De l’expansion de texte à la macro de texte

Auguste lectorat, il y a quelques mois, je t’avais proposé de gagner quelques licences de TextExpander via la liste de diffusion. L’accueil autour de cet outil me semble tristement tiède ; mais je comprends, il y a plusieurs années, quand j’ai croisé un logiciel semblable sous Windows, je n’en avais pas vu le plein potentiel. (Pour relire le test d’origine, voir ici.)

Alors que bon :

Je ne sais plus quand j’ai remis le compteur à zéro. Mais bon. Presque 700 000 signes, c’est l’équivalent d’un roman entier
Sauf des Dieux sauvages
Je sais

Si son métier consiste un tant soit peu à rentrer du texte, on se doit, à mon sens, d’avoir un logiciel d’expansion de texte (et TextExpander est pour moi le meilleur de sa catégorie). Et pour aller plus loin, auguste lectorat, laisse-moi te parler d’un truc qui me fait gagner un temps fou : les macros de texte.

Parce que bon, étendre du texte, c’est déjà bien (surtout quand tu as la bonne idée d’intituler un texte « Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse », taper juste « fiz », ça aide), mais aller à l’étape suivante : constituer des sortes de véritables mini-programmes autour du texte, c’est encore plus rigolo et efficace.

TextExpander comporte la possibilité de personnaliser ses extraits de texte à la volée. Par exemple…

Un message-type peut être personnalisé avec le nom du destinataire (utile pour décliner des demandes fréquentes autour d’un même sujet, ou pour personnaliser un message d’information qui n’appelle pas nécessairement de réponse).

Une tâche à effectuer peut être personnalisée en fonction du contexte. Par exemple, je me refuse catégoriquement à utiliser Facebook comme un système de messagerie instantanée mais toujours comme un courriel (et encore, franchement, le moins possible), du coup, une macro toute bête que j’utilise fréquemment pour stockage dans ma liste de tâches (OmniFocus) est :

(… mais s’il vous plaît, ne m’écrivez pas sur Facebook Messenger autant que possible, du moins pas si vous voulez une réponse avant l’an prochain. Je suis déjà mauvais à suivre ma correspondance, alors avec Facebook que je désapprouve fermement…)

Mais même, de véritables articles entiers peuvent être paramétrés à la volée avec le contenu du presse-papiers sur la base d’un modèle. Je m’en sers tous les quinze jours pour annoncer les épisodes de Procrastination, par exemple1, puisque c’est à chaque fois la même annonce, la seule chose qui change est le contenu de l’émission :

J’ai pas envie de taper tout ça à chaque fois (avec en plus le formatage qui va bien).

Plus fort encore, une de mes fonctions favorites, TextExpander permet également d’insérer automatiquement date et heure dans un extrait, et de réaliser des opérations mathématiques dessus. Dans les faits, cela signifie par exemple :

… que je peux me laisser une note future pour me rappeler à qui j’ai demandé quelque chose et quand, pour savoir à qui m’adresser, le cas échéant, pour suivre un dossier. (On remarquera que TextExpander me propose même de replacer mon curseur où je veux pour continuer à taper sans m’interrompre) :

… que je peux me rappeler de faire quelque chose, ou de relancer quelqu’un sans réponse, par exemple d’ici dix jours (un délai standard qui me paraît civilisé quand on n’est pas soi-même un foudre de la correspondance) :

Je l’ai dit plus haut, il me paraît impensable d’avoir une activité textuelle (avec un T, bande de dégueulasses) sans logiciel d’expansion de texte. Les écrivains en bénéficient forcément mais là où, finalement, TextExpander accélère le plus mon travail, c’est dans les tâches annexes : correspondance, commercialisation, communication. J’ai un extrait pour les titres et les liens sur le site de tous mes bouquins ; pour le numéro de ma carte week-end, pour ma date de naissance – des informations fréquemment demandées pour le défraiement des déplacements en festival –, pour mon numéro de téléphone, pour les formules de politesse administratives type “Veuillez agréer, Messieurs, l’expression de mes salutations distinguées” (ça va plus vite de taper “saldis” et la CAF ne le saura jamais), et j’en passe.

Je recommande vraiment d’essayer de se mettre la tête dedans et de rentrer un certain nombre d’extraits. Pour ma part, je ne peux plus utiliser une application iOS qui n’a pas d’intégration à TextExpander, et un Mac qui n’a pas mes raccourcis installés me semble cassé. (Mais l’application existe aussi sous Windows.) Si vous me croyez pour Scrivener, croyez-moi pour TextExpander.

Découvrir TextExpander et ouvrir un compte d’essai

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! (Et oui, ça aussi, c’est un message-type qui figure dans mon TextExpander.)

