Comment organiser efficacement ses informations sous Evernote ?

Comme on l’a dit dans l’article introductif sur Evernote, l’application est le carnet de notes numérique ultime, mais il présente une difficulté majeure à la prise en main : pour classer efficacement ses informations personnelles, il implique de définir l’usage qu’on fera du logiciel et son propre travail pour arriver à faire le tri.

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En effet, Evernote est conçu de manière à ce qu’on y jette ses pensées et ses informations au vol, et non pour un classement pointu des données. Il est impossible de réordonner les notes au sein d’une section, ni de définir une hiérarchie poussée des carnets de notes. Cette non-hiérarchie agace les nouveaux utilisateurs, mais il faut comprendre qu’EN n’est pas conçu pour ça : ça, c’est le travail de OneNote. Evernote fonctionne comme un wiki, ou comme le web : on n’y ordonne pas les données, on les y range, et on définit des relations entre elles, ou bien l’on exécute une recherche, pour retrouver une information.

Evernote fournit en revanche des tags qui sont, eux, hiérarchiques, et qu’on peut attacher sans limite à chaque note.

Pour retrouver une information, le logiciel incite donc l’utilisateur à utiliser plutôt le moteur de recherche et les tags, à la manière d’une requête croisée multicritères. Ca a l’air technique mais ça ne l’est pas tellement ; cela revient à dire « montre-moi toutes les photos taggées Bob et La Baule prises en avril 2014 ».

En conséquence, classer une information dans Evernote nécessite de réfléchir un peu en amont à l’usage qu’on en fera, et au métier qu’on exerce. Mais comme c’est un peu nébuleux et qu’un dessin vaut mieux que deux longues peaux de l’ours, je te propose, auguste lectorat, une étude de cas : l’humble mien, et ma façon de classer mes infos par rapport au(x) métier(s) que j’exerce (ou auxquels je m’exerce, ça dépend du niveau d’expérience).

Les carnets

Comme dit précédemment, les carnets ne servent pas tellement à grand-chose ; en fait, beaucoup d’utilisateurs n’en utilisent qu’un seul et fonctionnent exclusivement par tags. Je pense quand même qu’on retire des bénéfices à en créer plusieurs, mais ils ont intérêt à concerner des usages différents plutôt que des thèmes ou zones de responsabilité différentes – cela, ce sera le boulot des tags.

J’ai seulement sept ou huit carnets réellement utiles, dont :

  • Inbox – Carnet par défaut. Toutes les notes enregistrées pêle-mêle au vol y finissent. Normalement, j’y trie les informations. Normalement.
  • Library – La bibliothèque. Un article m’intéresse, une coupure de journal, une info insolite, tout cela termine dans ce carnet, pour éventuelle référence.
  • Memory – Des archives, des souvenirs, des choses que j’ai envie de garder par valeur sentimentale mais qui n’ont strictement aucune utilité de référence ultérieure, et qui donc finissent parquées là en prenant la poussière.
  • Moleskine – Oui, Moleskine. C’est l’équivalent numérique du petit carnet en peau de requin rare aux feuilles de papyrus que Shakespeare et Homère utilisaient d’après la légende. Ici figurent toutes mes idées, mes notes éparses sur les projets en cours, des brouillons, etc.
  • Offline – Ce carnet est spécifiquement synchronisé pour être disponible hors-ligne sur tous mes appareils. Il est donc peu volumineux, et y figurent des informations vitales dont je pourrais avoir besoin d’urgence, mais aussi ma liste de courses, de choses à ne pas oublier lors de mon prochain passage à Plan-de-Cuques, etc.

Les tags

C’est là que cela devient intéressant. Parce qu’au moment où j’écris ces mots, Library et Moleskine contiennent chacun plus de 200 notes, et il devient impossible de tout passer en revue, surtout en quête d’une idée que je pourrais avoir eu il y a six mois.

