La réduction de bruit environnant, la meilleure amie de l’auteur·ice qui bouge (ou pas, d’ailleurs)

J’écris ces quelques lignes en exil pour la journée dans mon deuxième bureau, l’Apple Store, eu égard à une tempête venue d’Antarctique qui s’étire en ce moment de la Tasmanie à Sydney, et qui a probablement fait tomber un arbre (ou une armée d’opossums) sur notre ligne électrique. Et ça me fait penser à quel point, si vous n’avez pas encore un casque à réduction de bruit active, c’est un des meilleurs investissements que j’aie pu faire ces dix dernières années, et je ne sors plus jamais sans une version ou une autre de ces machins. Y a en ce moment un type qui fait une démo de l’app Photos à deux mètres de ma tronche et c’est à peine si je capte son existence (faut dire que je me pompe du envy dans les tympans en même temps).

Oui, ça coûte cher, mais la bulle de son privée / l’isolation sensorielle que cela génère vous le rend mille fois en termes de concentration mais même, surtout, de sérénité. Pour mémoire, la réduction de bruit active fonctionne en analysant l’environnement en semi-temps réel pour générer dans vos écouteurs une onde sonore inverse, ce qui a pour effet de faire disparaître (ou en tout cas atténuer prodigieusement) la rumeur ambiante. Mettez-vous donc un petit filet de Beethoven (ou bien Crystallize) par-dessus et le monde autour de vous s’évanouit : ça m’a sauvé la vie dans quantité de trains animés, dans des avions bruyants, et je me balade systématiquement avec dans les centres commerciaux et transports en commun. Si vous en avez, vous savez. Si vous n’en avez pas, vous n’imaginez pas à quel point ça marche bien à l’heure actuelle et, pour peu que vous ayez une légère (ou forte) sensibilité sensorielle (ce qui accompagne souvent OCD, ASD, ADHD et j’en passe), je vous jure que ça change l’existence. Il m’arrive même parfois de les mettre à domicile, parce que c’est un de ces jours de stress où le seul cliquetis de mon clavier me surcharge la bande passante, et le fait de taper comme une machine (à écrire, hu) sans entendre le moindre bruit est une expérience de suavité soyeuse que je recommande à tout le monde (surtout les fans des claviers mécaniques, JE NE VOUS COMPRENDRAI JAMAIS).

À moins d’être un·e audiophile de l’extrême, pas besoin de prendre un truc ultra fancy : dégotez-vous un modèle d’il y a quelques années en promo et ça fera déjà un boulot fantastique pour la moitié du prix du modèle actuel. Personnellement, j’utilise deux modèles au quotidien, et ce sont devenus de réels outils de travail :

En vadrouille : AirPods Pro (2e génération)

Alors forcément, ça marche mieux quand on est dans l’écosystème Apple, et je ne peux pas vous parler des solutions des autres marques, mais c’est absolument phénoménal l’isolation sonore que ces petits machins de rien du tout peuvent créer. La première génération était déjà très efficace, je les ai usés jusqu’à la corde, la seconde marque un net saut qualitatif tant en termes d’isolation que de son. Si vous n’en avez pas, la première est déjà très bien, mais si vous avez les moyens, ça vaut le coup d’investir dans la seconde. Je suis tout nu quand je ne les ai pas. Ce sont mes amis.

Mes AirPotes.

(preux)

AHAHAHA.

À domicile : les Sony WH-Prrrttttftt-Bidule-Douze

Car oui, c’est absolument le nom du modèle. Non. Ils portent le nom le moins sexy et le moins facile à se rappeler de la Terre entière, il faut que j’aille voir sur un revendeur – attendez – voilà – Sony – merde j’ai déjà oublié – j’y retourne – Sony WH-1000-XMx, où le x en fin de numéro représente l’itération (de WH-1000-XM à XM5 pour le dernier modèle à l’heure actuelle). Mais leur nom officiel sera donc Sony WH-Prrrttttftt-Bidule-Douze parce qu’on n’a pas que ça à foutre. Techniquement, je possède une paire de Bidule-Quatre, achetés en promo il y a deux ans, et l’isolation de bruit est juste FAYNOMAYNALE. J’ai dans mon studio de travail un onduleur industriel (la faute aux coupures de courant sus-nommées, si vous suivez) qui produit constamment un léger bruit de soufflerie que les Sony Sony WH-Prrrttttftt-Bidule-Douze font totalement DISPARAÎTRE. L. sait qu’elle doit venir dans mon bureau et se signaler (très) gestuellement si elle veut que je me rende compte qu’elle veut me causer. Un tigre du Bengale peut entrer dans la maison et me rugir son défi, d’un prédateur alpha à l’autre, vous comprenez, et rentrer chez sa mère les moustaches pendantes parce qu’il aura été terrassé par ma superbe ignorance alors qu’en vrai, je n’aurai strictement rien entendu à rien. Je m’en sers presque tous les jours depuis deux ans, ils se rechargent par USB-C, la batterie dure (toujours) longtemps, on peut les brancher en jack même s’ils sont à plat (mais sans réduction de bruit), ils sont compatibles Alexa mais ça tout le monde s’en bat les steaks.

Bref, les Sony WH-Prrrttttftt-Bidule-Douze sont une valeur sûre, et vous pouvez sans aucun problème acheter un vieux modèle en déstockage pour une bouchée de pain, parce que ça sera déjà de l’excellente came. Reconnus comme ayant peut-être la meilleure isolation de bruit du marché, et c’est pour ça qu’on est là. Après, oui, ça joue de la musique aussi.

2024-07-20T09:20:33+02:00lundi 22 juillet 2024|Geekeries|4 Commentaires

Où qu’il est mon tuto Obsidian ?

Je me rappelle la délicieuse définition de CRIMP – “trouble d’achat compulsif-réactif de logiciels de gestion de l’information” : la promesse du “second cerveau” cher à Tiago Forte et de l’application tout-en-un qui libérera ta pensée, ta créativité, te permettra de faire ton meilleur travail sans jamais rien oublier, et dont Evernote était indiscutablement le pionnier (après s’être égaré). Les apps de gestion de notes et de Zettelkasten fleurissent dans tous les sens, à une époque c’était un nouveau projet littéralement tous les mois, au point qu’une excellent âme a (dû) fondé(r) le génial site Noteapps.info, qui compare toutes les fonctionnalités des apps de gestion de la connaissance pour te permettre de trouver la tienne.

Et j’agonise, auguste lectorat, depuis plusieurs années, parce qu’en gros, il y a l’app que je sais devoir utiliser. L’app je recommande à tout le monde, la plus puissante, la mieux pensée, la plus complète, qui est Obsidian.

Et il y a l’app que j’ai envie d’utiliser, native sur Mac et iOS, élégante, rapide, simple, qui est Bear.

Obsidian est indubitablement l’app à adopter pour découvrir la joie des notes liées, tremper l’orteil dans le grand bain du Zettelkasten, en raison de sa forme ouverte, de sa synchro chiffrée de bout en bout, de sa concentration obsessionnelle sur l’expérience utilisateur malgré sa présence sur toutes les plate-formes, de son milliard de plugins qui permettent de le transformer en à peu près n’importe quoi.

Et Bear est exactement l’inverse : une app avec une opinion très précise de ce qu’elle doit être, un ensemble de fonctionnalités résolument minimal (sans être simpliste, on y trouve tout ce qu’on est en droit d’attendre en 2024 comme les liens entre notes, les backlinks), on ne peut pas passer cent ans à la personnaliser dans les moindres détails : un thème, quelques options de texte, zou.

Chaque fois que je veux aborder un truc complexe, mon cerveau veut prendre Obsidian. Chaque fois que je pense à la perfection de mon système de notes idéal, rassemblant création, encyclopédie de mes univers, journal personnel, notes fonctionnelles, je vois les possibilités sans fin d’Obsidian, je place les briques, je commence à m’en servir, et tout tombe en place à merveille, génial, incroyable, quand soudain, une mise à jour, et

Et… raaaaaah. J’ai pas que ça à foutre à debug du Dataview et du Templater, je suis censé écrire des trucs et des machins, pas me mettre la tronche dans les tokens de Moment.js juste pour que les liens datés de mon journal fonctionnent toujours après la mise à jour douze point huit bêta quatre.

Des tags Journal sous Bear, ça marche aussi et ça va super vite, non ?

… et en même temps, personne ne m’y oblige, hein ? Personne ne m’oblige à installer 166 plugins (je ne plaisante même pas). Mais si ça n’est pas pour employer toute la puissance de l’app, à quoi bon m’accommoder de ses légers manquements comme le fait que l’app ne soit pas native malgré ses meilleurs efforts, ce qui rend toute intégration avec les outils système Apple incroyablement compliquée ? Si c’est pour m’en servir au final comme un éditeur Markdown évolué, est-ce que je ne ferais pas mieux d’utiliser un éditeur Markdown simple comme… 

Bear ?

Je voudrais géolocaliser mon journal avec précision pour voir mes entrées sur une carte, mais est-ce qu’un simple tag Journal/Où/Australie/Melbourne ne fait pas le café ? J’aimerais pouvoir baptiser mes notes de plusieurs façons avec des alias de manière à pouvoir me référer indifféremment à Mériane ou à la Messagère du Ciel pour désigner la même personne et que mes notes repèrent les mentions non liées dans leurs backlinks, mais est-ce qu’on ne s’en fout pas au final ? Est-ce que ça m’aide à mieux créer ?

Est-ce qu’au quotidien, ce qui n’importe pas, c’est d’avoir immédiatement un endroit où écrire, puis classer vite fait l’idée pour pouvoir la retrouver plus tard et passer à autre chose ?

C’était ce que j’aimais tant avec Evernote : capturer n’importe quoi, organiser à la volée, boum, fini. J’avais un super système et j’en reste nostalgique neuf ans plus tard ; mais en 2024, il me semble totalement impensable d’utiliser pour quelque chose d’aussi personnel et précieux que ses pensées intimes un système qui ne soit pas chiffré de bout en bout1.

Obsidian est à présent une app bien installée et, passée la frénésie initiale de la transformer en tout et n’importe quoi (gestion de de notes mais aussi de tâches, de listes de lecture, de films à voir, lecteur de podcast et même client mail – ?!?), la sagesse populaire commence à dire : on en revient, on commence à voir ce dont l’on a vraiment besoin, et l’on simplifie son app de notes pour n’en conserver que les fonctionnalités vraiment importantes. Je pense toujours qu’il faut découvrir cet univers avec Obsidian, pour en mesurer les possibilités, les tester, pour voir tout ce qu’elles ouvrent, avant de ramener son approche à quelque chose de personnalisé car pensé. Et puis Obsidian fonctionne sur à peu près tout.

