Simon Pinel, directeur éditorial de Critic, l’a dévoilé en présentant le programme de publication de 2019 (dont La Fureur de la Terre, « Les Dieux sauvages » vol. III, fait partie) – donc je peux annoncer publiquement ce qui s’est profilé de plus en plus clairement en fin d’année dernière :
« Les Dieux sauvages » comptera cinq volumes et non pas quatre.
Bon, les premières réactions sur les réseaux sociaux ont été déjà très enthousiastes, donc c’est en tremblant moins qu’à la même époque il y a un an que je fais cette annonce (quand je disais qu’au lieu de trois, il y aurait quatre volumes). Sincèrement, ça me touche énormément de lire vos réactions à peu près toutes en mode « Bah c’est cool ! Ça en fera plus à lire ! ». Merci ! Vous êtes juste incroyables !
Mais bon, parce que j’aime bien lever le voile un peu sur ce qui se passe, je pensais expliquer / développer un peu pourquoi comment se fait-ce (tival).
Comment on passe de trois à cinq volumes au fil des ans
Très simplement : en sous-estimant l’envergure et l’ambition de son projet. Je n’en suis pas à mon coup d’essai, remarquez : « Léviathan », trilogie de thriller de fantasy urbaine, était parti pour être un roman seul. C’est donc devenu, hein, une trilogie (de bouquins assez épais, en plus).
« Les Dieux sauvages » est simplement une fresque immense, avec de six à huit points de vue différents dans chaque tome, qui évoluent, changent parfois, relatent tous les événements d’une transformation profonde du monde de cette époque, et avec tout ce que j’ai mis en mouvement, je ne peux tout simplement pas clore avec le même soin du détail cette histoire en trois ou même quatre tomes. Il m’en faut un cinquième. Ce qui m’assurera de conserver le même élan, de traiter toutes les promesses que j’ai faites dans les volumes précédents, de boucler chaque fil narratif comme il se doit ou, du moins, au mieux de ma compétence.
Je tiens à dire tout spécialement, à nouveau, un immense merci aux éditions Critic qui m’accompagnent et me soutiennent dans tous mes projets, y croient avec enthousiasme et les défendent bec et ongles. Pas un instant ils n’ont ne serait-ce que suggéré de boucler prématurément la série ou de la caviarder de quelque manière que ce soit – leur réaction a toujours été, fidèlement et résolument : « Écoute, ça fera le volume que ça fera. Tout ce qui compte, c’est que tu nous fasses de bons bouquins dont tu sois content. »
Et ça, auguste lectorat, ça n’a pas de prix. Parce que si je suis content, il y a une chance que vous aussi.
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Non, ce ne seront pas des livres coupés en deux
Là, c’est ma faute. Quand j’ai annoncé l’année dernière qu’il y aurait un volume de plus, j’étais tellement terrorisé à l’idée de prendre une volée de bois vert (« Tu as rompu le contrat de confiance qui nous unissait ! Tu es pire que Darty ! ») que j’ai tenu (contre le conseil de Simon, d’ailleurs) à expliquer que, hé, en fait, le tome 2 (Le Verrou du Fleuve) sera coupé en deux, ne m’en voulez pas, en vrai, je ne rajoute pas un bouquin.
J’ai tellement bien insisté dessus que cela s’est retrouvé dans des chroniques. Et celles qui le mentionnaient se déclaraient souvent un peu déçues par ce qu’elles percevaient comme, en effet, une première moitié de quelque chose, alors que celles à qui l’info avait échappé prenaient le livre avec un enthousiasme sans préjugé, au même titre que La Messagère du Ciel – soit simplement comme un volet d’une saga plus vaste.
Tu veux savoir l’ironie, auguste lectorat ? Au bout du compte, Le Verrou du Fleuve n’a pas été la première moitié d’un livre plus vaste. Effectivement, quand j’ai fait l’annonce (en septembre 2017), cela se présentait ainsi. Mais en bouclant le livre, cet aspect, justement, m’a sauté au visage. Une chose était claire : je n’en voulais pas.
Et j’ai énormément bossé, ensuite, pour justement éviter cet écueil. J’ai complètement repensé le troisième acte du Verrou pour que ce volume ait sa propre unité et tienne debout par lui-même. Toute la fin publiée de ce livre n’a rien, mais alors plus rien à voir avec mes projets d’origine. Dans le grand ordre des choses, on s’est retrouvé à peu près au même endroit, mais je suis passé par des détours et des actions entièrement différentes, pour viser à plus d’efficacité dans le contexte d’un roman contenu (et, oserais-je dire, c’est devenu vachement mieux, en plus).
Encore une fois, c’est ma faute d’avoir répandu cette idée : qui peut-on croire si ce n’est l’auteur lui-même ? Je comprends donc évidemment que cela ait été repris et que cela ait teinté les attentes. Quand Le Verrou du Fleuve a pris sa forme finale, très différente, je n’ai pas pris soin de me corriger moi-même – à quoi bon, hein ? Qui lit ce que je raconte sur mes bouquins, de toute façon ?
Eh bien… il se trouve que pas mal de monde, en fait !
