Retrouvez tous les articles précédents de cette série :
- Introduction : c’est Nawel
- Pourquoi un livre électronique ?
- Tablette ou liseuse ?
- La question des DRM et de la protection des données
Nous arrivons au terme de ce panorama des problématiques relatives au livrel. Maintenant que vous êtes armé de connaissances théoriques, vient l’heure du choix. Comment ? À mon avis, la décision se fait en trois temps.
- Choisissez liseuse ou tablette. Si vous voulez avant tout lire, liseuse, sans hésitation. Si vous voulez un machin polyvalent qui vous permettra aussi de lire quelques pages ici ou là, tablette. Mais ne vous mentez pas : avec une tablette, vous allez surtout jouer à Angry Birds.
- Décidez comment vous vous sentez vis-à-vis des DRM. Vous n’avez pas froid aux yeux ? Vous considérez que c’est drôlement pratique d’avoir vos bouquins sur tous vos terminaux sans manipulation supplémentaire ? Ou bien vous refusez catégoriquement le spectre du flicage et l’idée de ne pas jouir librement de votre contenu vous hérisse ?
- Réfléchissez à ce que vous voulez lire. Oui, je sais, ce n’est pas un réflexe habituel – normalement, on achète un livre, point barre – mais tous les livres ne sont pas disponibles sous forme électronique. Qui a la meilleure offre par rapport à vos envies, vos habitudes ? Promenez-vous sur les sites des commerçants, regardez votre bibliothèque (ou pensez aux goûts de la personne à qui vous voulez l’offrir) et examinez qui vous correspond le mieux. En fonction de cela, achetez la machine propriétaire du fournisseur qui vous plaît, ou bien trouvez un modèle tiers qui offre la meilleure compatibilité.
Use case : « et toi, mec ? »
Selon cette logique, voici comment s’est constitué mon propre choix, au cas où ça vous serve – ou pas.
J’ai commencé il y a trois ans par une Sony PRS-300 (libre, donc) parce que je voulais lire du domaine public (donc pas de verrouillage), que j’étais fondamentalement hostile aux DRM et que je voulais la compatibilité maximum avec tous les formats. Points positifs : très content du confort de lecture (j’ai découvert la puissance de l’encre électronique et cela a fait voler en éclats tous mes préjugés : j’ai relu L’Aiglon dans un aller-retour Paris Rennes avec plus d’aisance que sur du papier), compatibilité impressionnante même avec des fichiers lourds ou mal foutus. Points négatifs : pas de dicos embarqués (ça ne se faisait pas encore, c’est maintenant standard) et surtout une vie de batterie très décevante. Pour cette raison, j’ai fini par remiser l’engin.
Il y a un an, j’ai changé de besoins et d’habitudes. J’achète de la musique numérique en masse sur Amazon depuis que c’est possible, toutes mes données ou presque sont dans le cloud, j’utilise les services de Google au quotidien avec bonheur (même si oui, je sais, Google veut tous nous manger), j’achète des jeux sur Steam sans heurt (je suis donc familiarisé avec ce genre de DRM et je trouve le confort que ça apporte supérieur aux problèmes éthiques). D’autre part, je lis beaucoup en langue anglaise, fiction mais surtout essais afin de me documenter pour mes livres, et faire venir les bouquins est toujours onéreux. J’ai donc opté pour un Kindle (ce qui fait de moi un social-traître) en raison de son immense librairie anglaise et sur lequel je lis exclusivement dans cette langue pour des questions de coût, ainsi que du domaine public, des articles et documents que je m’envoie en Wi-Fi. Je synchronise le tout sur mon smartphone et même mon ordinateur fixe quand je veux reprendre la lecture d’un terminal à l’autre. J’ai le modèle de base et je suis pourtant enchanté par l’expérience ; la batterie tient trois siècles, je l’ai toujours sur moi, dès que je suis quelque part à attendre, je grignote un bout de nouvelle ou de roman (et, dans les salons littéraires calmes, c’est beaucoup moins repoussant pour les éventuels visiteurs que de feuilleter L’Equipe). EDIT de 2014 : mon attitude à l’égard d’Amazon a quelque peu changé. Lire un complément ici.
Ainsi se termine ce petit guide de lecture sur les livres électroniques (retrouvez-en commodément l’intégralité par ce lien). N’hésitez pas à partager votre expérience et vos modèles préférés en commentaires : lâchez-vous, c’est le moment, conseillez-vous mutuellement. Auguste lectorat, quel choix as-tu fait et surtout pourquoi ? Que recommandes-tu ? Parle, nous t’en conjurons.
Le fils du voisin m’a tout expliqué, y compris ta social-traîtrise : tu peux dire adieu à tes étrennes.
