-44, ça serait pas très raccord.

Merci à la personne qui a eu le courage de poser ses interrogations et me permet de les reproduire ici :

Il est indiqué qu’il est indispensable de posséder une familiarité de base avec l’imaginaire et ses genres. Est-ce que cela signifie qu’il faut les connaître d’un point de vue théorique ? Ou simplement lire des livres qui appartiennent à ces genres littéraires ?

Non, absolument pas besoin de fondement théorique. L’idée c’est d’être sensibilisé·e aux genres, par opposition à l’autre atelier que je fais aux Mots qui s’adresse davantage aux gens qui ne connaissent pas l’imaginaire ; de ne pas ouvrir des yeux ronds si je lâche les mots de fantasy et SF et les noms de Tolkien ou Martin en référence culturelle. Si tu aimes ça (et si tu en lis, c’est le cas – enfin j’espère !), c’est bon.

De plus, est-ce qu’il faut nécessairement être familiarisé avec tous les genres (science-fiction, fantasy et fantastique) ?

Pas spécialement, on a évidemment des affinités plus ou moins marquées avec les courants. Voir plus haut : tu sais que ça existe, si je te parle d’un androïde, d’un elfe ou d’un vampire, tu as une vague image mentale et tu ne me regardes pas comme si j’avais deux têtes parce que la Vraie Littérature Sérieuse™ ne doit pas parler de ces choses-là, on est bon.

Concernant le fait d’arriver avec une proposition de monde magique, est-ce que cela pose problème si c’est la première fois que l’on se prête à ce type d’exercice ?

Absolument pas, et j’aurais tendance à dire : au contraire. On va partir de ta base, jouer avec et la pousser dans tous les sens pour voir ce qu’elle recèle (et ce dont elle peut éventuellement manquer), un des buts de l’atelier étant de vous faire prendre conscience des pièges et difficultés ultra courantes de la discipline pour les jeunes auteur·ices, donc justement, si tu as un œil neuf, c’est peut-être là que tu auras le plus d’occasion de réfléchir sur ton travail.

Et si vous avez d’autres interrogations brûlantes (ou glacées) (ou très très tièdes), n’hésitez pas à les poser là-dessous, sous l’image rigolote. ⬇️

2024-02-16T05:43:55+01:00mercredi 21 février 2024|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur FAQ – Atelier Techniques avancées de création de mondes imaginaires

La Succession des Âges : point d’avancement

Point d’avancement comme « faire le point », pas comme « y a pas d’avancement », hein. Haha. (Je l’ai déjà faite autrefois, et c’était exprès, olol.)

Que se passe-t-il dans les profondeurs du Studyoze (car c’est le nom véritable de mon nouveau bureau à Melbourne, où je bénéficie d’une surface respectable, et je parle de la pièce, pas de ma circonférence abdominale nourrie en burgers) en ce moment ? Où en est La Succession des Âges ? Est-ce qu’on le verra à un moment avant la fin du monde ?

Eh bien, auguste lectorat, les choses progressent plus ou moins au rythme défini, ce qui constitue un soulagement rien qu’en soi, pour tout avouer. Pour mémoire, je possède actuellement ça, oui, ça fait 20 cm de hauteur (bon, c’est en corps 14 et la plupart est imprimé sur du brouillon donc en recto seul, mais quand même). 3,2 millions de signes, parce que AHAHA tuez-moi s’il vous plaît. (Ça ne fera pas tout ça au final, hein. Ça sera GROS. Mais ça ne fera pas ce volume. Normalement. Mes manuscrits maigrissent toujours beaucoup aux corrections, et celui-là va perdre encore plus que la moyenne. Priez pour nos âmes.)

Mon héroïque et incroyable directrice d’ouvrage, Florence Bury, a besoin de temps à son tour pour digérer tout ça et effectuer les corrections éditoriales, donc le plan est le suivant :

  • Je corrige les 3,2 millions de signes sus-dits pour lui envoyer un maximum de chapitres que nous retravaillons, pendant que je…
  • … termine la rédaction des 800 000 derniers signes une fois que j’ai pris assez d’avance sur elle,
  • Pour viser la publication à l’automne 2024.

