Expériences en temps réel, bilan 2017

Oooh, un article de bilan, voilà longtemps qu’il n’y en avait pas eu. Mais il me semble que ce pourrait être utile, surtout qu’un blog et un site sont appelés à constamment évoluer avec les usages, avec les envies, avec les demandes, aussi. Et, tout les deux ou trois ans au moins, je pense qu’il est judicieux de regarder un peu le chemin parcouru, ce qui semble s’ouvrir devant soi pour éventuellement infléchir une trajectoire. Et puis aussi ouvrir la discussion avec toi, auguste lectorat, pour voir si on se rejoint à peu près.

Résumé des épisodes précédents

Ce blog existe depuis la fin de l’année 2009 (soit l’ère secondaire en termes Internet) ; le site en lui-même est plus ancien, mais ne présentait guère d’intérêt. Faisons-nous donc peur en voyant comment ouh, c’était moche :

Comment ouh, c’était moche.

Le blog est passé par MySpace (eh ouais) puis Over-blog avant de finir définitivement ici et se joindre au site proprement dit. En 2012, pendant mon volontariat dans les Hébrides, je décide de tenter l’expérience de proposer quelque chose de nouveau (article, interview, chronique) chaque jour ouvrable et, à l’exception des périodes de déconnexion pendant les fêtes et d’une poignée de jours, j’ai tenu parole.

La fréquentation a augmenté régulièrement au fil de ces neuf années, pour arriver actuellement à une moyenne de 10 000 visites par mois, pour 136 000 visites en 2017.

Ces stats ne sont pas là pour me gargariser (on pourrait parler des humbles débuts ou des semi-échecs d’autres expériences que j’ai pu tenter), mais pour cerner un objectif qui a toujours été important pour moi : me faire plaisir sur cette plate-forme mais quand même offrir du contenu susceptible d’intéresser du monde – c’est la métaphore du bar. Je suis content de voir que j’y arrive à peu près, et surtout de manière stable, au lieu de faire du clickbait pour justifier ma présence. Merci à vous toutes et tous de votre fidélité, de vos interactions, de vos retours !

Au fil des ans, j’ai évidemment beaucoup appris, mais la plus importante leçon, je crois, a consisté à trouver comment m’exprimer dans un tel espace. Une expérience qui était partie à la base pour être purement ludique s’est transformée (à ma grande surprise) en un média important pour communiquer tous ensemble, et comme toutes les belles histoires, il y a là une part de coïncidences. Il m’a fallu trouver des ajustements, il y a certains articles dans les archives dont je ne suis pas entièrement fier avec le recul, mais on change en bientôt dix ans, comme écrivain bien sûr, comme être humain aussi, et je n’ai jamais prétendu offrir au monde une façade lisse et parfaite. Un des trucs que j’ai pigé, c’est qu’on n’est ni lisse, ni parfait, jamais, que c’est épuisant d’essayer – que le seul objectif consiste à apprendre pour s’efforcer d’être meilleur demain qu’hier, mais on peut aussi avoir de la tendresse pour hier, car on ne savait pas ce qu’on sait aujourd’hui. Certaines conneries que j’ai pu dire avec le recul figurent toujours dans les archives, elles sont le reflet d’une époque, je ne vais pas réécrire l’histoire; je me suis efforcé de faire amende honorable le cas échéant (et souvent c’est en commentaires).

J’ai aussi pas mal recentré le blog vers les questions d’écriture, de productivité, de technique. À la fois parce que ce sont les sujets qui m’occupent vraiment beaucoup en ce moment, donc mécaniquement cela se reflète ici, mais aussi parce que j’en ai un peu saturé de descendre dans l’arène d’Internet et de me prêter à l’exercice du billet d’humeur. Il y en a et y en aura toujours (j’aurai toujours un côté rageux et j’assume, je l’aime, mon côté rageux), mais ces temps-ci, je voudrais porter une parole plus “positive”, en création et dans l’optique d’ajouter de la valeur, plutôt qu’en contradiction et en révolte. Attention, la contradiction et la révolte ont éminemment leur place, et elles sont nécessaires dans le monde ; je dis juste que, pour ma part, j’en ai eu à un moment ras-le-bol de voir mes paroles “travesties par des gueux pour exciter des sots” (gloire à Rudyard Kipling pour cette parole des plus sages). Je me sens moins dans la confrontation et davantage dans la construction – mais, encore une fois, c’est mon rapport au monde à ce moment-là ; peut-être qu’à soixante-dix ans, je braquerai des lances à incendies sur ces sales jeunes qui viendront fumer de l’herbe sur ma pelouse.

Parfois, on se demande où un photographe a eu l’idée d’une photo.

Bon, alors déjà, ça suppose qu’un jour, j’aurai une pelouse.

Les limites actuelles et là où l’on va aller

On grandit, en neuf ans, on évolue comme auteur, et je suis très heureux, touché et reconnaissant de voir les livres trouver leur public, certaines initiatives s’installer dans la durée. Merci ! 

