Mise à jour majeure du seul autre manuel de productivité nécessaire après GTD

Il y a deux, je n’hésitais carrément pas à me jeter les pieds dans l’eau du bain en qualifiant Creating Flow with OmniFocus, de Kourosh Dini, comme « le seul autre manuel de productivité nécessaire après Getting Things Done« . Cet épais volume de 1000 pages, abondamment fourni en captures d’écran, transformait les conseils parfois peu orientés sur la pratique de l’opus de David Allen en les appliquant à OmniFocus (le Photoshop de la productivité personnelle). Bien plus qu’une prise en main détaillée de l’application, non seulement Creating Flow jetait les bases d’un véritable système opérant de productivité fondé sur OmniFocus, mais Dini, psychiatre, couplait ses propositions à sa connaissance de l’esprit humain pour expliquer en quoi cela fonctionne, les pièges à éviter, et à des techniques pour déjouer l’anxiété et la procrastination liées aux tâches complexes.

Entre temps, OmniFocus a évolué vers une nouvelle version majeure (3), apportant une foule de nouveautés comme des tags multiples remplaçant les contextes (enfin !), des outils de création de perspective incroyablement raffinés, une version pour le web, et j’en passe.

Dini a donc sorti une troisième édition de son manuel, adaptée à OmniFocus 3 et développée sur la base de sa pratique et des commentaires reçus autour des éditions précédentes. Et cette édition 3, fichtre, vaut très, très amplement la dépense.

Il ne s’agit pas d’une simple version étoffée et remise au goût du jour avec les nouveautés d’OmniFocus : c’est carrément une refonte en profondeur, un nouveau livre repensé de bas en haut, conservant les forces de l’édition précédente, c’est-à-dire une prise en main douce de cette application extrêmement complexe à travers des cas précis, mais qui fait apparaître de manière sous-jacente une véritable méthodologie de productivité personnelle allant du plus simple vers le plus détaillé. (Ci-contre, un certain nombre de perspectives en cours de reconstruction dans mon propre système, fondées sur les propositions du livre.)

Je regrettais un peu dans l’édition précédente que certaines techniques, destinées aux vies les plus complexes aux rôles les plus divers (comme l’idée d’un projet de haut niveau, « Land & Sea », servant de plate-forme de lancement vers des espaces de travail dédiés à certaines activités) ne soient pas plus développées (je me sentais un brin concerné). Dini a précisément répondu à ces commentaires en détaillant pas à pas un panorama de techniques entièrement fonctionnelles permettant :

  • De réduire chaque jour la charge de travail à une liste de taille humaine,
  • Capable de prendre en compte les projets de toute complexité (allant de « faire une lessive » à « progresser sur mon super roman »),
  • Sans rien perdre au passage.

Rien qu’en commençant à installer une poignée de ses idées, j’ai eu la sensation de déblayer des mois de vase accumulée dans les canaux de productivité de mon système et à sentir l’énergie couler à nouveau. Ces propositions étaient déjà présentes dans la v2 du livre ; mais ici, Dini y a accordé un soin presque maniaque pour s’assurer que déjà, l’on pouvait prendre et laisser des parties de ses propositions en fonction de la complexité requise, et surtout, que c’était parfaitement clair en pratique, sans oublier d’y apporter les raffinements acquis au fil des ans.

C’est clairement l’énorme bénéfice de cette mise à jour (qui démontre aussi, au passage, pourquoi OmniFocus reste inégalé malgré les sirènes des concurrents qui se prétendent tout aussi puissants – je vous regarde, Things et Todoist). Bien sûr, OmniFocus présente toujours la même exigence : une vie complexe et multiple nécessite une réflexion poussée sur la manière dont on veut la gérer sainement, et l’application ne fait que renvoyer l’utilisateur à ce besoin (au lieu de le leurrer dans un faux sentiment de clarté, comme les concurrents). Creating Flow with OmniFocus établit une passerelle tant dans les usages que dans la réflexion jusqu’à transformer l’application en véritable centre de contrôle personnel adapté à chacun.

J’ai trouvé un usage dorénavant indispensable à ma montre connectée : OmniFocus me tient compagnie tout au long d’une journée de travail, me rappelant gentiment au programme que j’ai décidé. (Si vous vous demandez ce qu’est un McKenzie, c’est un exercice pour le dos.)

On y retrouve évidemment, développés là aussi, les réflexions du psychiatre sur le flow, les causes du stress et de la procrastination, l’intérêt de la régularité et de la routine pour des projets de long terme, et comment GTD et OmniFocus aident à installer davantage de sérénité. En bon psy, Dini ne vous prend pas par la main, mais pointe précisément où sont les questions difficiles à se poser, et vous place devant vos responsabilités en mettant ces outils formidables à votre portée. À vous de voir, ensuite, ce que vous comptez en faire.

Bref, Creating Flow with OmniFocus maintient sans mal dans mon esprit son titre de meilleur manuel de productivité après GTD, et je remercie encore son auteur de l’avoir écrit : depuis que je l’ai fini, il y a seulement deux semaines, les subtils déblocages causés par sa lecture m’ont rendu déjà plus serein… et surtout plus créatif. Ce qui reste toujours, au bout du compte, ce que je demande à ces techniques : qu’elles gèrent à la place de mon cerveau ce dont il n’a pas besoin de se souvenir, afin de me laisser un maximum de bande passante mentale pour créer des trucs.

Creating Flow with OmniFocus est disponible directement auprès de son auteur ici.

(Full disclosure : Je suis un des affiliés de Dini, et j’en suis fier – c’est après avoir lu la qualité de son travail que je lui en ai fait la demande. De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil, ou l’un des autres présentés sur ce site, vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci !)