Scrivener, c’est le pape des logiciels d’écriture, le (Lionel) messie systématiquement recommandé outre-Atlantique qui a changé la vie de plus d’un auteur, y compris ton humble serviteur, auguste lectorat ; si j’arrive à écrire « Les Dieux sauvages » à la vitesse où je le fais, c’est en grande partie parce que Scrivener me donne une vision de haut niveau sur mon travail et mes intentions, ce que je n’aurais pas en déroulant mon récit dans les tranchées de Microsoft Word. Si tu traînes depuis longtemps dans ce lieu de perdition, tu sais le bien que j’en pense, mais je n’ai pas parlé d’une de ses déclinaisons encore plus magique : son existence mobile, sur iOS (iPhone et iPad).
Pour faire simple, si, des années plus tôt, l’existence de Scrivener sur Mac uniquement valait pour beaucoup d’auteurs une fidélité inconditionnelle à la plate-forme d’Apple, à nouveau, son exclusivité actuelle au système mobile de celle-ci1 représente à mon sens pour un auteur un fort argument pour l’adoption de l’écosystème (et pas seulement pour aller frimer au Starbucks).
Scrivener sur iOS est, pour le dire simplement, un tour de force. J’avais quelques méfiances au début car la synchronisation avec le nuage ne me semblait pas fonctionner correctement mais les bugs ont été lissés depuis longtemps et je m’en sers aujourd’hui sans méfiance aucune sur l’ensemble de « Les Dieux sauvages » – soit un projet pesant un demi-Go à vue de nez. Et ce, sur mon téléphone et mon iPad, de manière transparente dès lors que j’ai eu une goutte de réseau à un moment pour faire une synchronisation (laquelle prend une ou deux minutes au maximum). Il y a quelque chose de vraiment magique, je trouve, à pouvoir sortir son terminal ultra-léger et retrouver l’ensemble de son épaisse série, sans avoir besoin de démarrer un ordinateur (même un petit MacBook léger) et d’avoir la place de le poser.
Scrivener sur iOS est un portage quasiment identique de la version bureau – et c’est ça qui est vraiment fort. L’interface a vraiment été pensée pour un terminal mobile et il est étonnamment facile de se déplacer dans un projet complexe, de naviguer dans ses notes, et bien sûr d’écrire – le cloisonnement entre apps sous iOS se prête particulièrement bien à l’écriture sans distraction. Ajoutez à cela l’existence d’Antidote sous iOS également et un iPad, même un iPhone, devient un véritable studio d’écriture professionnel disponible à tout moment. J’ai expliqué que je touche mon manuscrit tous les jours – il m’est arrivé, lors d’un festival particulièrement intense, de le faire dans un trajet d’ascenseur, qui m’a suffi à noter une phrase : l’objectif que je m’étais fixé était rempli. Pour ce qui est des outils, je trouve que c’est quand même une époque de rêve pour être auteur.
C’est simple, la seule fonctionnalité que j’emploie beaucoup de la version de bureau qui me manque est les instantanés (snapshots) – je n’ai rien vu d’autre qui manque réellement à l’appel. Bien sûr, le support de TextExpander me manque aussi, et le Smart Keyboard de l’iPad Pro ne vaut pas un bon clavier de bureau (ni même celui des nouveaux MacBook Pro, faisant partie des rares cinglés à adorer ce clavier), on ne peut pas avoir deux documents côte à côte mais Literature and Latte – les éditeurs – ont pris beaucoup de temps pour sortir cette version et on peut être certain qu’ils suivront l’application et continueront à la développer. Surtout avec la sortie récente de Scrivener 3, que je n’ai honnêtement pas encore eu le temps de fouiller en profondeur.
Bref, si vous avez un mode de vie un peu mobile (et par là, j’entends plus de 30 minutes de transports quotidiens ou des déplacements réguliers), un terminal iOS et la volonté de rentabiliser ce temps potentiellement perdu, je pense que cette version peut déverrouiller la créativité et des fenêtres d’écriture au moment où l’envie frappe. Et si vous êtes un auteur assidu qui passez votre temps en déplacement ou entre plusieurs sites, cela peut totalement valoir le coup de s’acheter un iPad (on peut synchroniser les projets entre iOS, Windows et macOS) pour écrire avec un maximum de liberté.
De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci !
- Il existe toutefois des moyens de synchroniser Scrivener avec Android. ↩
Faut que je vois où il en est sous linux. J’avais testé y’a qq années. Tout buggé. Sniff.