Je vous ai bassiné avec, mais je vous rassure, je bassine aussi tout mon entourage IRL avec Outer Wilds. Je ne dirai absolument rien, puisqu’une immense part du plaisir repose sur la découverte et la révélation, mais disons que le jeu de base semblait tellement parfait et achevé, comment ajouter une extension à une œuvre qui ne laisse rien dépasser presque par définition ?
Eh bien c’est possible.
Je ne vous ai rien dit sur le jeu la première fois, je vous ai raconté à la place comment je l’avais découvert, je vais évidemment vous en dire encore moins. Mais, dans la pure tradition de nos premières sessions à toutes et tous, nous avons organisé un week-end religieux de retrouvailles à cinq fondus du jeu1 pour lancer le DLC, intitulé Echoes of the Eye et, du haut de notre goût d’esthètes de première catégorie ayant poncé le moindre texte, la moindre théorie du jeu d’origine, le faire à plusieurs et décider si l’ajout était à la hauteur de l’original.
Verdict : oui. Nous l’avons fini sur ce seul week-end, mais n’y voyez pas une faible durée de vie : à cinq cerveaux accoutumés à la façon de penser d’Outer Wilds, nous ne sommes jamais restés bloqués très longtemps sur des énigmes (il y en avait toujours un pour avoir l’idée qui relançait l’exploration). Seul, j’aurais certainement mis cinq fois plus de temps. Et l’ajout, tout en offrant des mécaniques décidément différentes de l’original, vient répondre à une question secondaire mais, à la réflexion, troublante, qui pouvait se poser. Echoes of the Eye a une personnalité décidément distincte, ce qui constitue à la fois une prise de risque et une preuve de la créativité renversante du studio. Tout le monde ne sera pas forcément fan de certaines mécaniques (certains pans de gameplay du DLC ne sont pas ma tasse de thé, je l’admets), mais c’est une question de goût, pas d’implémentation, qui est irréprochable.
Comme je ne peux pas vous en dire plus, je vais répondre aux questions que j’ai vu se poser, et que je me posais moi-même avant de commencer le DLC, si c’est votre cas.
Est-ce que c’est bien ? Oui. Mais si vous avez fini le jeu de base, vous savez qu’on ne se baigne pas deux fois dans la même rivière. Vous avez ouvert la boîte de Pandore, vous savez, et Echoes of the Eye ne pourra pas recréer ce même vertige. C’est impossible. Acceptez-le, et dégustez l’extension comme ce qu’elle est : une extension, une manière de prolonger le miracle avant de faire vos adieux définitifs à ce microcosme.
L’histoire prolonge-t-elle dans celle du jeu de base ? Un peu. Mais n’attendez pas une révélation d’envergure : encore une fois, vous savez. Par contre, ça prolonge un truc de manière drôlement futée et bien cool. Et vous vous direz après coup : mais oui, en fait, cette question se posait bien, et maintenant je sais aussi.
Est-ce que je dois reprendre ma sauvegarde d’origine ? Si vous l’avez, oui. D’ailleurs, et les développeurs le conseillent. Mais pas pour la raison que vous pensez sans doute. Sinon, ce n’est pas indispensable, mais c’est dommage de ne pas le faire.
J’ai entendu dire que ça faisait méga peur et j’ai trop peur d’avoir peur. C’est vrai ? Quand même pas. Tu es allé à Sombronces ? Okay : eh bien certains passages sont un peu pire, d’accord, mais on n’est pas non plus dans du survival horror, comme certains tests l’affirment, faut pas déconner non plus.
Si je ne connais pas Outer Wilds, je découvre le jeu avec le DLC intégré ou pas ? Excellente question à laquelle je ne crois pas qu’il existe de réponse claire et franche. Tout de suite après l’expérience, je pensais qu’il valait mieux d’abord faire le jeu de base, puis intégrer Echoes of the Eye, mais je n’en suis plus si certain. Je crois que les deux approches sont faisables. Voyez donc ce que vous avez sous la main et faites avec ce que vous avez. Je pense que ça sera forcément bien.
- Dont un qui atterrit sur la station solaire en manuel. Tout le temps. ↩