La photo de la semaine : cadenassé

Padlocked

Une de mes toutes premières vraies sorties photo il y a déjà (gloups) sept ans alors que je venais de m’y mettre sérieusement. Une sorte d’exercice, peut-être, mais j’aime bien l’équilibre de la composition et des couleurs.

 

2018-12-04T21:02:03+01:00vendredi 7 décembre 2018|Photo|Commentaires fermés sur La photo de la semaine : cadenassé

Pensées aléatoires : sur les épaules des géants

Quand on écrit, quand on est auteur, on construit sur les épaules des géants qui nous ont précédé, avec plus ou moins de bonheur ; on écrit avec leur regard perché, lui, sur notre épaule. Il découle que quand on écrit, quand on est auteur, il est indispensable d’être mégalomane – pour s’en foutre – ou inconscient – pour ne pas s’en rendre compte. Mais la littérature, l’art, n’est pas pour autant une hiérarchie. C’est une fraternité, une longue chaîne dont on a le droit de vénérer ou détester certains maillons à titre personnel, mais tous lui appartiennent, tous participent à ce grand dialogue, et il ne faut jamais l’oublier : on y a sa place, mais pas davantage, ni moins, non plus. Les jugements dits objectifs relèvent de l’histoire ou de l’université ; et même alors, ils relèvent de l’époque, de l’exposition, de l’étude qui fait mûrir la réflexion, d’étape en étape. À ce titre, la recherche aussi donne une main au passé et tend l’autre vers l’inconnu.

Quoi qu’il en soit, je ne suis ni l’histoire ni l’université. Je ne suis que moi, ce qui est à la fois immense et rien. Je vis avec mes opinions, et agis en conséquence aujourd’hui ; quand il sera temps de rendre un jugement, je ne serai déjà plus là, mais ailleurs à faire autre chose, avec erreur ou bonheur. C’est une des différences entre le critique public et l’artiste. Que tous s’informent mutuellement, mais que tous évitent, peut-être, de prendre la place les uns des autres – y compris quand – et ce n’est nullement impossible ni rédhibitoire en soi – ils résident au sein de la même personne.

2013-11-29T09:34:26+01:00vendredi 29 novembre 2013|Le monde du livre|4 Commentaires

Jeu musical

Par DaBrunz, licence CC-By-SA

Par DaBrunz, licence CC-By-SA

Hop, tagué par Mélanie Fazi sur Facebook, un autre court jeu, musical, cette fois, puisqu’on est entre gens de goût.

Tu like, je te donne un nom de groupe, tu réponds aux questions…

… et Mélanie m’a demandé de parler de Therion.

1. Fan ?

Je crois qu’on peut dire ça. J’y suis venu par la découverte du métal symphonique quand j’avais 20 ans, j’y suis resté pour le constant renouvellement de la formation, de la composition, l’univers mythologique, et je m’amuse de constater que les albums les plus atmosphériques qui me parlaient le moins il y a des années sont ceux que je redécouvre aujourd’hui et que j’ai l’impression de finalement “piger ».

2. Déjà vu ?

Chaque fois que je le peux. Chaque spectacle est totalement différent. Mes deux grands souvenirs restent d’une part en 2004, où ils partageaient l’affiche avec Trail of Tears (époque Free Fall into Fear), Tristania (époque World of Glass, avec Vibeke Stene !) et Mercury Rain, à l’Antipode, une toute petite salle rennaise, qui donne presque l’impression que les musiciens viennent jouer dans ton salon. D’autre part, en 2012, où Christopher Johnsson, après un concert marathon (car Therion va cesser les tournées pendant quelques temps), est venu se mêler à la foule en toute simplicité pour dédicacer ce qu’on lui tendait, armé d’une bouteille de vin rouge à la main et lançant à la cantonade “Anyone has a corkscrew ? Aren’t you all French ?”

