Mise à jour majeure du seul autre manuel de productivité nécessaire après GTD

Il y a deux, je n’hésitais carrément pas à me jeter les pieds dans l’eau du bain en qualifiant Creating Flow with OmniFocus, de Kourosh Dini, comme “le seul autre manuel de productivité nécessaire après Getting Things Done“. Cet épais volume de 1000 pages, abondamment fourni en captures d’écran, transformait les conseils parfois peu orientés sur la pratique de l’opus de David Allen en les appliquant à OmniFocus (le Photoshop de la productivité personnelle). Bien plus qu’une prise en main détaillée de l’application, non seulement Creating Flow jetait les bases d’un véritable système opérant de productivité fondé sur OmniFocus, mais Dini, psychiatre, couplait ses propositions à sa connaissance de l’esprit humain pour expliquer en quoi cela fonctionne, les pièges à éviter, et à des techniques pour déjouer l’anxiété et la procrastination liées aux tâches complexes.

Entre temps, OmniFocus a évolué vers une nouvelle version majeure (3), apportant une foule de nouveautés comme des tags multiples remplaçant les contextes (enfin !), des outils de création de perspective incroyablement raffinés, une version pour le web, et j’en passe.

Dini a donc sorti une troisième édition de son manuel, adaptée à OmniFocus 3 et développée sur la base de sa pratique et des commentaires reçus autour des éditions précédentes. Et cette édition 3, fichtre, vaut très, très amplement la dépense.

Il ne s’agit pas d’une simple version étoffée et remise au goût du jour avec les nouveautés d’OmniFocus : c’est carrément une refonte en profondeur, un nouveau livre repensé de bas en haut, conservant les forces de l’édition précédente, c’est-à-dire une prise en main douce de cette application extrêmement complexe à travers des cas précis, mais qui fait apparaître de manière sous-jacente une véritable méthodologie de productivité personnelle allant du plus simple vers le plus détaillé. (Ci-contre, un certain nombre de perspectives en cours de reconstruction dans mon propre système, fondées sur les propositions du livre.)

Je regrettais un peu dans l’édition précédente que certaines techniques, destinées aux vies les plus complexes aux rôles les plus divers (comme l’idée d’un projet de haut niveau, “Land & Sea”, servant de plate-forme de lancement vers des espaces de travail dédiés à certaines activités) ne soient pas plus développées (je me sentais un brin concerné). Dini a précisément répondu à ces commentaires en détaillant pas à pas un panorama de techniques entièrement fonctionnelles permettant :

  • De réduire chaque jour la charge de travail à une liste de taille humaine,
  • Capable de prendre en compte les projets de toute complexité (allant de “faire une lessive” à “progresser sur mon super roman”),
  • Sans rien perdre au passage.

Rien qu’en commençant à installer une poignée de ses idées, j’ai eu la sensation de déblayer des mois de vase accumulée dans les canaux de productivité de mon système et à sentir l’énergie couler à nouveau. Ces propositions étaient déjà présentes dans la v2 du livre ; mais ici, Dini y a accordé un soin presque maniaque pour s’assurer que déjà, l’on pouvait prendre et laisser des parties de ses propositions en fonction de la complexité requise, et surtout, que c’était parfaitement clair en pratique, sans oublier d’y apporter les raffinements acquis au fil des ans.

C’est clairement l’énorme bénéfice de cette mise à jour (qui démontre aussi, au passage, pourquoi OmniFocus reste inégalé malgré les sirènes des concurrents qui se prétendent tout aussi puissants – je vous regarde, Things et Todoist). Bien sûr, OmniFocus présente toujours la même exigence : une vie complexe et multiple nécessite une réflexion poussée sur la manière dont on veut la gérer sainement, et l’application ne fait que renvoyer l’utilisateur à ce besoin (au lieu de le leurrer dans un faux sentiment de clarté, comme les concurrents). Creating Flow with OmniFocus établit une passerelle tant dans les usages que dans la réflexion jusqu’à transformer l’application en véritable centre de contrôle personnel adapté à chacun.

J’ai trouvé un usage dorénavant indispensable à ma montre connectée : OmniFocus me tient compagnie tout au long d’une journée de travail, me rappelant gentiment au programme que j’ai décidé. (Si vous vous demandez ce qu’est un McKenzie, c’est un exercice pour le dos.)

