J’ai enfin trouvé le protège écran pour iPad qui simule à peu près le toucher d’un stylo (Rock Paper Pencil v3)

Que la vie est difficile : la tablette reMarkable offre un confort d’écriture à la limite du sensuel (la texture de ce stylet ! la manière dont la mine se plie juste ce qu’il faut ! ce chuintement à l’écriture !) mais l’aspect fermé de la machine et son abonnement annuel m’ont toujours empêché d’accrocher ; l’iPad offre une interface réactive, se transforme en plein d’autres trucs, mais écrire avec le Pencil… on a vu mieux. Où est le meilleur des deux mondes ! Où se trouve mon iPad à encre électronique couleur ? (Réponse : dans mes rêves)

J’aimais l’iVisor Moshi (mais il ne se fait plus), j’ai testé le Paperlike tant vanté (c’est pourri), j’ai vécu un peu avec des protège écran de marques obscures mais fortement recommandées sur les forums d’artistes dont même un truc japonais chelou que j’ai réussi à faire venir sans me ruiner (proximité géographique oblige), et puis allez, ALLEZ, j’ai fini par acheter un autre truc très hypé, le Rock Paper Pencil dans sa version 3. Je me suis dit, bon, si c’est la v3, c’est probablement que c’est devenu mieux, hein ?

J’ai résisté jusqu’ici parce que le truc exige de changer la mine du Pencil, ce qui est trivial (elle se dévisse d’elle-même parfois, alors hein haha), mais me pose un problème eschatologique : toute compagnie qui prétend savoir mieux qu’Apple quoi mettre sur son matos m’inspire la méfiance. Mais bon, essayons, hein. Parce que si c’est bien, les notes et réflexions prises avec engendreront à coup sûr un livre au moins 32,7% meilleur. N’EST-CE PAS INDISPENSABLE

À côté de ça, le RPP présente un énorme avantage par rapport à ses confrères : il est rigide, amovible, et ne nécessite pas une salle blanche et un scaphandre matériaux dangereux pour l’appliquer sans se retrouver avec une foutue bulle d’air coincée quelque part. On nettoie vaguement son écran, on centre le truc, et hop, par la magie de l’électrostatisme ou je ne sais secret infusé à la nanotech, le truc tient en place. (On peut aussi l’enlever, le rajuster, le remettre sans problème aucun.)

Au niveau des aspects qui fâchent, en conséquence, le truc (comment l’appeler autrement ? « Surface polymérisée de protection optimisée pour la rédaction manuelle numérique ? SPPORMN ? Okay) flotte très légèrement au-dessus de l’écran, mais on l’oublie très vite. En revanche, pour pouvoir donner cette expérience d’écriture et d’installation, la SPPORMN devient assez vite un peu dégueu, un peu terne, mais c’est le cas de tous ces genres d’objets, et puis ça donne un côté vieilles charentaises défoncées que vous savez devoir jeter mais, aaaah, qu’on est bien dedans, et puis c’est les nôtres. (Fun fact : l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont inventé les UGG Boots, qui sont aux charentaises ce qu’une Jaguar est à une Twingo : des chaussons montants doublés de mouton dont le confort est tel qu’on ne peut plus imaginer jamais porter des espadrilles de sa vie, dans lesquelles, c’est connu, on l’air d’un con – mais en moins cher qu’une Jaguar.)

Okay, tout ça c’est beau, mais qu’en est-il de l’expérience d’écriture avec la pointe spéciale, là ?

La pointe spéciale, là

On raconte sur Internet que cela mime le toucher d’un Bic (ce qui ne fait pas super envie, franchement) et la première expériences est… bizarre. Il faut que le protection d’écran se « fasse » un peu à force d’écriture forcenée d’idées géniales ; après plusieurs semaines d’utilisation, l’aspect râpeux originel de la SPPORMN s’érode pour laisser tout juste un peu de friction, sur laquelle le Pencil glisse alors. On se rapproche plutôt à ce moment de l’expérience d’écriture d’un feutre à pointe fine, à condition (et ça sera sans doute la moitié de l’expérience) de bien configurer son app de prise de notes, en n’hésitant pas le cas échéant à grossir un peu la pointe virtuelle (4,5 mm dans mon cas). Et alors, ça devient vraiment sympa : je crois qu’il est impossible de répliquer l’expérience parfaite d’une reMarkable, mais on arrive à quelque chose de vraiment agréable, avec le bénéfice de, eh bien, ne pas avoir une reMarkable pour tout le reste de l’expérience utilisateur.

Donc, c’est validé. Ça n’est pas fantastique, quoique vous disent les reviews YouTube hypées avec ces vignettes dont les vidéastes semblent être tombés dans des camions de MDMA, mais c’est la meilleure solution que j’ai trouvée, je la garde, et j’en rachèterai sans doute une quand celle-ci tombera en lambeaux zébrés par mon écriture furieuse. Ce qui est probablement le meilleur juge de paix.

2025-08-06T09:46:26+02:00mercredi 20 août 2025|Geekeries|0 commentaire

On est en 2025, iCloud remarche : meilleures pratiques pour Scrivener

L’année dernière, iCloud m’avait fait une petite blagounette : les fichiers modifiés sur un fuseau horaire différent (lors de mon passage en France par rapport à ma base en Australie), avec le MacBook que j’utilise en déplacement, ne se synchronisaient pas sur mon Mac principal (enfin, il a fallu trois semaines). J’ai refait l’expérience en 2025 et : hosanna sur terre et dans les clouds, le service a correctement et rapidement synchronisé mes données ! Si bug il y avait, il semble résolu.

Ce genre de blague est évidemment fâcheux, mais c’est surtout un énorme risque quand on utilise Scrivener. En effet, pour accommoder des projets colossaux sur des machines modestes, il utilise un format de fichiers particulier, les package files, et ces fichiers sont extrêmement sensibles aux algorithmes de synchronisation employés par les services cloud. La règle d’or est : tout projet Scrivener doit être impérativement disponible intégralement en local, ou bien la corruption des données est quasi-certaine. Les développeurs fournissent même une page de précautions à respecter comme les tables de la loi au retour vénère de Moïse.

