Ma position sur de potentielles éditions numériques

Article mis à jour en février 2016 pour refléter l’évolution du marché et de la technologie. La discussion de 2016 se trouve dans l’annonce de cette mise à jour, ici

Forcément, étant geek et auteur, je suis amené à parler pas mal d’édition en ce lieux et notamment à causer édition numérique. Or, je reçois régulièrement la question suivante :

Où peut-on te trouver en numérique ?

Il semble important de faire un point qui servira potentiellement de façon ultérieure ; parce que, effectivement, tous mes livres ne sont pas forcément disponibles sous ce format. Voir dans le menu « Spécial numérique » et la page téléchargements.

Réponse courte, donc : seuls certains de mes livres sont disponibles en numérique à l’heure actuelle – les liens sont présents sur les pages concernées. Si vous ne les trouvez pas, c’est que les éditions n’existent pas (encore).

Ce qui entraîne donc quand même une question :

Pourquoi ?

Tout d’abord, il faut savoir que les droits numériques d’un ouvrage sont fréquemment associés aux droits du papier. Donc, si je vends, au hasard, mon épopée de fantasy intitulée Le Saigneur des Agneaux à l’éditeur Bob Bobby, Bob Bobby détient les droits. Il lui revient donc de réaliser l’édition numérique.

Cela entraîne deux cas de figure :

  1. Bob Bobby n’a pas de projets numériques, ou bien sa stratégie implique une diffusion en deux temps (papier d’abord, numérique ensuite). Les raisons le regardent – il s’agit souvent d’une question de ressources à investir dans le numérique qui reste, il faut le dire, encore un marché extrêmement réduit ; c’est son droit et son problème. Comme c’est mon droit et mon problème de signer avec un éditeur qui a cette stratégie. Il faut savoir que l’éditeur représente le livre ; il est mon partenaire privilégié ; vous ne m’entendrez pas disconvenir de sa stratégie pour cent raisons, à commencer, déjà, parce qu’il est inélégant de critiquer les partenaires avec qui on signe des accords. Le calendrier de l’édition numérique est décidé par l’éditeur (et le marché le forcera à remettre en cause sa stratégie si cela en vaut vraiment la peine), pour ma part, je le suis.
  2. Bob Bobby a des projets numériques, mais il fixe des conditions pour ceux-là, en termes de rémunération, de diffusion, de durée de cession etc. Là, c’est comme dans tout contrat d’édition : on se rencontre, on discute, on confronte nos vues. On tombe d’accord, ou pas. Comme on tombe d’accord sur les conditions d’une diffusion papier. Si l’on ne tombe pas d’accord sur les termes, l’édition numérique n’existe pas. Non, je ne proclamerai pas sur les toits qui est qui, cela relève là encore de l’élégance fondamentale.

Un mot important sur ce dernier point, qui peut entraîner une situation pour le moins paradoxale. Certains publics brandissent beaucoup le numérique comme un moyen pour l’auteur de s’émanciper (ça reste sévèrement à prouver en France) et comme un encouragement à rompre avec les éditeurs supposés léonins pour faire valoir leurs droits. On mélange parfois le piratage là-dedans, en supposant que le téléchargement illégal fera changer les pratiques éditoriales. Pourtant, quand l’auteur défend ses droits, justement – en ayant le courage de refuser une édition numérique à des conditions qui ne lui conviennent pas – il devient dans ce cas triplement perdant : non seulement il n’a pas son édition numérique, mais en plus on le pirate, pratique qui effraie le monde éditorial encore davantage et conduit à restreindre encore plus les rémunérations.

J’en profite pour glisser qu’un auteur n’a pas son mot à dire sur d’éventuels DRM. De la même façon que l’éditeur fixe le grammage du papier, la police de caractères, le prix de vente public, son distributeur, il décide de la présentation du fichier numérique et de son éventuel verrouillage. C’est son métier, il décide. Mal ou bien, de la même façon qu’on peut trouver une couverture inadaptée, mais c’est son rôle.

typos_ebook

Je suis un team player

J’ai reçu un jour un mail super sympathique d’un lecteur potentiel me proposant de m’envoyer un chèque sous la table contre l’envoi par mail du fichier du manuscrit pour qu’il puisse le lire sur sa liseuse, parce qu’il préfère le numérique. Ça part d’une excellente intention (et ça rappelle l’affaire Thomas Geha) mais d’une, je ne peux pas faire ça, de deux, je me refuse à le faire.

  1. Je ne peux pas faire ça, car j’ai signé un contrat qui cède mes droits d’exploitation à un éditeur. Celle-ci lui revient. C’est mon engagement.
  2. Personne ne pourrait me choper à conclure ce genre d’arrangement, pourtant, je m’y refuse. J’ai la faille d’être un type qui respecte la parole donnée et les contrats signés. Je suis un team player et je me fie à mes interlocuteurs et mes partenaires (tant que la relation est harmonieuse et honnête, bien entendu). Je ne brise donc pas mes engagements.

