La littérature, c’est pas ce que vous croyez

Non parce que ce qui m’intéresse, c’est le traitement de questions de société, vous comprenez, où la multiplicité des points de vue en rencontre fait jaillir une étincelle nouvelle, imprévisible, où un sens second se dégage. Ce hors-texte, cette sémantique du silence, si l’on veut, c’est là que réside tout le discours, toute l’interprétation du lecteur, qui fait de l’oeuvre littéraire un objet intemporel, et…

Quoi, comment ça, mes notes ? Hein ? Euh…

bim_bamOui, c’est bien mes notes pour une scène. Bah quoi ? Qu’est-ce qu’elles ont, mes notes ?

2015-05-11T21:18:50+02:00jeudi 14 mai 2015|Expériences en temps réel|13 Commentaires

Un message du ciel

Or doncques, l’Église me spamme ma boîte aux lettres (je ne fais pas mystère du peu de cas que j’accorde à ses missives, ce qui se couple ici à l’agacement de vivre en principe dans une résidence fermée et donc inaccessible aux fâcheux).

Cela dit, je remercierai ici la Providence, car, visiblement, le bon ecclésiastique avait un nom prédestiné pour charger les boîtes aux lettres :

pouriel_eglise

Alléluia !

2015-03-16T21:30:51+01:00lundi 23 mars 2015|Expériences en temps réel|3 Commentaires

Touché coulé

Auguste lectorat, ne fais pas comme ce marin.

brassiere_obligatoireEffectivement. Il aurait probablement fallu le même avertissement sur les baignoires du Titanic.

2014-12-09T10:06:42+01:00mardi 9 décembre 2014|Expériences en temps réel|Commentaires fermés sur Touché coulé

A propos d’hier

Parce qu’il faut quand même rappeler que

Haters-gonna-hate-potatoes-gonna-potate

Le débat autour de Rêver 2074 aura certainement engendré plus de téléchargements et de lectures que le silence pur. Chers concitoyens numériques, rappelons-nous… oh la vache, moi qui a toujours pensé que c’était Andy Warhol, mais non, fichtre, je viens de vérifier et c’est de Léon Zitrone : « Qu’on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L’essentiel, c’est qu’on parle de moi ! » Par les temps qui courent, surinformation, course au buzz, volatilité – quand on désapprouve, ma foi, il n’est de plus forte condamnation que le silence.

Mangez des frites.

2014-11-25T00:19:42+01:00mardi 25 novembre 2014|Expériences en temps réel|103 Commentaires

Un couple improbable

« J’apprécierais que tu ne profites pas de la moindre occasion pour toujours mettre en avant tes spécificités ethniques, maugréa Eladiel. Il me semble que la situation est largement plus grave. La solution à tous les problèmes ne passe pas forcément trente mètres sous terre.

— Je ne ramène rien du tout ! » protesta Balwina. Elle se gratta la barbe où subsistaient encore des miettes de pain de voyage et pointa l’horizon du doigt. « Tu sais pourquoi on appelle cette forêt la Forêt Sans Retour ? Tu t’en doutes, de l’explication, ou te faut un poème, des choristes et trois joueurs de harpe ? »

Eladiel plissa son nez au profil parfait et la tristesse traversa ses yeux verts.

« Ce n’est pas la peine de ramener cette vieille histoire, murmura-t-il. C’est du passé.

— Le passé, mes fesses. Maman ne t’a jamais pardonné. Si j’y réfléchis bien, c’est probablement là que tout a commencé à dégénérer entre nous. Le jour même de notre mariage ! C’est qui qui la ramenait avec ses spécifictés ethniques ? » La naine secoua la tête. « Elle m’avait prévenue, pourtant. Pauvre maman. J’aurais dû l’écouter.

— Tu l’as si bien écoutée que tu t’es laissée convaincre qu’un elfe et une naine n’avaient rien à faire ensemble ! » Eladiel avait des trémolos dans la voix.

