Luxe, calme et volupté
Là où tout n’est qu’ordre (et beauté) :

Je me demande si je suis passé juste avant « immédiatement » ?
Le peut-on seulement ?
Sur ces paradoxes, on se retrouve ce week-end au congrès Boréal !
S’abstenir, voter blanc, quel impact : un bref échange de tweets
Dimanche, nous voterons, et beaucoup se demandent encore comment, pour quoi, avec quelles conséquences.
Dans les interminables échanges de tweets de Maître Eolas (blogueur avocat bien connu, qui sort ici de sa modération habituelle), auguste lectorat, je me suis efforcé de déterrer un best-of résumant le positionnement des libertés et celui des conséquences fondé sur les seuls chiffres et la réalité de notre situation sous la Ve République. C’est bref à lire, tu vas voir. (Si Storify ne fonctionne pas, lire ici.)
Ajoutons à cela deux choses :
Des bots FN militent activement pour l’abstention sur les réseaux sociaux sous couvert de défendre la liberté de parole en se présentant comme d’anciens du Front de Gauche. Demandez-vous pourquoi :
Le meilleur article, le plus intelligent, sur la situation a été écrit par Fabrice Colin, et c’est, au bout du compte, probablement la seule chose à lire :
Pour ma part, je rentrerai de Québec dans la nuit de dimanche à lundi (oui, j’ai fait une procuration) et je vous avoue que si je connais le monde dans lequel j’aurai décollé, je me demande dans lequel j’atterrirai exactement.
Retrouvons-nous cette fin de semaine à… Québec !

Cette fin de semaine (et non ce week-end), j’ai le très grand plaisir de traverser l’Atlantique pour aller au congrès Boréal / festival Imaginaires 2067 dans la Belle Province – merci à l’organisation pour cette invitation qui m’honore au plus haut point.
J’y proposerai notamment une classe de maître sur l’écriture de fantasy :
Comment construit-on un univers de fantasy qui tiendra la route au long cours ? Lionel Davoust, ingénieur de formation, soulignera les conséquences à tirer des hypothèses choisies pour imaginer un monde de fantasy tout en levant le voile sur le processus créatif et en donnant des pistes pour se lancer. Comment met-on en scène l’univers ainsi construit sans lasser le lecteur ? Enfin, si cet univers doit accueillir plusieurs histoires différentes et indépendantes, longues ou courtes, comment en assure-t-on l’entretien ? L’auteur proposera des enseignements généraux tirés de son expérience et il abordera aussi les tendances du genre, en particulier dans le marché français.
Nous aurons bien sûr plusieurs débats avec les camarades et collègues :
décembre
No Events
J’espère que nous nous y retrouverons nombreux, et je suis vraiment très heureux de pouvoir venir à Québec ainsi.
Pour la petite histoire, il y dix ans, j’y ai vécu un mois et c’est à cette occasion que j’ai jeté sur un bloc les bases d’une certaine magie à base de narguilés qui permettait de Transférer la charge émotionnelle d’un souvenir à quelqu’un d’autre. Port d’Âmes est né à bien des titres à Québec, à l’époque où ce n’était encore qu’une étincelle et une novella mal équilibrée.
Dix ans plus tard, le jour où j’atterrirai, le roman qui en est né ressortira en poche chez Folio SF, en même temps que la sortie de La Messagère du Ciel. Ce genre d’heureuses coïncidences vous emplissent de fascination et de reconnaissance pour l’existence. Merci à vous tous qui suivez de livre en livre, pour le chemin parcouru – et je lève mon verre métaphorique aux dix prochaines, si on le veut bien !
Pour en savoir plus sur l’événement, une seule adresse, son site bien sûr.
Procrastination podcast ép. 16 : « De ta vie à Google Maps »

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « De ta vie à Google Maps« .
« Écrire ce qu’on connaît » est un des conseils les plus répandus, qui a généré au fil de l’histoire littéraire des positions assez polarisées. La narration se nourrit bien sûr de l’expérience de l’auteur, mais cette notion s’effondre tout particulièrement dans les domaines de l’imaginaire, qui ont par nature un rapport à la réalité particulier. Toute la clé, on le verra, se trouve dans le sens que l’on donne au mot « connaître ».
Références citées
– Nécropolis, Hebert Lieberman
– La Séparation, Christopher Priest
– Neverwhere, Neil Gaiman
Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