Corollaire : il arrive parfois, dans certains cas, que l’édition numérique n’ait pas été prévue par un contrat. Techniquement, je dispose donc toujours des droits. Pourtant, je rechigne toujours, du moins dans les circonstances actuelles, à réaliser moi-même une édition. Deux raisons à cela (c’est une manie, de tout faire par deux, dans cet article) :

  1. Travailler un texte, c’est un métier, ça demande du temps, de l’énergie, de l’esprit. C’est être éditeur. Par conséquent, une fois un texte publié, je n’oublie jamais l’éditeur qui est passé dessus et a permis, par ses remarques, de sortir le diamant de sa gangue brute. Il me semble juste de voir en premier lieu avec cet éditeur si une édition numérique pourrait se faire, fût-elle à moyen terme (et l’on retombe sur le début de l’article). S’il me dit « vas-y coco, fais-la ailleurs », très bien (et je salue par exemple Rivière Blanche qui a recommandé à ActuSF l’édition numérique de L’Importance de ton regard), mais pas sans l’avoir consulté au préalable.
  2. L’ai-je dit ? Éditeur, c’est un métier. Vendre des livres, les distribuer, leur donner une exposition, leur permettre de trouver un public, c’est un métier. Je n’ai actuellement pas la disponibilité (et pas forcément la compétence) pour réaliser ce travail de communication, et je voudrais que des éditions électroniques aient la même chance d’être vues et promues qu’un livre papier. Je préfère donc m’allier à un partenaire économique qui fera ce travail bien.

Et l’avenir, alors ?

Donc, en résumé, si vous ne trouvez pas d’édition numérique d’un ouvrage, c’est qu’elle n’existe pas (n’oubliez pas que les pages livres listent toutes les éditions disponibles).

Oui, des projets d’édition numérique sont toujours en cours, mais cela se fait petit à petit. Bien sûr, j’en parle ici dès que cela se profile à l’horizon.

Enfin, j’espère avoir réussi à faire passer le fait que cette absence est en partie une volonté de ma part, ou de mes partenaires : celle de faire ces éditions, le cas échéant, en prenant le temps de bien les réaliser, avec de bons moyens. Je vous saurai gré, vous qui passez par ici, de respecter ce souhait si vous soutenez mon travail. Une diffusion non légale irait à l’encontre de ce désir de belles réalisations et dans des conditions économiques équitables. 

D’avance, merci !

2016-02-10T11:56:53+01:00mardi 26 février 2013|Dernières nouvelles|6 Commentaires

Timide ouverture des portails univers

Couv. Alexandre Fort

Couv. Alexandre Fort

Dit comme ça, ça ressemble à un rituel puissant visant à ouvrir des passages vers des dimensions parallèles. Non, c’est bien plus humble : après l’avoir longuement promis, avoir longtemps tergiversé, je me jette à l’eau et commence à ouvrir de squelettiques sections sur les univers et les séries en cours. Ces sections sont évidemment appelées à s’enrichir dans les semaines à venir, j’espère pouvoir proposer rapidement des extraits, quelques bonus, des choses en plus, autour des livres.

On commence timidement, donc, par Léviathan (qui appartient à l’univers plus vaste de La Voie de la Main Gauche). Une introduction générique à l’univers est présente sur cette page. Tout le contenu relatifs à ces sections est désormais accessible par le menu d’en-haut, dans la section « Univers ».

Bonne découverte !

« Qui regarde l’abysse, l’abysse le regarde aussi à son tour. » – Nietzsche

2013-02-14T10:48:10+01:00jeudi 14 février 2013|Dernières nouvelles|5 Commentaires

Léviathan : Le Pouvoir – teaser 4

« J’ai essayé le lâcher-prise, confia-t-il avec un pétillement dans les yeux. L’harmonie est un magnifique but esthétique, mais, à vivre, je peux vous dire que c’est prodigieusement barbant. » – Puck

2013-01-25T09:05:32+01:00vendredi 25 janvier 2013|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Léviathan : Le Pouvoir – teaser 4

Ce week-end en région vannetaise

Affiche Jeam Tag

Dimanche, au lieu de vous promener sous la pluie (je ne risque pas grand-chose, c’est la saison), pourquoi ne pas faire un truc sympa ? (Dit comme ça, j’ai vendu le truc, c’est sûr.) Ce week-end, à Elven, soit près de Vannes, se tiendra le 13e Salon du Roman Populaire, qui a pour thème le vampire cette année. J’y serai dimanche, pour des rencontres et des dédicaces. 

Pour tout savoir  sur l’événement, rendez-vous sur le site : http://www.srp-elven.fr/. C’est à la salle des fêtes d’Elven, et l’entrée du salon est gratuite.

 

2012-11-28T11:31:31+01:00mercredi 28 novembre 2012|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Ce week-end en région vannetaise

Ce week-end : Ploërmel, les Imaginaires de Brocéliande

Oyez, oyez, peuple de Bretagne !