« Et allez, c’est reparti, grogna Balwina en levant les yeux au ciel.

— Reparti ? Vraiment ? Parlons-en, de repartir. Si je t’insupporte tant, pourquoi es-tu venu me chercher ? Tu n’avais pas d’autres… » Ses lèvres bougèrent un instant sans qu’aucun son n’en sorte. « D’autres camarades de beuverie à emmener ? Vous auriez été bien, entre vous, à comparer des plans d’excavation et à aiguiser vos pelles ! Pour ce que tu m’en roulais, de toute façon ! »

Eladiel ouvrit de grands yeux, choqué par son propre accès de colère. Balwina elle-même le regarda d’un air nouveau, pas tant heurtée par la formulation que par le fait qu’elle ait pu franchir les lèvres de son ex-mari.

« Tu vas pas pleurer, quand même ? » fit Balwina.

Eladiel renifla, les yeux rouges.

« Nan. »

La naine poussa un long soupir.

« Ca te ferait plaisir qu’on passe par la forêt ? »

L’elfe acquiesça, puis détourna la tête en contrôlant sa respiration pour masquer son émotion. Balwina leva les yeux au ciel et rectifia la position de sa hache sur son épaule.

« Allez. Passe devant. »

Déclencheurs : 20′ d’écriture, 

exposer des informations par le dialogue entre un elfe et un nain, 

sachant que le nain veut passer par la montagne, et l’elfe par la forêt. 

2014-07-03T09:46:39+02:00jeudi 3 juillet 2014|Expériences en temps réel|3 Commentaires

Un portrait flatteur (ou pas)

Exercice n°1 de la Masterclass 2014 des Imaginales : rédiger sa propre présentation. 

Sa vie, il l’aura vécue en racontant les tragédies des autres, les accidents absurdes qui peuvent souffler un destin de façon aussi cruelle que sinistrement drôle : Lionel Davoust n’imaginait probablement pas pour lui-même une fin qu’il n’aurait pas désavouée dans un de ses romans. Le corps du célèbre romancier, chevalier d’industrie lauréat de trois prix Nobel de littérature et célèbre inventeur du sérum d’immortalité, a été retrouvé sans vie flottant à l’extérieur du sas numéro 3 de la Nouvelle Station Spatiale Internationale juste après le départ du vol hyperspatial pour Bételgeuse de 9h06. Les services de police, à l’issue de l’examen du corps, penchent pour une regrettable maladresse de la part du célébrissime auteur. Les détails à notre disposition le décrivent en effet comme coiffé d’un string en dentelle rouge qui, selon les analyses préliminaires, ne lui appartient sans doute pas, avec de nombreux confettis dans ses cheveux (dont l’on se rappelle qu’ils furent reconstruits par nanotechnologie en 2254) et ses vêtements tachés d’un vomi qui, selon les analyses ADN préliminaires, lui appartient sans doute possible. De nombreux témoins, dans des états variables de colère, affirment l’avoir vu ou entendu rentrer titubant, une coupe de champagne à la main, à l’aube artificielle de la station, en hurlant une version très fausse de Stairway to Heaven. Une bien tragique ironie quand on se rappellera que c’est sur cette chanson précisément que le romancier à succès se fit recaler à la session 2260 de The Voice. Connu par sa tendance à ne jamais se satisfaire d’un seul domaine, Davoust aura-t-il cédé à un désespoir amplifié par l’alcool, et mis impulsivement fin à ses jours en ouvrant un sas interdit au public ? Ou bien cherchait-il les toilettes et aura-t-il pris le mauvais virage à l’intersection du corridor B ? Les services d’enquête interrogent actuellement ses quatre épouses, qui doivent se partager l’une des plus grandes fortunes du monde connu.

Ouest-Espace, 23 janvier 2384

2014-05-30T15:39:47+02:00mardi 3 juin 2014|Expériences en temps réel|13 Commentaires
Aller en haut