Nous avons fait ça sur tous les tomes précédents depuis le 2, et ça s’est toujours terminé correctement (quoiqu’un peu sur le fil parfois). Et aujourd’hui, où en suis-je ? Eh bien :

  • Relecture attentive et annotée du manuscrit existant : ✅
  • Réflexion de haut niveau sur ce qu’il faut reprendre et réarchitecturer : ✅ (autant que possible sans rentrer dans le détail)
  • Réécriture, envoi aux bêta-lecteurs pour validation avant envoi à Florence : chapitres 1 et 2 ✅

De longues semaines de corrections / réécriture (certains chapitres doivent être entièrement refaits, la faute à la complexité du projet) m’attendent maintenant. J’adore cette étape, je sais, presque tout le monde me regarde de travers, mais c’est un tel soulagement de voir enfin le tableau prendre sa forme finale, les pièces adopter leurs places définitives et de pouvoir, bon dieu, dire : « ça, c’est fini, c’est fixé ». Pour le meilleur ou pour le pire. Mais j’ai confiance dans le processus. Il ne m’a jamais fait défaut ; moi, en revanche, oui, et c’est justement là qu’il faut réécrire en profondeur.

Shit’s getting DONE. Yes.

2023-10-15T08:11:57+02:00jeudi 19 octobre 2023|Dernières nouvelles|2 Commentaires

Retour en ligne

Hé, auguste lectorat ! Tavu, j’ai pas disparu, j’ai promis que je reviendrais. Et, après un nombre certains de pérégrinations, me voici de retour à Melbourne, posé pour reprendre des activités (semi) normales, soit, typiquement, enquiller la longue et dernière ligne droite de « Les Dieux sauvages » V, La Succession des Âges.

J’avoue qu’après plusieurs années à vivre entre deux hémisphères (Melbourne, c’est à 17000 km de Rennes, à la louche), la perspective de boucler enfin cette longue transition, retardée en outre par les deux ans de COVID, est un énorme soulagement. Le container transportant ma vie matérielle a quitté Singapour (jusqu’ici, tout va bien) pour arriver chez nous le 15 octobre, sauf attaque de megashark, ce qui marquera enfin mon établissement à demeure (son arrivée, pas le megashark), même si j’ai déjà quitté administrativement le sol français, et que je découvre avec ébahissement (non) combien en France, on complique de façon proprement criminelle la vie des auteurs (il est plus simple pour tous mes partenaires de me payer en tant qu’auteur « australien » plutôt que français, ce qui est quand même un colossal problème – je vous raconterais bien en détail la fluidité du système ici, mais j’ai peur que ma mère me déshérite) (Maman, si tu lis ça, je plaisante, tu sais comme je t’aime et comme je vénère Voltaire, Lavoisier et Francis Lefebvre)

Hémisphère sud oblige, l’air ici est au printemps ; le ciel est bleu (le temps est bon), les jours rallongent, notre morceau de colline est empreint d’un calme surréaliste, les routes australiennes s’ouvrent partout autour sur des milliers de kilomètres de verdure, d’océan et de bush. Posé à demeure, je vais pouvoir faire davantage connaissance avec mon pays d’adoption.

Et dans l’immédiat, en octobre, en profiter, ce sera l’occasion d’aller à ça :

(Vous avez vu ce magnifique design an 2000 vu depuis 1985 ?) C’est génial de pouvoir enfin voir une PAX en vrai après toutes ces années passées à suivre Penny Arcade, en y allant, en plus, costumés. Vous me verrez en photo si vous êtes sages !

Au revoir et bonjour, comme toujours.

2023-09-25T03:49:27+02:00lundi 25 septembre 2023|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Retour en ligne

Découvrez le programme de la saison 8 de Procrastination, avec Éric Marcelin des librairies / éditions Critic

Procrastination revient pour sa huitième année (fichtre, le podcast a commencé l’école primaire depuis un moment, en fait), avec une reprise fixée comme toujours au 15 septembre. Et cette année, nous aurons l’honneur et le plaisir de recevoir Éric Marcelin, directeur de Critic – maison d’édition indépendante majeure dans le paysage de l’imaginaire, et deux librairies spécialisées implantées à Rennes. Nous parlerons évidemment des coulisses de l’édition, mais ce sera l’occasion aussi de discuter de librairie, un domaine souvent mal connu des auteurs jeunes et moins jeunes. Mille mercis à Éric de nous avoir accordé un long entretien qui formera le fil rouge de cette saison !