On y retrouve évidemment, développés là aussi, les réflexions du psychiatre sur le flow, les causes du stress et de la procrastination, l’intérêt de la régularité et de la routine pour des projets de long terme, et comment GTD et OmniFocus aident à installer davantage de sérénité. En bon psy, Dini ne vous prend pas par la main, mais pointe précisément où sont les questions difficiles à se poser, et vous place devant vos responsabilités en mettant ces outils formidables à votre portée. À vous de voir, ensuite, ce que vous comptez en faire.

Bref, Creating Flow with OmniFocus maintient sans mal dans mon esprit son titre de meilleur manuel de productivité après GTD, et je remercie encore son auteur de l’avoir écrit : depuis que je l’ai fini, il y a seulement deux semaines, les subtils déblocages causés par sa lecture m’ont rendu déjà plus serein… et surtout plus créatif. Ce qui reste toujours, au bout du compte, ce que je demande à ces techniques : qu’elles gèrent à la place de mon cerveau ce dont il n’a pas besoin de se souvenir, afin de me laisser un maximum de bande passante mentale pour créer des trucs.

Creating Flow with OmniFocus est disponible directement auprès de son auteur ici.

(Full disclosure : Je suis un des affiliés de Dini, et j’en suis fier – c’est après avoir lu la qualité de son travail que je lui en ai fait la demande. De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil, ou l’un des autres présentés sur ce site, vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci !)

2019-11-15T00:05:56+01:00mardi 19 novembre 2019|Best Of, Lifehacking|2 Commentaires

Ce week-end, rendez-vous aux Enchanteurs en région rennaise !

Ce week-end, ce sont les Enchanteurs, à Châteaugiron : tout un week-end de rencontres littéraires, d’expositions et d’activités (contes, musique, initiations à l’artisanat…) dans le cadre superbe du château.

J’aurai le plaisir d’y être en dédicace le week-end, à partir de 14h samedi et de 10h à 19h dimanche. L’événement ne se tient que tous les deux ans, alors c’est un moment à ne pas rater !

Infos pratiques

2019-11-25T13:02:42+01:00lundi 18 novembre 2019|À ne pas manquer|3 Commentaires

Procrastination podcast S04e03 – Faire original

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “Faire original“.

Une question fréquente (voire une angoisse) des auteurs, jeunes et parfois moins jeunes : si tout a (paraît-il) déjà été dit, fait, écrit, comment faire pour être original dans sa création ? Mélanie confirme que la question de l’originalité des idées était très importante pour elle au début, mais s’est vite rendue compte que ce n’était pas ce qui restait des textes ; et surtout, que beaucoup de thèmes, idées et images étaient traités depuis la nuit des temps. Estelle renchérit en abordant le piège fréquent de ne pas vouloir se constituer une culture, surtout dans les genres, pour « ne pas subir d’influence » ; alors qu’en vérité, on s’inscrit plutôt dans une lignée de créateurs. Lionel renchérit sur l’intérêt de connaître les tropes, à la fois dans son genre mais aussi à l’extérieur, pour voir quelle exploitation personnelle, authentique, en faire, car l’originalité connaît bien des facettes en réalité, y compris dans le traitement.

Reférences citées
– Frankenstein, Mary Shelley
– Orson Scott Card
– Alien, film de Ridley Scott
– H. R. Giger
– Alejandro Jodorowsky 
– Philip K. Dick
– Troma Entertainment
– Fabrice Colin
– Vladimir Nabokov
– Catherine Dufour
– Marguerite Yourcenar
– Francis Berthelot
– Le Seigneur des Anneaux, J. R. R. Tolkien
– Harry Potter, J. K. Rowling
– Game of Thrones, G. R. R. Martin
– John Cleese on Creativity In Management, https://www.youtube.com/watch?v=Pb5oIIPO62g

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:35:24+02:00vendredi 15 novembre 2019|Procrastination podcast|2 Commentaires

Savoir ce pour quoi l’on est fait (comme écrire)

L’atelier à distance sur la création de monde imaginaire s’est récemment conclu, avec beaucoup de travail et de réflexions pour tout le monde, moi y compris (merci à tous les participants pour leur fidélité et leur dur labeur). Un certain nombre de questions ont été soulevées bien au-delà de la thématique, et parmi celles-là, l’une d’elles m’a semblé particulièrement importante et universelle, sur la vocation et le bien-fondé d’écrire, au point de mériter un développement à part entière (la “résistance” évoquée est en référence à La Guerre de l’Art, chroniqué ici, soit : cette force qui bizarrement nous détourne de toutes les tâches créatrices que nous sommes censés vouloir faire).

