Le lendemain de notre intervention à Lannion, nous partions, Thomas Geha, David Khara et moi, pour Saint-Malo, où se déroule tous les ans Étonnants Voyageurs. Deuxième festival littéraire de France par la taille après le célèbre Salon du Livre de Paris, c’est une institution qui existe depuis plus de vingt ans, et qui célèbre la littérature de voyage.

Cette édition revêtait une importance un peu particulière pour moi : il y avait exactement dix ans, pour célébrer l’an 2000, le festival faisait la part belle à la science-fiction et à l’imaginaire. Avec Stéphane Heude et Fabien Halkett, l’équipe du fanzine Proscrit auquel je participais à l’époque, nous avions été invités sur l’événement, temps que nous avions amplement mis à profit pour rencontrer les professionnels et obtenir quelques interviews. Je me souviens notamment des aimables conseils de Jean-Pierre Dionnet qui nous avait accordé beaucoup de temps : « C’est une évidence de dire que c’est plus facile de réussir dans ces métiers-là pour un type sans obligations qui vit à Paris chez ses parents que pour un gars marié avec enfants qui réside en province… Enfin, Rennes, ça va aussi, c’est une ville dynamique, il se passe de plus en plus de choses dans ces villes-là. » Une heure plus tard, je participais à un débat consacré aux revues d’imaginaire, modéré par Stéphane Manfrédo, et où intervenait notamment Stéphanie Nicot… Deux rencontres qui m’ont permis de donner corps à mes envies de littérature.

C’est amusant de remettre les choses en perspective, surtout quand, exactement dix ans plus tard, je viens signer mes deux premiers bouquins !

C’est toujours un peu difficile de rendre compte de l’ambiance d’un salon ou d’un festival quand on est soi-même participant : j’ai été un peu surpris de ressentir une fréquentation inférieure à mes souvenirs (je me rappellais des allées bondées où il est impossible de circuler, ce qui n’a vraiment été le cas cette année que samedi) mais l’organisation annonce des chiffres record (60 000 visiteurs !). En tout cas, de notre côté, l’atmosphère était à la fête. Ces événements sont toujours l’occasion de retrouver et d’échanger avec les amis qu’on voit trop rarement à cause de l’éloignement géographique ; notamment Lucie Chenu, anthologiste intrépide et auteur des Enfants de Svetambre, son recueil chez Rivière Blanche, mais aussi Lelf, venue de Nantes profiter du festival et le couvrir pour son blog.

Cela dit, ça partait mal, au début j’ai eu un peu peur quand même qu’on se trompe de route :

Grinçante juxtaposition indicatrice

Heureusement, mon nouveau sponsor m’a appelé pour nous indiquer le chemin.

Sponsoring exclusif, un contrat à millions

Conformément à ces nouveaux moyens, je suis d’ailleurs fier de vous annoncer la suite de La Volonté du Dragon :

La Volonté du Dragon vol. II : Asreth Vs. Hello Kitty

Il se peut que je doive faire quelques concessions en échange, mais rien de bien notable, hein.

Je ne crains rien, jamais mon inconscient ne viendra me mordre les chevilles dans mes rêves, ni me sauter à la gueule les nuits de pleine lune en sautillant d’un air fou, les yeux exorbités, je ne découvrirai jamais rien de funeste sur mon intégrité vendue.

AAAAH mais qu'est-ce que cache ce liiiiivre

Pendant ce temps, en vrai

Toutes les photos marquées d’une astérisque (*) ont été prises par Solenn le Forestier – merci à elle !

David Khara, prêt à combattre le feu *

Patrice Lajoye *

Philippe Ward, bi-classé éditeur et détective canadien *

Ange est très surprise que Laurent Genefort ait pêché un poisson gros comme ça *

Aude, Sabre de Sang girl ! *

Sur le stand, avec Sylvie Miller et David Khara *

Sylvie Miller, couronnée par le GPI catégorie traduction *

Avec Justine Niogret (GPI roman), bénis par la puissance de la blague Carambar *

Deux Eric : Marcelin (Critic) et Erik Wietzel *

Thomas Geha, au taquet du top de ouf *

Avec Thomas Geha *

Lelf, d'Imaginelf, n'aime pas les photos

Résultats du Grand Prix de l’Imaginaire Étonnants Voyageurs

Ce prix, un des plus prestigieux de l’imaginaire, sera désormais remis à St-Malo. Les résultats sont déjà connus depuis belle lurette, mais je ne peux terminer cette entrée sans les rappeler :

  • Roman français : Justine Niogret pour Chien du heaume (Mnemos)
  • Roman étranger : Jack O’Connell pour Dans les limbes (Rivages)
  • Nouvelle francaise : « Les trois livres qu’Absalon Nathan n’écrira jamais » de Léo Henry, dans l’anthologie Retour sur l’Horizon (Denoel Lunes d’Encre)
  • Nouvelle étrangère : Océanique (recueil) de Greg Egan (Le Belial’), ex-aequo avec Exhalaison de Ted Chiang (Bifrost)
  • Illustration : Alain Brion pour le cycle Elantris (Orbit)(doublé Imaginales)
  • Traduction : Sylvie Miller pour Interférences de Yoss (Riviere Blanche)
  • Jeunesse francophone : Jack Spark t.1 – Été mutant de Victor Dixen (JC Gawsewitch)
  • Jeunesse étranger : Le livre des choses perdues de John Connolly (L’Archipel)
  • Bande dessinée : Black Summer de Warren Ellis (Milady)
  • Manga : Ikigami, Préavis de mort de Motoro Mase
  • Essai : Encyclopédie de la fantasy de Jacques Baudou
  • Prix Spécial : Jean-Marc Lofficier et Brian Stableford pour leur travail de promotion de la SF français aux USA.

Je suis particulièrement heureux pour Sylvie Miller, qui accomplit un incroyable travail de fond autour de la SF hispanique et sud-américaine, et qui se bat depuis des années pour faire connaître l’oeuvre de Yoss (que j’avais eu le plaisir de publier sur ses conseils dans Asphodale n°4). Une consécration bien méritée !

(Voir la liste des finalistes)

Pour en savoir plus