Programme prévisionnel de la saison 8 de Procrastination –

  • 801, 15 septembre – La gestion d’une librairie indépendante, avec Éric Marcelin
  • 802, 1e octobre – Écrire le sentiment et l’émotion
  • 803, 15 octobre – De beaux sentiments sans tomber dans les bons sentiments
  • 804, 1e novembre – Faire la chronologie d’un récit
  • 805, 15 novembre – Suite de la conversation avec Éric Marcelin, sur le métier de libraire
  • 806, 1e décembre – Briser les codes
  • 807, 15 décembre – Écrire la fin
  • 808, 2 janvier – Écrire sous deadline
  • 810 (1e février) et 815 (15 avril) – Suite de la conversation avec Éric Marcelin, sur l’édition indépendante, le choix et le retravail des manuscrits
  • … 
  • 819 (15 juin) – Suite et fin de la conversation avec Éric Marcelin, sur l’édition jeunesse et la BD

À très bientôt pour la rentrée du podcast !

2023-07-31T09:03:11+02:00mardi 1 août 2023|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Découvrez le programme de la saison 8 de Procrastination, avec Éric Marcelin des librairies / éditions Critic

Bruce Holland Rogers en entretien vidéo pour Vingt-huit Façons de tomber dans le ciel

Bruce Holland Rogers, auteur du merveilleux Vingt-huit Façons de tomber dans le ciel que j’ai eu l’honneur de traduire, était présent au festival ImaJn’ère en avril dernier ; je relaie avec un peu de retard son interview vidéo autour du livre, des hôtels, et du singulier poète Donat Bobet.

2023-07-26T09:20:43+02:00mercredi 26 juillet 2023|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Bruce Holland Rogers en entretien vidéo pour Vingt-huit Façons de tomber dans le ciel

L’écriture se poursuit pendant les travaux (de correction)

Un petit point rapide sur où j’en suis de La Succession des Âges, car peut-être bien que les barres de progrès peuvent vous poser question. À l’heure actuelle, elles disent :

Heu, quoi, le mec il a pas fini d’écrire, mais il corrige ?

Effectivement. Comme l’annonce la vidéo de news d’il y a quinze jours (y a tout dedans, le point de situation et de jolies images, allez-y donc voir), je suis dans les dernières longueurs de mon déménagement vers l’Australie et, pour tout vous dire, ma compagne et moi allons aussi prendre cette année quelques pauses bien méritées pour fêter notre mariage, en plus de passer du temps avec nos familles respectives et nos amis (surtout après deux ans de Covid empêchant ce genre de réjouissances). (Accessoirement, attendez-vous à quelques pauses sur le blog et les réseaux cet été.)

La sortie de La Succession des Âges étant prévue à l’automne 2024, et le volume de la bête étant considérable, il me faut m’organiser très en amont pour que ma directrice d’ouvrage (qui estime le travail éditorial à plusieurs trimestres), la génialissime Florence Bury, ait le temps de passer en profondeur sur l’intégralité du roman. Ce qui implique, pour mes corrections personnelles, de commencer dès maintenant à amorcer mon propre travail éditorial sur ce que je possède (85% du premier jet, donc) afin de le lui proposer.

Est-ce que c’est pratique ? Honnêtement, je préfère procéder par phases successives (rédaction, puis corrections, puis retravail éditorial) plutôt que les mener de front, mais l’envergure de « Les Dieux sauvages » ne rend pas la chose très praticable. Est-ce un problème ? Absolument pas. J’ai rencontré la même situation sur tous les volumes de la série à l’exception du premier. J’ai donc déjà travaillé trois fois de la sorte, je connais le terrain, ça se gère ; c’est juste qu’ici, le volume du livre étant singulier, il faut que je m’y prenne d’autant plus à l’avance.

Je suis donc en train de relire / annoter le manuscrit pour attaquer mes corrections, l’envoi aux bêta-lecteurs, pour reprendre l’écriture vers la fin de l’année. Florence et moi nous rejoindrons au fil de cette phase, comme sur les livres précédents.

Je ne vais cependant pas donner l’impression du contraire, il reste un boulot proprement considérable à abattre. La Succession des Âges est un monstre. Je voudrais encore un an de plus pour me sentir à peu près à l’aise avec. Mais en vérité, je ne le serai jamais vraiment, donc j’entre dans cette phase où il faut livrer son meilleur effort, de toutes ses forces et de son honnêteté, afin de le libérer enfin, et de conclure cette saga.

2023-05-16T22:51:02+02:00mercredi 17 mai 2023|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur L’écriture se poursuit pendant les travaux (de correction)
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