La photo de la semaine : Fo Guang Shan

Également appelé la montagne du Bouddha.

Fo Guang Shan
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2020-08-29T21:28:02+02:00vendredi 4 septembre 2020|Photo|Commentaires fermés sur La photo de la semaine : Fo Guang Shan

La photo de la semaine : Un dragon

Qui vient du monastère de Yongungsa.

A Dragon

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2017-06-29T10:11:51+02:00vendredi 30 juin 2017|Photo|Commentaires fermés sur La photo de la semaine : Un dragon

Vivre la vie de moine

Après Seoul, ses 25 millions d’habitants et sa modernité aux franges de la science-fiction, direction le parc national d’Odaesan pour vivre 24h au rythme du monastère bouddhiste de Jeongwolsa. Le templestay est une activité en fort développement en Corée, concernant les fidèles comme les touristes.

Jeongwolsa est une petite communauté nichée au coeur de montagnes vierges de toute occupation humaine, où le ciel bas embrasse les cimes et déborde en franges de brume. Une fois l’uniforme du visiteur enfilé et les règles de courtoisie de base apprises – comment marcher sans hâte, comment saluer avec respect les autres occupants du temple – nous sommes livrés à notre propre contemplation autour de la pagode, à des marches dans la forêt de sapins environnants entre les cérémonies rythmant la vie du monastère. Les cloches millénaires résonnent au nom de ce qu’on ne peut voir ni sentir ; leurs vibrations sourdes lavent, apaisent et focalisent le corps et l’esprit. Bien que les cérémonies en coréen restent une total énigme, le chant des moines, empli de sérénité et de lâcher-prise, incitent à la réflexion et à la méditation active. La séparation – artificielle – entre Main Gauche et Main Droite n’est jamais aussi floue qu’à ces instants, pour laisser l’être face à lui-même et à la tendre considération de ses illusions.

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Le retour à la civilisation se fait via Gangneung et le parc de la Réunification, où divers vestiges militaires rappellent les relations difficiles entre Nord et Sud. Témoin, en particulier, ce sous-marin de poche où vingt-cinq espions nord-coréens s’entassèrent en 1996 pour débarquer sur les côtes. Une véritable boîte à sardines où les portes ne semblent guère mesurer plus d’un mètre trente de haut, où il est difficile d’imaginer s’embarquer au milieu de la houle, la fleur au fusil, pour une destination incertaine où, d’ailleurs, il n’y eut qu’un survivant au terme d’une chasse à l’homme de 49 jours.

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2013-09-26T03:29:55+02:00jeudi 26 septembre 2013|Carnets de voyage|4 Commentaires

Zénitude d’un monde dématerialisé

Palahniuk mentionne dans Fight Club “ce que tu possèdes finit par te posséder à son tour1” – une réflexion qui, j’en suis quasiment sûr, remonte au bouddhisme ou au zen2. Pour un bibliophile, un mordu de culture, vidéo, jeu, aspirant une vie plus nomade – mettons, au hasard le plus total, hein, un auteur porté sur le voyage – se déplacer entraîne quelques lourdeurs logistiques tandis que la simple idée d’un déménagement tient du cauchemar absolu.

Je me méfie un peu des idéaux de dépouillement, de contentement, qui me semblent souvent cacher une rationalisation du renoncement. Cependant, la tendance actuelle à la sur-consommation, la sur-accumulation me semble porter un poids bien lourd sur l’agilité de notre esprit, non pas parce que posséder, c’est mal, mais parce qu’occuper l’espace mental de tâches trop nombreuses à accomplir, remplir l’espace visuel, entraver notre mobilité, tout cela accapare nos facultés et tend à les isoler de nos aspirations profondes et véritables. Mais, même en résistant à l’achat de trucs et machins inutiles, le plus cultivé des sages trimballe une bibliothèque qui ferait pâlir un libraire.

Mais cela est-il appelé à rester vrai sous 5, 10 ans ? Je me réjouissais de la possibilité de stocker ses données dans le cloud pour connaître une vie professionnelle mobile – une habitude qui ne touche pas que les créateurs et qui appelée à se répandre si l’on en croit le développement du télétravail et les bénéfices que certaines entreprises peuvent en tirer. À l’heure où la dernière barrière de la dématérialisation culturelle est en train de tomber, celle du livre ; où l’on marque des avancées vers la réduction de nos ordinateurs à de simples terminaux accédant aux données comme aux applications en ligne (exemple de Google Docs ou du service OnLive) ; on peut concevoir la numérisation totale de nos données, musique, films, livres. On peut imaginer que le smartphone ou la tablette commercialisée en 2020 accéderont à l’ensemble de notre vie culturelle dématerialisée sans qu’existe aucun support physique.

Dans ce contexte, que devient la “possession” au sens de Palahniuk et du bouddhisme ? Posséde-t-on des connaissances de la même façon que le livre sur lequel elles sont écrites ? Si, pour les consulter, il suffit d’un simple appareil miniature qui les rappelle de n’importe où, d’une paire login / mot de passe, peut-on encore vraiment parler d’alourdissement de l’esprit, d’entrave à l’agilité, d’accaparation ? La mémoire et l’éventuelle sagesse qui en découle suivent son détenteur partout où il va ; que penser s’il a l’équivalent de la BNF entière dans sa poche et qu’il peut la consulter comme il le souhaite d’un coup de requête SQL ?

Est-ce une frontière supplémentaire qui est en train de tomber ? On peut arguer que les données que nous possédons, elles, ne nous possèdent pas, du moins pas au sens traditionnel du terme. On peut rêver que le citoyen formé à baigner dans ce flux de données continu apprenne à les apprivoiser, à les plier à ses désirs, cultive, pour reprendre les mots de Tim Ferriss dans La Semaine de quatre heures, une “ignorance sélective” de bon aloi.

Ou alors, la question se déplacera tout simplement sur le champ, bien connu lui aussi, de la mémoire et de l’histoire personnelle. Laquelle nous forge également, mais il est amusant de contempler que, peut-être, dans quelques années, nous aurons supprimé un intermédiaire dans la détermination de notre identité. Si les biens que nous possédons nous reflètent et cadrent, en un sens, notre propre histoire, avec le danger de nous y emprisonner, c’est justement parce qu’ils reflètent et cadrent la mémoire. Peut-être qu’avec la dématérialisation, nous passerons directement de l’achat à la construction du soi sans passer par l’intermédiaire du support physique.

  1. What you own ends up owning you.
  2. Si quelqu’un connaît la source exacte, je suis preneur.
2018-07-17T14:26:13+02:00mercredi 6 avril 2011|Humeurs aqueuses|2 Commentaires

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