Expansion de texte : article invité sur le blog de Typinator, app sans abonnement

Je vous le dis, je vous le redirai, l’expansion de texte, ça n’a l’air de rien et ça paraît stupide az feuque mais c’est prodigieux, c’est génial, c’est rigolo et en plus ça permet de taper rapidement des emojis partout dans ses notes quand on s’en sert comme signifiants genre ⚠️ ❓💡 🗒 👤.

J’ai depuis longtemps cessé de recommander TextExpander (sur abonnement et lent à l’usage) au profit de Typinator (achat unique, d’une rapidité confondante sur Mac). Aujourd’hui, la compagnie qui produit l’app, Ergonis, m’a invité à en dire du bien sur leur blog officiel, et je vous y explique donc pourquoi expansion de texte implique mathématiquement margaritas.

➡️ L’article sur le blog d’Ergonis.

2025-09-27T09:24:28+02:00lundi 29 septembre 2025|Lifehacking|1 Commentaire

La photo de la semaine : Vague de roc

La sagesse aborigène explique que les trois formes à l’intérieur sont trois hommes pétrifiés par le surgissement de l’esprit maléfique envoyé par la tribu voisine qui s’était offensée que les locaux ne répondent pas favorablement à une invitation. Pensez-y la prochaine fois que vous vous étripez en ligne, ça rigolait pas autrefois (pris sur le flanc de l’Uluru, Central Australia).

Wave of rock
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2025-09-22T10:17:21+02:00vendredi 26 septembre 2025|Photo|0 commentaire

L’étrange quête d’acheter un CD en ligne en 2025

Les années 1990 de Tangerine Dream sont un peu, disons, controversées. La technologie se développant, le groupe rompt avec ses racines expérimentales (Phaedra, Ricochet, Rubycon, Tangram, Stratosfear, Hyperborea…) pour embrasser les nouveaux sons qui deviennent disponibles notamment à travers la synthèse FM et le sampling, mais le résultat convainc assez peu les fans de la première heure. Melrose, Goblins’ Club font hausser des sourcils dubitatifs ; mais, pour être entièrement juste, ils ne sont pas les seuls à peiner à prendre ce virage – la quasi-totalité des grands pionniers de l’électronique se perd aussi à cette période1. Apple Music fait même apparaître un trou curieusement suspect sur cette période, omettant un paquet d’albums pour un groupe qui a pourtant plus de cent sorties studio :

(Ils auraient aussi pu s’abstenir de laisser Tyger, mais ça reste un album historique, pas forcément pour de bonnes raisons.)

J’ai une copie d’époque de Goblins’ Club numérisée depuis belle lurette, que je me remets parfois pour la nostalgie (même si ça n’a pas bien vieilli non plus) et, me baladant au hasard, je découvre une chronique de l’album mentionnant que le meilleur de cette période un peu difficile serait Mars Polaris. Tiens donc ! Je ne le connais pas (en même temps, à moins d’être un fan très hardcore, c’est difficile de tout connaître de TD, et pour ma part, je suis bien plus Virgin Years), mais qu’à cela ne tienne, on est en 2025, ça se trouve, hein ?

Eh bien : étonnamment pas. Absent des services de streaming, donc2. Pas grave, ça s’achète : activons l’option pour le magasin iTunes et… non plus. Amazon mp3 ? Qobuz ? Rien. Il y a une playlist sur YouTube, constituée de bric et de broc, et même une vidéo complète, mais ça n’est pas une vraie sortie, hein ?

Il se trouve que l’album n’existe pas, officiellement du moins, sous forme numérique, ce qui pose toujours la question de l’archivage et de la disparition des supports. La seule manière d’en trouver une « vraie » version a été de dégoter le CD sur eBay, et c’est rigolo d’acheter un CD sur eBay en 2025, comme si j’avais encore mon modem Netissimo raie manta pour discuter sur ICQ.

L’engin est bien arrivé à Melbourne un mois plus tard. Et tenir une galette neuve entre mes mains, pour aller la classer dans ma colonne de CD physiques, n’est plus un acte que je fais très souvent, disons.

