Ou bien “Evernote, le revenant”, selon les affinités.
Or doncques, jadis, quand le monde était jeune et la 5G à peine un fantasme, je disais tout plein de bien d’Evernote pour prendre et compiler ses notes ; pas mal d’articles par ici pour appréhender la bête. Puis Evernote a pété un câble, la confiance a été rompue, on est tous partis ou presque, à la recherche d’une solution de rechange durable. De lapin.
Auguste lectorat, j’ai fait péleriné trois ans (ça ne veut pas dire que j’ai tenu le rôle d’une cape légère) à la recherche d’un outil semblable, aussi puissant et stable, et qui offrirait de meilleures garanties de vie privée. J’ai tout testé ou presque, j’ai misé un bon moment sur DEVONthink (dont je reparlerai cependant), j’ai tourné avec Apple Notes, j’ai espéré beaucoup de Keep It et de Notion, mais… trois ans plus tard, après le mea culpa de la compagnie et un épluchage pointilleux de sa nouvelle politique, je reviens à Evernote.
Pour faire simple, je désire
- Déjà, éviter de multiplier les applications dans tous les sens. Donc, un outil aussi puissant que possible pour ne pas en avoir douze (ce qui est le meilleur moyen de paumer une information).
- La capacité d’envoyer des informations à l’application depuis n’importe où avec une extrême simplicité (sur Mac et iOS). C’est le premier axiome de GTD : la capture.
- … dont une capture web à l’identique (je veux pouvoir sauver des bouts de page web ou des pages entières pour référence ultérieure et archivage).
- De classer ces informations selon plusieurs facettes (en gros, avec des tags).
- Une synchronisation cloud rapide et sans heurt.
- La possibilité de lier des notes à d’autres, ou même de référencer des notes dans d’autres applications (comme placer un lien vers une checklist externe depuis OmniFocus).
- Une garantie de vie privée.
Eh bah, à part pour le dernier point où la méfiance reste de mise, rien ne bat Evernote pour l’instant, et pourtant j’ai essayé, parce que j’étais vraiment, vraiment très colère contre lui. (Faut pas énerver un Scorpion. Faut pas.)
Notion est très joli mais son web clipper est à la ramasse. Idem pour Bear. Apple Notes ne sauvegarde que des liens, pas des extraits de pages (et n’a pas de tags). Keep It bugouille. DEVONthink est le concurrent le plus sérieux de tous mais l’application n’est quand même pas taillée pour les notes “légères” (c’est davantage une base de données bibliographique qu’un calepin où tu fourres un peu tout, tes idées comme tes listes de courses).
Evernote, bien qu’il ait à peu près le charisme d’Excel, me rendait de fiers services et a constitué ma base de données bibliographique, mon fourre-tout de trucs à ne pas oublier, mon service de capture de documents sur le terrain, et j’en passe. Son âge est à la fois un avantage comme un inconvénient : le développement est un peu rouillé, l’application est parfois rébarbative, mais elle s’interface avec à peu près tout, le service sous-jacent est solide, et j’y ai développé des habitudes que je n’ai jamais réussi à retrouver ailleurs.
Bref, Evernote, c’est Excel. C’est le même fun, mais aussi la même puissance.
Qu’est-ce que je fiche avec Evernote ? Eh bien, à peu près tout qui ne soit pas spécialement sensible (l’administratif, lequel finit dans DEVONthink, j’en reparlerai). La puissance de l’application a toujours été la facilité que l’on a à y fourrer des données (à tel point qu’on le lui reproche parfois : Evernote serait write only, soit, tu balances tout dans ce trou noir pour te donner bonne conscience et tu n’en ressors jamais rien).
Idée d’histoire, de personnage, de cadeau ? Code d’extension de garantie à présenter à un revendeur pour une réparation ? Justificatifs de déplacement à envoyer à qui de droit ? Recommandation de lecture, de film, de whisky ? Notes pour un entretien ? Tout ça finit dans Evernote. L’application est idéalement taillée pour pour rassembler tous les post-its épars et les informations disparates qu’on ne sait pas où classer – et, comme il est de plus en plus d’usage aujourd’hui, savoir où on les a mises compte moins que maîtriser le moteur de recherche pour les en ressortir au bon moment.
