J’en ai définitivement marre de ressentir la négativité ambiante et de la lire dans la presse. Tout va mal, on va tous mourir, rien ne sert de se battre: si, au contraire, bon sang, ce qui nous tue, c’est le défaitisme, c’est la peur, ce sont ceux qui, au nom de la raison, de la norme, ou par jalousie et impuissance, nous empêchent de rêver plus grand, plus haut, plus vaste, qui nous donnent perdants avant même d’être descendus dans l’arène. Il n’y a que deux choses à leur dire : 1) va te faire foutre ; 2) merci, car rien que pour t’emmerder, maintenant, je vais réussir. On n’a qu’une vie: au nom de quoi, bon sang, se priverait-on de tenter des projets fous, des aventures immenses, au nom de quoi, de qui, de quelle morale, de quelle divinité étriquante, se retiendrait-on de vivre ? Au nom de quelle attente ? L’attente d’être plus sage, plus expérimenté ? On le sera toujours davantage demain. Un jour, il faut agir, agir maintenant, car demain, nous serons morts, et ce sera toujours trop tôt ; et ce jour-là, tout sera fini, plus de crédits dans la machine, plus temps de tenter.
Il vaut mieux tenter et échouer. Pour ma part, même si je me vautre, même si je me rate, j’aimerais, au minimum, qu’on dise de moi : « il s’est peut-être planté, mais il aura essayé. »
La réussite n’est jamais garantie. Mais putain, on peut donner tout ce qu’on a, et que faire d’autre ? Peut-on se devoir plus, et oserait-on se satisfaire de moins ?
Ce qui ne veut pas dire foncer stupidement et sans préparation. Le funambule ne regarde pas en bas, mais il n’oublie pas non plus la magnésie sur les pieds. C’est toute la différence avec lui dire inutilement : « mec ! tu vas tomber. »
Après la guerre la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité, chacun a rêvé selon son idéologie pendant les 30 « glorieuses ». Puis on a remis en question le modèle, et les enfants de ceux qui ont été jeunes lors de cette remise en question sont aujourd’hui la classe active expérimentée : le coeur de cible des dirigeants des entrepreneurs et des medias.
Cette classe d’âge, celle des quadragénaires d’aujourd’hui, a vu crever les grands idéaux humanistes sous l’épée triomphante du national-capitalisme, et a vu les avertissements amers des écolos d’alors se réaliser.
Comment la société actuelle, consommatrice et destructrice, véritable fléau pour son environnement, peut-elle définir un avenir meilleur ? Telle est la question à laquelle notre civilisation occidentale toute-puissante en fin de vie a toutes les peines du monde à répondre. Pourquoi ? Parce que nous sommes la première génération à devoir regarder le monde dans une perspective globale. J’ai plus de 40 ans et mon manuel de géographie ne parlait pas de « Mondialisation » mais de « Relations internationales ». Ceux qui ont entre 20 et 30 ans commencent à être sensibilisés en masse, mais ils n’ont pas le pouvoir. Nous autres « quadras » n’avons que les armes de l’idéologie nationaliste et de ses Etats bien proprement délimités pour essayer de comprendre un monde qui fonctionne comme un tout et qui nous place devant une « urgence planétaire » dont il n’était pas question auparavant. Cette génération ne peut pas apporter de réponse adéquate aux questions qui engagent l’avenir parce qu’elle n’a pas été programmée avec l’add-on « Sociétés dans une perspective globale ». Et elle en conçoit, à l’heure de la crise de 2008, une angoisse sourde et un profond malaise, car cet échec est celui d’une civilisation, pas d’un simple système bancaire.
Etant données les perspectives polluées de cette société dont la prospérité est basée sur la croissance productiviste conjuguée au « chacun pour soi » libéral, il est normal que la « crise » éprouve le moral de la machine à dévorer l’environnement qu’est notre monde.
Les problèmes étaient nombreux jadis, mais les solutions paraissaient illimitées. Les problèmes nous semblent plus limités désormais -à nous, les nantis de ce monde- mais nous refusons les rares solutions qui nous permettraient de retrouver le chemin de l’espoir : arrêt de la compétition à tout va, mutualisation des efforts comme des ressources, limitation de la production de matières premières aux seuls besoins réels, etc.
Nous avons tout, nous décidons de tout, et nous avons si peu avancé pour solutionner les problèmes de 7 milliards et demi d’humains, 8 milliards dans quelques années ! Si nous ne trouvons pas la clef du bonheur ici, peut-être faut-il la demander à Iqbal ou Aïcha au Bangladesh, dont la vie ne vaut même pas un euro. Eux n’ont rien à perdre mais nous, nous avons peur de perdre tout notre confort, gagné sur la misère du tiers-monde, cette soi-disant supériorité de civilisation.
