Small Blue Planet – Locus podcast talking about French SF&F

locusonlineThis entry is in English because the podcast it is about is en English, so…

Small Blue Planet is a podcast hosted on Locus by Cheryl Morgan and Karen Burnham, which aims at visiting the science-fiction and fantasy milieus from other, non-English speaking countries. I have had the utmost pleasure (and heavy responsibility !) of representing France with Mélanie Fazi on the show’s latest issue. We talk about festivals, magazines, websites, publishing, writers and the editorial landscape.

You can listen to it online, or download it in MP3 format from the issue’s page.

2013-04-25T10:18:36+02:00vendredi 26 avril 2013|Entretiens|Commentaires fermés sur Small Blue Planet – Locus podcast talking about French SF&F

Batailles pour encore personne

La lutte pour emporter les marchés du livre numérique ressemble bizarrement à un champ de bataille sans soldats : les enjeux sont énormes, mais, pour l’instant, les liseuses (et donc la pénétration du livre numérique) restent un produit marginal, quoi qu’en disent les enthousiastes. Bien sûr, c’est aujourd’hui que l’on façonne les marchés et les habitudes de demain, mais il y a un petit côté surréaliste à voir d’un côté le bouillonnement d’activité et d’innovation qui se joue entre les éditeurs, l’urgence qu’on lit dans les discours, les intitiatives des enthousiastes, et de l’autre l’air un peu abasourdi du grand public qui se dit, en substance et en majorité, WTF.

Ce qui ne veut évidemment pas dire qu’il ne faut rien faire.

Pour séduire le grand public

La transition s’opérait doucement, avec des éditeurs purement numériques apparus sur le Net, des balbutiements un peu hésitants côté grande édition (avec des livres électroniques au prix du grand format et verrouillés de partout), des modèles de financement qui se cherchent encore (il paraîtrait raisonnable, quand on connaît l’économie de la chaîne du livre, que l’auteur touche en numérique davantage que les habituels 10 % du prix de vente papier). Prix et verrouillage vouent selon toute logique la publication électronique à l’échec (et la question de la rémunération suscite un mécontentement général).

Car le public :

  • Veut posséder le fichier qui’ll a légalement acheté. Voir une nouvelle tentative d’application de verrous (DRM) sur les contenus numériques est passablement navrant. Les DRM compliquent la vie du consommateur légal, qui se trouve fréquemment dans l’impossibilité de jouir convenablement de son achat, quand le pirate est libre de tous les écrans d’avertissement et autres méthodes de traçage, sans parler de la liberté du choix du terminal (interopérabilité). Les DRM font la guerre au consommateur légal. Il va bien falloir comprendre ça un jour. Bord**.
  • Refuse de payer plus cher, ou marginalement moins cher pour un livre électronique qu’un livre papier. L’édition avance que les frais de production restent globalement les mêmes (retravail du texte, composition) même si les postes imprimerie et distribution sautent. Le problème est que le grand public a en tête le modèle du livre de poche et que celui-ci est mis à pied d’égalité avec le livre électronique.

Je n’invente vraiment rien, tout le monde l’a déjà dit. Tant que ces deux conditions ne seront pas réunies, il semble difficile de séduire le grand marché avec le livre électronique. Pire : mettre sur le marché des fichiers chers et verrouillés ne conduira qu’à leur déverrouillage et à leur circulation illégale. C’est se tirer dans le pied. Dans ces conditions, je pense qu’il vaut mieux ne pas être édité électroniquement du tout (c’est ma position – ou alors c’est en diffusion libre et gratuite).

Bragelonne en position de changer la donne

Je n’ai pas répercuté deux initiatives qui me semblent aller dans le bon sens mais, avec l’offre de Bragelonne parue la semaine dernière, c’est le moment de rattraper l’oubli :

  • Le Bélial’ propose sur sa plate-forme des livres électroniques à tarif libre (avec un plancher), sans DRM ;
  • Wizard’s Tower Press, dans le monde anglophone, aura pour ambition de rééditer des livres épuisés sous forme numérique et papier. Sans DRM non plus. Maison fondée par Cheryl Morgan, l’ancienne webmestre du webzine précurseur Emerald City ; Cheryl connaît extrêmement bien le Net et son initiative mérite d’être suivie de près.

