Où l’on conduit une expérience linguistique absolument fascinante sur les non-équivalences de certains registres linguistiques entre langues, comme celui de l’insulte et de l’énervement :

The fucking vaccine will not make you magnetic. Are you fucking kidding me? It just fucking won’t. That’s not even a fucking thing, and that lady who tried to pretend the vaccine made her fucking magnetic looked like a real fucking fuckwad and a fucking idiot, so get fucking vaccinated. Jesus. Fuck.

Wendy Molyneux

Ce qui pourrait se traduire à la louche par :

Ce putain de vaccin ne vous rendra pas magnétique. Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? Non, bordel. Ça n’existe juste pas, putain, et la connasse qui a prétendu le contraire est passée pour une énorme bestiasse, un putain de désastre intellectuel, alors faites-vous vacciner, merde de merde. Bon Dieu. Chié.

Constatons ainsi, au titre de l’exercice, que l’anglais reste quand même assez limité dans le registre de sa vulgarité, où « fuck » incarne l’ultime forme de l’agacement et de l’insulte ; ceci étant aidé par la manière fortement satisfaisante dont le mot peut être craché avec sa sonorité sèche et agressive. D’autre part, l’anglais, langue classiquement agrégative, peut jouer sur la construction de termes nouveaux et tolère bien mieux la répétition que le français, qui au contraire, compte parmi ses forces la complexité courante de ses champs lexicaux. Il est également aidé par ses ascendances latines, où le registre de l’insulte est évidemment sans bornes. D’ailleurs, on pourrait sans nul doute discuter à l’envi des connotations et des choix (mon humble tentative ayant été hâtivement réalisée en deux minutes sur un coin de blog). Si je donnais encore des ateliers de traduction, ça aurait pu être rigolo de donner ce texte en entier.

Parce que, hein : fucking vaccinez-vous, yes ?