On peut toujours crier à qui veut l’entendre ce slogan bien de chez nous : « Le bonheur, si je veux ! » ou vivre heureux en vivant caché. Pourquoi pas ? C’est aussi une manière de combattre la morosité mondialisée. Mais le monde, lui, ne reviendra pas en arrière. Il est inutile de croire que la réussite individuelle est un langage universel, quand nous savons désormais que nous dépendons tous les uns des autres. Se battre, oui, mais ensemble et pour tous. C’est cette révolution des mentalités qui, seule, peut garantir le sourire à long terme à une humanité au bout du rouleau civilisationnel.
Signé : Le corbeau qui perd son fromage.
moi, ce que j’aimerais bien savoir liochou, c’est ce qui t’a fait réagir (c’est sans doute anecdotique, mais ce serait intéressant^^) (et comme très souvent dear, je constate sans amertume notre désaccord 😀 )
(parce que sinon dans l’ensemble, je partage le prisme de Nébal)
ça me fait penser à mon oral du bac de Français… (ça date) j’avais tiré « candide » de Voltaire. A la question, « est-ce que vous trouvez la fin optimiste ou pessimiste », j’avais répondu « optimiste, bien sur. Le type est vivant et il a un jardin. » je m’étais tapé 9/20…. pourtant, avant de sauver l’humanité, il faut déjà songer à se sauver soi-même. Ça me semble un bon début.
Rochester Mad Jad 🙂 Disons que j’ai plusieurs personnes de mon entourage qui aspirent à se lancer dans des projets perso, à fonder leur boîte sur ce qui a du sens à leurs yeux, ou qui le cherchent, et que je ne trouve pas toujours leur entourage hyper productif. C’est un serpent de mer pour moi: j’ai vécu ça aussi quand j’ai dit « adieu la science, je vais faire de la littérature » et que presque tout le monde m’a dit – non pas par sollicitude, mais par jalousie – « tu vas te planter ». Donc, voilà. Mais les corbeaux sont de toute façon toujours loin derrière; quand ils commencent à croasser leurs mauvais augures, je suis déjà, moi, à l’étape n+2.
Je ne dispute, comme toujours, à personne le droit de disconvenir et de le dire. D’ailleurs, Bertrand Nébal Bonnet, pourquoi « désolé »? Au nom de quoi t’excuses-tu de dire ce que tu penses? 😉
Parce que c’est peut-être un brin puéril, je ne sais pas…
Je suis simplement adepte, autant que j’en suis capable, du « be the change you want to see in the world ». Ca commence par l’action. 🙂
oh, vi nébal chou, c’est tellement puéril de répondre à un truc qui nous agace, alors qu’on devrait passer digne, et se taire^^ (c’est écrit où, ça ?^^)
Bertrand Nébal Bonnet Et alors? Tu penses des trucs, tu les dis. Je ne dis rien d’autre qu’il faut oser faire ce qu’on croit et dire ce qu’on pense, ce qu’on pourrait considérer comme un peu évident, d’ailleurs. C’est valide pour tout le monde, y compris ceux qui disconviennent, et si un truc m’agace, c’est qu’on s’excuse de le faire. Merde, t’es pas d’accord, tu le dis et tu assumes, ou tu ne le dis pas, mais tu t’excuses pas en passant, ça, c’est de la coquetterie de princesse. 😉
Yep.
(pas totalement faux, le coup de la princesse disney, même si ça vient après un solide « il faut croire en ses rêves » tout aussi disneyen 😀 )
cela étant, voilà, exactement là où j’achoppe dans ton texte liochou. J’ai bien fait de poser la question (autosatisfaction mode^^) je me demandais d’où ça te venait et je crois que tu aurais dû citer l’anecdote parce que du coup ça tempère ton propos et le rend beaucoup moins disneyen, justement. Tu parles de vrais trucs, précis, qui nuancent de fait ton propos. Ce qui n’apparaissait pas en lecture SANS l’anecdote.
J’aurais une question, quand même. On m’a dit, peut-être à bon droit, que j’avais surinterprété dans mon article. Mais je réagissais aussi (surtout ?) aux commentaires. Cependant, j’avais l’impression de voir une portée plus générale dans ton billet… et ce dès le mème qui sert à l’illustrer. Pourquoi ce choix ? La confusion était inévitable, non ?