3. Album préféré ?

Difficile à dire, j’y trouve des choses différentes au fil des ans, donc. Mais je pencherais probablement pour Vovin, qui n’a peut-être pas la sophistication de la suite, mais reste d’une redoutable efficacité. Avec Sirius B en proche second. Mais si je devais en emporter un sur une île déserte, je prendrais certainement Secret of the Runes, car je n’ai pas fini de l’explorer…

4. Album que j’aime le moins ?

Je vais me faire huer mais je peine à entrer dans Sitra Ahra qui noie l’auditeur sous trop d’idées à mon goût. Cela dit, je suis resté hermétique aussi à Deggial et à Secret of the Runes à leur sortie, donc reparle-m’en dans cinq ans, si ça se trouve j’aurai enfin formé mon oreille à cet album et je me dirai “mais comment ai-je pu passer à côté ?”

5. Chanson préférée ?

Très difficile de choisir, entre les morceaux courts et efficaces comme Wine of Aluqah, les grandes sagas comme le triptyque Kali Yuga ou Adulruna Rediviva, les plages atmosphériques comme Lemuria ou Siren of the Woods… Mais je crois que je reviens toujours à Clavicula Nox, dont le texte résonne particulièrement pour moi. Ici en live avec un orchestre symphonique :

À vous, si vous souhaitez jouer et continuer la chaîne, postez en commentaire ou likez cet article sur Facebook, et je vous soumettrai à mon tour à la question.

2013-04-02T10:12:33+02:00mardi 2 avril 2013|Décibels|13 Commentaires

11 questions

Comme je lui disais, je pensais que les chaînes de tags étaient mortes avec AOL et MySpace, mais visiblement non (ou alors, je suis super en avance sur mon temps. Ça doit être ça.) Or doncques, voici un jeu :

Les règles du jeu :

  • Poster les règles du jeu
  • Répondre aux 11 questions
  • Inventer 11 nouvelles questions
  • Taguer 11 blogueurs et leur annoncer la nouvelle.

Ce serait bien moins drôle si c’était pas des questions à la con, et on peut compter sur Francis pour ça, car c’est un homme créatif, en cette ère où le blogging descend dans les méandres de la critique littéraire et de la dissertation politique, du journalisme citoyen et du carnet de voyage, lui seul reste fidèle à la vraie raison d’être de ce média : il ne parle strictement que de lui.Sauf quand il tague les autres.

Eh bien, soit, je réponds à ses questions.

chat_extraterrestre

1 : On t’annonce que ton métabolisme ne peut plus supporter la combinaison saucisson/Prince de Lu. Auquel renonces-tu jusqu’à la fin de ta vie ?

Je serais dévasté car cela signifierait renoncer à la moitié de mon régime alimentaire. Mais j’abandonnerais clairement les Prince de Lu. C’est sucré, or je me suis sevré de toute attirance pour le sucré depuis qu’enfant, abandonné dans les montagnes de l’Idaho, je chassais le chamois en compagnie des pumas qui m’avaient adopté parmi les leurs et les égorgeais avec mes dents de lait. Je m’appelais à l’époque “Waka-waka-hey-hey », ce qui signifie “celui qui se déhanche comme Shakira ».

2 : Tu es le nègre de Marc Levy. Quel est le titre de votre prochain roman, et de quoi parle-t-il ?

Je le vois d’ici : S’il n’était pas impossible que tout fût autrement.

Hervé, quadragénaire, garde de ses deux divorces et des relations compliquées avec sa fille Léa, 14 ans, un coeur brisé ; un jour, après l’altercation de trop avec son patron, il plaque son travail à la Cemacorp pour acheter une Ducati et partir cheveux au vent sur les routes de Mayenne. C’est quand il rencontre Amanda, montreuse de couleuvres dans la foire itinérante de monsieur Giuseppe, énigmatique conteur italien qu’on dit magicien, qu’il comprend qu’un autre monde est possible. Amanda l’initie à la vie de la route, mais leur liaison qui tourne à la zoophilie ophidienne attire l’inimité des forains de Giuseppe : en effet, Hervé vient de l’extérieur, et représente une modernité que les autres ont fui. Mais quand le mystérieux Giuseppe, à l’aide de ses pouvoirs d’illusioniste, lui montre ce que serait le monde sans lui – deux ex-épouses tristes, une fille non-née, un patron privé de son souffre-douleur favori – il comprend qu’il n’appartient pas à cette vie, qu’il fuit seulement ses responsabilités de père et l’engagement qui le terrifie depuis que son propre père a disparu en Afrique dans l’attaque d’un convoi de lasagnes surgelées. Il quitte alors Amanda et la caravane pour retourner vers Léa et recréer le lien avec sa fille, et la mère de celle-ci, qu’il – coup de théâtre ! – aime toujours. Guérir les blessures sera long et difficile, mais l’on peut toujours reconstruire les ponts de l’amour quand les coeurs vibrent à l’unisson d’un même avenir.