La démocratie, c’est perdre avec grâce
Bon, j’ai plein d’infos sympas sur les actualités, les bouquins à sortir, les interventions, mais à voir la température sur les réseaux sociaux du monde français entier, je vois clairement que ce n’est pas le moment, donc un mot rapide sur les élections.
Je lis beaucoup – notamment chez les mélenchonistes – que cette élection a été « volée », que c’est un « simulacre de démocratie », etc. Beaucoup des mêmes, écœurés par la défaite de leur candidat – ou par le fait, simplement, que leur sensibilités ne se retrouvent pas au second tour – prônent l’abstention ou un vote blanc.
Ceux-là me font exactement le même effet que tous ceux qui ont déserté Benoît Hamon au lendemain du résultat de la primaire : on prétend consulter le peuple, et puis le résultat ne convient pas aux plans établis ou aux espoirs ? Tirons-nous et clamons à la trahison !
La démocratie, c’est la consultation du peuple. Le résultat ne vous enchante pas, d’accord. (Moi non plus. À commencer par le fait de voir à nouveau l’extrême-droite en finale me consterne, désole, me met en colère. Je ne vous fais pas le couplet, il est connu depuis le temps.) Mais la voix du peuple, le résultat du peuple, ne sont-ils pas souverains ? Nous n’avons pas un système à deux étages à l’Américaine. Chaque bulletin mis dans l’urne est une expression exprimée, directement.
Beaucoup avaient l’espoir d’un changement de fond conformément à leurs convictions ; la déception est proportionnelle à la hauteur de cet espoir, ce qui est pleinement compréhensible. Mais que cette déception se transforme en négation totale du droit de vote – un droit pour lequel nos ancêtres se sont battus, ont saigné, sont morts ; un droit qui est, oui, confisqué ou refusé dans d’autres États – est une déclaration de nanti qui m’échappera toujours. Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il y a d’un côté un candidat dont on peut hautement critiquer, voire détester la politique si on le souhaite, mais dont le parti n’a jamais employé la discrimination et la peur comme tactique. L’autre représente un parti issu à l’origine d’un courant reconnu comme néo-fasciste.
Et vous resteriez chez vous le 7 mai ?
Il est impossible de dire, après le premier tour de cette élection, que le système est « confisqué » quand les deux partis historiques se sont fait battre et que Jean-Luc Mélenchon termine dans un mouchoir de poche avec les trois qui le devancent, totalisant un score historique. (Oui, le système dans l’ensemble peut toujours fonctionner bien mieux, mais, si Jean-Luc Mélenchon n’a pas fini plus haut, ce n’est pas la faute du système électoral, ici.) Emmanuel Macron et Marine Le Pen n’ont pas tiré leurs premières places d’un chapeau, mais des urnes. (Aussi ahurissant que ce soit dans le cas de la seconde.) Ils n’ont pas « acheté » leur victoire, ils la reçoivent du suffrage universel direct. Ça ne vous fait pas plaisir, à moi non plus. Mais vous ne pouvez pas – vous n’avez pas le droit de dire que certains ont « mal voté » et que le résultat est « volé ». Je vous renvoie à l’histoire pour faire le tour des États qui enseignaient comment « bien voter » à leur électorat – dans leur propre intérêt, vous comprenez, pour faire leur éducation.
Ce n’est pas un second tour Macron / n’importe qui d’autre, les amis. Des deux finalistes de ce premier tour, un candidat me semble clairement républicain, l’autre, not so much. Faut-il autre chose ?
Oui, tiens. Allons écouter Jean-Luc Mélenchon himself en 2002 :
Le vote d’extrême droite doit être réduit au minimum par nos propres forces. Quelle conscience de gauche peut accepter de compter sur le voisin pour sauvegarder l’essentiel parce que l’effort lui paraît indigne de soi? Ne pas faire son devoir républicain en raison de la nausée que nous donne le moyen d’action, c’est prendre un risque collectif sans commune mesure avec l’inconvénient individuel.
(Graissage de mon fait : une déclaration de haute noblesse à laquelle je souscris totalement. Pour ma part, dans deux semaines, je serai ce fameux « voisin » qui ira faire l’effort.)
Il faut se rappeler qui est l’adversaire, et continuer à mener ses combats en employant les règles de la démocratie et de la république, car c’est là-dessus que le pays fonctionne et s’est fondé, c’est notre fierté, et que c’est par ce biais qu’on s’engage à le changer. On prépare les combats du lendemain, l’opposition, le débat, la contestation si nécessaire, en allant voter pour que la possibilité de le faire, sacré bordel de dieu, existe encore demain ! La France insoumise, c’est environ 1/5 des suffrages exprimés ! S’il n’y a pas un après avec ça, un élan à prolonger, un dynamique à faire grossir davantage pour ceux qui la partagent – que faut-il ? Cette dynamique devait parvenir à convaincre, et c’est ce qu’elle n’a pas fait suffisamment dimanche ; tirez-en les conclusions que vous voulez, mais c’est ça, la démocratie.
Bref. Résumons en un échange de tweets :
Pour aller plus loin, voir cet article de Slate pour la citation de Jean-Luc Mélenchon et une analyse que je partage en large partie.
EDIT : Je rappelle qu’un embargo sur l’apologie de l’abstention est toujours en vigueur dans les commentaires de ce blog (parce que ça prend des heures à modérer et que je ne souhaite pas offrir une plate-forme à ce discours). Veuillez donc vous… abstenir de rédiger ce genre de messages, qui seront supprimés.
Retrouvons-nous ce week-end à Nice Fictions !
Tous les printemps, c’est la première saison des festivals littéraires, et, auguste lectorat, cette année, je serai sur les routes jusqu’à Pluton. (En Roumanie.) (Pluton est une ville en Roumanie.) (Bon, en fait, j’irai même pas jusque là, mais j’irai partout ailleurs.) (Presque partout.)
Ce week-end, j’ai le plaisir d’être invité par le festival Nice Fictions pour un événement riche en rencontres, dédicaces, tables rondes… Les salons sont rares dans le sud, donc c’est une occasion à ne pas manquer de venir fêter l’imaginaire. Les informations pratiques sont en ligne ici, le programme là. Attention : en raison du plan Vigipirate, une inscription sur cette page est requise au préalable pour accéder à la manifestation (dont l’entrée est par ailleurs gratuite).
J’interviendrai sur les sujets suivants :
décembre
No Events
À très bientôt !