Je crois que je vais un cran plus loin en appréciant la simplicité de Bear, vers laquelle je reviens toujours graviter malgré moi, à présent que j’ai fait mon deuil de toutes ces fonctionnalités incroyables mais… qui reposent sur des plugins qui peuvent casser n’importe quand. Et là, forcément, cela m’évoque un mème célèbre… 

… mais je ne vois pas utiliser Notes, parce qu’il n’y a pas de tags hiérarchiques… 

Ah, une seconde… 

Bon, OK, mais il n’y a pas non plus de backlinks dans Apple Notes, et ça… 

… aaaah merde.

Okay, mais il n’y a pas de notes de bas de page, pas de syntax highlighting pour le code, hein ? (Hein ?)

Ouf.

  1. Bear ne l’est pas, mais il utilise iCloud, auquel je fais presque autant confiance.
2024-07-10T02:38:30+02:00jeudi 11 juillet 2024|Geekeries|4 Commentaires

Des projets prometteurs concurrençant la Freewrite

Maintenant que le dépit concernant les machines Freewrite est totale (un petit oiseau – merci – m’a d’ailleurs signalé que le patron veut embaucher un Director of Engineering ET un Lead Firmware – pas du tout un mauvais signe), qu’est-ce qu’on peut faire ? Où trouver ce Nirvana brièvement atteint de l’écriture sans distraction sur une belle machine lourde de professionnel·le ?

Visiblement, on est nombreux à se poser la question, parce que plusieurs projets qui ont le potentiel de totalement tuer les Freewrite (fonctionnalités mieux pensées, une fraction du prix, pas d’abonnement) voient le jour.

Le BYOK (Bring Your Own Keyboard)

Voilà des types qui ont tout compris : le clavier est une partie éminemment personnelle d’une machine à écrire, donc autant laisser l’utilisateur·ice apporter le sien, et ne fournir que la partie logicielle minimaliste qui consiste à afficher les mots. On a un petit bidule qui affiche quatre lignes de texte à emporter partout, une partie wifi pour la synchronisation, et roulez jeunesse.

Image BYOK

L’idée est tellement élégante, sacrebleu ! Je rêve déjà d’en acheter douze et de les disséminer partout et d’en emporter dans tous mes sacs de voyage.

Le produit est toujours en développement (comme en témoigne le sondage que je viens de remplir), et un gros point noir se profile à l’horizon : l’équipe n’a toujours pas confirmé à l’heure actuelle qu’on pourra employer une disposition de clavier qui n’est pas le fucking QWERTY. Évidemment, le cas échéant, c’est un casseur de distribution (dealbreaker). Je prie donc très fort pour qu’on puisse installer des dispositions de clavier internationales.

On peut actuellement réserver sa machine pour 3$ seulement avec un système assez innovant qui évite les financements participatifs qui n’en finissent jamais.

➡️ En savoir plus (et potentiellement réserver sur Prelaunch)

Le Micro Journal v5 et v6

Un Kyu Lee, bricoleur génial, a entendu la demande des auteur·ices de par le monde, et comme il est visiblement cool, il s’est mis en tête de répondre à la demande. Le résultat, après plusieurs itérations, est le Micro Journal, un appareil totalement open source (on peut le monter soi-même, les plans et le logiciel sont fournis) ou que l’on peut lui commander directement pour une fraction du prix d’une Freewrite (dans les 150$ en fonction du modèle).

Solution maison oblige, il faut un petit peu de préparation à faire soi-même, mais tout est parfaitement détaillé : on met une carte SD dans la machine ou l’on synchronise avec Google Drive moyennant l’installation d’un petit script dans son compte Google, on commande la batterie séparément (qu’il ne peut vendre lui-même pour raisons légales) et on se retrouve avec une machine qui s’allume immédiatement et ne sert qu’à taper du texte. Ça, ça existe déjà, et c’est achetable en direct (moyennant le temps de fabrication, on rappelle qu’il fait ça tout seul dans son garage).

Attention, le Micro Journal existe en deux versions, la v5 et la v6 :

Micro Journal v5

C’est l’équivalent du BYOK cité plus haut : un écran, on apporte son clavier, et c’est parti. Attention, il faut mentionner expressément dans les commentaires de sa commande la disposition du clavier qu’on veut, pour qu’il fasse la configuration avant envoi. J’avoue que j’ai craqué, je lui ai demandé un clavier français belge comme sur les Macs, on va voir si c’est possible, je raconterai l’expérience.

Image Un Kyu Lee (le Micro Journal v5 est le boîtier blanc et jaune)

➡️ En savoir plus sur la v5 (et potentiellement commander sur Tindie)

Micro Journal v6

Là, on est carrément dans la machine à écrire tout inclus, l’exact réplique de Freewrite : écran + clavier. Il est possible de changer les touches ET la configuration du clavier soi-même par une petite manip’ technique. Preuve de goût supplémentaire, le clavier est ortholinéaire (les touches forment une grille, comme il se devrait, au lieu de la quinconce héritée des machines mécaniques), mais cela pourra désorienter les geeks aux mauvaises habitudes trop ancrées (comme Bibi).