(Je précise quand même que je n’ai jamais lu Marc Levy et qu’il est toujours plus facile de faire le con avec un auteur dont le seul écho qu’on reçoit de lui est du mal. Pour ma part, un auteur qui vend autant que lui mérite qu’on s’incline et apprenne ce qu’il a à enseigner.)

3 : Quelle est ta soupe préférée, culinairement parlant ?

Poulet aux vermicelles, parce qu’on dirait du thé salé et gras avec des pâtes – que demander de plus ? À part une soupe au saucisson ? (Ou au chamois ?)

4 : Quelle est ta soupe préférée, musicalement parlant (et dont tu ne voudrais pas que le monde sache que tu l’écoutes, parce que quand même, c’est la honte) ?

Adieu, réputation.

5 : Ça ne te gêne pas que je te tutoie ? Pourquoi ?

Ça ne gêne aucune de mes personnalités, qui sont plutôt à la cool, mais nous te signalons qu’il serait grammaticalement correct que tu nous vouvoies collectivement. Après, tu fais ce que tu veux, mais c’est toi qui passes pour un gland.

6 : C’est qui le plus fort, Dinophysis ou Myrionecta ?

Dinophysis. Attends, c’est pas un dinosaure ?

7 : Tu préfères qui, ton papa ou ta maman ?

Puisque je te dis que j’ai été abandonné dans les montagnes de l’Idaho ! Tu veux que je t’égorge avec mes dents de lait ?

8 : Tu t’es rendu compte que j’avais pas d’idée pour plus de quatre questions ?

Avec la précédente, ça commençait à se voir.

9 : Pourquoi regrettes-tu ton orientation sexuelle ?

Vois-tu, la chambre orientée au nord-est signifie moins de jour et moins de soleil, alors qu’au sud, ça serait meilleur pour la circulation du chi.

10 : Si tu devais me résumer ta vie en douze mots, lesquels seraient-ce ?

“Je mets les pieds où je veux, et surtout dans la gueule.”

11 : Si tu devais choisir entre Marc Levy et Guillaume Musso, qui épouserais-tu ? Pourquoi ?

Guillaume Musso. J’ai une pote bombasse qui m’a dit un jour qu’elle adorait ses bouquins, alors que c’est pas encore arrivé avec Levy.

Il me faut donc poursuivre la chaîne avec 11 questions :

  1. Allez, balance. Tu penses quoi du concept de chaînes de blogs ? 
  2. Tout le monde l’annonce, le prophétise, le scande. Le blogging, à l’instar de dieu, est-il mort ?
  3. Tu montes un projet musical d’avant-garde. De quoi s’agit-il et comment ça s’appelle ?
  4. Tu te trouves au Sénat romain le 15 mars -44. Est-ce que tu préviens Jules César de ce qui se trame, au risque de bouleverser l’histoire, ou laisses faire les conjurés ?
  5. Quel sera pour toi le signe que ton écriture aura tant dégénéré que t’interdire dorénavant d’approcher de tout clavier (si nécessaire d’une balle dans la nuque) sera faire acte de charité ?
  6. Quel est le truc le plus anecdotique et insignifiant qu’il te soit jamais arrivé ? Lâche-toi. On t’écoute.
  7. Si dieu ne joue pas aux dés, joue-t-il au moins aux jeux de rôle ?
  8. Quel est ton plaisir de lecture honteux ?
  9. Nous sommes dans un univers débarrassé de toute conscience morale et ton acte n’entraîne aucune conséquence. Tu peux remonter le temps. Quel philosophe iras-tu gifler avec le poids de ses oeuvres complètes ?
  10. Est-ce que ?
  11. Quel est le synonyme de synonyme ?