Et c’est donc maintenant Bragelonne (communiqué de presse) qui vient d’arriver sur le marché avec une offre incomparable avec ce qui se fait dans la grande édition classique : 100 ouvrages en lancement pour des prix allant de 2,99 € (imbattable) à 12,99 € (un peu cher) et surtout sans DRM non plus (quand la plate-forme le permet). L’éditeur prend une position forte par rapport à l’approche de ce marché face aux anciennes maisons, et il sera très intéressant de voir les réactions. Bragelonne ayant l’indiscutable poids commercial qu’on connaît, croisons les doigts pour que ce signal contribue, en conjonction avec les initiatives des indépendants de taille plus modeste, à la proposition d’offres qui élargiront le marché au lieu d’emprisonner le consommateur. Il est encore amplement temps d’y réfléchir et d’inverser la vapeur : tout la chaîne du livre peut y gagner.

Photo : téléphone Hello Kitty vu chez Shopgomi.

2010-11-29T17:56:58+01:00lundi 29 novembre 2010|Le monde du livre|4 Commentaires

Worldcon: jour 3

La nuit devait être de courte durée car je tenais absolument à venir au business meeting de la convention. Ces réunions, auxquelles tout participant de la Worldcon peut assister et où il peut voter, décident de l’avenir d’un certain nombre de projets de la science-fiction américaine, dont le lieu des conventions suivantes et la forme des prix Hugo.

None shall pass.

None shall pass.

C’était pour cette raison que je souhaitais particulièrement assister à la réunion du matin. Cheryl Morgan a alerté l’opinion sur le projet de suppression de la catégorie semi prozine, réduisant les revues aux fanzines et aux revues professionnelles, sans moyen terme. Exit donc la reconnaissance de Locus ou de Clarkesworld.

La forme même de la réunion est assez impressionnante, avec une discipline ferme quant au temps de parole, à l’organisation des débats et aux propositions d’amendement, façon parlement, mais avec des geeks pour la plupart quinquagénaires proclamant sur leur T-shirt leur amour de Doctor Who et s’esclaffant à la moindre private joke. De quoi être encore plus consterné par notre Assemblée nationale.

La proposition d’abolition de la catégorie a été rejetée par environ deux voix contre une. Les défenseurs de la motion ont expliqué leurs raisons : mal définie et mal cernée, la catégorie nécessite une refonte entière, et comment mieux procéder qu’en la supprimant ?

Mouais.

(suite…)

2010-02-01T18:26:53+01:00dimanche 9 août 2009|Le monde du livre|Commentaires fermés sur Worldcon: jour 3

Interfictions 2, on vous couvre²

Je n’en avais pas parlé plus tôt (honte à moi), mais l’oeuvre choisie pour la couverture d’Interfictions 2 (où paraîtra la traduction de « L’île close » réalisée de main de maître par Edward Gauvin), anthologie dirigée par Delia Sherman et Christopher Barzak, avait été choisie il y a quelque temps ; il s’agit de E d’Alex Myers. Il est temps de réparer cette omission alors que l’Interstitial Arts Foundation vient de dévoiler la couverture finale du livre :

Interfictions 2

Sur un marché où publier des anthologies est toujours difficile, où l’étiquette de « genre » est obligatoire, un livre comme celui-ci est un pari risqué, ne serait-ce que par son but avoué d’abattre les barrières entre courants littéraires. En conséquence, l’IAF vient de publier un appel à dons pour soutenir le livre.

Par ailleurs, en rapport avec « L’île close » et l’anglais, j’avais eu le plaisir d’être interviewé par Cheryl Morgan à l’issue de la remise du prix Imaginales. La vision d’une étrangère sur un festival français est toujours très intéressante ; je vous recommande le journal de sa visite, notamment son journal vidéo. En ce qui me concerne, c’est ici que ça se passe (en anglais).

2010-02-01T16:55:22+01:00lundi 1 juin 2009|Actu|Commentaires fermés sur Interfictions 2, on vous couvre²

Epinal’chimie

C’est toujours difficile d’écrire une entrée sur un festival, parce que, comme on dit, “you had to be there”. Je peux me limiter à un “ouais c’était cool” ou rédiger un compte-rendu détaillé, mais ça devient vite ennuyeux, et il me faudrait deux jours que, hélas, je n’ai pas… De plus, d’autres sites comme ActuSF ont fait d’excellents compte-rendus parfaitement détaillés, comme toujours. Site qui a également réalisé une interview vidéo des auteurs, de l’illustrateur et de l’anthologiste de Rois et Capitaines, la voici en guise d’intro… Vous pourrez admirer en fond une superbe toile cirée blanche de tente amovible, idéale pour les manifestations en extérieur, les mariages et les cocktails, devis sur demande, réservation préférable.