Pas d’accord: un blog est un billet d’humeur. Oui, j’écris, c’est une de mes facettes, donc par nature – c’est dans la description du poste – je tente d’élucider le général à partir d’un particulier par nature restreint qui est mon expérience de la réalité. Mais vous noterez que je n’appelle personne à me payer pour ça ni à être d’accord. Je donne des billes, je pose des questions, chacun répond comme il veut. Quand on n’est pas content d’être invectivé, on peut fermer l’onglet du navigateur, ou la télé, on peut réagir et disconvenir (ce qui est le cas ici), tout cela c’est le jeu: descendre dans l’agora. Pourquoi, quand je cause de féminisme sur le même registre, personne ne tique donc sur la méthode?
huhu j’y pensais au féminisme^^
t’es vache^^
(rassure-toi, il y a sûrement des gens qui seraient contre SI nous ne croisions pas dans un milieu très particulier où le sujet touche à la consensualité — hihi– )
genre tu vas poster ça sur un jeuxvideo.com (ou je nesais quel forum qui a eu les tristes honneurs récemment) ça irait beaucoup mieux dans le non consensuel 😀
(héhé 😉 oh, en fait, il y en a, mais ils se prennent en coms des volées de bois vert qui les découragent à jamais de remettre les pieds dans le coin – pas convaincu que ce soit la meilleure manière d’éduquer le monde, d’ailleurs, mais je comprends tout à fait la colère et je la partage.)
JV.com? Ca va pas, j’ai déjà sous-mariné les forums Blizzard à une époque, ça m’a vacciné probablement à vie 😉
^^
brefle, en revanche, quand tu vas sur les modes de vie, modes d’écriture, comme il y en a un par écrivain ou simple gens, ben là, y’a de l’os 🙂
Bon et puis je vous épargne les coms d’égarés qui débarquent la bave aux lèvres, hein. J’ai la main très lourde dans ma modération a priori, mais j’ai autre chose à foutre que de laisser passer les « je t’emmerde » et autres fleurs.
tu fais bien, je fais pareil^^
Ben, j’avance ce que je pense, à ce moment-là de mon existence, avec mes capacités d’expression du moment. C’est l’essence du blogging. Devrais-je mettre un sticker avec « hé, c’est que mon avis, vous avez le droit de ne pas être d’accord? » 😉 il me semble que c’est une évidence: c’est l’essence du Net. C’est bien pour ça que les coms sont ouverts et que j’invite très souvent les lecteurs à lire non seulement les articles mais aussi les coms. Nulle part vous me verrez dire que j’ai la science infuse et que la réponse c’est ====> ÇA.
tss tss Liochou, tu l’as déjà faite celle-là, le sticker suffirait pas. C’est pas là le point, le point c’est que tu généralises bien souvent (comme ici) sans donner le dessous particulier dont tu parles et qui SUFFIT à tempérer ton propos en le réduisant un brin. La plupart du temps, je serais d’accord avec toi SI j’avais cette bille 🙂
Oui. J’en reviens au chat grognon…
Le blog s’appelle « Expériences en temps réel » et l’une de ses catégories appartient ouvertement au billet d’humeur (‘Humeurs aqueuses »): c’est la loi du genre, comme le font les éditorialistes. Le disclaimer est présent depuis un bon moment maintenant: http://lioneldavoust.com/comment-commenter-sur-le-blog/ (Le « Deal with it » sur cette page est à dessein.)
S’il y a un truc que je reconnais toutefois, c’est que l’appartenance des billets aux catégories pourrait être un peu mieux signalé.
oui mais non^^ (mais c’est pas grave^^)
Intéressant, je note que ce qui limite l’homme dans sa quête d’absolue, c’est les notions d’argent, de ressources, la finance en générale. Cela fait de nombreux siècles que ces notions peuvent mettre à terre un empire comme celui de Rome ou encore détruire une société monarchique ou même, pourquoi pas, dans un futur proche plongé le monde entier dans une crise sans précédent, la crise de 2008 n’étant qu’un « avertissement ».
Donc, l’humanité rêve, il y a des utopistes dans toute les sociétés, qui pensent leur vie et celle des autres, autrement et il y a une légion de comptable, qui pense que « ça ne marchera jamais » et un petite partie de la population qui elle a réellement le pouvoir de faire en sorte que les utopistes ne s’en tiennent qu’a des projets « raisonnable », viable économiquement et surtout générateur de revenus.
Les plus beaux rêves de l’humanités ont certainement été empêché de tout temps, par le Dieu « Argent » et son frère « Pouvoir ».
Très chouette citation !
ça rejoint ce qui a été dit plus haut dans le discussion : le problème n’est pas forcément que le monde soit déprimant, mais que beaucoup « se complaisent dans le défaitisme » comme tu as dit. C’est plus facile, ça donne des excuses pour ne rien faire, ou pour avoir échoué à trouver du sens à son existence. Mais au fond, est-il vraiment plus facile d’être une victime qu’un guerrier ?