Le fils du voisin (qui tape ces lignes) dispose lui d’une tablette correcte acquise il y a un an à un prix de liseuse et pour l’instant, il lit un peu de littérature avec. Peut-être passera-t-il à une liseuse un jour, mais la polyvalence de la tablette lui plaît assez, et côté lecture, un grand écran couleur a aussi ses avantages (BD, PDF de magazines…)
En même temps, Tata, nous savons bien toi comme moi que tu es pauvre.
Une kindle ?
Traitre !!!!!
🙂
Je suis très déçu par ton choix pour la lecture.
Tu descends beaucoup dans mon estime.
L’Equipe !
Pfff, vraiment très déçu…
Non mais c’est juste pour cacher mon Elle.
Alors moi j’ai un kindle non-tactile. Mon choix c’est porté sur cette appareille justement pour l’écosystème Amazon. En effet, je lis beaucoup en anglais et au niveau du choix et du prix je n’ai pas trouvé mieux (si quelqu’un connait mieux je suis preneurs). Ne prenant pas beaucoup de notes je trouve le tactile inutile.
Au niveau logiciel j’utilise Calibre et je fais systématiquement sauté les DRM de tout mes achats. De plus, le kindle ne lisant pas les ePub, Calibre me permet de faire la conversation de manière rapide et transparente.
Pour mes achats je vais surtout sur Amazon.com pour l’anglais (comme déjà dit je ne peux acheter sur Amazon.fr), pour le français je privilégie les sites des éditeurs et émaginaire.
Si je devais en acheter une aujourd’hui j’admet que j’hésiterais sans doute entre le kindle et le kobo mini que je trouve très sympa.
Pour mon utilisation de tous les jours j’ai une housse qui me permet d’avoir le kindle à la ceinture ( oui je sais c’un peu ringard comme looks mais c’est super pratique). J’ai également un iPad mini que j’utilise pour lire le journal et les PDF (pour ce qui est de la lecture).
Perso j’ai pris une Kobo. La librairie n’est pas top, mais comme je ne m’en sers pas, ça ne change pas grand-chose 😛 Je ne voulais pas de Kindle par principe, et je trouve les Sony plus chères à génération égale sans justification. Niveau habitude de conso, beaucoup de bouquins techniques informatiques qui coûtent une blinde en papier et que j’achète généralement chez O’Reilly, qui fait régulièrement des promos à 50% sur certains ebooks (déjà moins chers que le papier à la base). Bien sûr avec ce typpe de littérature, annotations et dicos font merveille ^^
Sinon, pas mal de trucs en provenance du net hors librairies (Angle Mort par exemple ^^ et certains auto-publiés que je teste ), quelques bouquins en langue anglaise. (c’est là que c’est dur d’éviter Amazon, j’ai déjà vu les mêmes ebooks avec jusqu’à 10€ de moins chez Amazon par rapport aux autres °o° .) Pour l’instant je ne suis pas encore un gros fichiervore, je n’aime pas accumuler sans lire, et je ne laisse pas tomber le papier pour autant, or il me reste encore la moitié de ma pile d’achat des Utos ;p
Oh, et comme beaucoup je pense, je gère ma biblio numérique par Calibre.
Ma question comme à tout le monde : pour la lecture des articles scientifiques en pdf, t’as une liseuse miracle ? (mon besoin le plus urgent n’est pas de remplacer mes bouquins par une liseuse (même si ce sera une utilisation importante aussi) mais de trouver un moyen de lire agréablement tous ces fichiers pdf sans imprimer)
–> Amélie: le pdf, c’est la plaie des appareils à petits écrans :/ Comme il s’agit d’un format de publication sans modification, tout est figé: nombre de pages, longueurs des lignes, etc. La liseuse ne peut pas, contrairement à ce qu’elle fait avec un epub, extraire le texte pour le récrire à l’écran. Du coup, il faut zoomer et naviguer dans chaque page en se « déplaçant » dessus, ce que je trouve personnellement plutôt désagréable. (tout le monde ne sera peut-être pas du même avis, les goûts, les couleurs… ) Le logiciel Calibre offre la possibilité de convertir le pdf en epub, mais les résultats sont variables (on conserve généralement assez bien le texte, mais les tableaux, graphs, etc, peuvent en prendre un sacré coup :/ ).
C’est en tout cas le fonctionnement que j’ai observé sur les liseuses, si d’autres appareils se comportent mieux, je ne suis pas au courant ^^ »
Si ton besoin est spécifiquement des pdf une tablette type nexus ou iPad mini serait sans doute plus adaptée. Maintenant si ce n’est que du texte la liseuse doit pouvoir faire l’affaire
Autre souci du pdf avec la Kobo (je ne sais pas pour les autres): le contrôle de déplacement dans la page prend le pas sur le contrôle de surlignage. Du coup, s’il est toujours possible de traduire un mot ou de chercher sa définition en le tapant directement dans un dictionnaire, les annotations, qui requièrent le surlignage, sont inopérantes sur les pdfs.