Mon système de tags personnel est orienté selon deux axes : 1. Mes métiers et 2. Le genre de données que je conserve et que je veux retrouver facilement. Il ne s’agit pas de faire un classement joli, mais un classement opérationnel, qui soit rapide à mettre en place lors de l’enregistrement d’une note, et immédiat à utiliser pour les retrouver.

Du coup, la première question à se poser devient : “Qu’est- ce que j’enregistre dans Evernote ?” Pour ma part, c’est principalement :

  • Des notes sur les projets en cours
  • Des idées en vrac
  • Des articles intéressants
  • Des infos pratiques (listes de courses, idées cadeaux etc.)

Il vient : “Qu’est-ce qui est signifiant là-dedans ?

  • De quel projet s’agit-il ?
  • A quoi cette idée peut-elle servir ?
  • De quoi ce contenu parle-t-il ?
  • A quoi cette information pratique me servira-t-elle ?

Cela me définit, en gros, quatre aires importantes :

  • Projets
  • Idées
  • Thèmes
  • Type de note

Qui forment des tags de haut niveau. Ensuite, pour des raisons d’ordre et de praticité dans le classement au moment de la saisie d’une note, chaque tag de niveau inférieur est préfixé par une courte abréviation qui rappelle ce dont il s’agit. Par exemple :

Maintenant, supposons que je sois dans un train, écrivant un article pour le blog sur Evernote. Je me rends compte qu’il faudrait consacrer un article entier sur le classement des informations dans ce logiciel… Je prends mon smartphone, et j’ouvre une nouvelle note « Faire un article sur les tags sous Evernote » avec un plan basique en trois lignes. Je tagge ça « id article » et « prj blog » et c’est plié, réglé, oublié. C’est le plus important : Evernote se plie merveilleusement bien à l’axiome de la méthode GTD qui dicte de collecter ses idées en sûreté puis de les mettre de côté. La prochaine fois que je chercherai du matériel pour un article ou pour le blog, il me suffira de sortir toutes les notes « id article », par exemple, que j’aurai balancées dans ce panier-là sans y réfléchir. Et évidemment, je peux toujours créer de nouveaux tags à la volée, par exemple « prj bob » pour cette idée d’univers de super-héros où Bob, l’homme-tag obsédé par le classement de données, lutte pour l’application raisonnée de la Classification décimale de Dewey à travers les bibliothèques du monde entier.

C’est bien sûr mon système à l’heure où j’écris et il se raffine constamment, mais il offre l’immense avantage d’être à la fois flexible, évolutif et peu contraignant (comme le dit David Allen dans Getting Things Done, si l’on a besoin de beaucoup temps pour classer quelque chose, on ne le fait jamais) et je m’en sers depuis deux ou trois ans maintenant. N’hésite pas, auguste lectorat, à partager avec la communauté ton propre système en commentaires, histoire qu’on s’inspire tous les uns les autres (et je n’entends pas par là se respirer le parfum, c’est chaleureux par ici mais on n’est quand même intimes à ce point, huhu).

Pour mémoire : pour tester Evernote avec un mois gratuit d’abonnement premium, passez par ce lien.

2019-08-28T21:31:22+02:00jeudi 17 décembre 2015|Best Of, Technique d'écriture|2 Commentaires

Faire communiquer Evernote et Scrivener

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Normalement ça ne concernerait qu’un lien sur un réseau social mais l’article est suffisamment pointu et capital pour mériter qu’on attire l’attention dessus (merci Sabine qui me l’a redirigé) : un utilisateur propose un guide complet de techniques visant à faire communiquer Scrivener et Evernote. Pour mémoire, Scrivener est le studio d’écriture professionnel par excellence, Evernote le carnet de notes numérique ultime, tous deux chroniqués pour la boîte à outils de l’écrivain.

