« Lettre à Dark Vador », nouvelle disponible dans l’anthologie Textes de l’art
Je suis ravi de participer à l’anthologie du festival ImaJn’ère (rappel, c’est ce week-end !) avec une nouvelle un essai une diatribe un… texte autour d’une des sagas populaires les plus célèbres et ce qu’on en fait, public comme créateurs : « Lettre à Dark Vador ».
Je ne peux pas vous dire ce que c’est, je ne sais pas moi-même, mais ça a plu à l’anthologiste, Manon Tardy, alors j’espère qu’à vous aussi.
Seigneur Vador,
C’est coincé dans un congélateur à poissons que je vous écris cette lettre. J’espère qu’elle vous parviendra ou, du moins, que votre schizophrénie latente vous permettra de la lire. Certes, j’écris à un mort mais, d’une part, votre esprit survit, d’autre part, les contrées de l’imaginaire autorisent tous les sauts sémantiques et toutes les simultanéités.
C’est une triste déchéance fictive que la mienne : jadis, je me plantais, hiératique, les abdominaux moulés par le néoprène, devant les krakens et autres monstres marins dentés que comptent les profondeurs de cette planète aquatique ; sans l’ombre d’un scrupule, je les dressais à sauter dans des cerceaux ou à danser en rond pour émerveiller les touristes du zoo. Mais vous, Seigneur, vous qui étiez le sang et le symbole de cet univers parallèle, a long time ago, far, far away, vous avez subi un terrible retour du sort, un odieux camouflet qui vous a fait dégringoler de votre piédestal aussi brutalement que le pendu chute de son tabouret. Vous n’êtes plus rien et, par résonance symbolique, moi non plus. Déçu de cette galaxie, ma résidence s’y est donc étriquée ; j’habite désormais dans un congélateur. Que vous ont-ils fait, ô mon Seigneur ? Qu’êtes-vous devenu ?
L’anthologie sera disponible à l’occasion du festival, ou bien en ligne sur sa boutique (l’occasion de découvrir les éditions passées). Et elle propose un très beau sommaire, mêlant jeunes plumes (l’anthologie ouvrant ses pages à un appel à texte annuel) et… comment dit-on ? Vieilles ? Mon dieu.
Bref :
Au sommaire de l’anthologie :
- Je maquille le charnier (Morgane Stankiewiez)
- Dans la peau du mécène (Bruce Holland Rogers) (texte que j’ai aussi eu la joie de traduire, excellent aperçu de son recueil Vingt-huit Façons de tomber dans le ciel)
- Quelques gouttes de rouge et de bleu (Nadia Coste)
- Toccatina forte (Vincent Dionisio)
- Partitions (Audrey Pleynet)
- Détails de l’exposition (Jean-Claude Dunyach)
- Ô mon Ulyssea (Morgane Stankiewiez)
- Rien qu’une larme (Wilfried Renaut)
- Les Peintures d’ocre (Aude Constans)
- Le Plan (Antoine Lencou)
- Parfums d’un monde oublié (Aude Lapadu-Hargues)
- Elle est un autre (Jérémy Bouquin)
- Lettre à Dark Vador (Lionel Davoust)
- La Nuit (Morgane Stankiewiez)
- Le Dit des deux conteuses (Fabien Clavel)
- La dernière oeuvre d’Art (David Coulon)
- Bankable (Anne-Justine Jasinski)
- La Catin de Babylone (Morgane Stankiewiez)
- La Foudre pétrifiée (Oksana & Gil Prou)
- Vénus de Manille (Eric Vial-Bonacci)
- Béton, plâtre & parpaing (Xavier Lhomme)
- Bed and Barbèque (Francis Carpentier)
- La Chaîne et la Trame (Caza)