Forcément, cela implique quelques changements de fonctionnement. Notamment, il y a dans le site et le blog actuels des trucs qui commencent à coincer voire à être ridicules, dont j’ai conscience, et qu’il va falloir changer – ce sur quoi je n’ai pas toujours des idées très arrêtées, mais discutons, justement.

La revue de presse. C’est probablement le truc le plus absurde à l’heure actuelle. J’ai toujours tenu à relayer, au moins sur les réseaux sociaux, les articles intéressants sur mon boulot qui parviennent à ma connaissance, mais j’ai toujours pris soin de ne pas non plus submerger le monde avec ; un blog / réseau social, c’est comme une pizza, faut un subtil équilibre des saveurs. Clairement, la formule actuelle est devenue ridicule – j’ai toujours douze (vraiment douze) articles de retard dont certains remontent à six mois. Il faut que je sois plus réactif là-dessus. Action : Cela veut dire que ces informations doivent sortir du programme de publication du blog, ce qui m’amène à…

Périodicité et sujets du blog. L’approche ici est tellement poussiéreuse que j’ai une crise d’éternuements chaque fois que je m’en approche : la liste des thèmes est vieille comme mes robes, et ne reflète plus l’équilibre du contenu (sans parler qu’elle est un peu absconse). Surtout, l’idée de proposer quelque chose de nouveau chaque jour ouvrable a probablement atteint ses limites (voir la revue de presse ci-dessus). Cela me jette depuis quelque temps dans l’impératif de proposer quelque chose à tout prix et je peine à mêler les articles sur l’actualité des bouquins (car il faut bien les relayer un peu aussi, c’est mon boulot) de manière harmonieuse avec les articles plus didactiques sur l’écriture. Action : je vais probablement m’astreindre à un, deux articles de qualité dans la semaine (pas forcément sur l’écriture, mais souvent, bien sûr), et le reste à l’avenant en fonction de l’actualité du moment. Cela signifiera qu’il pourra peut-être y avoir un ou deux jours ouvrables dans la semaine sans rien… mais ce sera déporté sur les réseaux sociaux. C’est surtout là que j’ai besoin de ton retour, auguste lectorat : est-ce une haute trahison passible de pendaison ? Tu me dis. 

La newsletter. Là aussi, c’est pas terrible. Une liste pour les infos, une liste pour le blog, on peut être sur l’une et pas l’autre, mais pas l’inverse… Sur ce point, j’ai des idées assez abouties. En gros, faut simplifier tout ça dans les grandes largeurs. J’en reparlerai dès que j’aurai trois secondes pour mettre les idées à plat et les proposer dans un article à part.

Le site actuel et ses problèmes. Nous sommes à la v8 de ce site et j’aimerais qu’il tienne jusqu’à la fin de « Les Dieux sauvages », mais je crains que ça ne soit pas possible. La base technique sur laquelle je l’ai construite est un peu bancale et plus le temps passe, plus il fait vieillot par rapport aux standards actuels du web. Je n’aime pas ces énormes bannières qui bouffent tout l’espace, mais je crains qu’il faille y passer, surtout en une ère de navigation principalement mobile – c’est pour l’intérêt de la clarté, et c’est bien, la clarté. Il y a de petits bugs dans tous les coins qui montrent les limites de ce que j’ai voulu faire, les portails sur les univers sont repoussés depuis une éternité, bref – ça a besoin d’un vraie période de travaux de fond. Un site d’auteur en 2018 avec plusieurs livres, deux univers, une grosse bibliothèque d’articles sur l’écriture n’a rien à voir avec un site de nouvelliste en 2009, et je paie le prix de l’existant ; si je veux continuer à proposer une information qui soit pertinente, et utile à ceux et celles qui me font le plaisir de venir se balader ici, à un moment, va falloir fermer le bar et péter un ou deux murs. Action : C’est en cours de réflexion, j’ai une jolie carte heuristique qui s’étoffe peu à peu, mais pour l’instant, je n’ai pas le temps1. Mais ceci explique pourquoi certains petits bugs ne sont pas corrigés depuis longtemps – ça ne sert à rien de refaire le dessus du comptoir si on refait tout dans six mois de toute manière.

N’hésitez pas à donner votre avis

En général, écrire cette phrase est un moyen très sûr de voir deux commentaires se battre en duel et de passer pour un gros égocentrique qui est persuadé d’avoir intéressé du monde, mais peu importe, la démarche est sincère : à mesure que je réfléchis à comment amener cet endroit d’une manière qui intéresse tout le monde (vous et moi), autant que j’essaie un peu de savoir ce que je peux faire de mieux. J’ai toujours dit que le blog est aussi pour moi une manière de payer ma dette karmique et de partager, d’expérimenter sur ce que j’ai pu apprendre, mais si je paie cette dette en emprunts russes parce que le média qui la porte est mal fichu, c’est un brin idiot.

