Attention aux conseils d’écriture venus de l’anglais (notamment les verbes de dialogue)

Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant : certains conseils d’écriture traduits des langues étrangères (soit le plus souvent l’anglais) ne fonctionnent pas nécessairement tous en français. Pour ce qui concerne la narration pure, la dramaturgie, pas de problème, cela se transcrit sans guère de problème (même si, dans l’absolu, on devrait considérer des différences de sensibilité).

En revanche, les langues sont différentes, donc tout ce qui concerne la grammaire est évidemment différent, mais cela concerne aussi le vocabulaire. Et notamment, un conseil fréquemment venu de l’anglais est : “évitez la variété des verbes de dialogue, to say suffit dans la majorité des situations”.

C’est vrai en anglais (où la sobriété est indiquée ; par ailleurs, l’anglais tolère bien la répétition, mieux que le français). C’est faux en français, en revanche. Le français préfère la précision du vocabulaire, et donc, il est déconseillé chez nous de ne pas varier les verbes de dialogue (d’autant que nous avons des tas de synonymes qui sont signifiants sans être pédants, comme répondre, répliquer, rétorquer, s’exclamer, demander, s’enquérir – même faire).

Ne suivez donc pas ce conseil (notamment donné par Elmore Leonard, en anglais, pour un public anglophone) – tendez plutôt, en français, à la variété.

(Soit dit en passant, c’est probablement pour cette raison que The Art of Fiction, considéré dans le monde anglophone comme un classique – chroniqué ici – n’a jamais vu de traduction française ; il y a une trop grosse partie dédiée au fonctionnement spécifique de l’anglais.)

2022-05-26T12:04:42+02:00mardi 31 mai 2022|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Attention aux conseils d’écriture venus de l’anglais (notamment les verbes de dialogue)

St-Malo : bonus frégate

À Étonnants Voyageurs, Sylvie Miller et moi-même avions repéré une superbe frégate de l’âge d’or de la marine en bois à quai juste devant le festival ; passionnés par la question tous les deux et découvrant qu’on pouvait visiter le bâtiment, nous avons décidé de nous octroyer une grosse heure pour monter à bord – et prendre toute une bordée de photos. Se documenter, c’est bien, mais sentir les espaces, les odeurs, se tenir dans l’entrepont et s’imaginer à la place d’un marin ou d’un capitaine au long cours en pleine tempête ou sous le feu de la bataille, voilà qui est bien plus drôle – et écrire, c’est surtout ce plaisir-là, en tout cas pour moi.

On m’a parfois dit que le vocabulaire de marine présent dans La Volonté du Dragon était complexe ; aussi, au-delà des définitions parfois laconiques d’un dictionnaire, je vous invite à une petite visite guidée en situation. Le navire amiral de La Volonté est certes un cuirassé à vapeur dranique sans équivalent dans notre monde, mais les termes restent globalement les mêmes entre une barque à rames et un porte-avions.  (suite…)

2014-08-30T16:36:51+02:00mercredi 16 juin 2010|Best Of, Juste parce que c'est cool|5 Commentaires

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