Image Un Kyu Lee (ici le clavier est inclus)

➡️ En savoir plus sur la v6 (et potentiellement commander sur Tindie)

2024-07-08T00:18:57+02:00mardi 9 juillet 2024|Geekeries, Technique d'écriture|2 Commentaires

Ça ne vaut pas un Cloud (test rapide des services de synchro en 2024, parce qu’iCloud n’est toujours pas fiable)

Peut-être le karma électronique qui vient frapper à ma porte : à peu près en même temps que je disais du mal de la création dans des apps en ligne, mon service de cloud s’est mis à débloquer dans les grandes largeurs. En gros, le travail effectué sur mon MacBook Pro pendant les deux mois en France demeure invisible à mon Mac Studio à Melbourne : pourtant, les données sont bien disponibles dans le cloud (visibles en ligne). Ce qui est très dangereux quand on utilise Scrivener, car l’application utilise un format de données assez délicat (package files) et des conflits de synchronisation peuvent entraîner des pertes de données. Heureusement, j’ai eu le nez creux et j’ai comparé les dates de modification des fichiers respectifs sur les deux bécanes pour constater que, heu, si, cela faisait plus de deux mois que j’avais touché le projet (quand même), contrairement à ce que pensait ma bécane principale.

Et quel est le service de cloud concerné ? Évidemment, c’est iCloud Drive. Et en plus, le problème fait des petits : je commence à avoir des doublons de dossiers partageant au petit bonheur leurs données entre eux, parce que c’est beaucoup plus rigolo. J’ai bien ordonné à mon Mac de conserver toutes les données sur son disque, mais pourquoi respecter les instructions de l’utilisateur ? J’ai régulièrement des fichiers qui disparaissent dans le cloud malgré mon ordre, parce que fuck me, I guess.

Le support technique d’Apple n’a pas de solution pour moi pour l’instant. Je soupçonne le décalage horaire d’être responsable, mais bon dieu, Dropbox a réglé le problème de la synchronisation voilà quinze ans. Je me servais d’iCloud en raison de son chiffrage de bout en bout et de son intégration directe au système, et pour synchroniser quelques dizaines de milliers de fichiers ou des bases de données , ça va, mais dès qu’on entre dans des gros comptes professionnels (ce qui arrive vite quand on fait de la musique ou du podcast), ça n’est plus possible.

Soyez donc prévenu·es : force est de constater que malgré l’âge d’iCloud Drive, le service, encore et toujours, n’est pas fiable. Si l’on travaille avec Scrivener sans être méfiant·e, c’est jouer avec le feu.

Pourquoi ces barres de progrès quand toutes mes données sont censées être présentes sur le disque ? Et surtout, POURQUOI ELLES N’AVANCENT PAS ?

Pire encore, Apple est en train de forcer les fournisseurs de synchronisation cloud à employer la même API pourrie que la leur, appelée FileProvider, ce qui signifiera qu’on aura les mêmes problèmes qu’iCloud, sans les avantages que fournissent Dropbox et autres (comme la possibilité de stocker son dossier cloud sur un disque dur externe, par exemple). Heureusement, il semble que le processus de migration ait été gelé sur les gros comptes (plus de 300 000 fichiers1) parce que, ô surprise, c’est de la merde les performances apparaissent quelque peu suboptimales.

Quelles alternatives ?

Le stockage de fichiers est littéralement l’infrastructure qui sous-tend tout mon boulot, en particulier Scrivener, donc je peux très difficilement faire l’impasse sur la sécurité de mes données. J’ai passé deux jours à essayer frénétiquement de trouver une solution (merci, Apple) et, dix jours plus tard (!), suite à un plantage de session (!!) il semblerait qu’iCloud se décoince progressivement et que les données arrivent au compte goutte, bien qu’étant réparties entre du local et du distant, bref, c’est le bordel, et moi j’ai besoin que ça marche. C’est pour ça que j’ai un Mac, à la base?

Alors, qu’est-ce qu’on peut utiliser en 2024 (et qui fonctionne avec Scrivener) ?

Dropbox. C’est depuis toujours la solution recommandée par les développeurs de Scrivener, l’intégration aux apps tierces est inégalée (tout fonctionne avec Dropbox), la synchro est fiable et rapide, mais vos données ne sont pas chiffrées de bout en bout2. Et personnellement, en 2024, avec le gavage à grande échelle des LLM contre la volonté de l’utilisateur, ça m’ennuie beaucoup de donner les clés de mes données à mon hébergeur. C’est le vieux dilemme security Vs. convenience : si c’est sûr, ça n’est pas pratique, et si c’est pratique, ça n’est pas sûr. (Google Drive et Box sont exclus d’emblée : ils sont activement déconseillés pour Scrivener. OneDrive est Microsoft, donc exclu aussi.)

Gérer soi-même sa solution de synchro. Avec des solutions comme Resilio Sync, Syncthing ou même OwnCloud / NextCloud : les machines se synchronisent les unes entre les autres sans que ça touche Internet, et si l’on dispose d’un serveur chez soi (c’est mon cas), on peut même l’ajouter dans la boucle et c’est presque comme si on avait son propre Dropbox chiffré accessible de partout. Idéal sur le papier, sauf que mon pauvre Synology peine à suivre avec la quantité de données impliquée, que Syncthing n’a pas d’app iOS et que si je commence à devoir farfouiller avec Docker pour faire fonctionner mon cloud perso, je m’expose au final à proportionnellement autant d’emmerdes qu’avec iCloud. Donc, oui, mais non.

