Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s04e06 – Le syndrome de l’imposteur« .
L’impression de ne pas être à sa place, que ce que l’on fait ne vaut rien ou pire, que chaque réalisation est un coup de chance qui n’a pas été mérité : voilà le syndrome de l’imposteur, un ennemi public à combattre car il empêche les créateurs et créatrices d’avancer, et d’offrir leurs voix au monde.
Mélanie, Estelle et Lionel sont d’accord : ce syndrome est extrêmement fréquent et tous l’affrontent sous une forme ou une autre. Mélanie rappelle qu’il est normal ; que la question n’est pas tant de l’avoir ou pas, mais qu’il ne paralyse pas. Lionel rappelle que l’impression n’est absolument pas limitée à la création artistique, et que publier ne la résout pas forcément. Estelle met l’accent sur la double temporalité étrange de la vie d’auteur et d’autrice : les retours des lecteurs arrivent sur des livres publiés, qui appartiennent déjà au passé de la création, tandis que le présent est fait, par définition, du projet prochain qui n’a pas encore trouvé sa forme définitive.Références citées
– Sarah Bernhardt
Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :
Bonne écoute !
Celui que nous attendions tous… Le podcast du truc-qu’on-a-tous XD
C’est intéressant d’avoir votre point de vue en tant qu’auteurs pros. Jusqu’ici, j’ai surtout vu les ressentis d’auteurs amateurs, sans aucune validation professionnelle. Votre retour montre que personne n’est épargné (mais donc qu’il est costaud, ce syndrome…)
Chimène, des gens de toutes sortes de métiers à des niveaux totalement insensés de succès ont le syndrome de l’imposteur. Ma citation préférée est de Neil Gaiman : http://journal.neilgaiman.com/2017/05/the-neil-story-with-additional-footnote.html
Mon humble traduction : « Il y a quelques années, j’eus la chance d’être invité à une rencontre de grandes personnalités : des artistes, des scientifiques, des écrivains, des inventeurs. Et je sentais qu’à tout moment ils allaient réaliser que je n’étais pas qualifié pour être là, au milieu de tous ces gens qui avaient vraiment fait quelque chose.
Pendant ma deuxième ou troisième soirée là-bas, je me tenais à l’arrière de la salle pendant un divertissement musical, et j’entamai une conversation avec un vieux gentleman très poli et aimable sur un nombre de sujets, y compris notre prénom commun. Puis il me montra cette salle pleine de gens, et me dit à peu près « Je regarde tous ces gens et je me dis, mais qu’est-ce que je fais là ? Ils ont fait des choses incroyables. Je me suis contenté d’aller où on m’a dit d’aller. »
Et je répondis, « Oui. Mais vous étiez le premier homme sur la lune. Je pense que ça compte pour quelque chose. »
Et je me sentis un peu mieux. Parce que si Neil Armstrong se croyait un imposteur, peut-être était-ce le cas pour nous tous. Peut-être n’y avait-il pas de grandes personnes, juste des gens qui avaient travaillé dur et aussi eu de la chance, et qui étaient un peu dépassés, nous tous faisant du mieux que nous pouvions, ce qui est tout ce que nous pouvons vraiment espérer. »