Le problème central se situe dans les algorithmes supposément intelligents de synchronisation : les services cloud déchargent de votre machine les fichiers moins couramment utilisés pour faire de la place. Or, ils peuvent décharger des fichiers à l’intérieur du projet Scrivener, parfois même alors qu’il est ouvert, conduisant à ce qu’on appelle, en termes techniques précis, un bordel sans nom. Pour cette même raison, il est également crucial d’attendre que la synchronisation d’un projet soit terminée avant de l’ouvrir sur une autre machine.

Il convient donc d’adopter :

Jusqu’à l’année dernière, il était donc impératif de s’assurer que ladite synchronisation intelligente ne soit PAS activée dans les préférences d’iCloud, appelée ici « Optimisation du stockage ». C’était la seule façon de forcer iCloud à toujours conserver les données en local, mais cela impliquait d’avoir un disque interne suffisamment gros (et on sait qu’Apple se rince bien là-dessus), parce qu’iCloud vit obligatoirement sur le disque interne :

Heureusement, depuis les mises à jour 2024 des systèmes (iOS 18 / macOS Sequoia), une nouvelle option est ENFIN disponible. Si l’on laisse iCloud le soin d’optimiser le stockage du Mac, on peut néanmoins forcer le système à conserver dossiers et/ou fichiers en local d’un simple clic-droit, ce qui règle le problème de la taille du stockage :

On prendra donc un soin obsessionnel à conserver tous ses projets Scrivener en local de la sorte (pour faire simple, on pourra conserver tout son dossier « Écriture », où l’on mettra tous ses projets). Pour ma part, j’utilise iCloud avec un GROS projet Scrivener (le projet « Les Dieux sauvages » pèse environ 1,5 Go à l’heure actuelle) et, en suivant toutes les recommandations d’usage, je n’ai eu aucun problème de fonctionnement. iCloud est donc tout à fait utilisable avec Scrivener, et c’est bien beau de râler, il faut aussi dire quand les trucs (re)marchent.

Mais au final, pourquoi utiliser iCloud ? Il existe de bonnes alternatives (j’ai utilisé Filen une bonne partie de l’année 2024). Principalement pour deux raisons : c’est intégré au système, ce qui réduit le nombre de solutions techniques à maintenir ; et mes données sont chiffrées de bout en bout (avec la Protection Avancée des Données, que j’ai adoptée dès sa disponibilité en Australie), ce qui est à mon sens un impératif de nos jours (et ce que Dropbox ne fournit pas).

(J’ai un troisième argument, qui concerne surtout ma situation personnelle, mais c’est le prix : j’utilise la formule Apple One avec le stockage et tous les services fournis comme Music, TV+, Arcade et Fitness+ ; la version australienne me donne en plus Apple News+, soit un abonnement illimité à des tas de magazines comme National Geographic ou Scientific American, et j’en rêvais depuis sa sortie aux US. Le stockage, mon utilisation intensive d’Apple Music, mon utilisation régulière de News+ et mon picorage des autres services rendent l’opération rentable, ce qui revient moins cher que l’abonnement pour chaque service à part. On peut faire le même genre de calcul en France, mais le nombre de services disponibles étant beaucoup plus restreint, cela rend le calcul moins certain.)

2025-08-02T04:02:06+02:00mercredi 6 août 2025|Geekeries, Technique d'écriture|0 commentaire

Deux astuces typographiques pour Obsidian (harmoniser l’apparence des emojis, utiliser la police système)

Nous sommes entre esthètes, nous savons que l’apparence du texte, c’est littéralement notre espace de vie mentale, c’est bien meilleur que l’œnologie, et nous rions à ce genre de vidéo. Du coup, je pose ça là, parce que j’ai un peu dû fouiller pour trouver les solutions, alors les voilà en clair (pour systèmes Apple).

Harmoniser l’apparence des emojis

Si vous utilisez des emojis comme repères sémantiques dans vos notes (vous devriez), il peut arriver que la police de caractères que vous employez dans Obsidian possède ses propres symboles, qui vont remplacer les emojis standard du système.

Le problème, donc, c’est que ces symboles n’ont pas la même apparence que le reste des emojis : ils sont souvent monochromes, ce qui va à l’encontre de l’idée de repères visuels standardisés.

Pour forcer Obsidian à adopter les emojis standard Apple du système en toute circonstance, la solution consiste à ajouter dans les préférences du texte, en deuxième place de la liste des polices de caractères, la fonte Apple Color Emoji qui viendra prendre la priorité sur ces symboles de remplacement :

Mettez-la tout de suite, ça ne mange pas de pain, même si votre police de base (comme c’est le cas ici) est disciplinée.

Invoquer la police système dans Obsidian (San Francisco)

San Francisco est la police Apple standard (dérivée d’Helvetica) mais, Apple étant jaloux de ses jouets propriétaires, on ne peut pas l’invoquer dans les préférences par son nom. Du coup, si vous voulez l’utiliser pour harmoniser l’apparence de votre Mac ou iPhone avec tout le reste des applications, la solution consiste à passer par l’alias suivant : system-ui. Entrez cette mention verbatim dans les préférences d’Obsidian, et vous passerez le texte concerné en San Francisco.

2025-04-11T14:14:05+02:00jeudi 17 avril 2025|Geekeries|2 Commentaires

Appréhender les différentes manières de personnaliser Obsidian

Obsidian est pour ainsi dire personnalisable à l’infini, et c’est son principal danger : il est extrêmement facile de se perdre dans des heures de vidéos YouTube, de télécharger des centaines d’extraits de code et de plugins parce que ça a l’air méga cool, et de se retrouver avec un bazar inextricable où plusieurs ajouts font la même chose sans aucune cohérence, qui en plus va casser de façon mystérieuse au gré des mises à jour et incompatibilités.

Ne faites pas ça. Je sais que je radote, mais : si vous commencez à bricoler Obsidian (et il est merveilleusement puissant pour ça, c’est quand même aussi un de ses intérêts majeurs), faites-le avec discernement et parcimonie. Au pire, faites-vous un environnement de test, une vault à part où vous jouez avec tout ce qui vous intéresse, mais gardez votre système principal aussi propre que possible sur ce point. Le bazar doit se trouver dans vos notes à mesure que vous créez dans tous les sens, pas dans les préférences de l’application.