Quand on écrit que la résistance est souvent présente quand on veut se réaliser en tant qu’artiste, qu’en est-il de ce principe qui dit qu’on devrait faire ce pour quoi on est doué, ce qu’on fait facilement sans trop d’effort, en gros savoir où est notre talent ? (Un des 4 piliers de l’Ikigai). La résistance masque-t-elle le talent ? La résistance est-elle la preuve que l’activité ne doit pas être poursuivie selon ce principe ? Comment sais-tu que tu es fait pour écrire ?

Photo by Florian Klauer on Unsplash

De manière très frontale, je ne crois ni

  • Au talent
  • Ni à la vocation.

C’est-à-dire que je ne crois pas à des forces externes, “imposées” d’en-haut par une forme de prédestination, qui dicteraient ce qu’il est recommandé, ou, disons, possible de faire avec plus ou moins de facilité1. Je n’y crois pas de la manière suivante : je ne crois pas que ces forces, si elles existent, soient accessibles et donc opérantes pour former un parcours qui a du sens. Donc, autant les remiser avec le mystique – c’est comme l’idée de dieu : si il ou elle existe, okay, mais mon sentiment et ma quête vis-à-vis de ce concept, pour le bien que je peux en retirer, ne m’aidera pas à changer ma roue crevée ni à écrire mon livre (à part, précisément, par le bien que ça me fait d’y penser).

Le sens, le talent, la vocation, à la place, se recherchent (et, pour part, se décident).

Sur la question du talent. Les facilités existent peut-être cependant, mais elles ne servent à rien tant que l’on ne cherche pas à les mettre en application ; elles ne sont par ailleurs rien, à mon humble avis, devant le travail (Mozart a quand même dû apprendre le solfège). Or, comme le travail est la seule variable d’ajustement à notre disposition (voir l’épisode s03e20 de Procrastination, “Talent Vs. Travail”), que le talent existe peut-être, ou pas, mais qu’on ne l’influe pas, alors il vient que la question, pour moi, ne sert pas la pratique créatrice, et qu’il sera toujours plus pertinent de consacrer un éventuel temps perdu à s’interroger sur l’existence ou pas d’un talent à travailler dur, c’est-à-dire non pas se demander ce pour quoi l’on serait fait, mais à travailler ce que l’on veut faire.

Par rapport à ces facilités (ce “talent” ?), faisons également une distinction entre l’activité et l’ambition. À quarante balais, avec une protrusion discale et des épaules qui rouillent, c’est probablement foutu pour me lancer dans une carrière internationale d’haltérophilie, en revanche rien ne m’empêche, si je le souhaite, de pratiquer dans mon garage, dès lors que je suis réaliste vis-à-vis de mes ambitions. Heureusement, l’activité intellectuelle offre beaucoup moins de limitations (presque aucune, suis-je tenté de dire). Mais attention : tout le monde peut-il écrire ? Oui, bien sûr, et y trouver du plaisir et du sens, tout à fait. Tout le monde peut-il écrire quelque chose susceptible d’intéresser des lecteurs qui paieront pour – en gros, en faire une activité professionnelle ? Je n’en sais rien, mais je sais une chose : pour y parvenir, il faudra un certain investissement de travail (que, pour ma part, j’ai toujours pensé accessible à toutes et à tous). Bref, tout le monde peut dessiner des bonshommes bâton, mais on s’accordera pour dire que ça ne fera pas forcément le concept art du prochain Disney sans un boulot conséquent pour relier le départ à l’arrivée.

Sur l’idée de vocation. Beaucoup de travaux récents tendent à montrer que l’on n’est pas tant passionné par quelque chose dont l’on peut ensuite faire une activité, mais que l’on devient passionné par ce que l’on fait bien – soit, ce que l’on travaille.

