Un événement d’importance pour notre domaine s’est déroulé ce week-end pendant le Salon du Livre de Paris : huit maisons d’édition indépendantes ont rédigé et consigné l’Appel de l’Imaginaire (nom poétique s’il en est). Ces huit éditeurs : L’Atalante, Actu SF, Au diable Vauvert, Le Bélial’, Mnémos, La Volte, Les Moutons Électriques et Critic.
Il s’agit de faire front pour promouvoir ces littératures et ces genres qui sont pourtant rois de l’expérimentation créative… et des ventes (je me rappelle de ces classements Fnac où les intégrales du Trône de Fer occupaient allègrement les premières places). Nul n’ignore aujourd’hui qui est Luke Skywalker, Harry Potter, Frodon, ni même Dracula ou Frankenstein. La déconsidération dont l’imaginaire fait encore trop souvent l’objet n’est ni plus ni moins la marque d’un snobisme intellectuel allié à une ignorance paresseuse. (Ça, c’est moi qui le dis, pas les maisons sus-citées, hein.)
Comme le résume Simon Pinel de Critic : « J’aimerais que nous soyons plus représentés et qu’on arrête cette indifférence ou ce mépris. C’est une spécificité de la France. Au cinéma et dans les jeux vidéo, l’Imaginaire est un genre dominant. Le polar a trouvé sa place mais, pour nous, le constat est général, nous ne sommes pas considérés. »
Le Point propose un article complet sur les ambitions du projet, les déclarations des premiers participants et le premier point d’étape qui aura lieu aux Utopiales, à l’automne ; voir aussi ici sur Actualitté.
Je soutiens l’initiative (c’est beau l’union), mais je ne sais pas s’il faut considérer ça sous un angle martial à tout prix. Affronter, ça veut dire s’exposer a encore davantage de rejet. On ne s’impose pas par la force en art.
Il me semble qu’au contraire toutes les avant-gardes au 20e siècle se sont affrontées, de joutes verbales en contre expositions en passant par du happening avant l’heure. En tous cas le vocabulaire et le ton n’ont jamais été pacifique. Il doit y avoir une raison…
Faire front n’est pas affronter.
Certes 😉
Si vous commencez à craindre dans les termes un sens qui pourrait vous déplaire alors que ce n’est manifestement pas celui qui est voulu, en toute amitié, les gens, on va avoir du mal à démarrer 🙂
Broum boum ! teuf teuf teuf !