Ceci étant dit, et parce que ça va servir à mesure qu’on regarde ensemble des tas de cas d’usage et de petites modifications qui simplifient grandement la vue dans le cadre de l’écriture créative, regardons toutes les façons dont on peut casser personnaliser l’application pour :

  • La rendre esthétiquement à notre goût
  • Ajouter des fonctionnalités.

Les préférences (et thèmes communautaires)

Bon, c’est la base, mais les préférences d’Obsidian sont déjà bien puissantes. Les comportements de l’application se trouvent principalement dans Éditeur et Fichiers et Liens – je vous renvoie fortement sur la doc officielle, concise mais couvrant tous les aspects de l’app. Ce qui concerne l’interface réside dans Apparence, et parmi les fonctions d’intérêt, mentionnons la capacité de personnaliser fortement la typographie (police de caractère, taille) et les composants majeurs de l’application comme un rappel du titre d’une note directement dans l’éditeur (inline title).

C’est aussi là que vous pourrez choisir un thème tierce partie – beaucoup offrent des fonctionnalités complémentaires qui en font presque des environnements préfabriqués à part entière, à la limite du plugin.

Ma recommandation si vous voulez quelque chose d’un peu plus musclé que le thème de base : utilisez Minimal (qui, contrairement à son nom, n’est pas minimal – il est épuré, ce qui n’est pas la même chose). Minimal est l’un des thèmes disponibles les plus puissants et personnalisables qui soit, mais il est aussi développé par le CEO d’Obsidian, ce qui assure une compatibilité quasi-immédiate avec toutes les mises à jour de l’app.

Minimal comporte deux niveaux de personnalisation, à travers deux plugins tiers : Minimal Theme Settings offre des options générales, mais pour aller dans le détail très poussé, il faut passer par Style Settings, qui est devenu par ailleurs une sorte de semi-standard pour les thèmes et les plugins dès qu’on peut personnaliser l’apparence de quelque chose (Pane Relief s’en sert, par exemple).

Les modules principaux et complémentaires (plugins)

Obsidian propose déjà, de base, un certains nombre de fonctionnalités sous forme de plugins « principaux » fournis avec l’application et dont l’activation ou la désactivation permet déjà de personnaliser grandement son environnement (si vous préférez utiliser un plugin tiers offrant une table de matières plus puissante que le Plan fourni de base, vous pouvez totalement désactiver ce dernier).

Bien sûr, c’est avec les modules complémentaires que l’on ouvre la boîte de Pandore. Certains fournissent juste une petite fonctionnalité pratique comme un raccourci clavier manquant, d’autres proposent une conversion quasi-totale de l’app vers autre chose. D’autres enfin sont devenus des semi-standards sur lesquels d’autres modules s’appuient (Dataview, Style Settings, Tasks, Templater…), c’est honnêtement un peu la jungle, mais trier la liste par le nombre de téléchargements vous indiquera les plus populaires, et regarder la date de la dernière mise à jour vous montrera s’ils sont activement maintenus.

Les extraits CSS

Là, on entre vraiment dans la personnalisation poussée : Obsidian s’appuie sur les technologies du web et accepte des extraits de code CSS (chargés de spécifier l’apparence d’une page web indépendamment de son contenu) pour changer la tête et la disposition d’à peu près n’importe quoi au-delà des préférences, du thème choisi et même de Style Settings. Certains changent juste un détail esthétique, d’autres sont presque des plugins à part entière.

Une partie de mes propres extraits, à la fois glanés sur les forums et codés pour mes besoins. Parce que je suis sur Mac. Le bouton de fermeture d’une fenêtre est à GAUCHE.

Les installer est un peu plus complexe que les plugins, qui se téléchargent et s’activent simplement depuis l’application. Les extraits CSS doivent, eux, être placés manuellement : cliquez sur l’icône de dossier pour vous retrouver dans un dossier caché de votre vault (.obsidian/snippets). Placez le fichier CSS désiré, rechargez la liste dans Obsidian, activez-le une fois que l’extrait est reconnu (et redémarrez peut-être l’application selon l’importance de la modification).

Le dossier .obsidian

Une vault Obsidian comporte donc un dossier caché, .obsidian, contenant toutes les préférences et modifications de celle-ci. On peut y accéder via le bouton sus-nommé, qui existe aussi dans les options des plugins : et vous verrez des fichiers JSON (qui correspondent à toutes les configurations de l’app), mais surtout trois dossiers, snippets, plugins et themes, où logent les contenus respectifs dans des dossiers. C’est une bonne astuce : si un plugin, un extrait ou autre pose un grave problème, il suffit de retirer le fautif de ce dossier pour recharger Obsidian sans. Globalement, puisque vos données sont présentes en clair sur le disque en fichiers média et Markdown, vos données ne risquent pas grand-chose si vous cassez l’application par ailleurs. File over app.

2025-03-25T15:45:57+01:00lundi 7 avril 2025|Best Of, Geekeries|Commentaires fermés sur Appréhender les différentes manières de personnaliser Obsidian

Mes plugins Obsidian

Enfin ! Me voilà un véritable influenceur du PKM space, je peux donner ma liste de plugins Obsidian comme un adulte ! Étape suivante, ouvrir une chaîne YouTube. (Ne me provoquez pas. J’en suis capable.)

En vrai, ce genre de système se raffine en permanence, mais je suis donc arrivé à une liste relativement raisonnable (une cinquantaine) de plugins que j’utilise au quotidien, plus les modules principaux. Comme cela m’a été demandé en commentaires, et qu’en vrai je n’ai aucune fichtre d’idée de par où commencer pour parler de certaines aires spécifiques de l’outil, balançons tout, comme ça, ça sera spécialement pas clair.

Modules principaux

  • Canvas (en passe de remplacer Scapple)
  • Commandes slash
  • Compositeur de notes (indispensable pour découper des fiches devenues trop longues)
  • Créateur de note unique (je m’en sers surtout pour avoir une commande secondaire de création de note à un endroit spécifique)
  • Enregistreur audio
  • Espaces de travail
  • Explorateur de fichiers
  • Liens sortants
  • Nombre de mots (mais on compte en signes espaces comprises, HEIN)
  • Palette de commandes
  • Plan
  • Rechercher
  • Récupération de fichiers
  • Rétroliens
  • Sélecteur rapide (auquel j’accède depuis n’importe où dans mon Mac via Keyboard Maestro)
  • Signet
  • Sync
  • Volet de mots-clés
  • Vue des propriétés
  • Vue graphique

Jusque-là, rien de bien étonnant. Maintenant, envoyons les trucs compliqués.