  1. Pour info, rien que dans cette phrase, j’ai déjà utilisé trois extraits – “prc” donne Procrastination, “p.ex” donne “par exemple” et j’insère le lien de la page de l’émission via le raccourci personnel “lprcsite”
2019-11-25T18:36:09+01:00mardi 26 novembre 2019|Best Of, Lifehacking|Commentaires fermés sur De l’expansion de texte à la macro de texte

Accélérez drastiquement votre vitesse de frappe avec TextExpander [la boîte à outils de l’écrivain]

L’outil dont on va parler aujourd’hui est un des bijoux venus du monde Mac (mais maintenant sorti sous Windows) et l’une des raisons principales pour laquelle, malgré toute la mobilité de l’iPad, je continue à utiliser un “véritable” ordinateur portable en déplacement dès que possible, une arme secrète pour qui vit (et meurt) par le texte : TextExpander.

Ce qu’il fait

En son cœur, TextExpander fait un truc tout bête : il surveille le clavier et, quand il détecte une chaîne de caractères définie par l’utilisateur au préalable, il la remplace par quelque chose d’autre. Par exemple, des titres fréquemment tapés, des liens régulièrement entrés, des abréviations, etc. On tape un truc bref, ça devient un truc plus long. Quelques exemples de listes tirées de mon usage :

  • J’ai des abréviations pour les mots fréquents : je tape “jms”, cela devient “jamais”, “tjs” devient “toujours”, mais aussi, dans le cadre de mon écriture, “dc” devient “dranaclase”, “;Me”devient “Mériane”, “-eva” devient “Évanégyre” (avec la majuscule accentuée qui va bien), etc ;
  • J’en ai pour mes titres : rdc devient La Route de la Conquête, pda devient Port d’Âmes, et surtout (mon préféré) fiz devient « Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse », etc ;
  • Pour les liens fréquemment utilisés : lsite entre automatiquement http://lioneldavoust.com.

Et j’en passe. Le gain de temps est absolument phénoménal. Au moment où j’écris ceci, soit après sept mois environ d’usage du logiciel, voici ce qu’annoncent mes statistiques :

TextExpander a étendu plus de DIX-SEPT MILLE extraits, me faisant économiser plus de CENT SOIXANTE MILLE caractères. Oui, oui : l’équivalent d’une novella entière. Ce qui, en considérant une moyenne de frappe de quinze mots par minute (ce qui est faible dans l’absolu), représente TRENTE-SIX heures économisées à taper, il faut le dire, des conneries qui ne servent à rien. Une semaine de travail ENTIÈRE. Et encore : je suis toujours en train de l’apprivoiser et de l’alimenter.

Si c’est pas un truc efficace, je ne sais pas ce qu’il faut.

Plus loin encore : extraits, scripting

Mais TextExpander ne s’arrête pas là. La longueur des extraits étendus ne connaît bien sûr pas de limite ; et surtout, il est possible de lui entrer des textes “à trous”. Par exemple, l’annonce sur ce blog des nouveaux épisodes de Procrastination suit toujours le même schéma : les seuls éléments variables sont le titre, le numéro de l’épisode et surtout les notes (qui représentent le cœur du sujet). Tout le reste, les liens avec les abonnements, les illustrations, reste strictement identique.

Créer l’annonce d’un tel article se fait, pour moi, avec cette seule chaîne de caractères : “aprc”. Tout le code HTML reste le même, j’ai juste à remplir les trous. Créer l’annonce de l’épisode me prend, littéralement, cinq minutes en comprenant la planification des réseaux sociaux.

TextExpander sait en plus simuler les frappes de touches spéciales (tabulations pour passer d’un champ à un autre quand on remplit un formulaire, entrée pour valider…). Et il sait réaliser de petites macros comme entrer la date du jour au format souhaité, mais aussi réaliser des opérations mathématiques sur celles-ci (trois jours avant, un mois plus tard…)… Et même carrément exécuter du Javascript dans ses extraits si on le souhaite.

Bien sûr, tous les extraits sont synchronisés par le nuage entre les machines, disponibles sur Mac, iOS1 et maintenant Windows.

Modèle économique

TextExpander existe sous deux modèles économiques différents :

  • L’ancienne version (5) est une application indépendante à acheter une fois pour toutes ; la synchronisation des extraits est gérée par l’utilisateur (moyennant un service type Dropbox) ;
  • L’actuelle (6) fonctionne sur la base d’un abonnement modique (3,33 $ par mois, que je paie avec grande joie pour soutenir les développeurs de ce bijou) ; Smile (les créateurs de TextExpander) se chargent de la synchronisation via leur nuage personnel.

TextExpander est un outil d’une simplicité trompeuse et d’une puissance phénoménale. Quel que soit le métier, je ne vois pas comment il ne peut pas rendre d’incroyables services ; et c’est encore plus valide dans le cadre de l’écriture et de toute forme de texte.

Si vous souhaitez le prendre en main, rendez-vous sur cette page. De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez ainsi à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci !

  1. Moyennant un clavier logiciel tiers, ce que je ne trouve, à l’usage, pas pratique du tout.
2022-12-06T04:28:28+01:00mercredi 22 février 2017|Technique d'écriture|7 Commentaires

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