Surtout que la première chose que j’aie faite est de l’archiver en ALAC avec le lecteur externe planqué dans un coin de mon bureau derrière un plateau à fournitures de bureau qui ne sert plus qu’à la numérisation. (L’app Musique fait ça très bien ; le modèle que j’emploie est un lecteur de Blu-Ray Asus BW-16D1H-U PRO qui fonctionne avec macOS.)

Mars Polaris vit dans mes entrailles numériques.

Verdict ? Ah, j’ai quand même surtout fait ça pour l’amusement, hein. Sinon, ça sonne vraiment comme du Tangerine Dream de 1990. J’ai écouté l’album plusieurs fois, et je n’en retiens quasiment rien à chaque écoute (sauf peut-être Tharsis Maneuver, avec sa séquence en fond chouette). Ce qui n’est pas forcément un désavantage ! Et ça ne m’est pas non plus ouvertement désagréable comme peuvent l’être Tyger ou Melrose. On est d’accord que je n’irai pas non plus chercher les quelques 75 albums restants que je n’ai pas et qui ne sont pas disponibles en streaming 3. J’ai des factures d’électricité à payer.

  1. Chronologie de Jean-Michel Jarre conserve des morceaux immortels et d’autres qui ont horriblement mal vieilli ; il fera même demi-tour par la suite, revenant aux machines purement analogiques pour Oxygène 7-13.
  2. Comme d’autres étranges aventures, du groupe, d’ailleurs. Pas trace de Cyclone non plus, dont j’aime le côté délicieusement kitsch, et que j’ai en CD depuis trente ans, heh.
  3. Même si le streaming est désastreux en termes de rémunération des ayant droit – je suis au courant –, en tant que consommateur, quel pied !
2025-09-20T10:11:43+02:00mercredi 24 septembre 2025|Décibels|0 commentaire

Philippe Ward

Certains noms ont bâti des pans entiers de l’imaginaire français. Comme beaucoup, beaucoup d’autres, il m’avait donné ma chance, avec conseils avisés et encouragements sans complaisance, et, comme beaucoup, beaucoup d’autres, je lui dois une part importante du démarrage de ma carrière. Un pilier du milieu, qui nous a quittés le 11 septembre dernier, laissant le métier entier en deuil.

Rappelez-vous donc Philippe Ward. Un grand homme, par la taille et l’œuvre, au merveilleux accent ariégeois connu de tout le fandom et d’une gentillesse absolue, nouvelliste et romancier d’importance (multilauréat du prix Masterton, lauréat des prix Ozone, Ayerdhal, du prix ActuSF de l’uchronie pour la saga Lasser coécrite avec Sylvie Miller, et d’autres encore). Également le cofondateur des éditions Rivière Blanche en 2004, qui ont à la fois ressuscité l’esprit d’une littérature d’aventure disparu avec le Fleuve Noir de l’époque, et fait confiance à des ouvrages parfois audacieux, avec un profond souci de recherche des nouvelles voix du domaine. Entre autres, « Rivière » a longtemps porté des recueils de nouvelles qu’il aurait été impossible de placer ailleurs (qui d’autre aurait accepté le recueil d’un auteur tel que moi, qui n’avait à l’époque qu’un roman en préparation ?). Philippe et Rivière Blanche ont offert pendant de longues années à la nouvelle d’imaginaire et au roman d’aventure populaire des places qu’il était extrêmement difficile de trouver ailleurs, et ces formes ont survécu, puis se sont épanouies grâce à lui et cette maison.

Merci, Philippe. Jeunes générations qui passez par ici, si son œuvre tant littéraire qu’éditoriale et patrimoniale ne vous est pas encore familière, partez à la découverte de son univers, et sachez combien l’imaginaire français lui doit beaucoup !

2025-09-20T10:05:17+02:00lundi 22 septembre 2025|Le monde du livre|2 Commentaires

La bulle de l’IA approche peut-être de l’éclatement

Et je dirais bien que ça ne nous fera pas pleurer, sauf que, quand d’immenses risques financiers comme celui-ci explosent à la tronche des investisseurs, ils tendent à nous exploser collectivement au visage à tou·tes, et nous finissons par devoir éponger la dette.