Modules complémentaires (plugins)

Actions URI. Ajoute des tas d’actions appellables par des URL. Permet notamment de lier à une fiche en n’utilisant non pas son nom (fonction de base de l’app), car le lien casse si on change celui-ci. À la place, fait appel à une URL unique liée à un identifiant numérique dans les propriétés du document. Comme dans un bon Zettelkasten : on utilise un identifiant unique utilisable et retrouvable dans n’importe quel contexte.

Admonition. Obsidian gère les callouts depuis longtemps sans plugin, mais Admonition facilite la création de nouveaux types et surtout offre l’autocomplétion pour tous les callouts disponibles, ce qui est fort agréable.

Advanced New File. D’un raccourci clavier, créer une note dans un dossier qu’on spécifie à la volée. Super pratique quand on sépare ses notes de leurs indexes / Maps of Content comme c’est mon cas.

Advanced URI. L’autre grand plugin étendant les fonctions appellables par URL. Les plugins avancés nécessitent souvent soit l’un ou l’autre, j’ai les deux, voilà.

Auto Card Link. Plusieurs plugins permettent de créer des liens web jolis avec une image d’aperçu, celui-ci est à mon sens le meilleur et le plus fiable.

Auto Filename. Renomme les fiches automatiquement, par exemple avec les premières lignes du texte. Je m’en sers pour pouvoir lire d’un coup d’œil toutes mes captures rapides dans mon dossier Inbox et voir direct ce qui est important au lieu d’avoir une longue succession de dates absconses qui ne me disent rien.

Auto Note Mover. Déplace les fiches selon des règles spécifiées par l’utilisateur. Pour ma part, par exemple, toute fiche donnant une vue d’ensemble d’un thème (Map of Content, structure Zettel) est préfacée par l’émoji 🗺. Auto Nove Mover place alors ces MOCs dans le dossier correspondant sans intervention (donc oubli) de ma part.

BRAT. Sert à utiliser / installer des plugins en bêta ou qui ne sont pas dans le listing officiel. Je suis très prudent avec ce que j’installe, mais il existait notamment un plugin drôlement pratique qui téléchargeait les mises à jour d’extraits CSS mis sur GitHub et qui n’est plus vraiment dispo autrement qu’à travers BRAT.

Calendar. J’écris et maintiens mon journal personnel dans Obsidian, du coup Calendar est une évidence.

Commander. S’il y a un bouton, une commande, un menu, Commander permet d’y ajouter ou retirer des éléments. Pour ma part, je retire quasiment tout pour conserver l’interface la plus épurée possible, mais avoir exactement ce que je veux où je veux.

Copy as HTML. C’est super agaçant de copier du texte qui a l’air formaté en Live Preview et de coller du Markdown à l’arrivée. Copy as HTML me permet de copier le texte rendu avec son formatage.

Custom File Explorer Sorting. J’aime avoir mes dossiers dans l’ordre que j’ai choisi (typiquement Inbox en haut, Attachements en bas) et qui n’est pas l’ordre alphabétique. Ce plugin me permet de choisir exactement mon ordre.

Explorer Hider. Le plugin précédent génère un fichier purement utilitaire (sortspec.md) que je ne veux pas voir. Ce plugin permet de cacher des éléments dans l’explorateur de fichiers.

Fast Text Color. Il y a des tas de plugins qui permettent de colorer le texte, mais la plupart utilisent des balises HTML moches. Ce plugin étend le Markdown à la place, et c’est bien plus élégant.

File Chucker. Permet de traiter rapidement des fichiers par lots : déplacez un fichier, et File Chucker présente le suivant automatiquement dans la liste. Très pratique pour traiter rapidement une Inbox.

File Explorer Note Count. Je veux savoir combien j’ai d’éléments dans mes dossiers (notamment pour suivre le traitement de mon Inbox) et ce plugin ajoute le décompte dans l’explorateur.

File Info Panel. Affiche les métadonnées du fichier concerné (date de création, de modification etc.) dans un panneau à part. (Probablement inutile à l’usage – je m’en servais pour ajouter manuellement les UID par date de mes Zettels, mais tout est maintenant automatisé par Templater)

Fullscreen Focus Mode. Permet de n’afficher qu’une note en plein écran – très utile pour éviter les distractions.

Global Search and Replace. Fait ce qu’il y a écrit sur la boîte.

Heading Shifter. Décale le niveaux de plusieurs titres à la fois dans le sens désiré, pratique pour reformater de vieilles notes.

Hider. Cache les éléments non voulus de l’interface comme le ruban latéral.

Hotkey Helper. Ajoute des tas de petits outils pratiques pour mieux gérer les raccourcis clavier des trois millions de commandes disponibles dans Obsidian. (wall of toggles…)

Iconic. Permet de changer l’icône de n’importe quelle commande (ce que je trouve nécessaire selon le thème employé pour s’y retrouver) et d’en ajouter aux fichiers et dossiers (bons repères visuels).

Image Converter. Automatise à peu près tout et même le reste en termes de gestion d’image (optimisations, alignement…). Pour ma part, je m’en sers surtout pour redimensionner les images à la souris et avoir une commande magique pour effacer un média d’un simple clic droit.

Kanban. Je fais assez peu de kanbans, mais c’est bien pratique pour certains cas d’usage spécifiques, surtout quand on n’a pas besoin de la complexité d’un Canvas.

Lapel. De Cthulhu, bien sûr. Affiche le niveau des titres en marge.

Lineage. Une trouvaille fantastique que je vois peu relayée : Lineage réplique le fonctionnement de Gingko Writer dans Obsidian, c’est-à-dire un mode d’écriture hiérarchique rappelant les mind maps. Allez voir, c’est difficile à expliquer mais évident à piger et super utile.

Lumberjack. Donne une commande pour la capture rapide de notes sous Obsidian. Hyper facile à utiliser (et fonctionne pour ma part en conjonction avec Auto Filename).