Un fournisseur chiffré de bout en bout. L’idée est d’avoir une application qui colle les fichiers sur le disque et les synchronise sans que le système n’ait son mot à dire, vous savez, comme quand ça marchait, en 2010. Et qui soit chiffré de bout en bout. Et un grand nombre de services existent aujourd’hui sur le marché. J’ai testé pour vous :

  • MEGA. Vous savez, la version de MEGAUpload qui s’est rachetée une conduite et fait maintenant dans l’hébergement cloud. Des recherches ont montré un lourd historique de vulnérabilités, donc au final, non.
  • Internxt. Prix ultra compétitif, mais réputation absolument détestable en ligne, et l’interface web a fait planter mes trois navigateurs, ce qui représente un tour de force, donc pas confiance : non.
  • Tresorit. Hors de prix et trois appareils maximum : il se trouve que j’en ai quatre (deux Macs, iPad, iPhone). Non.
  • Sync.com. Rapide, simple, prix compétitif, mais l’intégration avec l’application Fichiers sous iOS est buggée. Non plus (mais il s’en est fallu de peu).
  • Nordlocker… ah, attendez, y a pas d’appli Mac. Non.
  • Spideroak fait… quoi, de la communication spatiale, maintenant ? S’il y a encore une offre cloud là-dedans, je n’ai pas été foutu de la trouver.
  • ProtonDrive. Cher et pas de vraie intégration dans macOS, ce qui est indispensable pour être tranquille sous Scrivener.
  • pCloud Crypto. Extrêmement compliqué à faire fonctionner nativement sur Mac M1. Non.
  • Icedrive. Pas d’app native Mac, donc non plus.
  • Hetzner storage box. Nécessite autant de configuration qu’une solution autohébergée, donc non.

Le dernier en lice et très inconnu au bataillon est Filen.io, une petite boîte allemande qui propose un service d’excellente qualité, dont la réputation en ligne est impeccable et qui semble réellement faire les choses bien : le genre de petit service qui vit sa vie dans son coin en étant rentable sans acheter des pubs YouTube à tour de main. Pas le plus rapide, mais pas le plus lent non plus, et je n’ai pas réussi à détecter de problème malgré les tests de montée en charge que je lui ai fait subir. La communication de l’entreprise est très transparente, la quasi-totalité est open source, bref le genre de truc qu’on est content de voire exister en 2024.

J’ai été très impressionné par l’intégration iOS, totalement transparente, et en plus, le service propose des offres à vie et permet de synchroniser n’importe quel dossier de son disque au lieu de cantonner ses données dans le classique ~/Dropbox, ce qui n’est pas indispensable mais apprécié (on peut ainsi synchroniser ses documents et sa musique dans des emplacements différents, par exemple).

Je tente prudemment de passer dessous, en faisant des sauvegardes dans tous les coins et en réglant Time Machine sur une fréquence horaire, mais pour l’instant, j’ai envie d’être convaincu. Je compte le tordre méchamment dans les semaines à venir avec mon réel usage, et si je ne suis pas content, vous pouvez compter sur moi pour râler.

Si vous voulez tenter le coup, ce lien de parrainage vous donnera 10 Go gratuits pour tester.

  1. Si ça vous paraît énorme, mon propre dossier Documents, approchant le To, comporte plus de 600 000 fichiers, et je ne compte même pas les photos.
  2. Sauf pour les comptes business de très haut niveau, et donc très chers.
2024-06-19T03:41:34+02:00mardi 18 juin 2024|Geekeries|Commentaires fermés sur Ça ne vaut pas un Cloud (test rapide des services de synchro en 2024, parce qu’iCloud n’est toujours pas fiable)

Displaperture arrondit les coins de votre écran de Mac, comme dieu l’a voulu

C’est doux. C’est beau. C’est feutré. Nous sommes en chaussons.

Avec macOS 11 (Big Sur) il y a trois ans, le système a reçu un petit coup d’harmonisation esthétique avec iOS, soit l’aération des éléments de l’interface et la généralisation des coins de fenêtres joliment arrondis (à l’opposé du brutalisme soviétiques des angles de Windows 10, c’est mon avis et je le partage).

Sauf qu’un affront graphique subsiste. Une grossièreté insoutenable à l’œil de l’utilisateur·ice appréciant l’uniformité d’une interface graphique voulue par dieu Apple.

LES COINS VOTRE ÉCRAN SONT CARRÉS ET C’EST PAS RACCORD

Vous conviendrez avec moi que c’est absolument insupportable, une incohérence outrageante propre à faire péricliter votre productivité, l’explication unique à votre incapacité à travailler convenablement.

Heureusement, l’utilitaire Displaperture (gratuit sur l’App Store) résout cette faute de goût majeure en appliquant un subtil effet d’arrondi aux angles de votre écran, rendant à toute votre interface la cohérence qui lui manquait, et l’harmonisant avec l’iPhone et l’iPad que vous ne manquez pas de posséder car vous versez votre obole à Apple dieu.

Enfin, tout est à sa place. L’interface est raffinée. L’ordre a été rétabli. Une douce joie chaleureuse vous envahit. Plus rien ne peut vous empêcher d’écrire un chef-d’œuvre. Car cela ne tient exclusivement qu’à ça.

