C’est un peu idiot de voir le pays à travers ce prisme mais, à explorer les parcs nationaux de Nouvelle-Zélande, on comprend que la Terre du Milieu ne pouvait se trouver qu’ici. Une fois sorti des zones urbaines, la présence humaine se limite à de minuscules agglomérations le long de routes uniques qui serpentent, parfois sévèrement, à travers les montages. La Nouvelle-Zélande, le seul pays où une autoroute peut n’avoir que 2×1 voies et où la vitesse est restreinte à 25 km/h dans certains virages.

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Les chutes de Huka (écume en maori… on comprend pourquoi.)

Une fois la voiture garée et quelques pas dans la forêt, l’isolement saisit le voyageur, qui a la conscience à la fois inquiétante et grisante d’être véritablement au bord du monde sauvage. Ce que confirment les nombreux touristes qui s’égarent – voire décèdent – en essayant de franchir le col mythique du Tongariro par leurs propres moyens. Un pasage que je n’aurai pas l’occasion de faire en raison de conditions vraiment trop mauvaises (tempêtes de neige façon Caradhras).

Toute la nature en Nouvelle-Zélande est à une échelle supérieure : volcans, rivières, chants d’oiseaux, cascades et couleurs. Le lac Taupo, le plus grand d’Asie Pacifique, serait assez vaste pour accueillir la ville de Singapour toute entière, et la navigation à sa surface est soumis à la même prudence que dans l’océan. Sur ses falaises, des étudiants maoris ont gravé des visages et des personnages à titre d’entraînement à leur art, afin de passer professionnels.

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Le temps, plutôt mauvais, ne se prête guère aux activités extérieures, mais l’atmosphère rude et l’absence de touristes compense largement ce petit désagrément. Rien, en tout cas, qui n’effraie un Breton pour qui la mer s’apprécie avec les embruns dans la tronche et les lèvres gercées par un sourire féroce !