Une notion fondamentale des réseaux serait qu’on apprenne tous à dire :
- J’ai parlé sous le coup de l’émotion, mes mots ont dépassé ma pensée, désolé
- Je reconnais que tu as pu parler sous le coup de l’émotion, que tes mots ont dépassé ta pensée, passons ensemble à autre chose.
<3 je crois que nous avons tous besoin en effet d’apprendre à dire pardon, mais aussi de se pardonner soi-même de nos accès de colère, de nos coup de sang, dont le déclencheur est souvent sans aucun rapport avec la violence et l’intensité de l’émotion. En ces temps bizarres où chercher des coupables et les malmener semble plus aisé que de se remettre en cause ou d’accepter notre propre mortalité, les réseaux sociaux charrient l’angoisse et la haine d’une société dysfonctionnelle. C’est épuisant. Et parfois, dire « pardon, je suis désolée » ouvre la porte a encore plus d’agressivité et de vindicte. Alors, par protection, on perd cette habitude, on se « blinde », on est sur le qui-vive. Je ne suis pas certaine qu’il soit aujourd’hui possible d’interagir sereinement avec des inconnus sur les réseaux sociaux.
Entièrement d’accord, sur tout. <3
Tant pour l’échappatoire à notre propre mortalité (et pour beaucoup d’auteurs, à l’angoisse d’écrire…) que les réseaux fournissent, pour la nécessité d’arriver à se pardonner, que pour l’impossibilité des interactions sereines avec des inconnus. Une part de moi est triste de ce que ces outils sont devenus : leurs algorithmes auraient pu promouvoir la concorde, mais la foutue métrique de l’engagement aura voulu qu’ils promeuvent le contraire.
Merci pour tes mots. 😊