Déclarer banqueroute et revisiter Obsidian d’un œil frais
Votre Honneur, auguste lectorat, il est attendu que :
- Le Graal de l’application parfaite n’existe pas, tout est compromis ;
- Une application puissante est rarement simple ;
- Une application simple plafonne souvent.
Dans cette tension, je me trouve fort ennuyé : mes penchants puissamment faciles à distraire (straire) et mon goût pour les interfaces élégantes me poussent vers Bear, dont le jeu de fonctionnalités est quand même assez poussé, mais je vois, je vois le potentiel de tout ce qu’ouvre un Obsidian bien adapté, et j’ai soif ! Oh, tellement soif !
En vrai, parmi les choses que Bear ne fait pas, j’aspire fortement à :
- La possibilité de lier le texte à des blocs dans d’autres pages,
- La possibilité de géolocaliser certaines notes (utiles pour mon journal perso, vu que je bouge entre deux continents) (accessible avec le plugin MapView),
- Le graphe, que je trouve génial pour explorer ses pensées et trouver les notes isolées et oubliées.
Sauf que mon Obsidian, à force d’enthousiasme, est devenu totalement ingérable.
Obsidian est horrible pour le syndrome « oh ce plugin a l’air trop bien, et cette customisation CSS aussi, je vais les importer, avec toutes mes notes, quel mal cela peut faire ? »
Un mal énorme, parce qu’à présent, au lieu d’avoir un environnement qui grandit sainement, on s’est composé l’équivalent de plusieurs boîtes de réception fantômes, avec des trucs qui fonctionnent et d’autres pas et, fichtre, on n’a aucune idée de pourquoi (« Hein ? Ce geste BetterTouchTool était rattaché à cette macro Keyboard Maestro qui lançait ce raccourci clavier de ce plugin installé juste pour ça ? »)
Je veux dire, j’ai un environnement de travail qui fonctionne, qui est Bear. Mais, à titre de (rare) détente dans mes pauses Pomodoros (on a les loisirs qu’on peut, est-ce que je vous juge pour vos mots croisés, moi ?), je me suis dit : « tiens, et si la solution à tout ça consistait à recréer de zéro un environnement sain et agréable, et à n’y ajouter des pièces qu’à partir du moment où l’on se promet de les apprendre et les tester ? »
Genre, le fonctionnement d’un être humain normal ? Après tout, j’ai déjà une vault transformée en jungle, avec un énorme jeu de données dedans, je peux y conduire toutes les expériences que je souhaite et garder l’autre propre… Y importer petit à petit mon contenu intéressant, et bosser en parallèle dans Bear.
Eh bien, cela faisait longtemps que je n’avais pas eu autant plaisir à écrire dans un environnement de notes. C’est encore très embryonnaire, et je traite la chose strictement comme une expérience et, donc, un jeu (l’intérêt du Markdown, c’est qu’il est très facile de récupérer les notes intéressantes ailleurs). Mais – peut-être – fichtre – je vais atteindre le Graal.
À ce titre, une énorme recommandation : le thème Primary. Un des problèmes d’Obsidian, c’est que c’est une app Electron, et elle n’a jamais l’air tout à fait à sa place sur un Mac ; on peut essayer de la déguiser (j’en ai personnellement fait un pseudo-Bear très convaincant) mais, quitte à accepter que c’est un environnement à part, où l’on passe le plus clair de son temps, autant lui donner une tronche un peu fun. Sauf que tous les thèmes fun deviennent très vite usants ou sont ridicules. Primary offre un parfait équilibre de chaleur, de sérénité et de joie avec des animations discrètes, du relief sur les boutons directement sorti des interfaces des années 2000, bref, c’est du goût et du plaisir.
À suivre : aurai-je enfin réussi la quadrature du cercle, un Obsidian simple et puissant à la fois ? En bonus, un Zettel tout récent.