L’œuvre de Martin a-t-elle eu un impact sur votre manière d’écrire ? Sur les thématiques que vous abordez dans vos livres de manière plus générale ?
J’ai eu la chance d’interviewer Martin en 2003 (si ma mémoire est bonne) pour un dossier spécial dans la revue Asphodale, que je dirigeais à l’époque, et il m’a expliqué – ce qui est largement connu aujourd’hui – ses influences principales, notamment Maurice Druon avec Les Rois maudits.
La Garde de Nuit est l’un des plus grands sites et associations français consacré à l’univers célébrissime de « Game of Thrones ».
Dans le contexte des dernières Imaginales, l’association a établi un panorama de l’influence de l’œuvre de G. R. R. Martin sur la fantasy à travers des entretiens réalisés avec des auteurs français : j’ai eu le plaisir de me prêter à l’exercice. On y parle de construction de saga, de leur lenteur d’écriture, de la série télé et de sa conclusion : c’est à découvrir ici. Merci à la Garde de Nuit !
Merci pour ça :
« « Les Dieux sauvages » n’était pas ma première saga (il y a aussi « Léviathan » qui était une grosse trilogie de fantasy urbaine chez Don Quichotte), mais c’est assurément la plus ambitieuse… Et je ressens aujourd’hui infiniment plus de clémence envers la lenteur d’écriture de Martin ! Il est de bon ton de critiquer le temps qu’il met à publier un livre, mais les grandes sagas sont des projets d’une complexité proprement monstrueuse. Le nombre de personnages, de situations, de lieux multiplie de manière exponentielle les voies qu’une histoire peut emprunter ; on veut pouvoir suivre la meilleure, évidemment, mais c’est proprement impossible de tout dominer et donc d’être absolument certain de ses décisions. Il faut donc laisser parler l’instinct en ayant conscience qu’on écrira peut-être 200 pages pour terminer dans le mur… et c’est très angoissant au quotidien. Avant « Les Dieux sauvages », je sortais confortablement un livre et plusieurs nouvelles par an, aujourd’hui j’en suis réduit à promettre les deux derniers tomes de « Les Dieux sauvages » à un an et demi d’écart chacun, parce que changer de point de vue et d’ambiance tous les deux ou trois jours d’écriture est un exercice passionnant, mais très harassant aussi pour le mental. »
Ayant toujours le projet d’une trilogie en cinq volumes, je reconnais totalemnt ce que tu décris… et c’est rassurant ^^
« Embrace the pain », disait l’autre ?
John Gardner parle de la rumination. Je crois de plus en plus que le tâtonnement fait partie du processus créatif. Si on savait où on allait tout le temps, est-ce qu’on créerait vraiment quelque chose de nouveau ?
Merci pour ta lecture et bon courage ????
« Si on savait où on allait tout le temps, est-ce qu’on créerait vraiment quelque chose de nouveau ? »
Certes non, mais j’avoue que l’immensité de possibilités est… déroutante ? impressionnante ? intimidante ? Si encore il n’y en avait qu’une de bonne ! (mais le problème est que plusieurs le sont ou peuvent l’être, mais donc donner des histoires très différentes… et là arg, quoi)
Merci pour tes encouragements (je finis une nouvelle et je m’y remets) ! ????????
Bon courage ! Suis tes tripes… elles savent souvent où tu vas, même si ta conscience n’est pas encore au courant ????