Eh bien oui. J’avoue. Je suis faible. J’ai craqué. Version thread, où l’on constate MA TRONCHE ET MON NOM SUR UN RÉSEAU DU DIABLE OMG
Version longue :
Je sais, je sais, j’ai dit le plus grand mal des réseaux, et je continue à le penser (en raison de leur modèle économique délétère). Mais bon. La vérité, toute simple, c’est que Twitter reste quand même un canal où se déroulaient des interactions uniques et qui me manquent.
La vérité est donc peut-être que je suis faible, merci, au revoir, vous pouvez fermer cette page web.
Mais…
Twitter est aussi, pour les métiers du livre, peut-être ce qui s’approche le plus d’un réseau professionnel (non, ce n’est pas LinkedIn, ahaha), et là que naissent quantité de conversations internationales (un domaine qui m’est cher). L’entreprise tente aussi un certain nombre d’expérimentations intéressantes en ce moment qui me font dire que, des grands réseaux, s’il y en a un qui peut peut-être (non sans GRANDE douleur) exécuter un glissement vers un modèle plus vertueux, c’est celui-là. Et enfin, surtout, tout bêtement, je comprends son intérêt et comment il marche. (Okay boomer. Merci, je suis très honoré d’être un caisson de basses.)
Au fond, je n’ai jamais trop client des réseaux classiques type Facebook, et ma première pensée en ouvrant mon compte là-bas avait été « pourquoi ? » Twitter, je vois mieux. En loutre, il est plus pertinent d’avoir UNE présence sur UN réseau qu’on comprend que d’étaler son énergie sur trop de canaux. (Fut un temps, j’ai brièvement eu Google+, Facebook, Twitter et Instagram en parallèle. La candeur qu’on a quand on est jeune, alala.)
Et puis aussi, depuis que les Russes ont bloqué Twitter, quantité de bots ont mystérieusement disparu, rendant l’air plus respirable…
Cette décision n’a cependant pas été facile. J’ai, comme j’ai pu le mentionner, un OCD assez prononcé ce qui me handicape grandement pour « lâcher l’affaire » en cas de conflit ou même de sujet grave. De par leur construction, les réseaux flinguent ma productivité et mon moral. Du coup, c’est avec prudence (mais j’ai franchi la première semaine avec bonheur, et à peu près trois millions de mots gentils – merci infiniment, vous êtes incroyables !). Il s’agit de surveiller de très près mon cerveau bugué pour ne pas qu’il me fasse dérailler, surtout que j’ai un gros bouquin à finir, HEIN. Cela implique quand même un petit changement d’approche par rapport à ce que je faisais avant :
- Twitter est le seul réseau sur lequel je reviens. Facebook est l’Empire du Mal et je n’y toucherai plus jamais (#DeleteFacebook).
- N’avoir que le blog comme moyen de communication pendant un an et demi m’a re-montré la joie et la valeur d’avoir de bonnes conversations en ligne (merci à vous toutes et tous qui avez tenu ici contre vents et marées !). Je compte prendre soin de les favoriser, ce qui signifie aussi block et mute aussi souvent que nécessaire sur les réseaux, sans honte. Je n’ai pas de comptes à rendre là-dessus, surtout quand il s’agit de a) ma sérénité d’esprit, gage de ce caractère charmant et léger que Gordon Ramsay m’envie secrètement1 et b) protéger ma productivité dans l’écriture (la seule chose que je doive à moi comme à vous).
- Ma follow-list restera très restreinte. Si vous n’y êtes pas, pitié, ce n’est pas que je ne vous aime pas ; pour des questions d’OCD sus-nommé, j’ai l’impératif mental de minimiser les « données entrantes », surtout si elles remuent l’émotionnel. Je ne suis pas insensible aux combats, je m’informe juste dessus autrement, dans un contexte plus serein, quand je sais que mon cerveau est capable de le faire sans flinguer ma journée. Twitter, ai-je appris à la dure, n’est pas cet endroit pour moi.
Voilà ! Je me rends compte que tout cela est peut-être un peu lapidaire et j’en suis navré, mais nous vivons dans une économie de l’attention, et j’ai une très, très aiguë conscience des mécanismes retors de ces réseaux comme de mes mauvaises interactions involontaires inconscientes (allitération en Hun) avec ceux-ci. Cet article est autant une information qu’une déclaration d’intention envers moi-même pour me permettre de tenir ma propre parole, et si vous trouvez qu’il y a beaucoup trop de première personne du singulier dans cette phrase, vous avez parfaitement raison, alors cessons (Sévigné).
Le bot disparaît donc, ou plutôt j’en reprends les commandes, et l’adresse Twitter redevient, sans originalité aucune, celle qu’elle était jadis, dans un monde naïvement pré-Covid et pré-invasion russe (petite piqûre de rappel au passage, ça ne fait pas de mal, de cette page pour soutenir l’Ukraine)…
http://twitter.com/lioneldavoust
Encore merci pour toutes vos gentilles pensées qui me sont remontées pendant cette année et demi ! À la santé des nouveaux départs, comme toujours, et à bientôt là-bas aussi, peut-être.