➡️ Télécharger Displaperture (gratuit)

2024-04-07T20:10:06+02:00mercredi 10 avril 2024|Geekeries|6 Commentaires

Bluesky est maintenant ouvert à tout le monde

Dans le sillage de l’implosion de Twitter / X en raison de… pfouuuu, par où commencer ? Le racisme antisémitisme ultranatalisme la désinformation généralisée propagation de théories de la conspiration les mensonges répétés d’Elon Musk (ne rayez même pas les mentions inutiles : j’en ai au contraire oublié une douzaine), deux réseaux de microblogging ont tiré leur épingle du jeu : Mastodon et Bluesky. Le premier est open source, mais intimidant pour l’utilisateur non-technique, morcelé et, franchement, je le trouve lourd d’usage. Bluesky ressemble le plus à l’ancien Twitter, débarrassé de toutes les verrues qui lui avaient fait prendre un virage désagréable (on n’y trouve notamment pas de flux algorithmique amplifiant des comptes problématiques). Je préfère largement Bluesky à Mastodon, mais jusqu’à maintenant, il fallait une invitation pour y entrer.

Sauf que, depuis aujourd’hui, Bluesky est ouvert à tout le monde. L’absence de course à l’engagement, d’amplification de contenu délétère et la présence d’une vraie modération donnent au réseau une ambiance étonnamment bonne : il n’y a pas (pour l’instant) les comportements fâcheux habituels, tout le monde est beaucoup plus détendu et on y retrouve, comme jadis sur Twitter, un vrai partage.

Vous connaissez mon hostilité envers les réseaux, donc si je vous dis que Bluesky est à la fois simple et cool, vous pouvez me croire (en espérant évidemment que ça dure).

Un réflexe simple de survie cependant sur Bluesky : ne discutez pas avec les cons, bloquez-les. Comme il n’y a pas de flux algorithmique, la seule façon pour un troll de se voir amplifié est de pousser à la discussion, car cela le fait apparaître dans les flux de tous vos abonnés. Donc : n’engagez pas ces discussions. Retirez-leur simplement l’oxygène en les ignorant et en les bloquant. Cela ne prend qu’une poignée de secondes, vous assure la sérénité, ainsi qu’à tout le monde autour de vous.

Et si jamais vous n’en avez pas marre de ma tronche, je suis à https://bsky.app/profile/lioneldavoust.bsky.social.

Piqué à Rich Burroughs
2024-02-07T01:58:13+01:00mercredi 7 février 2024|Geekeries|Commentaires fermés sur Bluesky est maintenant ouvert à tout le monde

Les Freewrite ont changé leur disposition de clavier, et c’est une faute de goût majeure

Bon, auguste lectorat, tu te rappelles combien j’étais dithyrambique sur les machines à écrire connectées Freewrite et les contraintes d’écriture libératrices qu’elles imposent. Alors, oui, mais le Grand Prêtre de l’Église des Guillemets à Chevrons que je suis n’est pas content du tout d’un petit tour pendable (ou plutôt, je pense, d’une bêtise révélatrice d’un manque de finition fortement agaçant) révélé avec la dernière mise à jour des machines (version 2).

Je ne parle pas de l’irruption de certaines fonctionnalités optionnelles derrière un abonnement (quoique, quand on voit le prix des engins, c’est se moquer du monde), mais du changement surprise de la disposition des caractères spéciaux de certains claviers.

Je précise : tout auteur sachant ce qui est juste est bon utilise un Mac à défaut de Mac, utilise a minima la disposition de clavier française belge et non française. La raison : un certain nombre de caractères spéciaux y sont bien plus accessibles que sur cette horreur d’AZERTY français (utilisé par défaut sous Windows) (les Macs français, même achetés en France, utilisent justement la disposition belge).

Par exemple :

  • « (guillemets ouvrants) est sur Alt-7, » (guillemets fermants) est sur Alt-Maj-7
  • — (tiret cadratin) est sur Alt-tiret, – (tiret semi-cadratin) sur Alt-Maj-tiret
  • Les majuscules accentuées se font avec Caps Lock + le caractère accentué

Jusqu’à présent, c’était aussi le cas sur les Freewrite passées en AZERTY belge, mais depuis la v2, les caractères ont émigré dans des emplacements absurdes. « se trouve sur Alt-W (il devrait y avoir ‹), » sur Alt-X (ce qui est ⁄), le tiret cadratin a disparu, et à la place des caractères utiles, on trouve des trucs qui voient probablement moins d’usage que les hiéroglyphes égyptiens en 2023 (genre la fraction 7/8 à la place de »).

Un peu de trifouillage me donne l’impression que le “nouveau” clavier belge utilise maintenant les caractères spéciaux de l’AZERTY français, ce qui témoigne peut-être d’une erreur (la v2 ayant ajouté de nouvelles langues aux machines), mais bordel, le clavier, sur une machine à écrire, c’est quand même un peu le truc de base.

Il faut savoir qu’Astrohaus (les constructeurs des Freewrite) n’a pas la meilleure des réputations en ligne – leurs machines sont chères, l’ajout d’un service d’abonnement fait râler à juste titre (coucou reMarkable), le support technique n’est apparemment pas des plus réactifs et certaines machines présentent des défauts de fabrication.

Personnellement, je n’ai été jusqu’ici qu’enchanté par mon expérience, mais là, une erreur aussi grossière est difficilement pardonnable. Ce sont des machines à écrire, faites pour cracher du texte, et l’on veut donc retrouver dessus exactement les mêmes réflexes que dans ses autres environnements. Je ne dirais pas que ce changement détruit pour moi l’utilité de l’engin, mais il brise fortement le flow qu’il vise à atteindre. Et surtout, cela témoigne d’un manque de finition qui a éveillé ma méfiance, rapport aux remarques susdites.

Contacté en ligne, le compte d’Astrohaus me dit de joindre le support technique :

Ce que je vais faire, mais vu le rythme glacial des mises à jour des machines, je ne retiens pas mon souffle. On va voir.