Donc, s’il y a des choses que vous voulez voir changer, mieux fichues, des protestations ou des envies sur la manière dont ça (ne) marche (pas), c’est totalement bienvenu. (Ne vous ennuyez juste pas avec les bugs ponctuels du site actuel, puisqu’il va certainement évoluer.)

Merci !

  1. J’avoue que je temporise un peu aussi jusqu’à la release de Gutenberg dans WordPress 4, ça risque de changer pas mal de choses. Si vous n’avez pas compris cette phrase, rassurez-vous, c’est pour ça qu’elle était en note de bas de page.
2018-01-21T23:41:18+01:00lundi 22 janvier 2018|Journal|13 Commentaires

Best-of expériences en temps réel

Je n’aime pas les bilans de fin d’année, ils me donnent l’impression de se reposer sur ses lauriers au lieu de regarder vers l’avant. Mais l’excellent John Scalzi fait ça très bien, et je vais donc honteusement lui piquer son format avec un best-of de cette année (et ça donnera un prétexte pour parler de l’évolution et du trafic sur le site, lequel a beaucoup changé cette année).

Hello, Dave.

Votre choix

Parlons chiffres : le trafic du site et du blog a littéralement explosé cette année : merci de votre fidélité ! D’un gros millier de visites en début d’année, le compteur affiche en ce moment 5589 pour le seul mois de décembre (un mois plutôt creux en principe). J’ai l’impression que poster tous les jours, fût-ce pour une connerie (okay, beaucoup de conneries) et non une à deux fois par semaine te convient mieux, ô auguste lectorat, et c’est ce que je vais m’efforcer de continuer à faire en 2011, parce que, comme le dit très bien Holly Lisle, les sites existent pour les gens, pas l’inverse, et que j’ai beau prendre beaucoup de plaisir à l’expérience du blogging, le but est quand même que les visiteurs y trouvent leur compte. (C’est, soit dit en passant, une expérience très étrange de me dire qu’il y a maintenant vraiment des gens qui lisent cet endroit – coucou. Au début, à part une poignée de fidèles, c’était forcément désert. Maintenant, il y a même des inconnus qui réagissent. Cela me fait très plaisir mais c’est évidemment plus impressionnant que de beugler dans une salle vide. Pas d’inquiétude, le ton ne changera pas pour autant – au contraire, c’est plutôt un blanc-seing pour me lâcher davantage. HAVE PHEAR)

Bon, alors, auguste lectorat, qu’est-ce qui t’a le plus plu cette année ?

Vos visites viennent très principalement des réseaux sociaux, Facebook et Twitter, ce que je n’aurais pas forcément imaginé au premier abord. Seul un petit nombre d’entre vous utilise le flux RSS. Loin devant, le mot-clé de recherche le plus fréquent aboutissant ici est… mon nom, ce qui prouve qu’a priori, au moins, les visiteurs trouvent ce qu’ils viennent chercher (savoir si ça les satisfait ou même s’ils deviennent cinglés, c’est une autre histoire).

Lifeguard on duty

Pour sauver l’article A, tapez 1. Pour sauver l’article B, tapez 2.

Je ne me dresse évidemment pas contre ta volonté, ô auguste lectorat (et je suis plutôt d’accord avec toi sur la sélection de l’année de toute manière), mais les concours de circonstance, de mauvais choix de ma part ont parfois fait passer quelques articles à la trappe. Voici donc un peu de lecture pour terminer l’année, histoire de les repêcher au rattrapage :

Enfin, juste pour le plaisir :

And now, the same, but different

Tandis que 2010 tire progressivement sa révérence tel un catarrheux en phase terminale (aucun rapport avec les hérétiques), la tradition veut que l’on parle projets. Pour l’écriture, c’est ici ; faire un bilan des publications serait parfaitement égocentrique aussi m’en abstiendrai-je comme un électeur moyen un jour d’élections régionales, mais j’aimerais bien, en revanche, vous confier ce que j’aimerais faire en 2011. S’il y a matière à, je ferai le. Pour le site, ma foi, Victor, mon intrépide stagiaire, revient en début d’année avec des idées, m’a-t-il dit, moi je possède un fouet, nous nous entendrons donc dans une relation de hiérarchie parfaitement saine.

Plus sérieusement, auguste lectorat, s’il y a des trucs que tu voudrais voir davantage (ou moins), c’est le moment : en quoi puis-je rendre ta user experience plus friendly et fulfilling que now ? Des trucs pas commodes ? Des envies ? Parle-moi sur l’oreiller d’un ton suave et doux. Nous irons gambader dans les prairies virtuelles de Désirs d’avenir.

Photo évidemment tirée de 2001, L’Odyssée de l’espace, (c) MGM.

2010-12-30T12:14:58+01:00jeudi 30 décembre 2010|Geekeries|11 Commentaires

Titre

Aller en haut