- Je vous assure. ↩
Bon retour là-bas, en espérant que ça se passera mieux que la fois précédente 😉
Voir tout ce parcours me donne vraiment l’impression que le monde de l’écriture et de la publication d’aujourd’hui est impossible en restant dans le « vieux » système de site/blog sans réseau social numérique.
Je ne m’y suis jamais inscrite, au début par manque de matos (pas d’internet, pas de MSN, c’est aussi simple que ça), puis ensuite, parce que j’ai eu le temps de voir les gens foncer sur un outil, lui cracher dessus pour diverses raisons (légitimes ou non), foncer sur un autre, recommencer le cycle… J’étais toujours à côté de la planche, j’ai laissé Rose dessus. Bon, je ne suis pas morte d’hypothermie – pour l’instant – mais c’est vrai que ça me fait poser la question sur si je suis considérée comme vivante en étant en dehors de ces canaux.
Plus le temps passe, plus j’ai l’impression que la réponse est : « non sauf exception ». La norme est la présence sur les réseaux sociaux. Si on aime galérer, on peut essayer Skyblog et les polices fluo sur fond coloré (lol).
Toutefois, ces questionnements restent – je l’espère… je pense… je crois… euh… – décorréler de la pratique de l’écriture. Au contraire de Jack rendu poussière à côté de l’épave du Titanic de James Cameron, on peut continuer de vivre irl sans être sur la planche des réseaux… jusqu’au prochain épisode dystopique XD
Merci !
Techniquement, j’aurais tout à fait pu rester sans réseau – mon retour est clairement motivé d’abord par l’envie de retrouver les bons aspects de la communauté (ce qui veut quand même dire à regret, j’en ai conscience, m’autocensurer sur pas mal de choses que j’exprime habituellement ici sans problème, afin d’éviter les random fâcheux et conserver ma santé mentale). Quand on est dans l’édition traditionnelle, l’éditeur fait réellement le vrai travail de promotion – dans l’ensemble, ce n’est pas un compte Twitter ou Facebook qui aide réellement à faire vendre des livres, sauf cas particulier.
En outre, Twitter est très bon pour le réseau littéraire professionnel, ce qui est une dimension qui m’intéresse beaucoup. Je me sentais aussi en dehors des conversations sur ce sujet, notamment sur le plan international, et c’est clairement plus facile (voire faisable tout court, car INFINIMENT moins cher) d’y participer ainsi que par les moyens classiques (lettres et voyages). En gros, j’y suis revenu parce que ça me fait sincèrement plaisir, pas parce que « je dois pour exister pour ma carrière » (L’Héritage de l’Empire et Comment écrire de la fiction se sont très bien vendus sans présence réseau de ma part, grâce au travail de mes éditeurs). Bien sûr, j’ai une carrière établie maintenant, ce qui aide, mais je ne crois pas que les réseaux y aient vraiment beaucoup contribué non plus.
L’avantage aujourd’hui c’est que tu as une expérience plus riche de Twitter et tu reviens en connaissant les risques. Donc c’est plus facile de s’en protéger. Ceci dit, pour nous fans hystériques qui te suivons (et nous sommes légions) c’est dur de savoir jusqu’à quel point interagir. Je m’explique : D’un côté on veut être sympa en commentant et likant, et d’un autre on se dit « merde, je vais le saturer de notifs inutiles ». Après on est d’accord que c’est un faux problème, si ça te barbe, tu bloques et on en parle plus, c’est la meilleure solution je crois. On ne t’en voudras pas, du moins, moi je ne t’en voudrai pas.
En tout cas, bon retour sur Twitter 😉
Merci beaucoup – et tu décris exactement ce que j’espère ; revenir plus sage et être une meilleure force, pour moi-même comme pour le monde. 🙂
Par contre, je ne veux absolument pas que vous vous reteniez d’interagir ! Je suis rompu à gérer les notifications, et de toute façon j’utilise des apps tierces parties qui simplifient énormément ça. Et je suis loquace à la hauteur de mes possibilités du moment. Quoi qu’il en soit, les bonnes vibes ne sont JAMAIS malvenues – au contraire, et merci ! 😊
Rebienvenue sur le réseau et pour le contact, un fil rss sur le blog, j’ai rien eu l’impression de manquer même si je n’ai pas trop mis d’infos ici 🙂 Oldies and goodies comme on dit, ça marche. Twitter me sert de fil de nouvelles (vivent les listes et tweetdeck). Bonne suite à toi je te remets dans mes contacts littérature !
Grand merci Nathalie ! 😊 Et merci d’avoir suivi la transition ici, et le retour là-bas. Une chose est sûre, le site et le blog ne souffriront pas, je vois Twitter comme un complément plus instantané, certainement pas un remplacement de cet endroit de perdition (je sais qu’il restera, quand Twitter… ah, les réseaux vont et viennent). 🙂