Voir ici (en anglais) : faire communiquer Scrivener et Evernote

2019-08-28T21:31:52+02:00jeudi 10 décembre 2015|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Faire communiquer Evernote et Scrivener

Evernote en test

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Okay, auguste lectorat, cette fois, ce que nous ajoutons à la boîte à outils de l’écrivain n’est pas tant un logiciel d’écriture qu’un outil de productivité générique, mais il est si puissant et participe d’une étape si fondamentale du métier qu’il est impossible de le passer sous silence.

Si, auguste lectorat, tu n’as pas vécu sous une pierre au cours des dernières années et que tu possèdes un smartphone, tu as peut-être croisé le nom d’Evernote. Peut-être l’as-tu essayé, as-tu bricolé avec, pour ne pas en comprendre l’intérêt ou pire, pour trouver – comme moi – son interface contre-intuitive et râler contre sa façon d’organiser les informations. Ne crains rien, nous allons décortiquer tout cela.

Ce qu’est Evernote

Evernote a pour slogan “remember anything” – ne rien oublier. Il se veut l’équivalent numérique du post-it sur le bureau, de la nappe de restaurant où l’on griffonne trois infos, voire du carnet Moleskine en cuir d’iguane et en feuilles de vélin que tout écrivain branché transporte. (Ben oui ? Non ?) Disponible sous la forme d’une application développée pour toutes les plate-formes et d’un service web, EN (de son petit nom) se transporte partout, se synchronise comme on l’attend avec le clâhöwde, et utilise les fonctionnalités avancées de nos terminaux XXIe siècle (comme l’appareil photo).

Un petit mot sur son concurrent principal, que je recommande en masterclass : OneNote, de Microsoft. ON (de son petit nom à lui) fera l’objet d’un article à part parce qu’après de longs essais, je suis parvenu à la conclusion qu’Evernote et OneNote ne peuvent pas chacun servir à tous les usages, et qu’on peut (et a intérêt) à faire cohabiter les deux. Pour l’heure, l’analogie suivante sous suffira : Evernote est un carnet de notes, OneNote est un classeur de travail.

Pourquoi Evernote ?

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Parce que vous avez des idées tout le temps et qu’un des premiers réflexes à avoir, c’est de disposer de quoi les enregistrer sur le moment. L’expérience montre qu’une idée dont on se dit « je la noterai à la maison » s’évapore sur le trajet jusqu’à ladite maison, emportant avec elle votre futur prix Nobel de littérature. Un calepin, bien sûr, remplit cet office, mais il présente les désavantages du désordre lié au papier et de l’encombrement. Evernote, installé sur votre smartphone, remplit le même usage, mais il assure que vos notes seront toujours proprement stockées et disponibles : vos histoires, vos scènes, vos personnages et vos jeux de mots laids.

C’est là la force suprême d’Evernote (et, franchement, il laisse toute la concurrence loin, loin derrière, notamment OneNote) : la facilité qu’il offre d’enregistrer absolument n’importe quoi, n’importe où, par n’importe quel moyen. Et pas seulement vos idées littéraires : ce rhum de qualité dont vous voulez vous rappeler (hop, photo), cet article de blog inspirant (hop, capture), cette mélodie qui fera de vous le nouveau Christophe Maé (hop, enregistrement), Evernote vous propose obligeamment de mêler très facilement dans une même note son, image (où le logiciel ira même obligeamment reconnaître les caractères !), texte et même dessins manuscrits si votre terminal dispose d’un stylet. Des extensions web disponibles pour les grands navigateurs vous permettront de capturer tout ou portion d’un site pour référence ultérieure, et tout cela se trouvera au même endroit. Evernote propose de ne rien oublier, et force est de constater qu’il est bien armé pour.

(Après, en toute honnêteté, EN est surtout utile quand on dispose d’un smartphone. Sinon, ça perd beaucoup de son intérêt.)

Evernote et la non-hiérarchie

Okay, jusque-là, ça envoie du rêve, non ?

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Bon, eh bien c’est à l’usage que ça tend à se gâter, mais nous allons débroussailler tout ça.