Et pour la suite, j’appelle à la barre les onze premiers blogueurs à “liker” cet article sur Facebook (on va voir les courageux. Ou si cet article est totalement naze).

2013-03-18T10:41:35+01:00jeudi 14 mars 2013|Expériences en temps réel|20 Commentaires

Si l’Europe m’était taggée

Youpi, me revoilà taggé dans une chaîne, cette fois dans le blog Fabrice Chotin, auquel tout fan du Japon se devrait de jeter un oeil: son regard
insolite sur les détails de la vie quotidienne est un régal pour mesurer les petites et grandes différences entre cultures. Et pour finir la pub, il est au sommaire de l’anthologie Alice au pays des morts.

Le jeu, maintenant!

Or donc, il s’agit dans une sorte de questionnaire à la manière de Proust, de dire ce que nous évoque l’Europe telle que nous la souhaiterions.

Ouais nan mais attends, c’est vachement dur. Comment je la souhaiterais? Ben, chouette, tiens, égalitaire, bisounoursisante, l’utopie de l’entente et des droits de l’homme, je ne voudrais pas en
faire l’équivalent politique d’un Arcatraz. Et comme nous sommes en principe entre gens de bonne compagnie, d’un blog à l’autre, on se doute bien qu’aucun de nous ne va répondre “alors, moi,
l’Europe, je voudrais que ce soit un requin avec plein de dents, une plante carnivore, Lepers Among Us de Dimmu Borgir, et puis Jack l’Eventreur”. (Quoique ça pourrait être marrant.
Francis en serait bien capable.)

Alors je change les règles du jeu pour que ce soit plus marrant.

Or donc, il va s’agir dans une sorte de questionnaire à la manière de Proust, de dire ce que nous évoque l’Europe en rapport à nos souhaits.

C’est subtliment différent.

Bien.


Un animal

Une seiche. Bah ouais, parce qu’une seiche, d’abord, c’est vachement intelligent – énormes capacités de mémoire, et il faut au moins tout ça pour se rappeler de tout le droit européen. Ensuite, ça
a une bonne tête, c’est plutôt mignon. Regardez-la, la petite bébête, on dirait pas un Casimir des océans? OK, un casimir croisé avec un triffide, mais bref.

Cela dit, malgré cet air mignon, ça a plein de tentacules. Pas sur tout le corps, remarquez: juste sur la tête. C’est le côté un peu flippant du bestiau – comme de l’Europe. Ça remue, ça bouge, on
ne pige jamais très bien ce que ça va faire, ce que ça va bouffer, si même le cerveau – pourtant très intelligent – a lui-même bien pigé ce qu’il bouffe et pourquoi. D’ailleurs, “céphalopode”,
étymologiquement, signifie “pied sur la tête”; tout cela est très logique, expliquant parfaitement comment, au regard de certaines décisions, l’Europe fait pour marcher au plafond. Et puis, quand
elle a peur, elle écrit des lois, comme la seiche qui crache de l’encre.

Enfin, c’est un mollusque, et les portraits chinois de toutes sortes citent toujours des vertébrés, en général des ours ou des chats, dans une manoeuvre sournoise de préférence taxonomique, et je
dis non, je m’oppose, je m’inscris en faux; je me dresse et je bombe le torse; c’est indigne de nous, penseurs modernes; fidèle aux idéaux de tolérance de l’Europe, adressant un salut à Voltaire et
un autre à Montesquieu, je me tourne donc vers le fond des mers, tendant la main à mes soeurs visqueuses.

Francis (je sais, tu m’as taggé aussi: ça vient)
Lucie Chenu
Anankè
Sayyadina
Et tous ceux qui veulent jouer, bien sûr. J’ai juste cité les plus crypto-révolutionnaires. 😉

2011-01-28T15:50:39+01:00jeudi 9 avril 2009|Expériences en temps réel|2 Commentaires

Music is my aeroplane

Une petite absence ces temps-ci qui s’explique par une coupure momentanée du Net, le temps de quitter Orange pour aller chez Free. Je croyais naïvement que nous vivions dans un pays concurrentiel et que je pouvais me faire ouvrir deux forfaits ADSL sur la même ligne, prêt à passer de l’un à l’autre en cas de défaillance, examinant à la loupe les performances des services pour les comparer et adopter donc le meilleur en connaissance de cause. Que nenni, fou, naïf, inconscient que j’étais. C’est un seul forfait, point barre. C’est donc Free. Mais je me suis trouvé coupé du monde pendant une bonne semaine et, mine de rien, dans cette période de gros boulot, ce fut un sacré handicap à la fois professionnel et personnel (le Net étant un de mes rares contacts avec le monde ces temps-ci). Bref, c’est réglé.