Mais, il apparaît de plus en plus clairement que fournir toutes les données existantes du monde aux grands modèles de langage a atteint une sorte de plafond : cette approche ne conduira pas la recherche à l’Intelligence Artificielle Générale. ChatGPT 5 n’améliore que marginalement les performances du 4. Les modèles de langage hallucinent toujours autant et sont toujours aussi faciles à détourner.

Et tout récemment, Oracle a signé un contrat de 300 milliards (oui, MILLIARDS) de dollars avec OpenAI, alors que, de leur propre aveu, ils ne seront pas rentables avant 2030.

Tout ça pour quoi ? Des machines à résumer des textes et à cracher du contenu générique pour des tâches bullshit. Construites comment ? On siphonne les œuvres des créateur·ices du monde entier sans leur consentement, on entrave la transition énergétique, on rend encore plus précaires les métiers artistiques qui n’ont pas besoin de ça, on sape encore davantage la presse traditionnelle, le tout alimentant le technofascisme rampant. Je ne suis pas hostile à l’IA ni à l’apprentissage automatique, qui peuvent donner des résultats formidables dans le cadre de la médecine et la recherche scientifique, mais l’IA générative est un tout autre domaine, fondé sur des pratiques prédatrices, pour un impact social et mental général négatif.

Dans notre hypercapitalisme mondial et instable, la technologie avance de plus en plus par bulles grossièrement surévaluées et éclatements plus ou moins dangereux. On a eu la fameuse « bulle Internet » dans les années 2000, les NFT et blockcouillonades ont suivi la même trajectoire, et je ne serais pas étonné que le tour de l’IA arrive d’ici un ou deux ans.

Qu’en restera-t-il ? Pour commencer, la société éponge de plus en plus souvent les paris de ce faible nombre d’irresponsables pour protéger ses structures existantes. Nous risquons fort, une fois de plus, de payer collectivement la dette. Et après le sursaut, les reliquats de la technologie, ramenés à une envergure plus raisonnable, infusent dans le présent. L’éclatement de la bulle des « dotcom » n’a pas signé la fin d’Internet, on échange toujours des Bitcoin mais plus des $HAWK, il est fort probable que la recherche en langage naturel, les assistants virtuels, les outils textuels qui ont fleuri partout dans nos outils restent à demeure. Que ça nous plaise ou non.

Juste, l’intelligence artificielle générative ne nous amènera pas à l’oisiveté d’une société post-rareté type Star Trek. Juste à engraisser encore davantage une poignée toujours plus réduite d’acteurs. Et, que la chute se produise ou pas, ça nous fait mal, d’une manière ou d’une autre.

2025-09-12T09:08:16+02:00mercredi 17 septembre 2025|Humeurs aqueuses|9 Commentaires

Procrastination podcast s10e01 Considérations générales sur l’ergonomie du poste de travail, avec Karima Amarouche

procrastination-logo-texte

C’est la rentrée, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s10e01 Considérations générales sur l’ergonomie du poste de travail, avec Karima Amarouche« .

Passer ses journées, ses semaines, ses années devant un clavier projeté dans son imaginaire peut entraîner des conséquences très tangibles sur la personne de l’auteur·ice et notamment son corps : mal de dos, de main, d’épaule… Pour sa dixième saison, le podcast Procrastination est enchanté et honoré de s’entretenir avec Karima Amarouche, ergonome à France Travail, membre du département ergonomie et analyse des activités et spécialiste de la prévention des risques professionnels, afin de créer le meilleur – et le plus durable – environnement d’écriture possible !

Pour ce premier volet de cette conversation au long cours, il sera question d’introduire la science de l’ergonomie et ses recommandations générales. S’agit-il seulement d’une science du corps ? Quels risques court-on si l’on néglige sa santé au travail ? Quels sont les signaux d’alarme à surveiller, physiques mais aussi cognitifs ? Quelles recommandations globales peut-on faire à tout un chacun ?