Evernote présente son paradigme très personnel d’organisation des données, qui fait râler généralement tous les nouveaux utilisateurs. En fait, c’est très puissant, même si cela empêche certains types d’usage, où OneNote prend alors l’ascendant (d’où l’intérêt de faire cohabiter les deux – on y reviendra rapidement).

Evernote classe les informations sous forme de notes, donc. Imaginez un post-it, ou une feuille de papier, ou plusieurs informations, le tout rassemblé par un trombone (puisqu’on peut mêler plusieurs types de données). Ces notes sont ensuite rassemblées dans des carnets. Le tout étant évidemment paramétrable à loisir.

Cela semble simple, mais on peut s’étonner de découvrir qu’Evernote ne propose quasiment aucune façon de hiérarchiser et de classer les notes. Impossible, par exemple, de mettre un carnet dans un carnet dans un carnet, comme on le ferait avec des dossiers contenant des fichiers sur un ordinateur. Si je mets une note à un endroit, elle restera là, mais je ne peux pas les ordonner moi-même, par exemple – au hasard – pour ordonner les scènes d’un chapitre, à l’instar de Scrivener.

C’est qu’Evernote, depuis sa création, n’a pas pour but d’ordonner les données mais d’aider l’utilisateur à les retrouver à la demande, et c’est très différent. Il faut considérer les notes sous Evernote comme une espèce de web personnel. Que fait-on quand on cherche une information sur Internet ? Une recherche. Et celle d’Evernote est très puissante. Voilà comment on est censé utiliser le logiciel : sans se soucier vraiment d’où les données sont placées, puisqu’on les traquera préférentiellement par la recherche. C’est en cela que c’est un carnet de notes, et pas un classeur (ce qu’est OneNote).

Evernote est destiné à recevoir toutes vos idées, c’est une espèce de panier fourre-tout où l’on colle tout et on l’on trie ensuite, en un sens. EN s’emploie très simplement pour la collecte d’informations, et il fait ça admirablement bien. C’est là sa très grande force, et c’est ce qui le rend si utile pour capturer des idées aléatoires venant aux moments les plus improbables. Un des piliers de l’écriture (et de toute vie créative) consiste à capturer l’inspiration quand elle frappe à la porte. 

Même s’il est bon d’instaurer quelques principes de base pour retrouver ses petits.

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Gérer les données sous Evernote

Evernote propose également d’attacher aux notes des mots-clés, ou tags, qui, eux peuvent être hiérarchiques, et c’est ainsi que l’on va s’attacher à classer les données ; pas avec les carnets. En fait, les carnets ne servent pas à grand-chose ; tant qu’on a les bons tags, on retrouve facilement ses notes.

Et c’est là que réside, honnêtement, la difficulté de prise en main d’Evernote. Parce qu’avant de s’en servir efficacement, il va falloir réfléchir un peu à ses tags pour qu’ils aient un tant soit peu de sens. Et donc, il faut définir son travail, ce dont on a besoin réellement de stocker et de retrouver (des idées ? des archives ? des références bibliographiques ? pour quel projet ?), pour savoir comment on utilisera le logiciel.

Mais comme je t’aime, auguste lectorat, dans un article à part, je présenterai ma façon de procéder. Non pas pour que tu m’imites, mais pour montrer un exemple, et un potentiel début que chacun peut raffiner ensuite à sa guise.

Evernote est devenu quasiment un standard de facto. Un des ténors majeurs des applications mobiles ; tous les gestionnaires de projets, programmes de productivité qui valent un tant soit peu tripette, proposent une intégration à Evernote. Ce qui signifie que non seulement on peut construire une liste de choses à faire avec une belle méthode GTD, mais qu’on dispose avec des références et de la bibliographie nécessaires, par exemple, le tout restant bien distinct.

Et ça coûte combien ?

