Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s08e02 Écrire le sentiment et l’émotion« .
Écrire l’émotion et le sentiment au-delà des bouleversements et des chocs constitue un exercice délicat où l’équilibre et l’adresse sont souvent subtils. Quelles astuces et techniques pour raffiner l’aspect émotionnel de son histoire ?
Estelle remet en avant le vieil adage du « show, don’t tell », mais le pousse plus loin encore en proposant de tisser les émotions des personnages dans la narration même et la voix du récit. Mélanie aime la narration à la première personne pour l’immédiate accessibilité du sentiment, qu’elle aborde et ressent comme une actrice ; elle met par ailleurs l’accent sur l’irrationalité que peuvent présenter les réactions humaines, ce qui offre de l’intérêt et de l’inattendu. Lionel met l’accent sur l’expression personnelle du ressenti du personnage dans le moment idoine de la narration davantage que sur l’émotion ressentie elle-même, et rappelle que la dramatisaton même du sentiment peut constituer un puissant levier narratif.
Références citées
- Flaubert, Madame Bovary
- H. V. Gavriel
- Star Trek: Picard, série d’Alex Kurtzman
- Les chats
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Bonne écoute !
Comme toujours c’est top.
Mettre de l’émotion dans un texte, c’est quand même vachement technique. à mes yeux (je suis myope, je ne sais pas si cette information est utile, mais ça donne un ambiance) il y a plusieurs difficulté dans la transmission d’émotion en partie parce que ce qui vous émeut, n’émeut pas forcément les autres (ne fonctionne pas avec les autruches ni les nandous). Exemple : certain/es sont capables de pleurer devant des démonstrations de mathématique, d’autres non (et on ne jugera personne).
Tout ça pour dire que ça demande du boulot et encore une fois une bonne boussole c’est la sincérité et la fidélité à soi-même. Je crois que pour réussir à émouvoir un lecteur précisément à un paragraphe donné, faut user de beaucoup de technique (et donc le risque c’est que les ficèles se voient et là c’est la merde).
Je pense que la technique est bienvenue et fonctionne quand l’émotion échoue en première passe 😁
Comme tu le dis, je crois que la vérité personnelle demeure toujours le meilleur compas. La sincérité est la plus grande force d’une œuvre (tempérée par l’exécution). Cela se sent toujours, même si l’on n’est pas sensible au démonstrations de maths ou aux poussins d’autruche.
Mais si on n’y arrive pas (pour diverses raisons), alors la technique peut intervenir, cent fois s’il le faut, jusqu’à arriver à mimer au plus près possible cette authenticité.
Nous sommes d’accord. La sincérité n’est qu’un compas, ça aide juste à pas se noyer quand on est dans la tempête (du coup c’est plutôt une bouée, les métaphore ont des limites-ou celui qui les utilises).
Je dis pas qu’on peut s’abstenir de technique, je dis que c’est dur . Mais l’écriture c’est dur, c’est un constat, il n’y a pas de solution (j’en cherche pas), si c’était facile je suis pas sûr que je continuerai d’écrire, ça fait partie du jeu de vouloir se dépasser soi-même, aller un peu au-delà de ce qu’on est.