2023-10-25T07:52:18+02:00lundi 23 octobre 2023|Geekeries|Commentaires fermés sur Les Freewrite ont changé leur disposition de clavier, et c’est une faute de goût majeure

Chère Esther, aujourd’hui, j’ai joué à Dear Esther

D’où qu’il est interdit de parler de jeux qui ont dix ans ? Hein ? Est-ce que les lycéens s’empêchent de faire des fiches de lecture sur Les Fourberies de Scapin juste parce que Molière est mort (attendez je vérifie) en 1673 ? (51 ans, merde, décidément on mourait bien jeune) Bon, techniquement, les lycéens aimeraient bien s’empêcher eux-mêmes de faire des fiches de lecture, mais en rédiger, c’est un réel plaisir d’esthète qu’on découvre à l’âge adulte, comme le whisky tourbé, le sexe dans un vrai lit et les consultations chez l’ostéopathe.

Donc, j’ai joué à Dear Esther après tout le monde, après avoir entendu aussi tout ce qu’on en a dit (« c’est pas un vrai jeu ») et… 

Ben ouais, c’est pas un vrai jeu. Mais ça n’est pas forcément un problème.

L’action se déroule à la première personne, à travers les yeux (et la charpente un peu poussive) d’un protagoniste échoué sur une île sans nom des Hébrides, qui, je dois dire, est très joliment représentée (un argument auquel j’étais forcément sensible), avec le vent constant, la mer et les vapeurs d’embruns qui te mettent le goût du sel sur les lèvres et réussissent l’exploit de te tremper sans que tu ne te sentes mouillé avant qu’il ne soit trop tard (une spécialité écossaise que même la Bretagne ne parvient pas à égaler).

C’est joli, hein ? Et là, je vous assure qu’il est midi pile avec un vache de cagnard.

Le protagoniste se met à réciter (lire ? se remémorer ?) des messages adressés à une certaine Esther, et à décrire ce que l’île, où il est s’est rendu (échoué ? exilé ?) représente pour lui.

Et là, on marche. Pas pour rien que Dear Esther est considéré comme le père des walking simulators ; il n’y a strictement rien d’autre à faire que marcher, et éventuellement regarder les trucs autour de soi d’un peu plus près. De temps en temps, en vue d’un repère, d’un monument, dans une situation, notre personnage continuera à causer, jusqu’au dénouement final (comptez deux heures). Au joueur de recoller les morceaux, de fouiller, de comprendre / composer sa propre version de l’histoire.

Dear Esther (dans son édition la plus récente, la Landmark Edition que j’ai faite) est très joli même sur Steam Deck, avec des vues magnifiques et une ambiance locale parfaitement restituée (manquent juste les cormorans qui t’engueulent). Tout le propos du jeu / de l’installation virtuelle réside dans la pesanteur du personnage que l’on contrôle : tout est loooong, on marche à un pas de sénateur, mais cela fait évidemment partie du truc, de ce “cheminement” quasi initiatique que le protagoniste est amené à suivre (ben oui, personne n’a jamais fait de téléportation initiatique)1. Le truc, c’est que le moindre déplacement étant coûteux, ça n’encourage pas l’exploration ni l’expérimentation ; d’autant plus qu’il apparaît très vite qu’en-dehors du chemin balisé, il n’y a pas vraiment de salut. Donc, on suit la route de l’expo en faisant “oooh, la vache, c’est quand même très beau”. Et des fois, des jolies choses, ça peut suffire à un type qui se tape trois vols d’avion de 7h30 (exemple absolument innocent bien entendu).

J’ai vu Dear Esther comparé à un poème et c’est probablement la forme, en réalité, dont cette “œuvre” (faute de meilleur terme) s’approche le plus. Ça n’est pas un jeu ; c’est un propos symbolique inscrit dans le temps lui-même et dont on sent la texture (pour le meilleur et pour le pire) comme consubstantielle de l’expérience. (Oui, c’est une façon polie de dire que ça frise parfois le chiant, mais c’est volontaire, et ça a du sens.)

Est-ce que c’est bien ? Diantre, comment vous dire si un poème est “bien” ? Ça dépend si ça vous parle. Ça n’est pas un jeu, c’est une expérience à qui l’on a retiré tout ce qui peut faire un “jeu” (possibilité d’un échec empreint de conséquences résultant de la mauvaise exécution de ses mécaniques – rien de ça n’existe ici). Ça cause de deuil, de solitude, de renouveau. C’est marin et venteux. Ça a beaucoup de caractère (à condition de kiffer les landes battues par les rafales, mais je suis un public conquis). C’est aussi cryptique et, certains pourraient dire, un brin prétentieux par endroits.

Personnellement, j’ai passé un bon moment. Mais si je suis absolument le cœur de cible (comme on dit dans la startup nation) des thèmes de Dear Esther, j’ai l’impression d’être un peu passé à côté de leur exécution (je ne sais pas si j’ai tout compris parce que c’était finalement très simple ou rien du tout parce que j’ai raté un niveau de lecture). Cependant, dans le genre de jeu qui n’en est pas vraiment un et qui a réussi à me mettre la larme à l’œil sans moteur 3D ni lande battue par les vents, j’ai de loin préféré To the Moon ou même, pour rester dans le même format que Dear Esther, son petit interlude gratuit A Bird’s Story. J’ai toujours été plus sensible au fond qu’à la forme, même s’il faut quand même soigner cette dernière pour emballer le paquet cadeau (et pour ça, Dear Esther a parfaitement réussi la seconde).