On est 2015, dude (ou dudette), ça ne coûte rien dans la version basique, hey. Une limitation de deux appareils par compte permet de donc de découvrir et d’apprivoiser les concepts du logiciel. Notons en plus qu’Evernote ne pose aucune restriction sur la taille des carnets de notes (enfin, de mémoire, c’est 10 000 notes par compte, de quoi voir venir) mais impose simplement un quota sur le trafic de données pour la synchronisation, plus élevé en fonction de la formule d’abonnement.

Les formules payantes offrent des fonctionnalités supplémentaires, notamment :

  • Evernote Plus (34,99 € par an) : un volume de données plus élevé pour la synchro cloud, autant d’appareils que l’on souhaite pour la synchronisation, la capacité d’envoyer des courriels à Evernote pour archivage.
  • Evernote Premium (69,99 € par an) : un volume de données plus important encore, l’annotation de fichiers PDF, la recherche directe dans les fichiers attachés aux notes, l’historique des modifications apportées aux notes.

Pas d’inquiétude donc pour tester le logiciel à loisir, par exemple avec ce lien qui vous offrira, en outre, un mois d’accès gratuit aux fonctions premium.

Découvrir Evernote gratuitement

2019-08-28T21:36:20+02:00mercredi 2 décembre 2015|Best Of, Technique d'écriture|14 Commentaires

Productivété (8) : Gestionnaires de tâches et outils de productivité, l’inventaire à la Prévert

todopanther(Retrouvez tous les articles de l’été sur organisation et productivité ici.) 

(Annonce de service : En raison de l’incompétence de Nerim, je vais migrer le serveur sous peu. Évitez de m’envoyer des courriels ce week-end, car leur réception ne sera pas garantie.)

Bien ! Nous sommes bardés de nouveaux principes de productivité, nous avons les outils qui vont bien, il est temps de faire converger tout ça avec les applications qui soutiendront le système, afin de hurler :

Les principes de base

Il y a une foule d”applications de productivité, de prise de notes, de gestion de listes et, si j’en ai testé une bonne quantité, il est impossible de les essayer convenablement toutes. D’autre part, certaines nécessitent d’être écartées de prime abord parce qu’elles ne remplissent pas un certain cahier des charges minimal, que l’on définira comme suit :

  • Flexibilité (pour s’adapter à divers usages et répondre à des scénarios inhabituels)
  • Réactivité (on refusera d’attendre une seconde entière que chaque action soit prise en compte)
  • Compatibilité avec les grands principes de GTD (utilisation de contextes, rassemblement en projets…)
  • Présence d’une appli mobile digne de ce nom
  • … qu’on peut utiliser hors connexion

Quand il s’agit d’organiser ses projets, on rencontre principalement deux écoles :

  • Les tenants des grosses applications à tout faire. En général, ces utilisateurs s’organisent déjà bien naturellement et n’ont pas besoin d’une structure très rigide pour mettre leurs idées en ordre, il leur faut juste un outil polyvalent qui serve de point d’eau.
  • Les tenants des applications spécialisées. Soit par goût technologique ou parce que, laissés à eux-mêmes, ces utilisateurs détiennent un don entropique qui transforme rapidement toute organisation en bazar aussi créatif que dantesque, il s’agit là d’utiliser des outils conçus spécifiquement pour gérer les choses à faire, les listes de courses, les idées de projets. (Je crains d’appartenir à cette population – surtout pour le don entropique.)

Les outils spécialisés

Il y a autant d’applications étiquetées “GTD” que de grains de sable sur la plage de Solenzara, et la concurrence est donc rude. Finalement, il n’est pas tant question d’avoir une application qui se réclame de GTD qu’un programme qui soit assez puissant et flexible pour pouvoir, moyennant un peu d’organisation, recréer le type d’organisation que son utilisateur souhaite.