Mélanie m’a refilé la balle pour un jeu fort sympathique (tu savais que je ne résisterais pas à la tentation, hein!):

– Choisir 5 chansons qui vous ressemblent et dire pourquoi

– Faire une petite playlist avec

– Rajouter en sixième position “The Song”, celle que vous aimez d’amour, plus jamais vous ne pourrez vivre sans

– Et taguer 5 personnes de votre choix.

Cinq morceaux plus un? C’est horriblement difficile, mais très intéressant justement parce qu’il ne s’agit pas de proposer cinq morceaux qu’on apprécie tout particulièrement, mais d’essayer un peu de se “définir” musicalement. Et cela change totalement la sélection, puisqu’on quitte le domaine des goûts, variables avec le temps, pour arriver à des choses beaucoup plus personnelles. Et je dois dire que la sélection, prise dans son ensemble, présente curieusement à mes yeux une personne que je reconnais mal, comme quand on se voit ou qu’on s’entend après avoir été filmé ou enregistré. On sait que c’est “soi”, pourtant, la personne semble extérieure.

Bref, comme Mélanie, je me suis limité à YouTube et Deezer, et j’ai effectué quelques choix, mais d’autres auraient été possibles dans le même registre.

1. Le générique de Téléchat

Eh bah oui. Je regardais religieusement Téléchat quand j’étais tout môme – quand je dis religieusement, c’est que je n’en manquais pas un seul, je me les repassais en boucle, j’avais peur de Léguman, je comparais les gluons, etc. Mais force est de constater qu’à trois ans, le second degré de l’émission m’échappait totalement – ça restait un gros chat (j’adore les chats, ça se voit peut-être?) – qui présentait le journal. Pourtant, je sentais bien qu’il y avait des trucs un peu bizarres. Arte ne s’y est pas trompé en rediffusant la série aux côtés du Monty Python Flying Circus il y a une quinzaine d’années. D’aussi loin que je me souvienne, ce fut ma première et très précoce exposition au surréalisme, et ça a laissé des marques. Les DVD trônent aujourd’hui fièrement sur mon étagère et je ne me lasse pas de voir cette tarte à la crème volante essayer de déclamer Hamlet devant un buste de Shakespeare.

J’ai aussi envisagé de mettre une chanson de Boris Vian comme La Java des bombes atomiques, vu l’importance que son oeuvre a eu sur ma vie et le discours à la fois absurde et
irrévérencieux de la chanson, mais j’ai découvert sa musique bien plus tard. Non, Téléchat était définitivement le morceau à choisir ici.

2. Eric Serra – The Big Blue Overture

“Eh bah oui”, encore une fois. Le Grand Bleu était déjà décrié à l’époque où il est sorti; aujourd’hui c’est encore pire, vu qu’on a tendance à juger une oeuvre passée à la lumière de l’oeuvre  actuelle (ce qui ne veut pas dire grand-chose) et que Besson n’est pas en odeur de sainteté chez les gens bien comme il faut. Mais je fais mon coming-out: ce film fait partie des pierres angulaires de mon imaginaire d’adolescent et j’assume à 100%. La solitude de ce Mayol fictif, sa consternation face à Rosanna Arquette qui lui promet “une maison et un chien” alors qu’il évolue dans un monde immense et inexprimable résonnaient profondément chez moi. En plus, j’ai travaillé quelques années à Marineland: le dauphin du début, c’est Joséphine, et je l’ai connue, la grosse ahem, petiote.