Sur le long week-end qui s’annonce, le premier festival Les Imaginaires de Brocéliande se tiendra à Ploërmel, à 70 km de Rennes, en pleine forêt de Brocéliande. Au programme : des expositions, des rencontres, des soirées et des balades contées, du cinéma et un salon du livre fantastique !

J’y serai samedi et dimanche (3-4 novembre) pour des rencontes et dédicaces. Et il y a du beau monde : jetez un oeil à la liste. Le cadre est joli, c’est une belle sortie pour un week-end. Toutes les infos pratiques sur le site de l’événement.

J’en profite pour rappeler également que vendredi, je serai présent virtuellement sur le chat du forum L’Alchimie des Mots pour une discussion à bâtons rompus en ligne. Venez me poser les questions qui fâchent !

 

2012-10-30T09:48:14+01:00mardi 30 octobre 2012|Dernières nouvelles|2 Commentaires

Vendredi 2 novembre : entretien-chat sur l’Alchimie des mots

Oyez, oyez ! Ou plutôt, ois, ois (aucun rapport avec le Capitole), auguste lectorat !

Merci à Sophie, créatrice de cette chouette bannière.

La semaine prochaine – vendredi 2 novembre – l’association et forum de lecture L’Alchimie des Mots me fait le plaisir de m’inviter à une discussion en ligne autour des livres. Pour participer, c’est très facile : il suffit de créer un compte sur le forum, de vous connecter à 21h vendredi prochain (le chat est en bas de page), et de suivre les instructions de Selene, l’animatrice et modératrice de la rencontre. L’adresse :

http://l-alchimie-des-mots.forumactif.org/

L’annonce de la recontre se trouve sur cette page. Même si nous discutons beaucoup ici, j’espère vous y retrouver également là-bas, c’est l’occasion de discuter de façon plus approfondie des livres, d’écriture, des mythes, des projets à venir, cette fois non pas en réaction aux articles proposés sur le blog, mais à vos questions et centres d’intérêt !

2012-10-25T12:40:11+02:00vendredi 26 octobre 2012|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Vendredi 2 novembre : entretien-chat sur l’Alchimie des mots

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Juste parce que ça me fait plaisir, et que j’ai envie de le partager avec toi, auguste lectorat :

Ce décompte n’est même déjà plus juste, et il ne l’était pas complètement puisque la migration de mes deux anciens blogs dans les archives n’est pas tout à fait achevée. Mais c’est le genre de chiffre qui marque, et ça se fête, alors voilà. Merci pour toutes ces belles discussions, ces interventions, ces prises de bec aussi, parfois. Je plaisante avec le fil de commentaires le plus cool de la blogosphère, mais je le pense. J’ai les meilleurs lecteurs du monde, exigeants, drôles, fins et ouverts d’esprit, et c’est vous.

2012-10-19T11:01:34+02:00lundi 22 octobre 2012|Dernières nouvelles|6 Commentaires

C’était Quessoy, ce sera Le Mans

C’est la rentrée des salons littéraires : on commence tranquillement et de façon très sympathique. Je rentre d’un petit événément chaleureux ce week-end dans la région de Saint-Brieuc, à Quessoy : merci à Lionel et sa famille pour son accueil, salut et merci à Tesha, Lorhkan et vous tous qui êtes passés !

De gauche à droite en signature : Andreas Eschbach, Jean-Marc Ligny, Joëlle Winterbert, Sylvie Denis et Thomas Geha.

Le week-end prochain, ce sera la 25e Heure du Livre au Mans, une grosse machine cette fois qui a exactement mon âge (c’est dire si le salon est ancien et respectable), avec 200 auteurs invités. Je me trouverai côté polar, et il y a aussi un joli rayon imaginaire : les invités polar, les invités imaginaire. Toutes les infos pratiques et le programme détailé se trouvent sur le site de l’événement. Si vous êtes dans le coin (même à une certaine distance) et que vous aimez les livres, il faut venir.

Je termine ce billet d’infos pour vous signaler que l’anthologie Fragments d’une fantasy antique, où figure la nouvelle « Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse« , est maintenant officiellement sortie et se trouve disponible en librarie. Pour plus d’infos sur le livre, rendez-vous sur cet article.

2012-10-08T10:55:05+02:00lundi 8 octobre 2012|Dernières nouvelles|11 Commentaires

Ce week-end dans la région de Saint-Brieuc

Un petit mot pour vous annoncer / rappeler que je serai ce week-end à Littetnature, le salon du livre de Quessoy, dans la région de Saint-Brieuc. Les littératures de l’imaginaire sont particulièrement à l’honneur, avec, comme auteurs présents :

  • Martial Caroff
  • Sylvie Denis
  • Andreas Eschbach
  • Thomas Geha
  • Nathalie Le Gendre
  • Jean-Marc Ligny
  • Éric Simard

Un hommage sera rendu à Roland C. Wagner durant l’événement.

Tout le programme et les infos pratiques sur le site dédié.

2012-10-02T11:00:23+02:00mardi 2 octobre 2012|Dernières nouvelles|2 Commentaires
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