Obsidian est pour ainsi dire personnalisable à l’infini, et c’est son principal danger : il est extrêmement facile de se perdre dans des heures de vidéos YouTube, de télécharger des centaines d’extraits de code et de plugins parce que ça a l’air méga cool, et de se retrouver avec un bazar inextricable où plusieurs ajouts font la même chose sans aucune cohérence, qui en plus va casser de façon mystérieuse au gré des mises à jour et incompatibilités.

Ne faites pas ça. Je sais que je radote, mais : si vous commencez à bricoler Obsidian (et il est merveilleusement puissant pour ça, c’est quand même aussi un de ses intérêts majeurs), faites-le avec discernement et parcimonie. Au pire, faites-vous un environnement de test, une vault à part où vous jouez avec tout ce qui vous intéresse, mais gardez votre système principal aussi propre que possible sur ce point. Le bazar doit se trouver dans vos notes à mesure que vous créez dans tous les sens, pas dans les préférences de l’application.

Ceci étant dit, et parce que ça va servir à mesure qu’on regarde ensemble des tas de cas d’usage et de petites modifications qui simplifient grandement la vue dans le cadre de l’écriture créative, regardons toutes les façons dont on peut casser personnaliser l’application pour :

  • La rendre esthétiquement à notre goût
  • Ajouter des fonctionnalités.

Les préférences (et thèmes communautaires)

Bon, c’est la base, mais les préférences d’Obsidian sont déjà bien puissantes. Les comportements de l’application se trouvent principalement dans Éditeur et Fichiers et Liens – je vous renvoie fortement sur la doc officielle, concise mais couvrant tous les aspects de l’app. Ce qui concerne l’interface réside dans Apparence, et parmi les fonctions d’intérêt, mentionnons la capacité de personnaliser fortement la typographie (police de caractère, taille) et les composants majeurs de l’application comme un rappel du titre d’une note directement dans l’éditeur (inline title).

C’est aussi là que vous pourrez choisir un thème tierce partie – beaucoup offrent des fonctionnalités complémentaires qui en font presque des environnements préfabriqués à part entière, à la limite du plugin.

Ma recommandation si vous voulez quelque chose d’un peu plus musclé que le thème de base : utilisez Minimal (qui, contrairement à son nom, n’est pas minimal – il est épuré, ce qui n’est pas la même chose). Minimal est l’un des thèmes disponibles les plus puissants et personnalisables qui soit, mais il est aussi développé par le CEO d’Obsidian, ce qui assure une compatibilité quasi-immédiate avec toutes les mises à jour de l’app.

Minimal comporte deux niveaux de personnalisation, à travers deux plugins tiers : Minimal Theme Settings offre des options générales, mais pour aller dans le détail très poussé, il faut passer par Style Settings, qui est devenu par ailleurs une sorte de semi-standard pour les thèmes et les plugins dès qu’on peut personnaliser l’apparence de quelque chose (Pane Relief s’en sert, par exemple).

Les modules principaux et complémentaires (plugins)

Obsidian propose déjà, de base, un certains nombre de fonctionnalités sous forme de plugins « principaux » fournis avec l’application et dont l’activation ou la désactivation permet déjà de personnaliser grandement son environnement (si vous préférez utiliser un plugin tiers offrant une table de matières plus puissante que le Plan fourni de base, vous pouvez totalement désactiver ce dernier).

Bien sûr, c’est avec les modules complémentaires que l’on ouvre la boîte de Pandore. Certains fournissent juste une petite fonctionnalité pratique comme un raccourci clavier manquant, d’autres proposent une conversion quasi-totale de l’app vers autre chose. D’autres enfin sont devenus des semi-standards sur lesquels d’autres modules s’appuient (Dataview, Style Settings, Tasks, Templater…), c’est honnêtement un peu la jungle, mais trier la liste par le nombre de téléchargements vous indiquera les plus populaires, et regarder la date de la dernière mise à jour vous montrera s’ils sont activement maintenus.

Les extraits CSS

Là, on entre vraiment dans la personnalisation poussée : Obsidian s’appuie sur les technologies du web et accepte des extraits de code CSS (chargés de spécifier l’apparence d’une page web indépendamment de son contenu) pour changer la tête et la disposition d’à peu près n’importe quoi au-delà des préférences, du thème choisi et même de Style Settings. Certains changent juste un détail esthétique, d’autres sont presque des plugins à part entière.

Une partie de mes propres extraits, à la fois glanés sur les forums et codés pour mes besoins. Parce que je suis sur Mac. Le bouton de fermeture d’une fenêtre est à GAUCHE.

Les installer est un peu plus complexe que les plugins, qui se téléchargent et s’activent simplement depuis l’application. Les extraits CSS doivent, eux, être placés manuellement : cliquez sur l’icône de dossier pour vous retrouver dans un dossier caché de votre vault (.obsidian/snippets). Placez le fichier CSS désiré, rechargez la liste dans Obsidian, activez-le une fois que l’extrait est reconnu (et redémarrez peut-être l’application selon l’importance de la modification).

Le dossier .obsidian

Une vault Obsidian comporte donc un dossier caché, .obsidian, contenant toutes les préférences et modifications de celle-ci. On peut y accéder via le bouton sus-nommé, qui existe aussi dans les options des plugins : et vous verrez des fichiers JSON (qui correspondent à toutes les configurations de l’app), mais surtout trois dossiers, snippets, plugins et themes, où logent les contenus respectifs dans des dossiers. C’est une bonne astuce : si un plugin, un extrait ou autre pose un grave problème, il suffit de retirer le fautif de ce dossier pour recharger Obsidian sans. Globalement, puisque vos données sont présentes en clair sur le disque en fichiers média et Markdown, vos données ne risquent pas grand-chose si vous cassez l’application par ailleurs. File over app.