3. The Future Sound of London – My Kingdom

Quand mes copains de collège et de lycée ne juraient que par Blur, Queen (que j’aimais beaucoup quand même) et REM, j’écoutais des trucs vraiment bizarres pour mon âge, notamment Jean-Michel Jarre (j’assume, bis) et Tangerine Dream. Je me suis mis à la musique chantée très tard, en fait, préférant longtemps la pureté de l’instrumental et la recherche sur la matière sonore que permet l’électronique (avec laquelle je fais encore un peu mumuse quand le temps le permet).

J’adorais ces musiques quand cela ne recouvrait pas encore dans l’esprit du grand public techno et dance, quand il s’agissait prioritairement d’explorations atmosphérique et musicale, sans le besoin de remuer un dancefloor. Deux formations sont pour moi au sommet de ce genre, Orbital et surtout The Future Sound of London. L’album le plus abouti de FSOL est Dead Cities dont est tiré ce morceau, “My Kingdom”. Pourquoi celui-là? Pour son ambiance à la fois chaotique et structurée, son atmosphère entre appréhension et découverte, et aussi… pour son sample vocal symbolique à bien des aspects. Sans utiliser Google, saurez-vous reconnaître d’où il vient?

4. Jason Hayes – The Shaping of the World

Je voulais la version symphonique du prologue de FInal Fantasy VI mais elle est introuvable sur le Net. J’ai donc pris ce morceau-là qui est une piste bonus de la bande originale World of Warcraft. Au-delà de WoW, ce morceau évoque pour moi bien des choses: il symbolise toute la fantasy enchanteresse, mystérieuse ou héroïque, qui vous entraîne dans ses mondes, ses rêves, ses sagas. Avec la littérature, le jeu vidéo, le film, l’animation sont pour moi autant de portes d’entrée vers l’imaginaire, où je me coule avec bonheur. The Shaping of the World, comme le prologue de FFVI, représentent pour moi une fantasy que j’aime, aux mondes familiers et pourtant fondamentalement différents, où se déroulent des luttes épiques à tous les niveaux – qu’il s’agisse de triompher de l’ennemi ou de soi-même.

Et je puis je reste un gros geek. J’assume (ter).

5. Therion – Nightside of Eden

Impossible pour moi de faire une sélection musicale sans faire apparaître un bon métal. J’ai choisi “Nightside of Eden” de Therion, sur l’album Theli, qui mêle gros son, éléments symphoniques et efficacité. J’ai toujours trouvé ce titre très évocateur et j’apprécie beaucoup la dimension sous-jacente du texte: “A paradise lost / (An) Eden to regain / To illuminate / (The) Dark side of brain”, soit, évidemment, la recherche dans l’inconscient, le questionnement perpétuel, le rejet de la convention en faveur de la quête personnelle.

Pour ce qui est du texte, j’aurais préféré “Clavicula Nox” du même groupe sur Vovin, mais si le morceau est superbe, je voulais un peu de patate dans cette sélection. “Dark horizons come close to me / and magick will be my key / I will travel through the gate / to be the finder of my fate...”

6. Tristania – Selling Out

Voici donc “the” song, la chanson sans laquelle je ne saurais vivre même que je l’aime d’amour. Je vous ai dit que FSOL et Orbital étaient pour moi les groupes quintessentiels de l’électronique? Eh bien World of Glass de Tristania est pour moi l’album quintessentiel du métal goth, et “Selling Out” est la plus belle chanson de l’album. Voix féminine magnifique, parfaitement équilibrée avec les grunts et le choeur, production parfaite, texte à la fois simple et prenant les tripes, cette chanson dégage à la fois un désespoir abyssal et une force dévastatrice. Elle a sauvé ma raison dans bien des moments difficiles (et je lui rends d’ailleurs hommage dans quelques passages du supertanker).

La suite!

Voilà qui était long, mais merci Mélanie, l’exercice était vraiment passionnant. Il me faut maintenant passer le relais. J’aimerais bien savoir comment répondraient Léa (oui, je suis une  ordure, tu as trop de boulot pour jouer à ça et pourtant c’est tentant…), Kanux,
Sneed, Lelf et Francis. Comme toujours, si
vous n’avez pas le temps, pas de problème, hein, ce n’est qu’un jeu 😉

2011-01-30T19:28:31+01:00mardi 28 octobre 2008|Décibels, Expériences en temps réel|3 Commentaires

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