La photo de la semaine : Le trou d’eau
Parc national du Mutawintji, Australie.
Parc national du Mutawintji, Australie.
Parce que bon, au stade où on en est, fêter 300 000 ou 600 000, ça devient trivial. (À un moment, tuez-moi)
Les esprits affûtés que vous êtes auront peut-être remarqué que un million, c’est la moitié de deux (jusqu’ici on est d’accord), et que la barre de progrès du livre n’affiche pas 50%. Comment que quoi ? J’ai un algorithme personnel d’une opacité digne de PageRank qui mélange le volume du manuscrit à là où j’en suis dans l’histoire, et qui s’appelle : le Doigt Mouillé (patent pending). En vrai, dans mon calcul de progression, je surestime encore la taille du livre avec une vague louche. Je voudrais reprendre pas mal de choses à terme sur ce premier million, mais c’est le second qui va m’aiguiller pour ce faire. Niveau progression absolue, j’approche des 50%. Par rapport à l’histoire, c’est legit.
C’est parti pour le suite.
L’Oscar de la décision sexiste de la semaine est remporté par la Fédération européenne de handball, qui vient de sanctionner l’équipe de beach handball norvégienne d’une amende de 1500 € parce que, scandale, elles ont osé porter un short plutôt qu’un bas de bikini qui leur couvre au maximum 10 cm des fesses (ah oui mais c’est dans le règlement international, que voulez-vous qu’on vous dise).
(Erreur dans la légende du post, c’est bien de beach handball dont on parle.)
À un moment, hein, ça va se voir, le male gaze. Même si quelqu’un de normalement constitué saisira immédiatement l’aspect tant discriminatoire que complètement con d’une telle décision, décortiquons-la deux secondes. La tenue correcte de l’athlète sur le terrain, l’étiquette de l’uniforme pour le respect de la discipline, OK, je veux bien, mais franchement, qu’on ose soutenir que les tenues des athlètes ci-dessus manquent de respect à qui que ce soit ? Personnellement, alors que je n’ai rien contre les jolies filles en maillot dans l’absolu, je trouve ça surtout méga malaise, la tenue officielle imposée. Imposée : c’est tout le nœud du problème.
Évidemment, y en a pour chouiner en râlant que ça devient interdit de mater de jolies filles. Alors, un petit enfonçage de portes ouvertes : le beach handball, le but, rappelez-moi, c’est de la compétition sportive, ou bien c’est mater des jolies filles pour satisfaire le regard masculin ? Non parce que là, d’un coup, on peut se poser la question de la finalité du truc, vous comprenez.
Personne n’interdit à personne l’activité du plaisir esthétique scopique (visuel) (et d’ailleurs, il est grand temps que l’on diversifie ça ; la fiction cinéma / télé actuelle s’y emploie – heureusement pour la santé mentale collective de notre espèce qu’on commence à montrer aussi des corps masculins sympas à regarder, et aussi, mais c’est un autre sujet, des corps de tous horizons un peu plus proches de la normale courante), mais – et j’arrive encore une fois pas à croire que je doive écrire ça – il y a des contextes pour ça, où se situe la notion centrale de consentement. Les athlètes disent qu’elles « se sentaient nues » dans la tenue obligatoire, et franchement, on les comprend : il est où, le bien-fondé de la règle ? C’est un match sportif ou un défilé de Victoria’s Secret ? Si elles étaient OK pour la tenue courte, pas de problème, more power to them ; en revanche, ce genre de règlement ne devrait juste pas imposer la surface de peau qu’on doit voir, surtout dans ces zones-là (et encore une fois, voyez mon expression ahurie devant le fait de devoir taper ça en 2021).
À tous les mecs en chien qui râlent : comprenez que vous IMPOSEZ votre regard comme une relation de pouvoir basée sur la possession (c’est la fondation du male gaze) et ça n’est juste pas tolérable. Personne ne vous interdit dans l’absolu de regarder, de désirer, de fantasmer, voire d’avoir des relations de pouvoir dans l’intimité, de réifier vos partenaires si c’est votre truc, mais juste, vous faites ça avec les gens qui sont d’accord et qui ont les mêmes trips que vous. Ou qui n’ont pas de problème pour se montrer ; tout ça existe, le monde est vaste.
Juste, pas au cours d’un match de beach handball, bande de braques à bras.
Et voilà, ma semaine est passée. Liberté et sérénité !
Faites-vous vacciner, bon dieu. La Cour Européenne des Droits de l’Homme dit elle-même que la vaccination obligatoire est une nécessité dans une société démocratique. Il est ubuesque qu’on « laisse le choix » sur un dossier aussi grave par crainte de froisser des croyances antivax totalement absurdes ou des « sensibilités ». Tout cela n’a strictement aucun fondement scientifique. Ce qui en a en revanche bel et bien, ce sont les QUATRE MILLIONS de morts (et ce n’est hélas pas fini), les vies détruites par la crise économique, l’impact des restrictions sur la santé mentale collective.
Je ne cesse de penser à tous les pays qui cherchent des doses qu’ils n’arrivent pas à avoir. Ici, globalement, nous en avons, maintenant. En plein milieu d’une pandémie, la vaccination obligatoire ne semble même pas être une question de bon sens, mais de survie.
Jökulsárlón en Islande, toujours, un des plus beaux coins sur Terre.
Pascal Godbillon (qui dirige Folio SF et Lunes d’Encre, et que nous aurons l’immense plaisir de recevoir dans la saison 6 de Procrastination) a lancé une amusante collection de vignettes où il demande à ses auteurs et autrices de leur parler de leur Folio SF chouchou qu’ils aiment d’amour : contrairement à un article Buzzfeed, ma réponse ne vous surprendra complètement pas du tout, heh.
La courte vidéo est disponible sur Facebook, mais elle est librement accessible de l’extérieur.
Juste une petite piqûre de rappel : après la prise en charge par Symphonie et l’Atelier perché de la réalisation de transcriptions pour Procrastination, celles-ci commencent à arriver en masse sur Elbakin.net. Elles apparaissent sur le site sur la page de chaque épisode, par exemple ici le s01e06, sur les temps de narration.
Les volontaires continuent à être au taquet et à travailler sur la fin de la saison 1 ; si vous souhaitiez une version accessible du podcast, elle avance donc et se trouve mise en ligne peu à peu. Encore merci à elles et eux, et à l’équipe d’Elbakin pour la mise en ligne !
Et hop, après l’EW-System, c’est au tour d’Arkeos première édition d’avoir sa propre page produit ici. L’intégrale du jeu de rôle pulp, initialement dirigé par Christian Grussi, Sydney Merkling et ma pomme, est en effet disponible sur le site du Rafiot Fringant dans son édition définitive, en téléchargement complet, y compris ses suppléments numériques, pour un tarif laissé à votre appréciation (6€ minimum).
La première édition d’Arkeos, le jeu de rôle pulp est désormais disponible en version et numérique. Ajustez votre chapeau et votre fouet, et partez explorez les années trente !
Yoda est vert et il a pas de poils.