En résumé, je ne sais pas que je suis fait pour écrire, parce que je ne sais pas si je suis fait pour quoi que ce soit dans l’absolu ; la question ne m’intéresse pas, ne m’intéresse seulement que ce que je veux faire, et ce pour quoi je suis prêt à me donner les moyens d’avancer (cela va ensemble ; le désir doit s’accompagner d’une bonne dose de volonté).

Il vient ici un point capital à préciser : je ne sais absolument pas si j’ai même raison de fonctionner ainsi. En revanche, je sais que cette façon d’agir m’offre de l’expérience, c’est-à-dire à l’enseignement retiré de l’action, ce qui est, en fin de compte, la seule chose que l’on puisse tester, observer, ressentir, et donc apprendre, pour évoluer. J’aime les trucs opérants qui m’enseignent des leçons parce que cela dessine l’étape suivante.

Soit :

  • L’action commence toujours par une certaine mise en danger, suscitée par une sortie de la zone de confort ;
  • L’enseignement est ce que l’on retire de l’action, informant les actions suivantes.

Or, l’enseignement est à la fois

  • Externe (que faire pour mieux agir sur cette chose que je veux faire – qu’ai-je appris ?)
  • Interne (que ressens-je à l’application de cette action ; en gros, a-t-elle du sens ?).

J’écris parce que je repère, dans cette activité pourtant difficile qui appelle très largement mes Résistances personnelles, une forme de sens, que je ne saurais pas définir, mais qui est, faute de mieux, important. C’est ainsi que je les surmonte, jour après jour. Peut-être s’effritera-t-il un jour ; si c’est le cas, il sera temps de passer à autre chose. Mais pour l’heure, je sens que l’écriture a encore bien des choses à m’apprendre, et m’offre l’occasion de partager toujours mieux un certain nombre de questions nécessaires. (J’insiste – de questions, pas de réponses.)

Pour moi, il y a deux types de difficultés :

  • La difficulté dans la réalisation, parce que l’on s’attaque à quelque chose de complexe et de difficile, mais où le sens se trouve, est bonne. J’adhère à la vision nietzschéenne selon laquelle « rien de ce qui est important ne vient sans surmonter quelque chose » (Ainsi parlait Zarathoustra) ; je pense en outre que la difficulté est inhérente à la création car il s’agit, justement, de défricher des terrains inédits, en tout cas pour soi (… c’est bien pour cela que c’est de la création – si le territoire était cartographié, où serait la création ?)
  • La difficulté viscérale, qui crie la révulsion, le hérissement, l’hostilité est mauvaise – elle est le signe d’une déconnexion entre, disons, l’aspiration personnelle et le moment. Cette révulsion (plutôt qu’une difficulté) est un indicateur précieux, tant dans la création (ce que je fais en ce moment ne correspond pas à mon intention, donc ça ne vaut rien) que dans l’activité (si écrire / peindre / jouer du violon ne m’apporte pas un sens ou une joie finaux, dans le sens de Marie Kondo2, en dépit de la difficulté, alors peut-être faut-il lâcher cette activité).

À chacun de savoir, de tester où il ou elle se trouve entre les deux ; mais cela, avancerais-je encore, ne se fait qu’au prix d’un peu d’effort et de persévérance, de confrontation au monde. Je pense fermement qu’agir, écrire, créer – et même, vivre – ne vient pas sans une forme d’effort et d’action.

En résumé : deux intellectuels assis vont toujours moins loin qu’un con qui marche. J’ignore si je suis intellectuel ou con donc, dans le doute, je marche.

  1. Pressfield va plus loin et dit même que la Résistance est un indicateur sûr de l’importance d’une tâche : qu’il faut aller là où elle est la plus forte. Je suis quand même partisan d’un certain principe de plaisir dans l’action ; voir plus bas.
  2. Citer Nietzsche et Marie Kondo dans le même article : check.
2019-11-12T07:59:35+01:00mercredi 13 novembre 2019|Best Of, Technique d'écriture|7 Commentaires

L’atelier sur le conflit est complet

Hop, juste un petit mot pour vous remercier de votre enthousiasme à venir souffrir… heu… écrire intensément aux Mots les 14 et 15 décembre prochains. L’atelier est complet, mais devant la constitution (déjà !) d’une liste d’attente, il est fort probable que l’on essaie de rééditer la chose l’année prochaine. De mon côté, c’est l’un des ateliers et des sujets qui me passionne le plus, car il me semble permettre de répondre à la question fréquente : “j’ai une idée, des personnages – et maintenant, qu’est-ce que je raconte ?” Au-delà de l’atelier, la notion de conflit, et l’intérêt qu’elle suscite dans la narration, peut aussi entraîner un certain nombre de songeries sur la psyché humaine.