Bref, je réutilise Evernote, et mine de rien, j’y retrouve du plaisir et de l’efficacité, et c’est quand même bien tout le but de la manœuvre. Je vous recommande à nouveau, si vous ne l’avez pas fait, d’y jeter un œil (surtout si vous êtes du genre à perdre vos post-its ou que vous organisez des projets complexes – un roman, une thèse, une société d’import-export de bulots). Notamment : à travers le premier test, et pour aller plus loin : des conseils pour organiser ses informations.
Comme toujours, de manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci !
Tu sais que ton article pourrait me convaincre d’y revenir ? Idem, j’ai essayé un tas de choses (plutôt dans le libre, à base de Nextcloud, Framasoft et tout – une histoire d’éthique et de convictions), mais je me reprends, parfois, à repenser à evernote avec nostalgie parce que c’est sacrément utile, quand même (y compris et surtout quand on doit jongler entre thèse et écriture fictionnelle.) Je vais laisser mijoter un peu, mais ton article ne me laisse pas indifférent.
J’ai fait un peu le même parcours avec Evernote : j’ai eu une première période d’essai et d’utilisation plus ou moins intensive, avant de le délaisser plusieurs années. Cela fait quelques semaines que j’y reviens, parce que malgré plusieurs tentatives je n’ai pas trouvé d’alternative aussi puissante et plaisante à utiliser.
J’essaye aussi de réduire le nombre d’applications que j’utilise, mais j’ai encore du boulot :
– Evernote pour la prise de notes, la capture de sources externes (web, photos, etc.)
– Pocket pour la sauvegarde et la lecture de textes plus ou moins longs (souvent des articles de presse, de magazine ou de blog)
– Reeder pour la collecte de mes flux RSS (mais soit je lis tout de suite, soit j’envoie vers Evernote pour une lecture dans la journée ou le lendemain, ou vers Pocket pour lire “quand j’aurai le temps et l’envie”)
– Bear pour mes textes courts (notamment blog)
– Scrivener pour l’écriture “sérieuse” (nouvelles, roman, ateliers d’écriture)
Ca fait beaucoup mais pour le moment ça fonctionne pas mal.
Haha, content de voir que je ne suis pas dingue 😉 J’ai à peu près le même setup, c’est marrant, à part Instapaper à la place de Pocket (pour la possibilité d’y forwarder des mails entiers) et IA Writer à la place de Bear (car moins cher). En fait, je cherchais le moyen de me débarrasser d’Ulysses depuis un moment à cause du coût de l’abonnement. À ce stade, je ne sais pas comment il serait possible de réduire encore davantage ce nombre.
Ca me rassure un peu voir que je ne suis pas le seul à être parti là-dessus. Après pas mal de tentatives dans tous les sens, c’est finalement comme ça que ça marche le mieux pour moi. Pour Pocket vs. Instapaper, c’est l’existence d’une application desktop sur le Mac qui m’a fait passer de l’un à l’autre après des années d’utilisation d’Instapaper.
En bordelique en cheffe que je suis, evernote s’est que du bonheur!
Carnet de note pour faire semblant d’avoir un truc rangé, avoir tous sous la main tout le temps (exemple tout con l’autre soir me fallait mon numero de compte bancaire, plutot que d’aller chercher la carte, j’ai juste eu a ouvrir evernote pour le recup sur l’image de la carte que j’avais prevu avant mon voyage d’étude, en cas de perte!)
Seule frustration quand on coupe le pc trop vite et qu’il a pas synchro et bien sur on s’en rends compte quand on a pas acces au pc ahah
(Et j’adore Excel en plus, coïncidence ? J’en doute :p )
Evernote c’est mon second cerveau. 10 ans de bons et loyaux services, 12.000 notes. Accès à mes notes clés sur simple commande Siri. Intégration avec kanbanote.com pour mon setup GTD (je gère ma gestion de tâches dans Evernote comme si j’avais un Trello, j’ai lâché Omnifocus)(un seul outil = magique).
Evernote et moi c’est pour la vie.
Intéressant, la référence de Kanbanote, merci. OmniFocus répond à pas mal de choses spécifiques dans mon cas (scripting) mais je suis sûr que l’outil pourra intéresser du monde ici ! ????
Voilà que je doute de mon choix d’être passé d’Evn à OneNote il y a deux ans…
OneNote a bien changé votre article critique d’il y a quelques temps: synchro beaucoup mieux, interface plus friendly etc… mais des choses insupportables toujours pas corrigées pour le quotidien.
Rester à ON ?
Revenir à Evn ?
That’s the question !
Grrr…