Map View. Je tiens donc mon journal personnel dans Obsidian, mais je vis sur deux continents et je voyage parfois totalement ailleurs. Je tiens à savoir j’ai pris une entrée de journal, et Map View permet d’associer simplement une géolocalisation à une note, qu’on peut ensuite voir sur une carte, comme dans toutes les applis de journaling à la Day One.

Minimal Theme Settings. Mon thème, assez lourdement altéré avec des extraits CSS, est basé sur Minimal parce qu’il est plus puissant que le thème de base, mais comme son créateur est le CEO d’Obsidian, je suis sûr d’avoir un environnement qui sera toujours compatible avec les dernières mises à jour. (J’ai longtemps utilisé Blue Topaz à la place, mais il y avait toujours un truc qui cassait quelque part…)

Mononote. La sœur moins connue de la princesse du même nom Mononote assure que chaque note n’occupe qu’un seul onglet. Au lieu d’ouvrir une copie du fichier, Obsidian est forcé de basculer sur l’onglet déjà ouvert, ce qui limite leur prolifération inutile.

New Note Fixer. Règle un comportement agaçant d’Obsidian concernant la création de nouvelles notes en cliquant sur leur lien wiki.

Pane Relief. Des tas de fonctionnalités pour gérer les onglets d’Obsidian, mais surtout, change le comportement de Back / Forward pour fonctionner comme dans un navigateur (avec un historique spécifique à chaque onglet au lieu de l’application entière).

Periodic Notes. Pour tenir mon journal personnel, plus puissant que le module des notes quotidiennes de base.

Persistent Links. Essaie de réparer les liens cassés aux titres ou blocs qu’on a renommés par inadvertance. Marche rarement, mais c’est toujours ça… 

Pin Enhancer. Empêcher de fermer les onglets épinglés (comme il se doit).

Plugin Update Tracker. Surveille les mises à jour des plugins et prévient quand de nouvelles versions sont disponibles, au lieu de devoir cliquer sur le bouton Rafraîchir dans les préférences comme un animal.

Prominent Bookmarked Files. Ajoute dans l’explorateur une icône à côté des fichiers possédant un signet.

Recent Files. Offre un onglet donnant la liste des fichiers récemment ouverts. (Pas sûr d’en avoir l’usage à long terme.)

Settings Search. Permet de rechercher un réglage par son nom dans la forêt que sont les préférences d’Obsidian.

Strange New Worlds. Permet de visiter son réseau de notes par des liens adjacents au fichier en cours ; affiche également le nombre de liens entrants sur les blocs et les titres, permettant d’éviter de les renommer abusivement et de devoir recourir à Persistent Links… 

Style Settings. Indispensable pour personnaliser l’apparence des fonctions compatibles (comme Minimal ou Pane Relief).

Tag Wrangler. Gestion des tags par lots à travers toute une vault donnée.

Templater. Bien plus puissant que le module Modèles de base, Templater permet par exemple d’appliquer un modèle à tout nouveau fichier créé dans un dossier. Je m’en sers pour formater mon journal (et m’offrir la liste de mes géolocalisations les plus fréquentes) ou pour ajouter un identifiant unique à chaque Zettel dans ses propriétés sans l’avoir dans le titre ou autre endroit disgracieux.

Text Transporter. Un autre bijou dont on parle peu : Text Transporter permet de déplacer du texte d’une note à une autre par un ensemble de commandes clavier simples et puissantes. Génial pour envoyer rapidement du contenu capturé à la volée dans les fichiers correspondants.

Trash Explorer. Je ne saurais vous dire combien de fois ce plugin m’a sauvé les miches alors que j’ai effacé par inadvertance un fichier sur mon téléphone (et voulu le récupérer depuis le téléphone).

Underline. Ajoute un raccourci clavier pour la balise soulignement, qui est étrangement absent d’Obsidian.

Pfiou. Si vous n’avez pas pigé certaines lignes de ce qui précède, eh bien, heu… Désolé, et il faut voir aussi qu’Obsidian s’insère dans un paysage assez complexe et riche de tout cet espace du Personal Knoweldge Management avec des théoriciens comme Nick Milo de Linking your Thinking, les hôtes de Zettelkasten.de et beaucoup d’autres.

Règle de base : si vous n’avez pas pigé un truc dans ce qui précède, vous n’en avez pas besoin. Et si vous savez, vous savez.

Et toi, est-ce que tu as fait un dashboard avec Dataview t’indiquant par des carrés de couleur le nombre exact de verres d’eau que tu as bu aujourd’hui ?

2025-03-18T18:28:02+01:00lundi 24 mars 2025|Geekeries|3 Commentaires

Filen marche (chez moi, en tout cas)

Suite des aventures cloudesques (ou bien clownesques, si tu veux, autocorrect) : après des déconvenues sur iCloud, je m’en allais tester Filen, qui a le bon goût de proposer des plans à vie de taille modeste, mais quand même.

Ça se passe bien ? Eh bien ma foi, plutôt. Surtout depuis la nouvelle version du client qui résout certaines fausses alertes que Filen lançait en manipulant les classeurs Scrivener (lequel a tendance à modifier les fichiers un peu trop vite). Aucun souci de conflit à signaler, et les développeurs sont silencieux, mais travaillent fort. Globalement content du truc : ça fait le boulot sans être intrusif, ce qui est exactement ce qu’on demande.

Deux points cependant à signaler :

  • Le client semble parfois s’emballer et dévorer la RAM au point de faire tomber le système entier. Ça n’est pas un problème sur une journée de boulot, mais je suis forcé d’éteindre mon Mac tous les soirs au lieu de pouvoir le laisser en veille, sinon je le retrouve redémarré un matin sur deux (et je n’aime pas trop ça, ayant un support disque attaché assez sensible pour la prod’ musicale).
  • Un lecteur m’a signalé une expérience très insatisfaisante (performances de l’ordi trop dégradées pour rester utilisable).

En toute honnêteté, je prévois déjà de re-tester iCloud en lui faisant bouffer des fichiers sur un fuseau horaire différent lors de mon prochain passage en France et voir comment il se comporte. Je préfère n’avoir qu’une seule solution de synchro si possible. Et, depuis cette année, iCloud propose ENFIN une forme de synchronisation sélective – il est possible de demander à toujours conserver en local des dossiers ou fichiers d’un clic droit dans le Finder.

Mais si vous cherchez une solution confidentielle, multiplateforme et à un prix très raisonnable, Filen est totalement recommandable de mon point de vue.

2024-12-04T01:03:17+01:00mercredi 4 décembre 2024|Geekeries|Commentaires fermés sur Filen marche (chez moi, en tout cas)

WordPress permet maintenant le microblogging ? + partage sur Bluesky

1. Jetpack est maintenant compatible Bluesky

Alleluia, les dieux obscurs et fantaisistes du développement web nous ont entendus :

Bluesky, qui est l’anti-Twitter/X/Shitter en ce sens qu’on y trouve toutes les fonctionnalités qu’on aime (l’immédiateté, l’interaction) et aucune de celles qu’on déteste (Elon Musk, un algorithme de merde), a vu sa fréquentation jaillir depuis le funeste mardi dernier :

I'll also note that I'm at 60% of my former Twitter followership in just 18 months here (it took me 15 years to get to 200K followers on Twitter). Again, it's an issue of engagement: this place has more.

John Scalzi (@scalzi.com) 2024-11-11T19:55:23.561Z

Si vous avez le plugin officiel WordPress Jetpack, il est maintenant possible de partager nativement ses articles sur Bluesky en plus de tous les suspects habituels (Facebook, Instagram, Threads, Mastodon…). J’ai testé dans l’intervalle des tas de solutions tierces, mais franchement, leur fiabilité était douteuse ; la seule manière fiable que j’ai trouvé pour relayer automatiquement le blog sur le papillon était jusqu’ici un bot tournant sur le Docker de mon NAS, ce qui n’est pas spécialement une solution grand public.

Jetpack est malheureusement très vite payant (et cher), mais j’apprécie de pouvoir arrêter de me prendre la tronche (et de pouvoir arrêter Docker, qui ne servait qu’à ça sur mon NAS). Et puis, en Australie, ça entre dans les frais professionnels, donc j’ai accepté de cracher au bassinet.

2. WordPress comme solution ultime de microblogging ?

Corollaire, l’autre jour, j’ai découvert ça :

This is a test. Apparemment, WordPress permet de partager des micro-messages à ses réseaux en direct, comme celui-ci. Ils sont partagés sur Facebook, Instagram etc. mais aussi archivés sur le site. Si ça marche, ça être fantastique pour se réapproprier et archiver son…https://wp.me/pFS5U-2dwOD

𝙻𝚒𝚘𝚗𝚎𝚕 𝙳𝚊𝚟𝚘𝚞𝚜𝚝 (@lioneldavoust.bsky.social) 2024-11-08T23:31:24.000Z

Jetpack a ajouté une fonctionnalité (toujours en bêta) appelée Social Notes. Ce sont des micro-messages, des articles sans titre, revenant à des tweets ou des posts Facebook, mais que l’on poste sur son blog. Là où c’est simple et génial, on peut évidemment les programmer et les partager sur les réseaux susnommés, soit : on a le meilleur des deux mondes, on reste en possession de son contenu, tout en interagissant avec les utilisateur·ices des réseaux en question. Pour être juste, on pouvait sans doute déjà faire ça avec des plugins ou des custom post types, mais là c’est tout simple et spécialement prévu pour.

La fonctionnalité est encore assez brute de décoffrage (pas d’intégration dans l’app mobile Jetpack, par exemple) et je n’ai pas encore trouvé comment entremêler ces notes avec le blog ; pour l’instant, elles sont archivées dans une catégorie à part.

L’idéal est donc de poster ses nouvelles sur son site, et que ça soit relayé sur les réseaux, de manière à utiliser ceux-ci comme tête de pont et non comme prison, ce qui devrait être l’attitude raisonnable en 2024 face aux multiples exemples de Facebook et de Shitter.

2024-11-12T22:17:36+01:00mercredi 13 novembre 2024|Geekeries|Commentaires fermés sur WordPress permet maintenant le microblogging ? + partage sur Bluesky

Testons Apple Notes pour faire une base de connaissances en 2025

Le meme est connu.

Mais a-t-il une quelconque valeur ? Toujours à la recherche de l’organisation magique qui, évidemment, réglera tout problème de concentration, m’octroiera la clairvoyance ultime façon fin de 2001, et accessoirement rendra plus claires la myriade d’idées et de trucs que je garde en tête pour « Les Dieux sauvages », j’ai fini par me dire : eh ! Et si j’essayais Apple Notes ? On peut faire des liens entre notes façon wiki / Zettelkasten, maintenant…

Pourquoi c’est bien

En effet, Apple Notes offre des tas de trucs grands et petits qui rendent vraiment la vie plus facile, grâce à l’intégration profonde au système. Déjà, c’est la seule app à offrir une réelle intégration poussée entre écriture manuscrite et texte tapé. Il est facile et réellement agréable de prendre des notes à la main sur son iPad grâce à un très bon jeu d’outils d’écriture manuscrite, puis de passer sur son Mac pour les mettre en forme au clavier, et les deux types de contenu se mélangent proprement dans la majeure partie des cas. Évidemment, la reconnaissance de caractères est présente.

Je n’avais jamais vraiment essayé de mélanger les deux modes de travail, mais c’est extrêmement alléchant. La liberté offerte par la réflexion manuscrite s’allie à la tranquillité de tout retrouver au même endroit, au lieu de se trouver séparé entre apps, ce qui nuit à la distillation des idées dans leur forme définitive. Imaginez : vous griffonnez des trucs sans suite dans le même environnement où ces trucs vont peut-être donner une structure, une histoire, une saga. C’est difficile d’en revenir.

Comme mentionné plus haut, on peut aussi faire des liens entre notes (ce n’est pas nouveau, mais ça reste obscur pour pas mal de monde) : il suffit de taper >> dans le texte et l’app suggère une liste de notes récentes, ou bien l’on peut en créer une nouvelle. Les liens sont également renommés partout automatiquement si l’on renomme la note d’origine.

Notes propose d’organiser ses données par dossier et/ou par tag, et permet même de faire des requêtes simples pour créer des vues dynamiques de ses informations (« Montre-moi toutes les notes modifiées le mois dernier dans ce dossier avec ce tag »), dites « dossiers intelligents » (comme dans Mail ou le Finder).