À très vite aux Mots, donc !

2019-11-12T02:04:03+01:00mardi 12 novembre 2019|Dernières nouvelles|3 Commentaires

Critic a 10 ans, le parcours de 4 auteurs [entretien]

Critic a dix ans, donc ! C’est toujours l’occasion de revenir sur le parcours de la maison depuis sa création, et le blog Au Pays des Cave Trolls propose un entretien avec quatre auteurs et notre parcours personnel tant éditorial que créatif :

  • Clément Bouhélier
  • Emmanuel Chastellière
  • Thomas Geha
  • Et moi-même.

Genèse des projets, élaboration et travail en commun, c’est à lire ici. Merci à Célindanaé de fêter cet anniversaire très spécial avec nous tous !

2019-11-11T23:55:41+01:00lundi 11 novembre 2019|Entretiens|2 Commentaires

L’école Les Mots a aussi des formations pour entreprises (rappel)

Une information que je note “Rappel” parce que cela a été mis en place voilà quelque temps, mais que je n’ai en fait jamais relayée ici : l’école d’écriture parisienne Les Mots (où j’ai le plaisir de faire des interventions régulières – pour mémoire, il reste encore quelque chose places à l’atelier de décembre sur la notion de conflit en narration) propose aussi un panorama de formations spécialement destinées aux entreprises, autour de la communication écrite, de la créativité, de la recherche et l’expression des idées.

Quelle histoire raconter aux investisseurs, aux équipes, aux partenaires, aux clients ? Quel est le déclic qui permettra à une organisation de se mettre en mouvement ? Les tableaux Excel et les estimations chiffrées ne font pas tout. Il faut trouver les mots ! 

Et comment.

Vu qu’il y a des décideurs (inter)nationaux parmi toi, auguste lectorat, je le porte à ton attention dès fois que ; car si tu es ici, c’est que l’approche t’est favorable. Toutes les infos se trouvent sur le site idoine ; je fais aussi partie des formateurs, avec un accent personnel plus marqué (par expérience et intérêt) sur l’emploi de l’imaginaire et la productivité dans le domaine créatif (soit : comment allier la création à l’approche systémique de l’ingénierie, l’exercice de funambule de toute ma vie).

Peut-être à bientôt, donc, avec des diaporamas Keynote comportant un minimum d’une photo de chat obligatoire.

2019-11-14T23:37:31+01:00mercredi 6 novembre 2019|À ne pas manquer|1 Commentaire

De jolies polices pour vos éditeurs de texte

Haaa la joie de la machine à écrire qui fait CLAC CLAC CLAC dans tes tympans, remplacée aujourd’hui par les claviers mécaniques à switches Cherry bleu à pois rose à retour de force pulsé, ou bien, pour les vrais esthètes parmi nous, bien sûr, un clavier le plus plat possible faisant le moins de bruit possible avec un casque à réduction de bruit sur les oreilles, mais bon, je ne juge pas, non non, pas du tout.

Bref : l’outil, c’est important. Cela participe de la joie dans la création, ou, et c’est déjà pas mal, cela réduit la barrière à l’entrée. Bien sûr qu’on peut écrire un chef-d’œuvre avec un gros fusain sur un envers de papier cadeau en vivant au pain sec et à l’eau, mais franchement, est-ce que ça vaut bien le coup de se faire mal ? Voilà qui me laisse, comme qui dirait… décontenancé. (Ha.) Donc, faisons-nous plaisir pour produire dans le confort, il y a déjà bien assez de difficultés comme ça, n’en ajoutons pas, et surtout si ça peut être gratuit.

Si l’on écrit, c’est qu’on aime le texte (duh) et souvent, donc, que l’on aime à quoi il ressemble. (D’ailleurs, la typographie, c’est important.) Oui, je sais, un formatage de manuscrit, interligne double, marges hénaurmes, ça fait pas super rêver, ou alors si (ça fait pro ?), cependant : si ça n’est pas votre came, il est tout à fait possible, lors de la production, de se proposer un joli (et reposant) environnement de travail, et je ne sais pas vous, mais pour moi, ça commence par la tronche de la page, et notamment la police de caractères. Il est toujours possible de la changer au dernier moment lors de la soumission à l’éditeur (et, si vous utilisez Scrivener ou Ulysses, le format d’export est de toute façon décorrélé de la fonte dans laquelle vous écrivez).