Références citées

Karima Amarouche recommande également ce site de ressources sur la santé au travail et l’ergonomie : https://www.ekas-box.ch/fr/#!/home/trailer

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2025-09-12T10:26:20+02:00lundi 15 septembre 2025|Procrastination podcast|0 commentaire

Désactiver l’IA dans votre site WordPress

L’IA c’est tabou, on en viendra tous à bout. J’ai fini par me retrousser les manches pour virer cette saloperie qui est arrivée il y a (trop) longtemps dans l’administration de mon site, c’est assez simple :

  • Télécharger le plugin Code Snippets, qui permet d’injecter de petits extraits de code dans son installation pour la modifier ponctuellement
  • Créer un extrait comportant simplement cette ligne :

add_filter( 'jetpack_ai_enabled', '__return_false' );

Adios!

2025-09-10T00:57:21+02:00jeudi 11 septembre 2025|Geekeries|0 commentaire

En écriture, ne négligez pas les coûts de préproduction

J’ai découvert un certain nombre de pièges avec l’écriture de « Les Dieux sauvages », en particulier La Succession des Âges (il avance, il avance, il est gros), et je pourrais sans doute écrire un Comment écrire de la fiction ? complet sur les leçons apprises à la dure au cours de ce projet ; mais ce serait curieusement spécifique, alors autant en partager ici quelques-unes, hein ? Histoire que vous puissiez les refaire tranquillement de votre côté et qu’on puisse ensuite trinquer à notre déréliction.

Le piège du moment, en ce qui me concerne, soit, dans mon contexte, la lenteur ajoutée à l’écriture, ce sont les coûts de préproduction. Dans le cinéma, c’est bien connu : on voyage sur les lieux de tournage pressentis, on les choisit, on conçoit les costumes, ce qui représente un investissement avant même le tournage du premier plan. Dans le jeu vidéo aussi : on crée du concept art, on architecture son projet, on explore des mécaniques et on les choisit et les affine avant de réaliser le produit à part entière.

Rien de tout ça ne semble vraiment s’appliquer à l’écriture de fiction, hein ? Surtout quand on clôture une saga sur laquelle on travaille depuis des années. En principe, l’histoire est connue, les personnages aussi, les lieux ont été établis, « il n’y a plus qu’à » dérouler.

Évidemment, non. La Succession des Âges nous emmène dans des lieux qu’on n’a pas encore vus en détail, touche à des concepts plus vastes de l’univers d’Évanégyre, et bien sûr apporte son lot de révélations finales. Ces révélations ont toujours été prévues depuis le début de l’écriture (relisez le prologue de La Messagère du Ciel à la lumière des derniers événements de L’Héritage de l’Empire), certaines lignes de dialogue des ultimes scènes existent depuis… 2016. Mais sentir et savoir ce qu’on va faire n’est pas équivalent à lui donner vie.

Écrire une histoire exige une vie à part entière, une connaissance intime et approfondie des lieux, des fonctionnements, des raisons d’être des choses – il faut en savoir beaucoup plus qu’on ne va en dire, car autrement, il est impossible de trier et de savoir quoi dire. Et cela, mes amis, c’est du coût de préproduction. On arrive à Plan-de-Cuquiel, cité elfique qu’on croit connaître car on en parle depuis 3000 pages, mais il faut alors décider : quelle logique aux lieux ? Quelle organisation sociale effective par rapport aux intentions voulues ? Certes, c’est une communauté anarcho-syndicaliste, mais techniquement, qui est le secrétaire général depuis deux ans et est-ce que ça se passe bien, ce qui se transcrit littéralement dans l’atmosphère de l’auberge où les personnages font halte pour la nuit ?

C’est ainsi qu’on se retrouve à devoir faire du worldbuilding inattendu et imprévu alors qu’on pensait dévaler la longue pente vers sa conclusion. Écrire, c’est choisir l’information pertinente et vivante à donner pour incarner l’histoire. On peut en improviser beaucoup sur le moment. Mais pas tout.

Attention aux coûts de préproduction.

2025-09-07T09:20:56+02:00mercredi 10 septembre 2025|Best Of, Technique d'écriture|0 commentaire
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