Sion, je vais m’efforcer de me limiter aux anecdotes racontables… Non qu’il y en ait à ne pas répéter mais, comme je le disais, “you had to be there” – l’année prochaine, peut-être?

Les festivals de ce genre sont toujours l’occasion de retrouver les copains, même si, traduisant également des tables rondes pour l’organisation, ce fut principalement entre deux portes. J’ai eu également la joie de retrouver des visages connus et de faire de nouvelles rencontres; les signatures furent extrêment agréables. Une des forces des Imaginales est sa convivialité, à la fois pour les lecteurs (je l’espère) et pour le métier. J’ai appris d’Andrzej Sapkowski tout un répertoire de blagues polonaises, mais il faut son talent de conteur pour les relater…

J’ai surtout échangé avec Cheryl Morgan, critique et essayiste connue notamment sous nos longitudes pour le webzine Emerald City, et j’ai été frappé de constater combien, bien que me considérant un brin geek, j’étais en retard quant aux possibilités innombrables d’expérimentation et de communication qu’offre le Net. Il y a bien sûr cette retransmission de la cérémonie du prix Imaginales via Internet – une technique tellement simple mais tellement élégante que je peine à comprendre pourquoi on ne s’y est pas intéressé plus tôt en France – mais aussi une foule d’autres outils. Les Américains sont très nombreux sut Twitter, par exemple – ce qui nous a permis de suivre du restaurant avec Cheryl la cérémonie de l’Eurovision de façon beaucoup plus drôle et condensée que la véritable émission.

Bref, j’ai pris une vraie leçon de futur et je l’en remercie sincèrement. Résultat des courses:

  • Perdez chaque jour de précieuses secondes que vous auriez pu consacrer à des activités productives: suivez-moi sur Twitter!
  • Je suis en train de refondre le site et le blog pour en faire une seule et même entité, en plus beau, plus grand, plus fort. Il faut juste que je dépoussière mon HTML et mon PHP, parce que ce que je veux faire n’est pas évident. (D’ailleurs, s’il y a un roxxor de WordPress dans la salle…)


Trois milliards de dollars pour chaque abonnement.

(En dollars du Zimbabwe, bien sûr. Quoi, pourquoi vous me regardez comme ça?)

J’en profite pour rappeler d’ailleurs l’existence du service en français, donc. Tout est expliqué sur la version française du site (qui a gravement besoin d’un coup de plumeau, je sais), ici. Si vous décidez de vous abonner… nous allons prolonger l’offre des deux mois gratuits, à condition que vous joigniez à votre virement Paypal la phrase exacte “je n’étais pas aux Imaginales alors je me passerai des trois milliards de dollars car je suis grand prince [ou princesse]; deux mois gratuits me suffiront”.

Et puis bien sûr, il y avait la remise du prix Imaginales. Le fait que nous devions installer la retransmission avec Cheryl (et donc trouver le wi-fi dans l’auditorium) fut un excellent antidote à toute forme de stress: je n’ai tout simplement pas eu le temps de réfléchir. lolcatprix

Au point que je n’ai pas vu l’escalier pour monter sur la scène, que je me suis trouvé les deux mains prises et mon petit discours soigneusement préparé dans ma poche, inaccessible, ce qui m’a forcé à improviser – mais ce n’était pas plus mal, en fin de compte; rien ne vaut la spontanéité de l’instant! Oui, bras, coudes, genoux à vous encore, mes frères et mes soeurs!

L’émotion ne devait pas cesser en redescendant de la scène: je retourne m’asseoir, reprenant la discussion pour transmettre la cérémonie en anglais (les mains tremblantes sur le clavier minuscule du netbook) et je m’aperçois qu’un type s’est assis à côté de moi… Mon père qui m’avait fait la surprise de sa présence. Moment incroyable.

Bref, des Imaginales encore fortes, qui me laissent lessivé mais heureux de toutes ces retrouvailles et ces nouvelles rencontres, surtout avec les lecteurs avec qui, j’en suis ravi, nous avons pu à chaque fois discuter un peu. A la prochaine fois, j’espère… et merci de votre soutien, comme toujours!

2011-02-01T17:17:34+01:00jeudi 21 mai 2009|Actu|3 Commentaires

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