Bien sûr, en passant, vous vous serez assuré.e d’employer un thème solarisé au lieu de céder à la mode contre-productive des modes sombres.

Alors, qu’est-ce qui est joli ? Et lisible sur écran, surtout. Et peut être à peu près standard, aussi, tant qu’à faire. Et puis gratuit. Une brève sélection de font porn :

Polices type “livre”

Soit : ma page ressemble un peu à un texte joliment mis en page. Ou peut-être même à un volume fin XIXe relié en cuir de veau sous la mère. Ou au Necronomicon. Donc : dans l’esprit du Times (… eeeet j’en suis pas peu fier de celle-là). Deux candidats à proposer / rappeler :

L’omniprésente Georgia a l’avantage d’être fournie avec tous les systèmes modernes et même d’être standard sur le web.

GearedBull, CC-By SA

Probablement la seule vraie invention universellement bonne de Microsoft (rhooo), il faut noter qu’elle a été spécialement conçue pour une lisibilité optimale sur écran. Elle est élégante avec sa relative graisse, et présente des chiffres elzéviriens (soit des chiffres non alignés sur la ligne de base, également appelés en vocabulaire technique “chiffres carrément classe”) ce qui est rare de nos jours dans une fonte moderne. Elle donne un petit côté vieux bouquin, façon Garamond, sauf que le Garamond, si vous voulez mon avis, c’est complètement impossible sur un écran (et pour cause : le Garamond économise de l’encre à l’impression en raison de caractères fins et petits).

Si la Georgia on my mind vous semble déjà horriblement vue et revue, je vous propose une autre possibilité, gratuite également, humblement utilisée sur le présent site à l’heure où je rédige ces octets depuis que justement à force de voir du Georgia partout je m’en laissais : Merriweather.

Une des nombreuses Google Fonts, Merriweather est pour moi une sorte de mi-chemin agréable entre Garamond et Georgia, c’est-à-dire gardant l’élégance des deux, mais en un peu plus carrée, ce qui la rend presque plus lisible encore sur écran. Avec des chiffres elzéviriens aussi parce que les essayer c’est les adopter, disponible en ligne via l’intégration de Google mais également librement téléchargeable à peu près n’importe où comme ici et gratuit pour un usage commercial, Merriweather montre le raffinement d’une différence légère, tout en restant dans un classicisme efficace, et oui je me la raconte total.

Polices type “machine à écrire”

Parce qu’il faut saluer la tradition aussi de la grosse Remington, et puis que rien ne crie au monde “JE SUIS UN ÉCRIVAIN” comme une police qui a l’air d’un truc qu’Hemingway aurait pu voir à longueur de journée. Mais en résolution Retina, hein.

Eh bien, à ce titre, signalons le travail très intéressant de IA, les développeurs de l’éditeur Markdown IA Writer, qui ont retravaillé la fonte actuelle d’IBM pour en faire trois variations rappelant les terminaux, mais avec élégance, lisiblité à l’écran et surtout quelques subtiles concessions à l’espacement supposé fixe de ce genre de polices pour en faire quelque chose de joli (en donnant, l’air de rien, plus de place aux M, W, et moins I, J etc.). Trois variations, en fonction des goûts, nommées sobrement IA Writer Mono, Duo et Quattro.

À voir sur le blog d’IA

Si l’histoire et la réflexion vous intéressent, IA propose un long article qui entre dans un détail geekissime sur la manière dont on fait évoluer une fonte dans un but précis. C’est passionnant, je vous assure. En tout cas, les variations sont librement téléchargeables sur GitHub. IA Writer Duospace a depuis longtemps remplacé les polices par défaut de tous mes éditeurs de texte brut ou Markdown, ici par exemple Ulysses :

Si vous avez d’autres belles choses à recommander, n’hésitez pas, nous sommes entre esthètes.

2019-11-01T01:59:24+01:00lundi 4 novembre 2019|Best Of, Technique d'écriture|8 Commentaires

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