Si ce que je raconte vous parle, foncez.

(Pour une fois, je ne mets pas le trailer, qui présente TOUT LE FUCKING JEU en seulement deux minutes.)

  1. Rendons quand même à Esther ce qui appartient à Esther : on peut voir, loin en aval, l’héritage de ce cheminement vécu par le joueur comme substance même de l’expérience ludique dans un “vrai” jeu comme Outer Wilds, lequel est, comme chacun sait ici, le meilleur jeu du monde.
2023-04-11T22:22:05+02:00mercredi 12 avril 2023|Best Of, Geekeries|Commentaires fermés sur Chère Esther, aujourd’hui, j’ai joué à Dear Esther

L’iVisor Moshi donne à votre iPad un toucher papier

L’iPad est la meilleure tablette pour prendre des notes (entre autres parce qu’elle est de plus en plus la seule), mais on peut arguer que le toucher du stylet sur le verre de l’écran n’est pas le plus agréable, surtout quand on est un.e esthète aimant le sensuel glissement du stylo à plume sur le papier Moleskine (et que votre OCD est réjoui par la consommation de cartouches d’encre). Plusieurs protège-écran visent à donner à la tablette un toucher plus “accrocheur”, notamment le célèbre Paperlike, qui vise à répliquer le ressenti du crayon sur le papier. Hélas, les opinions sur ce dernier sont partagés (des avis Amazon font notamment état d’une usure prématurée de la mine du stylet).

Or, il existe un concurrent beaucoup moins connu que j’utilise personnellement depuis des années avec profit et plaisir, c’est l’iVisor de chez Moshi. Je n’en avais pas parlé jusqu’ici parce que l’engin semblait abandonné, mais il est apparemment de retour en stock chez les distributeurs et l’équipementier lui-même. C’est une bête feuille de plastique épais qui vient se coller sur l’écran, et donne effectivement un soupçon de résistance à la mine du Pencil, procurant un ressenti d’écriture bien plus agréable (proche du feutre à pointe fine). Et je peux attester qu’après plus d’un an d’usage, la mine de mon stylet est parfaitement intacte.

En revanche, il faut savoir qu’en raison de la texture du truc, l’affichage est clairement “émoussé” et les couleurs légèrement plus fades. C’est aussi un nid à poussière et à graisse des doigts, donnant au fil du temps à l’écran un aspect un brin crassou. Au titre des avantages, l’iVisor disperse aussi les reflets sur l’écran (mais à moins d’écrire directement sous une lampe ou une bombe H, personnellement, ça ne m’a jamais gêné).

Constatez le reflet diffusé de la lampe.

Donc, cela ne conviendra donc probablement pas aux illustrateurs professionnels, mais si l’usage principal de votre tablette est la prise de notes manuscrites plus un peu de bureautique et du Netflix occasionnel en déplacement, la protection se fait rapidement oublier. Je regrette un brin de loin en loin d’affaiblir ainsi la beauté de mon affichage, mais quand j’imagine ôter l’iVisor et perdre le doux toucher d’écriture qu’il donne, je frissonne d’épouvante. Faut faire des choix dans la vie.

2023-01-21T00:02:55+01:00lundi 23 janvier 2023|Geekeries|2 Commentaires

Apprenez le Markdown en trois minutes

Qu’est-ce que ce Markdown dont l’existence atteint de plus en plus la conscience du grand public à la faveur des apps de notes reliées comme Obsidian ? Ce n’est pas le jumeau caché du compositeur de la BO d’X-Files, mais une manière de mettre en forme un texte qui est simple, légère et surtout portable. Vous voyez la galère que vous avez à mettre en forme votre fichier Word ? Ben le Markdown, exactement l’inverse.

En pratique : vous avez un fichier en texte brut (donc lisible par absolument tout). Pour indiquer italiques, gras, titres, vous placez des balises courantes dans le texte, et toute application capable de reconnaître le Markdown (soit l’écrasante majorité d’entre elles : Obsidian, Ulysses, iA Writer, Roam Research, Bear…) les comprendra pour retranscrire le formatage. Vous vous concentrez donc sur le contenu, pas sur le contenant.

Et c’est vraiment hyper simple. Vous n’avez besoin que de connaître deux symboles pour réaliser 90% de ce dont vous aurez jamais besoin : quand je dis trois minutes pour apprendre les bases, c’est presque trop. On y va :

  • Les titres sont indiqués par un hash : #. Le niveau hiérarchique du titre est indiqué par le nombre de hashes. Un hash : # Titre de niveau 1. Deux hashes : ## Titre de niveau 2. On ne peut pas faire plus simple (ça va jusqu’au niveau 6, ###### Comme ça).
  • Les textes en italiques sont encadrées d’astérisques simples : *ceci sera en italiques*.
  • Les textes en gras sont encadrées d’astérisques doubles : **et ça c'est du gras**.

(Moyen mnémotechnique pour se rappeler les astérisques simples ou doubles : les italiques sont discrètes, donc il y a deux moins d’astérisques que pour le gras, que l’on veut visible, donc qui en nécessite deux fois plus.)

Par exemple, dans Ulysses, ça se présentera comme ça :

Ne me dites pas que c’est compliqué.

2022-08-05T04:00:57+02:00mercredi 10 août 2022|Best Of, Geekeries|2 Commentaires
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