Suite à l’article de la semaine dernière, on m’a signalé sur Facebook (merci) l’existence du Time Timer : un site qui se défend comme la version « originale » du concept de minuteur visuel pour la concentration, une section scientifique avec quelques articles en peer review, bref, ça semble être la version originale du minuteur à trois balles que je recommande. Et vu le raz-de-marée de clones chinois d’à peu près tout et n’importe quoi qu’on peut trouver en Australie, ça ne m’étonnerait qu’à moitié.
Après, vous me direz, un minuteur visuel, c’est un minuteur visuel, hein, c’est marginalement plus original que la roue ou un couteau à beurre, donc bon, y a pas mort d’homme, et je dirais : mouais. Je suis quand même attaché aux efforts fournis pour développer un concept, surtout que le Time Timer semble avoir été conçu à l’origine à destination des enfants neuroatypiques, et ça me cause, donc je m’en voudrais de ne pas les mentionner et vous rediriger potentiellement vers eux à la place des références citées la semaine dernière. Dont acte.
J’ai une question sur POMODORO : tu y a peut-être répondu ailleurs, si c’est le cas, désolé d’avance.
Je me sers de cette méthode dans mon travail, parce que je me suis rendu compte que les « work bouts » que je mettais en place correspondaient souvent au rythme donné par le POMODORO. Souvent mais pas tout le temps.
Je suppose que dans séances d’écriture tu respectes ça aussi, si tu sens que tu dois écrire plus longtemps, de ne pas écouter le timer.
Mais du coup, pourquoi un timer ? Je veux dire c’est déculpabilisant de se mettre un cadre au départ, mais le but n’est-il pas d’apprendre à s’écouter suffisamment pour rester proche de la philosophie POMODORO mais avec son propre rythme au jour le jour ? C’est quoi pour toi l’avantage de garder un timer ? Lutter contre la procrastination ?
Intéressant en tout cas ces infos sur comment tu t’en sers !
C’est bonne question, ça semble contradictoire en effet. La méthode donne en fait un contrat rassurant à l’esprit : malgré l’énormité de la tâche qu’il est quasiment impossible d’abstraire (on a beau savoir rationnellement qu’on ne se demande pas d’écrire 2500 pages en une journée, c’est l’effet que ça fait, à moi en tout cas), la seule obligation est de bosser 25′. En fait, cela « trompe » l’esprit en lui donnant l’horizon d’une tâche totalement bénigne (bosser 25′ est tangible, immédiat et d’une facilité triviale) par comparaison avec l’aspect nécessairement informe de toute tâche créative (qui est anxiogène par comparaison). Mon animal intérieur croit que l’horizon, c’est enchaîner les pomodoros et il se dit : « bien sûr que je peux faire ça ». Mon moi plus évolué sait qu’on fait avancer autre chose de plus haut niveau, mais il est paralysé si l’animal n’est pas pris en compte. Après, si le flow est lancé, je le garde, mais sans le répit donné par les petits sprints, l’angoisse est trop vaste pour jamais arriver à ce stade.
J’en cause en détail ici : https://lioneldavoust.com/2017/vaincre-langoisse-de-la-page-blanche-avec-la-methode-pomodoro et là : https://lioneldavoust.com/2018/retour-sur-la-methode-pomodoro-pour-ecrire
Merci pour le partage de ces minuteurs physiques, je n’y avais pas pensé mais ça me parait nettement mieux qu’une app !
J’en ai donc commandé à 20€ (sur ton autre article https://lioneldavoust.com/2024/la-boite-a-outils-de-lecrivain-ce-minuteur-et-un-de-a-4-faces (fermé aux commentaires)), cette technique de gestion du temps fonctionne vraiment bien !
Merci pour tes articles sur les techniques de gestion de temps, concentration, notes, ça m’est utile pour mon travail (qui n’a aucun rapport avec l’écriture :D).
Avec grand plaisir, je suis ravi que ça soit utile !