La capture d’idées au vol dans Notes est extrêmement rapide, intégration au système oblige, avec la fonction des « notes rapides » accessible partout dans macOS et iOS, et inclut même à présent le dictaphone ! Pour meumeumer des idées de morceaux, c’est très pratique. Et sur iPad, on peut même configurer sa tablette pour ouvrir une note manuscrite depuis l’écran verrouillé rien qu’en tapotant l’écran avec son stylet, comme un bon vieux bloc-notes analogique (ou une tablette reMarkable). Toutes ces petites fonctionnalités réduisent la friction et permettent de faire chanter l’app sous ses doigts. La la la.

Enfin, si l’on a activé la protection avancée des données, toutes les notes sont chiffrées de bout en bout.

Mais c’est encore un peu branlant

Dans ce test, je me suis dit rapidement : « yeah, mais en fait, le meme a raison : les grandes personnes utilisent Apple Notes ». Et puis… argh. La friction qu’on enlève d’un côté, d’une façon très Apple, on la retrouve de l’autre, d’une façon hélas… très Apple aussi, en tout cas l’Apple des dix dernières années qui laisse des bugs ou des oublis incompréhensibles en place pendant des années.

Déjà, et c’est l’énorme point noir, la synchro fait un peu peur. C’est iCloud, on en a parlé, et dans mes tests sous iOS 18.à et macOS 15.0, j’ai eu des notes complexes (mélangeant donc plusieurs pages d’écriture manuscrite et du texte) qui, oh ben comme c’est surprenant, refusaient de se synchroniser. Depuis les versions .1, ça semble s’être débloqué dans mes tests ultérieurs, mais j’ai toujours un peu l’impression de conduire ma vieille bagnole avec iCloud : des jours elle démarre, des jours non. Or moi, j’ai besoin d’aller quelque part.

Ensuite, la performance de l’app fait peur aussi. Mon iPad Pro M4 flambant neuf chauffe comme ma vieille Surface Pro quand j’écrivais à la main dessus il y a dix ans, ce qui est complètement inacceptable, et l’app iPadOS lag aléatoirement (probablement en raison de la chauffe). Quand ça marche, c’est génial. Mais des fois, comme avec iCloud, ça tousse, et si j’accepte les compromis d’une app simple, j’attends une performance impeccable (c’est ce qui me ramène toujours à Bear).

Le formatage du texte est… bizarre ? Il semble que ça soit du texte riche, l’app propose des styles par défaut, donc ça ressemble de loin à un formatage standard, mais en fait non, on se rend compte qu’on peut changer absolument tout, comme la police et la taille du texte, mais seulement sur Mac, donc il y a des styles, mais ça n’est pas aussi propre que du Markdown… Bref : c’est bizarre.

Y a des tas de petits bugs ou de petites limitations. En vrac, les trucs rencontrés dans mon usage : les notes rapides permettent d’ajouter un lien au contexte où l’on se trouve (app, page web, mail) pour y revenir ensuite mais ils sont régulièrement inexacts entre plate-formes (le lien iOS ne marche pas correctement sous Mac) ; les tags ne sont pas hiérarchiques ; commande-clic sur un lien de note ne l’ouvre pas dans une nouvelle fenêtre, ce qui est vachement important pour manipuler rapidement ses notes ; on ne peut pas mettre les dossiers intelligents dans des dossiers normaux ; l’historique Annuler / Rétablir est vidé à chaque changement de note, ce qui augmente le risque de mauvaise manipulation irrécupérable ; on ne peut pas imprimer sur Mac plus que la page 1 d’une note contenant de l’écriture manuscrite… Rien de bien rédhibitoire individuellement, mais à force, ça fait beaucoup, et c’est agaçant de trouver des portions tellement propres et léchées de l’app, des moments où l’on se dit « wahou, c’est trop bien pensé » et d’autres qui arrêtent avec un « quoi ? on peut pas faire ça ? mais what the otarie ? »

Enfin, et c’est le point le plus ennuyeux à l’heure actuelle pour une base de connaissance : Apple Notes ne propose pas de backlinks (de lien retour), c’est-à-dire une section montrant toutes les notes dont les liens pointent vers celle sur laquelle on travaille (ce qui n’est pas rigoureusement indispensable, mais tellement pratique). Il existe cependant à ma connaissance trois façons d’importer cette fonctionnalité :

  • Avec les apps ProNotes ou Alto.computer (uniquement sur Mac) qui ajoutent des boutons discrets à l’interface pour proposer une liste de liens retour,
  • Ou avec un Raccourci malin qui fait une recherche dans la base sur le titre de la note (je l’ai vu faire, je n’ai pas d’exemple tout fait à proposer)

Mais ça veut dire dépendre d’un outil tiers pour une fonction considérée incontournable par beaucoup… Et c’est fâcheux.

On fait quoi ?

Évidemment, les projets de développement pour cette app étant encore plus opaques que la volonté de Zeus, vous avez la totale liberté de sacrifier une biche pour lire ses entrailles et voir si Apple projette un jour de remédier à tout ça, ou bien si ça va rester en l’état pendant les douze prochaines années. 

Sur le papier (électronique), Apple Notes offre ce qui s’approche le plus du Graal : une app qui fait tout suffisamment bien pour proposer un jeu de fonctionnalités cohérent, certes moins puissant que pour d’autres outils spécialisés (pas de vue graphe à la Obsidian, mais ça n’est pas l’idée), mais dont l’intégration produit plus que la somme des parties. Hélas, l’érosion de l’assurance qualité d’Apple se fait sentir assez fort ici, et le verrouillage des données sous un format propriétaire (on peut toujours exporter, mais ça n’est pas aussi portable qu’un bon vieux fichier Markdown) me rend vachement frileux.

L’année prochaine, peut-être. S’ils ajoutent les backlinks, par exemple… va falloir discuter.