Merci pour les explications et conseils 🙂
Pour les pdf, bookeen propose une solution avec sa toute dernière liseuse. Après, je n’ai pas eu l’occasion de tester en conditions réelles, je n’en ai pas !
Pour revenir à la question initiale, cette saga me confirme dans mon choix de ne pas utiliser ni tablette ni liseuse. Avec mon mode de vie, mon boulot et mes lectures, lire sur du numérique serait du superflu, sauf exceptions. Alors même à quelques dizaines d’euro, ce seraient des dizaines d’euro en trop juste pour du superflu…
Je suis maintenant depuis plus de deux ans sur le numérique. J’ai déjà exprimé ici mes raisons, à savoir le manque de place (deux enfants, un chat, une femme toute aussi férue de lecture, bref…), la facilité d’embarquer une pléthore de livres partout facilement (voyages d’affaire surtout), confort de lecture, dictionnaire (j’ai attendu quelques secondes sur un livre papier l’autre jour avant de me rendre compte que non, la définition ne viendra pas), mais aussi la possibilité d’obtenir des livres de différents pays immédiatement (j’habite en Allemagne, et je lis en français, anglais et japonais).
Le dernier point me pose encore quelques problèmes, car si le Kindle affiche bien le japonais (avec une police correctement choisie), l’importation de livres en différentes langues reste parfois aléatoire… Les catalogues sont réduits, les difficultés techniques font jour (merci polices à double octet) et les satanés DRMs (le Japon aime les DRMs tarabiscotées).
Sinon, je suis sur Amazon, et je dois avoué être relativement content, bien que tout soit loin d’être rose : gestion minable des livres sur la liseuse, compartimentation drastique des livres par pays, pas de gestion directe des EPUB.
Par contre, j’ai très récemment eu des problèmes avec la liseuse et force m’a été de constater que leur service client était absolument impeccable. J’ai détruit deux Kindle en une semaine ; je suis tombé sur deux personnes différentes et toutes deux ont été d’une serviabilité exemplaire, allant jusqu’à me donner des conseils pour gérer mes comptes et me fournir un maximum de renseignements pour transférer toutes mes données d’un appareil à l’autre (en allemand et en anglais !)
Conseil à tous en cet hiver potentiellement brutal : le Kindle, comme toute autre liseuse à encre éléectronique, ne supporte pas le froid ! Éviter son utilisation dès que la température avoisine les zéros !
Tiens, pendant que j’y suis, je cherchais le Hobbit de notre cher Tolkien pour en faire lecture à mon fils… Je ne l’ai trouvé qu’à prix exhorbitant (14 euros) en format électronique chez Lirenumérique. 12 euros chez Amazon, et 7 euros pour la version anglaise. Je sais, il faut payer le traducteur, mais euh, cela fait quand même une sacrée différence de prix !
Je sens que je vais le traduire à la vollée, tiens, cela me tiendra en forme.
Plus de dix euros pour un livre numérique, surtout ancien et amorti comme celui-là, je trouverai toujours cela abusif. Le numérique chasse sur les mêmes terres que le livre de poche, et les tarifs doivent s’aligner.
Pour les pdf bien lourds, je n’ai rien trouvé de mieux jusqu’à aujourd’hui que l’iPad mini. Et pour ce qui est des romans et nouvelles. Le petit écran et la définition de mon iphone font merveille. L’ipad me sert avant tout à bosser en mobilité.(écriture et carnet à dessin). Pour moi AUCUN intérêt de dépenser encore de l’argent dans un matériel dédié (liseuse donc) fragile et qui met des plombes à être rechargé (on parle beaucoup d’autonomie et jamais du temps de recharge qui à mon sens est aussi important) Voilà
C’est chargé en moins d’une heure…
Suite à tes articles je me suis acheté un kindle 4 chez amazon qui me satisfait bien, je suis pas pour les systèmes fermés à la apple mais l’achat direct est quand même bien foutu, au cas où le passage par calibre permet une conversion transparente qui me va bien.
Ne pas être pour un système fermé et acheter un Kindle c’est être en totale contradiction avec sois-même.
J’assume mes contradictions 🙂 En vrai pour une liseuse j’attend juste que ce soit simple et que ca marche bien et du coup peut être que dans ce cas je ne suis pas résolument contre un système « relativement fermé » (mettre un epub sur un kindle reste d’une simplicité infantile). Par contre si j’achetais une tablette avec plus de fonctionnalités je n’irais pas prendre un ipad oun un kindle fire par exemple.