J’ai envie moi aussi d’ajouter une citation que j’aime particulièrement :
« Ce qui devrait te donner des frissons dans le dos c’est de n’avoir pas d’autre perspective que de faire toute ta vie ce que tu as toujours fait. Pense à l’homme qui année après année plante du maïs jusqu’à ce que, trop vieux et trop fatigué pour se lever, il reste écroulé comme un vieux chien. Sa pensée et ses sentiments, c’est-à-dire le meilleur de lui-même, errent sans but parmi la seule chose qu’il ait jamais connue : planter du maïs. Selon moi, c’est le gaspillage le plus effrayant qu’il puisse y avoir. Nous sommes des hommes, et notre lot c’est d’apprendre et d’être projetés dans d’inconcevables nouveaux mondes. »
Don Juan dans Voir, de Carlos Castaneda.
(je voulais parler de celle de Confucius, je n’ai pas répondu au bon message 😉
Les gens qui cultivent toute leur vie le maïs ne sont certes pas l’exemple le plus bandant pour qui voudrait regarder le monde avec un minimum de diversité, mais leur destin évite néanmoins à la plupart d’entre nous de faire ce à quoi ils s’adonnent quotidiennement. La population vivant de la culture de la terre est réduite à quelques pourcentages de la population active aujourd’hui. La plupart de nos ancêtres à 4 ou 5 générations seulement vivaient ainsi. Leur vie était simple, mais ils n’étaient pas plus malheureux que nous pour autant, ayant un savoir souvent perdu de nos jours. Simplement, ils vivaient moins vieux et étaient moins habitués au confort de cette société suréquipée : ça devrait être mis en évidence sur chaque boîte de maïs.
Lorsque tu fais quelque chose, saches que tu auras contre toi : ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voudraient faire le contraire, et l’immense majorité de ceux qui ne veulent rien faire. – Confucius.
« contre », « contraire », « rien ».
Ouh la la, 3 mots négatifs dans une même phrase. Les psychologues d’aujourd’hui l’auraient épinglé, le Confucius :)) !
Nan, c’est bien de faire des choses, sinon le monde serait triste.
Je ne suis pas forcément d’accord avec ceux qui avancent que l’argent peuvent être le point d’arrêt d’un rêve. Bien évidemment, il en faut pour se lancer vers le chemin que l’on veut arpenter… Mais j’ai la faiblesse de croire qu’il est possible de se débrouiller pour que ça ne devienne qu’un frein qu’on saurait débloquer patiemment.
J’ai personnellement un projet que certains considère comme une folie un peu trop ambitieuse ou alors une totale absence d’ambition. Je veux m’installer à 500 km de chez moi, dans une région où mes connaissances se comptent avec dix doigts. Je veux être agricultrice, bouseuse, paysanne, cul terreuse… Je n’ai ni argent, ni terre. Alors la journée je travaille pour l’école et le soir je travaille pour me faire quelques économies qui montreront à la banque que je suis capable de gérer un minimum mon budget.
A 25 ans j’ai un rêve que certains considèrent comme une folie ou un gâchis. Mais si je m’arrête à ce que tous me disent… Alors je vivrai une petite vie rangée et je regretterai toujours de n’avoir jamais essayé.
Et si je me plante… et bien ils sauront me dire qu’ils avaient raison… mais je ne regretterai jamais d’avoir essayé ! Quoi que ça me coutera !
Je vois trop de gens qui se rendent compte à 40 ans qu’il auraient pu faire autre chose…
(et j’ai aussi partagé pour le coup !!!)
Bravo ! Je te souhaite d’y arriver dans les meilleures conditions… et de choisir la culture sans pesticides, meilleure garantie de conserver le plus précieux des dons qui t’a été fait : la santé.
Bonne chance à toi Solveig.
Merci pour la citation de Castaneda, Maloriel. Je crois que l’allégorie avec le maïs porte un peu plus loin qu’une critique ou pas du mode de vie paysan… sachant que c’est un vieil Amérindien qui est censé parler. 🙂
Alors là, il y a quelque chose qui m’échappe. Les vieux paysans amérindiens seraient-ils si différents des vieux paysans de chez nous ?
Solveig Eudier, vas-y fonce ! J’ai commencé le même chemin que toi il y a quelques années (en amenant femme et enfant à plus de 300 km de là où on vivait à ce moment là). Ca vaut le coup. rien que le chemin vaut le coup. Mais la suite s’annonce très belle (j’arrive enfin au bout).
Merci pour vos encouragement Myou et Nornahi ! C’est une bien belle aventure même si elle reste quand même un peu effrayante. Et tout laisser derrière, famille, amis… ça fait un pincement au coeur. Mais j’ai foi en cette vie que je veux mener. Je crois aussi qu’il faut un moment cesser de rêver pour sauter le pas. Je ne parle pas non plus de se jeter à l’eau sans bouée alors qu’on ne sait pas nager ! Tout prend du temps, je crois que le secret c’est de bien se préparer. De cette façon, on gagne en assurance et on arrive à être capable de dire : « Vos gueule, les corbeaux 🙂 »
[…] à un papier court et frais de l’indispensable Lionel Davoust, j’ai décidé de parler de la beauté poétique de la recherche […]