2024-11-06T00:12:34+01:00mercredi 6 novembre 2024|Geekeries, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Testons Apple Notes pour faire une base de connaissances en 2025

Stockage de données et navire de Thésée

Les disques durs des années 1990, en particulier ceux employés pour le stockage de données à long terme de l’industrie musicale, sont en train de planter et devenir irrécupérables :

Hard drives gained popularity over spooled magnetic tape as digital audio workstations, mixing and editing software, and the perceived downsides of tape, including deterioration from substrate separation and fire. But hard drives present their own archival problems. Standard hard drives were also not designed for long-term archival use. You can almost never decouple the magnetic disks from the reading hardware inside, so that if either fails, the whole drive dies.

https://arstechnica.com/gadgets/2024/09/music-industrys-1990s-hard-drives-like-all-hdds-are-dying/

La question du stockage de données à long terme devrait intéresser tout·e artiste indépendant·e qui peut se demander comment conserver, à l’échelle d’une vie, des travaux peut-être rédigés sur un vieux Macintosh avec MacWrite (dans le genre, on avait fait une plongée musicale ici). Mes propres CD gravés il y a 20 ans montrent déjà du bit rot, sans parler des disquettes (vous n’avez rien sur des disquettes, hein ? Dites-moi que vous n’avez rien sur des disquettes).

À l’époque du cloud, du RAID et de la disponibilité de serveurs domestiques à des prix raisonnables (Synology for the win), le stockage de données ne devrait plus représenter un problème, tant qu’on s’en occupe un peu : mon serveur est devenu le navire de Thésée, où chaque disque dur qui plante se trouve remplacé par un nouveau, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus un seul d’origine au fil des ans, voire des décennies ; certaines données rescapées là-dessus ont plus de vingt-cinq ans. The hardware goes, but the data remains.

Ça n’est vraiment pas difficile à faire aujourd’hui, et ça ne coûte même plus grand-chose, tant qu’on ne cherche évidemment pas à stocker l’intégrale de ses Blu-Ray en 2160p avec sauvegarde redondante dans le cloud. Là, je décline toute responsabilité (responsibilita, responsibilita, responsibilitam, responsibilitae, responsibilitae, responsibilitâ). Si vous n’avez pas de bonne solution, considérez ceci comme votre rappel de vous en occuper prochainement.

2024-09-13T02:04:49+02:00mercredi 25 septembre 2024|Geekeries|Commentaires fermés sur Stockage de données et navire de Thésée

Les protecteurs d’écran Paperlike sont atroces

Il existe a une zone d’équilibre, éminemment personnelle, entre les apports multiples apportés par la technologie pour la réflexion et la création, et le déraillement total de l’esprit qu’elle peut aussi occasionner quand tapoter l’icône d’Instagram devient un réflexe conditionné. Parmi les usages et les apports : prendre des notes manuscrites sur un iPad, ce qui permet de stocker des milliers de pages dans un bloc à poids fixe, mais la friction de prendre la machine – la déverrouiller – ouvrir son bloc-notes – trouver le bon – écrire avec la sensation d’un Bic sur une plaque de verre n’offre pas la meilleure expérience.

Pour le dernier point, on peut faire quelque chose : quantité de compagnies proposent des protège-écran mats censés recréer une expérience d’écriture proche du papier. À cette fin, j’étais jusqu’ici un utilisateur convenablement grognonnant de l’iVisor Moshi – c’est-à-dire que je n’étais pas spécialement heureux du machin, mais que je le laissais à demeure parce que les bénéfices dépassaient les inconvénients. Qui sont : une expérience d’écriture effectivement supérieure, mais un écran devenu tout mat et pas super joli, résumant le verdict technique complet à : « ouais, okay, mais gneumeugneu ».

Paperlike est le leader de ce petit marché, et donc, appâté par la pub, le succès et, en réalité, un budget marketing déraisonnable en vidéos YouTube, je viens de tenter le coup alors que je changeais mon décidément vieillissant iPad Pro de 2018. Fantastique, c’est la nouvelle version, et on les trouve même en rayonnage chez JB Hi-Fi (équivalent Aussie de la Fnac sans les livres), c’est bien que ça doit être quand même chouette, surtout que tout le monde en dit du bien et… 

AAAAH ARRÊTEZ TOUT C’EST DÉGUEULASSE

La procédure d’installation n’est pas des plus commodes malgré des vidéos détaillées et un processus raffiné : heureusement que Paperlike fournit deux protections d’écran parce que, honnêtement, j’ai complètement raté la première et j’ai dû repartir de zéro.

La seconde, correctement appliquée sur ma machine, a duré à peu près 127 secondes en place avant que je ne l’arrache avec un absolu dégoût. (Y a pas que moi : vous auriez dû voir aussi la tronche de L. l’effleurant de son gracile index.)

Ce que le Paperlike fait bien : l’écran est beaucoup plus joli qu’avec un iVisor. Certes, c’est mat, mais c’est l’idée, cependant la définition est à peu près conservée, les couleurs sont à peine plus ternes, sur ce point, c’est une réussite. Mais :

Dealbreaker absolu : toucher et expérience d’écriture. C’est atroce, et il faut que ça se sache au-delà des vidéos payées à grands renforts d’influenceurs. Vous pouvez recréer exactement la sensation chez vous, avec une petite recette toute simple et un peu de matériel, vous allez voir.

  • Prenez une surface lisse, comme un dallage de salle de bains ou un plan de travail de cuisine.
  • Renversez du Coca dessus.
  • Essuyez le tout avec une éponge mouillée du mieux possible, à plusieurs reprises, mais sans employer de savon.
  • Laissez sécher.

Vous voyez cette sensation lisse, mais qui reste très vaguement collante, qui accroche sous les doigts sans pourtant que vous n’ayez le moindre résidu sur la peau ? Ce genre de surface que vous passez une semaine à astiquer pour essayer, sans grand succès d’ailleurs, à enfin supprimer cette vague sensation de sale ? Voilà le toucher de la Paperlike. Au stylet, c’est la même chose : on n’écrit pas sur du papier, on n’écrit pas avec un feutre, on a juste une pointe ralentie par une pellicule mollassonne, avec en prime la joie d’appuyer la paume de sa main sur le même mélange.

C’est. Une. Horreur.

Je ne peux pas en dire suffisamment de mal. C’est un des produits les plus montés en épingle de notre niche branchouille de nerds connectés. À éviter à tout prix, absolument, et en plus, c’est même pas assez Paperlike pour qu’on puisse les cramer écologiquement dans un jardin. Soixante kangourous foutus en l’air : ne buvez pas la hype.

2024-09-15T00:38:28+02:00lundi 23 septembre 2024|Geekeries|2 Commentaires
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