(Reproduction d’un fil Twitter de la semaine dernière 🙂

Dans chaque abonné.e à Twitter il y a un petit chaton qui veut secrètement des câlins

Twitter est probablement la démonstration la plus évidente des mécanismes du karma. (Sachant que je prends ici karma au sens d’une mécanique d’actions, de causes et de conséquences, qui relient et impactent les êtres vivants – plutôt la version new age, donc.)

Twitter met en relation en permanence des milliers de personnes avec leurs propres problèmes, craintes, angoisses, espoirs du moment, et repose sur leur mise en contact pour générer de l’engagement (read: clash). Twitter est structurellement conçu pour nous pousser à réagir sur l’instant avec nos projections sur ce que nous lisons, même et surtout si ça ne nous concerne pas.

C’est ainsi que les malentendus voire les shitstorms s’installent : quelqu’un a dit un truc dans un certain esprit, né de certaines forces plus ou moins élevées ; une autre personne va réagir selon sa propre lentille, ses propres forces plus ou moins élevées. C’est ainsi que la négativité peut se transmettre comme un virus de personne à personne et souvent entre inconnus totaux : “J’ai lu tel truc qui m’a énervé, j’ai perçu qu’on m’a parlé de travers, je vais répondre énervé parce qu’on ne me parle pas comme ça” – le tout de manière parfaitement inconsciente. That is (pour moi) karma – la somme des impacts les uns aux autres.

Ça n’aide évidemment pas que tout cela aille parler direct à l’ego, qui est celui qui réagit ensuite direct sans passer par la case “raison” ou même – diable – la case “cœur”. C’est hyper difficile (et j’en suis coupable comme la vaste majorité d’entre nous) d’arriver à “arrêter” la négativité à soi, de dire “je ne ferai pas rebondir la peur ou la négativité ou l’agression” vers la personne elle-même ou la personne suivante. On se dit “pourquoi ce serait à moi de le faire ?” Seul l’ego parle ainsi, il raisonne en bilans, en représentations de soi, en images à maintenir. “De quoi vais-je avoir l’air si je laisse passer ?”

Il ne s’agit pas d’absorber, d’endosser la négativité, il s’agit de la diffuser dans l’espace, de la détourner, de la désamorcer, y compris en soi. Du coup, l’ego n’a rien à dire, il ne peut pas se plaindre de devoir en faire “plus” – au contraire, il en fait “moins”.

Par contre c’est vache de difficile, hein, je dis pas. On fait ce qu’on peut, mais essayons de faire mieux, de reconnaître cette réaction des tripes sur laquelle les réseaux commerciaux font leur modèle économique, et de la diffuser dans l’espace, mode aikido. Sachons aussi reconnaître ceux et celles qui ont parfaitement percé ce mécanisme et l’exploitent sciemment pour construire leur e-réputation, afin de nous défendre de leur toxicité – nous sommes peut-être égarés, mais ceux-là sont résolument malfaisants.

Merci à Hekusen