Si vous êtes sur Twitter, vous pouvez maintenant suivre le site avec ce bot
Soyons clairs, entièrement transparents, et peut-être que l’enseignement pourra servir à quelqu’un d’autre (est-ce qu’on n’est pas là pour ça ?) :
Malgré toutes les critiques que j’ai envers les réseaux (et qui sont aussi liées à la manière très personnelle dont mon cerveau un peu mal dégauchi fonctionne), je constate une réalité assez nette, et finalement assez évidente, qui est que bien sûr, les gens se renseignent là où ils sont. Et oui, la fréquentation du site s’effrite, ce qui ne m’ennuie pas spécialement dans l’absolu (je préfère la qualité des interactions à la quantité), mais de façon très prosaïque, même si je fais un métier de création dont la temporalité est violemment décorrelée de l’aspect effréné de notre époque, même si mes éditeurs font un prodigieux boulot de communication, même si mon travail est d’écrire et pas de faire community manager, il n’est pas complètement stupide d’avoir une tête de pont auprès de ces nouvelles réalités.
Mon problème avec les réseaux n’est évidemment pas les échanges merveilleux qu’on peut y avoir (duh) mais les dramas du jour oubliés en quarante-huit heures après avoir laissé tout le monde exsangue, les randoms qui viennent t’agresser dans l’espoir de gagner du follower sur des réactions polarisées, l’ambiguïté d’apparaître en tant que personne individuelle en ligne quand on n’est là pour son boulot (sachant que je déteste raconter ma vie personnelle en ligne, c’est vraiment pas ma came), les coups de sang qui m’épuisent mentalement tant sur Internet qu’IRL (et j’y inclus les miens). Et tout ça qui m’empêche de me concentrer sereinement sur ce que je fais, parce que, comme je l’ai dit ici et là, il m’est presque impossible de lâcher.
Quelqu’un m’avait suggéré au moment de mon départ la possibilité de proposer un compte social qui ne fasse que du relais sans interaction (merci pour cette suggestion, et désolé d’avoir oublié votre nom). Soit, potentiellement, le bon côté de proposer des choses en ligne, sans la charge mentale de gérer des mentions qui partent en sucette et de devoir alimenter la route à hamster avec des idées nécessairement réduites en 280 caractères.
Eh bien, on va tenter ça ! Je regrette d’avoir perdu un certain nombre de contacts sympas à mon départ, et si je peux vous rendre la vie plus facile en vous proposant un compte Twitter à suivre plutôt qu’une inscription à une newsletter, tout ça sans me rendre zinzin au passage, eh bah ce serait drôlement cool.
Ooooh :
Alors, pour des raisons de clarté, ça n’est pas Lucien, évidemment, mais c’est tout comme : ce compte relaiera les articles et les actus du site + quelques infos de dernière minute (comme le programme des salons) et, à terme, rediffusera le best-of du présent bordel site, comme au bon vieux temps. Mais pour me trouver en ligne, ça restera ici (le compte sera entièrement automatisé, pas de messages privés, je ne surveillerai pas les mentions). Une seule adresse :
http://twitter.com/LDavoustBot
J’espère que c’est une bonne idée. J’espère que vous trouvez que c’est une bonne idée. J’espère que ça vous sera utile, surtout, et puis à moi aussi, quand même. Comme toujours, n’hésitez pas à dire ce que vous aimeriez trouver dans un outil de ce genre. J’ai un peu peur, en toute franchise.
Question quant à l’éléphant dans la pièce : est-ce à dire que Facebook aura à terme la même chose ? En toute honnêteté, très probablement pas. Si Twitter m’a usé à titre personnel, j’ai beaucoup moins à reprocher objectivement à cette entreprise (même si ce ne sont pas des saints) que Facebook, dont l’emprise sur nos données, les innombrables scandales quant à la vie privée, le modèle économique même en font un véritable golem de pus. (Page 194 du Manuel des Monstres. Non, je déconne, j’en sais rien.) Je ne toucherai jamais plus un produit de cette entreprise (que ce soit Facebook, Instagram, WhatsApp mais aussi Oculus) à moins d’une refonte fondamentale qui, ne nous leurrons pas, n’arrivera jamais. Et si Facebook était le dernier moyen sur Terre de vendre un livre, sachez que je me reconvertirais dans l’élevage de harengs à Grundarfjörður. Plus jamais je n’alimenterai de mon plein gré leur système amoral et kafkaïen fondé sur la destruction de la société et de la raison, une publicité ciblée à la fois.