Le rôdeur sur le seuil de l’année

Je ne suis pas très bon pour les bilans (au grand dam de mon expert comptable de mère), mais je me suis rendu compte que cela fait un bout de temps que je n’ai pas parlé de projets et d’écriture en
ce lieu. Ce n’est pas que je n’ai rien à dire, mais, en ces temps de surpromotion à gogo, je tends pour ma part à observer une discrétion, certes contreproductive, à l’égard de mon travail. Je
n’aime pas parler des projets non aboutis ou non signés, préférant les présenter une fois que c’est très bien avancé, me limitant à l’info pure. En faire davantage me donne l’impression (idiote)
d’un étalage inélégant. Je vais m’efforcer de me soigner et parler davantage de l’écriture en soi (j’ose espérer que ça ne devrait pas trop ennuyer les lecteurs de ce blog). Et puis, à lire ces
pages, on va finir par croire que je passe exclusivement ma vie au téléphone. Non, je bosse aussi, des fois.

Quels projets donc pour 2009? Eh bien, j’ai maintenant une bonne demi-douzaine de nouvelles acceptées dans diverses anthologies, certaines étant en chantier depuis plusieurs années. Cela ne me pose
aucun problème: je suis un type patient et fidèle et je préfère publier moins souvent dans des supports en qui j’ai toute confiance, qui me font envie, plutôt que de faire la course aux entrées
bibliographiques. Sans pouvoir en dire plus, au moins trois de ces projets devraient aboutir cette année, avec trois textes extrêmement différents les uns des autres. J’ai hâte de pouvoir les
présenter.

Je continue aussi à travailler sur le

qui est devenu un monstre dont je commence à être assez content, ne serait-ce que parce que j’ai réussi à franchir le mur de la novella pour jouer avec la forme (très) longue. La liberté immense
qu’elle offre, que je peinais à affronter, me semble maintenant passionnante et plus aussi impressionnante. Mes envies d’explorations et de trajectoires se multiplient en tous sens. Je me rends
compte que je me suis bien installé dans ce format, au point que, depuis un an, j’ai dû annuler plusieurs projets de nouvelles qui n’étaient en fait que des novellas ou de courts romans déguisés.
Bref, je ne sais pas si le résultat final vaudra quoi que ce soit, mais peu importe, le voyage en valait la plaine, comme disaient les Britanniques à Waterloo. Enfin, que je finisse déjà le premier
jet, on verra après.

Je n’ai pas eu le temps de signaler en fin d’année dernière une interview réalisée par Kalys de Psychovision, lisible ici, portant principalement sur L’Île close et Regarde vers l’ouest. Je garde un excellent souvenir de cet
entretien réalisé face à face à Nantes: ses questions très intelligentes et bien vues m’ont permis de m’aventurer un peu hors des sentiers battus et des discours conventionnels. Qu’elle en soit
encore remerciée.

2014-08-05T15:26:59+02:00mercredi 7 janvier 2009|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Le rôdeur sur le seuil de l’année

Des profondeurs de R’lyeh je bousille ton cap compas

Je me trouve toujours à la barre de mon supertanker, commençant à reconnaître de mieux en mieux les réactions de l’engin, mais confronté simultanément à un phénomène non-euclidien qu’aucun véritable capitaine de navire n’a jamais rencontré (sauf, peut-être, ceux qui croisent au-dessus de R’lyeh): l’océan s’allonge. Un récit n’est pas une masse achevée et finalisée une fois le synopsis écrit: certains détours s’imposent, d’autres (plus rarement) restent sur le carreau de la salle de montage. Le plus angoissant est probablement de savoir que je dois atteindre New York à la barre de ce foutu navire dans un temps limité, mais si l’océan ne coopère pas, je fais comment, moi?

Je fus donc assez rassuré de tomber sur cette nouvelle courte de Megan Lindholm (alias Robin Hobb) sur son site officiel, intitulée How I Became a Famous Writer (a True Story). En anglais dans le texte, évidemment. Extrêmement rassurante et éminemment intéressante pour tous les auteurs, jeunes, moins jeunes, en herbe.

Si les plus grands sont confrontés au maëlstrom à géométrie variable de leurs efforts jetés sur la page blanche, l’espoir m’est permis…

All I ask is a tall ship

And a very, very big fish hook.

2014-08-05T15:27:07+02:00jeudi 18 septembre 2008|Technique d'écriture|2 Commentaires
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