Le Bibliocosme : Les conflits occupent une place centrale dans la plupart de vos écrits (l’occupation tyrannique, la résistance jusqu’au-boutiste, la guerre civile, les conflits écologiques actuels, etc.) ; quel message vouliez-vous faire passer à propos de la guerre ?
Lionel Davoust : Je n’ai pas de messages et que des questions, justement parce que j’ai du mal à comprendre, viscéralement, ce qui motive notre espèce à prendre les armes pour aller tuer son semblable. Je crois que c’est pour cela que je reviens fréquemment sur ce thème, parce qu’il me dérange profondément, en fait, et j’ai donc besoin de gratter cette démangeaison, de rentrer dans la tête de ceux qui vivent cette dureté, pour prendre la mesure de leurs décisions et de la façon dont s’articule leur humanité.
Merci au Bibliocosme pour m’avoir proposé cet entretien de fond sur le monde d’Évanégyre, qui revient sur les trois livres publiés pour l’instant : La Volonté du Dragon, La Route de la Conquête et évidemment Port d’Âmes. C’est ici !
Après ces dérives et débats politiques, je suis content de ce retour à la littérature.
Je me faisais justement la réflexion, après les évènements récents, que ça me démangeait de mettre en scène des méchants fanatiques. Conquérant impitoyable, combattant sans morale ni limites, guerrier assoiffé de sang, ou même psychopathe sadique, aucun ne me parait plus incompréhensible (et plus « méchant », du coup) que le fanatique religieux. Et du coup, sans etre auteur, je ressens le meme besoin que ce que tu exprimes ici…
Peut-etre un peu dans le meme but que les histoires qui font peur : aider a depasser ses peurs, comprendre l’incomprehensible pour que la realite (qui depasse la fiction) nous soit moins etrange.
Bref, c’etait ma reflexion du jour et je retourne a mon boulot.
Yep, je pense qu’on ne peut jamais cerner un auteur aux réponses que donnent ses personnages, mais aux questions qu’il pose. Et puis, les questions, c’est le plus intéressant ! 🙂