N’ajustez pas vos horizontales (de la barre de progrès de La Succession des Âges)
Je ne sais pas vraiment si les « barres de progrès » dans la colonne à droite sont réellement utiles (dites-le moi en commentaires comme si on était en 1999), mais si elles le sont et que vous les surveillez, vous avez sans doute remarqué que celle de la rédaction de La Succession des Âges est restée bloquée au même endroit depuis des mois.
Cela ne signifie pas que le manuscrit n’avance pas ; je partage régulièrement des points d’étape qui me semblent plus utiles, à ce stade des choses, qu’un chiffre bête et méchant. En effet, l’estimation du volume total de ce livre s’est trouvée régulièrement explosée dans les grandes larges par la marche implacable de la narration, donc, en toute honnêteté, je suis incapable de quantifier précisément « j’en suis là ». Juste : j’ai un plan, j’avance, je progresse vers la fin, mais je ne sais plus rien sur le temps et le volume que ça va représenter. (Pour mémoire, j’ai déjà viré l’équivalent d’un petit roman entier dans le manuscrit.)
Cette estimation numérique est en plus délétère (je me suis moi-même fait prendre au piège de la rédaction comme seule métrique de la progression de la création), car, alors que j’approche quand même du dénouement, je peux passer un jour entier à vérifier la cohérence de fils narratifs en traquant des éléments à travers les quatre bouquins précédents qui représentent quand même de jolies briquettes. Pendant que je fais ça, le texte n’avance pas, mais il avance malgré tout ; ne serait-ce que par l’assurance que ce travail me donne d’avancer sur un terrain ferme, et pas des sables mouvants qui vont m’engloutir à la correction parce que je me suis forcé à progresser contre mes instincts. Mais bon, ça fait pas des mots, vous voyez.
Donc : n’ayez crainte. Par précaution, j’ai d’ailleurs supprimé les pourcentages de ces barres pour l’instant. Ils reviendront peut-être quand le manuscrit sera réellement bouclé, les corrections étant une phase largement plus facile à estimer ; mais même là, je me suis fait avoir (la progression vers la fin du roman révélant quelques corrections supplémentaires à faire, ce qui CASSE LES POURCENTAGES GODDAMMIT). Ça n’est peut-être pas la bonne manière de transmettre cette information. Bref, les choses avancent, elles sont juste inquantifiables en ce moment, indicibles, non-euclidiennes.