Mon palmarès personnel est donc :

3. Nozbe

Nozbe est la rolls du gestionnaire de projet à la GTD : suivant scrupuleusement ses principes, sans les imposer et sachant rester flexible, avec un blog véritablement pédagogique montrant pas à pas comment appliquer la méthode d’Allen à l’application. Nozbe s’interface aussi avec Dropbox et Evernote, permet de sauvegarder des notes, communique avec les grandes applications du marché. En fait, son seul défaut est son prix : le plan gratuit ne permet de suivre que 5 projets, ce qui est largement trop peu, et le premier plan payant est à 10 € par mois, ce qui représente une sacrée somme. Néanmoins, pour les indépendants, la dépense peut se justifier.

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 2. Remember the Milk

RTM, pour les intimes, est une des meilleures applications visant à garder la trace de listes de choses à faire. Elle n’a pas de lien avec GTD, mais dispose d’options (contextes et mots-clés) qui permettront à l’utilisateur d’émuler le système. Son interface est intuitive est réactive, et cache quantité de fonctionnalités pour les utilisteurs pointus : on appréciera en particulier la recherche dans les tâches à l’aide d’une syntaxe puissante, qui permet de constituer des listes “custom” (Que puis-je faire en moins de 15 minutes à la maison ?) et leur saisie rapide sur smartphone ou le web à l’aide de raccourcis permettant d’affecter à une tâche sa durée, son contexte, etc. en une seule saisie.

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1. GQueues

Peu connu du public mais mon préféré, GQueues organise les tâches en “files d’attente” qui mélange le meilleur de GTD et du Kanban. Les files (qui peuvent désigner des projets, par exemple) sont aisément regroupables en groupes, pour désigner les projets actifs ou non, ou bien les tâches “Ready” et “Doing” d’un Kanban. Un système de mots-clés permet d’attribuer des contextes à chaque tâche, et l’application fournit des “files intelligentes” extrayant par exemple la première action de chaque file pour se constituer une liste de prochaines actions. L’application mobile est minimale mais fonctionne sans accroc, et s’interface même avec la reconnaissance vocale de Google.

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Les outils génériques

Rien n’empêche de garder la trace de ses travaux avec une version mobile d’un traitement de texte ; là, c’est à chacun de trouver le système et l’outil avec lequel il se sent à l’aise. Toutefois, deux applications bien particulières, dédiées à la prise de notes, s’avèrent particulièrement intéressantes dans ce contexte.

OneNote

Mon chouchou pour écrire, organiser le plan d’un livre et conserver toutes les informations relatives à un univers grâce à son interface claire et son organisation de données qui s’apparente réellement à la construction d’un wiki personnel. Et s’il peut conserver ce genre de données, alors il peut aussi garder la trace d’un système de productivité personnel type GTD. Néanmoins, quelques obstacles rendent pour moi cette solution maladroite : l’application mobile est lente, l’interface lourde (on sent que OneNote a été conçu pour les ordinateurs et non les terminaux mobiles), et il est impossible d’attacher un rappel à une note. Pour mémoire, OneNote est intégré aux suites Microsoft Office depuis la version 2003.

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Evernote

Evernote, on l’aime ou on le quitte. Fondé sur le concept très puissant de la prise de notes en toute circonstance, Evernote a pour but de construire une base de données personnelle de toutes les informations de l’existence, en provenance de quelque média que ce soit : une photo d’une carte de visite prise par le smartphone ; un courriel d’importance ; une page web ou une citation sauvée d’un clic de bouton : tout cela se retrouve au chaud dans Evernote, prêt à être ressorti à l’aide d’un module de recherche rapide et puissant. Evernote propose un véritable écosystème d’applications qui en font un des outils les plus puissants et les mieux conçus du marché.

Problème, son modèle d’organisation des données (fondé principalement sur des mots-clés et des recherches, et non en une présentation synthétique) rend l’apprivoisement de la bête difficile pour ceux qui ont tendance à penser encore comme avec du papier (chaque élément dans un dossier). Bien des utilisateurs (dont votre serviteur) avouent ne pas arriver à se faire à ce modèle d’organisation. Pourtant, l’idée est séduisante : tout capturer au vol et tout stocker au même endroit sans y accorder davantage d’attention que la rapide attribution d’un mot-clé. Evernote vaut vraiment le coup d’être essayé sérieusement, et j’y reviens moi-même une fois tous les ans en essayant de comprendre comment en tirer parti.