Donc, je le dis ici : la série ne se compose pas de livres coupés en deux parce qu’ils seraient trop longs. Chaque tome, chaque acte de la saga, est pensé comme une étape avec sa propre unité. Ce nouveau plan en cinq tomes, comme l’était le plan en quatre, correspond à une architecture différente de l’histoire que je voulais raconter, qui n’est pas l’histoire envisagée, mais l’histoire telle qu’il va falloir la raconter, dans les faits. Elle suit ses propres lignes de force, qui m’apparaissent peu à peu une fois que je fais le chemin avec tous ces personnages. De loin, je vois le parcours, je sais quelle est ma destination ; de près, je constate qu’on doit faire un détour par ici, par là, qu’il y a un ravin dans lequel il faut descendre, etc. Tout cela pour faire servir tous les événements qui se sont déroulés jusque-là dans l’histoire.
Donc, je sais toujours où je vais. Je suis juste agréablement surpris par le trajet que je prends pour y aller, et une chose est sûre, quand les personnages commandent… il faut les suivre. (C’est peut-être un des rares commandements cardinaux de ce métier.)
Découvrez le titre du cinquième tome
Bah vi, hé. Parce que bon, faisons-nous plaisir. Je l’avais dans un coin de ma tête, ce titre, mais je ne pensais pas m’en servir. Il se trouve que c’est une bonne chose qu’il tournait dans ma tête, au bout du compte.
Ce qui est amusant avec la manière dont l’écriture, cet espèce de dérapage incontrôlé livré à la conduite cinglée de son inconscient, se déroule, c’est que tous les titres de la série collent encore mieux que je ne l’avais prévu au déroulé réel de l’action. Ce qui sera le tome 4 – L’Héritage de l’Empire – correspondra encore mieux à cet intitulé que je ne l’avais imaginé. Ce qui est quand même super chouette et fait partie des moments presque mystiques de ce métier.
Bon, bref, j’arrête de causer.
Le volume 5 de « Les Dieux sauvages » s’intitulera La Succession des Âges.
Ce qui donne le plan final de la série :
- La Messagère du Ciel
- Le Verrou du Fleuve
- La Fureur de la Terre (printemps 2019)
- L’Héritage de l’Empire (automne 2020)
- La Succession des Âges (printemps 2022)
Merci
Merci encore pour votre suivi à toutes et à tous, et votre joie pour ainsi dire unanime en annonçant que la série se rallonge. J’ai un éditeur génial, mais j’ai aussi les meilleurs lecteurs du monde – c’en est la preuve. C’est une prodigieuse preuve de confiance et de joie que vous me faites, et je vais faire de mon mieux pour que « Les Dieux sauvages » vous emportent.
Au sens figuré, hein.
Parce que tu aimes l’argent.
OMG ! Encore des années à trimer pour toi, mais encore plus de plaisir pour nous :D. Cette nouvelle me fait ma semaine, j’attends ça de pied ferme ! 😀
Tout ça pour être à la mode et faire une trilogie en 5 tomes ????????
L’inflation, ce fléau =D
Soutien à 200% ! On va simplement se régaler plus longtemps. 🙂
Parce que t’as pas le compas dans l’œil.
*Bruit du lecteur qui se frotte les mains de contentement avec un petit ricanement satisfait*
I feel you.
Allez va, annonce directement le tome 7 on gagnera du temps pour les années qui viennent ;p et pis bon, c’est cool on en aura plus à découvrir !!! ???? Mais c’est pas cool il va falloir attendre la toute fin encore plus longtemps ????
Vu les titres du 4 et du 5, aux mots héritage et succession, je pense qu’on est partis pour une durée qui me confirme(rait) en effet que si elle apparaît bien sur chaque couv, Mériane aura bien le temps d’évoluer!!
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Sinon je me posais une petite question, nous « augustes lecteurs » pour reprendre la formule, on prend plaisir à ces aventures, toi tu prends plaisir à les écrire, mais, quand je vois « sortie 2021 » pour le 5, n’y a t’il pas, malgré le bonheur que je conçois complètement, une frustration à ne pas écrire autre chose ou de voir d’autres projets « avancer » avant 2021? Je pars du postulat que l’écriture de cette saga en 6, oups en 5 tomes, prends tout le temps d’écriture, ce qui n’est peut-être pas 100% exact….
#rendslargent
Il paraît que c’est une constante relativement commune aux projets ambitieux… 🙂
Hum. Lionel, tu dois pouvoir changer ta photo de couverture, désormais… 😉
Donc, il va me falloir attendre jusqu’en 2021 pour lire la saga…. comme je n’aime pas attendre 1 ans pour lire une suite, George R. R. Martin me rend dingue !!! J’achète les bouquins et les lirai quand la saga sera terminé…. tstststs Lionel Davoust….????
Super nouvelle, pour me preparer au Tome 3, je relis la Messagere du ciel et le Verrou du fleuve
Un entrainement pour la future décalogie ? ????????
[…] es déjà pas mal au courant, auguste lectorat, car j’ai parlé ici de la nouvelle en détail, cependant, à l’occasion de la nouvelle année, ActuSF m’a proposé de passer en revue […]
[…] présent qu’il est dit que la série comptera cinq volumes, mine de rien, cela veut dire que j’ai franchi la moitié. Cela me fait tout drôle : je […]