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Le fourre-tout des softs utiles

Chacun a quantité de petits outils ou d’astuces qu’il a découvert et dont il ne peut plus se passer ; sans rêver faire un tour d’horizon de ces petits hacks, il semble que cet inventaire peut être complété par quelques applications reposant sur de bonnes idées.

Pocket (autrefois Read Me Later)

Marre de ces 150 onglets de navigateur ouverts à la fois ? De tous ces articles qui vous semblent intéressants mais que vous n’avez jamais le temps de lire ? Pocket est la solution, fondée sur une idée aussi simple que puissante. On installe l’application sur le terminal mobile et dans le navigateur. Dès qu’un article semble intéressant dans le navigateur, un clic sur l’extension sauve la page dans une liste de lecture qu’on peut ensuite retrouver sur le terminal mobile, prêt à être lue lors des minutes perdues dans le métro, dans les files d’attente, etc. Particulièrement efficace pour réduire la procrastination, puisqu’on n’a plus de raison de lire tous ces articles intéressants sur l’ordinateur au lieu de bosser.

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Sauvegarde automatique des photos

C’est une astuce présente depuis longtemps sur les smartphones mais rarement connue : il est possible de configurer Dropbox, ou Google+, pour sauvegarder automatiquement toutes les photos prises par le téléphone. Envie de conserver une page entière d’un livre vu à la bibliothèque ? Dégainez le téléphone, prenez la page en photo, activez la 3G et la page vous attendra bien au chaud sur votre Dropbox chez vous à votre retour.

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Flux RSS

Google Reader est moooort. Google ne croit plus au RSS, ce protocole qui permet de recevoir automatiquement une notification à chaque fois qu’un nouveau contenu est publié sur un site donné, car, selon la firme de Mountain View (comme on dit quand on est journaliste et qu’on ne sait pas comment éviter une répétition), le public reçoit aujourd’hui ses informations principalement par les réseaux sociaux. Et c’est bien dommage, car le RSS est un protocole ouvert ; d’autre part, nous avons très longuement disserté du caractère fragmentaire de cette “information” dans le cas de Facebook. Toutefois, de nombreuses applications de lecture ont pris la suite, trop pour être citées. Je suis pour ma part passé chez Feedly, qui propose un service adéquat et une application mobile convenable.

Les logiciels d’écriture spécialisés

Ce n’est pas dans le coeur du sujet mais puisqu’on parle d’applications, c’est le bon moment pour rappeler ce petit inventaire des logiciels d’écriture réalisé il y a deux ans mais qui reste globalement d’actualité.

En conclusion

Inventaire à la Prévert, nous disions, hein ? Eh bah voilà. C’est toujours la même chose : ces éléments ne sont que de premières pistes, la construction d’un système efficace et taillé à vos besoins doit se faire par l’expérimentation, le test des applications, la réflexion sur votre façon de travailler, ce qui ne peut être qu’intéressant à long terme… tant que cela ne devient pas une forme raffinée de procrastination.

Cet article est probablement le plus incomplet de la série (un vrai tour d’horizon représenterait l’écriture de plusieurs manuels). Aussi, auguste lectorat, c’est le moment de t’aider toi-même : si tu as un programme chouchou à faire découvrir à la communauté, un hack trop puissant dont tu es suprêmement fier, fais-en part pour qu’on en profite tous. 

La semaine prochaine concluera cette série d’été par une étude de cas fonctionnelle : nous disséquerons ensemble le système d’un utilisateur lambda… à savoir, ô auguste lectorat, ton humble serviteur.

2018-07-17T14:18:21+02:00jeudi 22 août 2013|Technique d'écriture|8 Commentaires

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