Improbabilités coréennes, part.2

Deuxième floriège d’anglais rigolo, de surprises après le premier. C’est drôle, après tant d’exposition à de l’anglais approximatif, je ne le remarque plus après deux semaines, et il m’a parfois fallu un moment pour me rappeler pourquoi j’ai pris certaines de ces images.

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2019-07-16T13:29:08+02:00vendredi 11 octobre 2013|Carnets de voyage|3 Commentaires

Vivre à Busan

Busan est la deuxième ville de Corée du Sud ; une agglomération que je trouve très contrastée par rapport à Séoul, mégapole urbaine toute en tours et en technologie ; Busan est restée diverse, contrastée, et on y sent davantage le mélange des époques et des visions de la vie, du quartier d’affaires très séoulien aux quartiers résidentiels à flanc de colline escarpée où la notion de voisinage semble subsister.

Busan a longtemps été le premier port mondial avant SIngapour puis Shanghai, et reste aujourd’hui neuvième au rang mondial. La zone industrielle en bordure de mer est proprement titanesque avec une véritable forêt de grues, des empilements de conteneurs à perte de vue, et une activité incessante. Presque à toute heure du jour et de la nuit, on peut acheter du poisson, souvent encore vivant en bac, dans les petites rues des quartiers marchands. Comme Seoul, Busan ne semble guère dormir, mais la night life branchée de la capitale cède ici la place à toutes sortes de petits commerces qui ne s’arrêtent jamais vraiment.

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Mais Busan, c’est aussi la vie branchée de la Corée en avance sur son temps. Le temps du Busan International Film Festival, les plages huppées de Haeundae prennent des allures de croisette de Cannes et les idoles locales et stars du monde entier émergent de limousines noires sous les hurlements des fans (souvent féminins). Pendant ce temps, à une dizaine de kilomètres, jouxtant l’institut de recherche halieutique coréen, se dresse le temple de Yonggungsa, merveille exposée à la mer où l’on trouve cet étrange mélange de sacré et de profane rencontré jusqu’ici dans tous les temples : les visiteurs exécutent les trois prosternations devant les bouddhas, versent même parfois une offrande, pendant que leurs enfants courent et hurlent sans aucune entrave parmi les boutiques de souvenirs proposant parfois du très clinquant au touriste américain de passage. Un mélange qui semble parfaitement naturel ici mais qui, pour un Européen habitué au feutré imposant des cathédrales, a de quoi surprendre.

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Il y aurait encore beaucoup à dire, la fête des masques d’Andong, le village préservé d’Hahoe, l’étang d’Anapji où ont été retrouvés, façon Atlantide, les restes du royaume antique du Silla, l’ambiance des salles d’arcade de Seoul, des motels où voyageurs classiques croisent des couples plus ou moins légitimes qui louent une chambre à l’heure… mais mon séjour coréen touche à sa fin après un kaléïdoscope d’expériences, de goûts, d’images et d’atmosphères. Je suis heureux d’avoir amassé 1500 photos et ces quelques pages pour m’y retrouver par la suite ; ma mémoire, repue comme après un bon repas, assimile encore les souvenirs et les contemple en s’efforçant de ne pas les mélanger.

À présent, destination Wellington et la Nouvelle-Zélande pour deux semaines totalement différentes. Comme d’habitude, mon accès au Net n’est pas garanti ; je tiendrai réseaux socaux et blog à jour comme je peux !

2013-10-08T01:51:54+02:00mercredi 9 octobre 2013|Carnets de voyage|5 Commentaires

Improbabilités coréennes, part. 1

Auguste lectorat ! Ouaiiiis alors je fais le malin, le poète, le guide touristique, avec des photos en format timbre poste parce que je ne les ai pas traitées, parce que j’ouvre grand mes yeux et mes oreilles et que je suis ému, intrigué, amusé par ce que je vois. Mais ce blog s’appelle Expériences en Temps Réel et tu veux du n’importe quoi, de l’improbable, de l’awesome. Alors, en voici. La Corée du Sud, comme beaucoup de pays asiatiques, fait parfois appel à l’anglais, voire au français, pour se donner un cachet particulier (on fait pareil en France avec l’anglais). Par souci d’accessibilité, beaucoup de mentions, d’avertissements, sont également traduits. Toutefois, cela donne des résultats parfois rigolos, qui, personnellement, me touchent autant qu’ils m’amusent. Ils témoignent d’une énergie et d’un enthousiasme qu’en Europe, en gros blasés, on a un peu oublié.

D’autre part, on trouve notamment à Séoul des lieux particuliers, uniques, qui amusent et/ou font rêver, et qu’on ne trouve nulle part ailleurs qu’en Asie.

Petite visite guidée d’un réjouissant éventail de WTF, premier volet de plusieurs pour varier un peu l’atmosphère.

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2019-07-16T13:29:31+02:00vendredi 4 octobre 2013|Carnets de voyage|6 Commentaires

Vivre la vie de palais

Séoul compte quatre anciens palais vieux de plusieurs siècles, dont je vous épargerai l’écriture des noms. Incendiés, reconstruits, occupés, ils témoignent du temps où la Corée était un royaume, Ils offrent un spectacle surréaliste, à l’image de la Corée moderne : anciens, majestueux, immenses, ils déploient leurs ailes silencieuses où l’histoire résonne encore au sein d’une capitale moderne où vrombit une circulation urbaine incessante et où la 4G est même desservie dans le métro.

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Le Changdeokgung

Le Changdeokgung recèle même, à l’arrière de son complexe, un jardin secret qui tient plutôt de la forêt privée, où pavillons et plans d’eau se faufilent discrètement au sein de collines boisées. La rupture entre les gratte-ciels et la nature est aussi brutale que surprenante : imaginez vous remonter les Champs-Elysées, puis, à la place de l’Arc de Triomphe, tomber sur Chambord et, derrière, la forêt de Fontainebleau, qui s’interromprait à un simple petit muret derrière lequel s’étendrait le parvis de la Défense.

Le jardin secret du Changdeokgung

Le jardin secret du Changdeokgung

Nombre d’histoires tristes, gaies ou démonstrations de morale flottent dans ces lieux séculaires. On peut en retenir une associée à la photo ci-dessus : au milieu de la pièce d’eau se trouve une île exiguë, d’à peine un mètre carré, où pousse un vieil arbre. Le roi avait coutume de lancer de façon inattendue des concours de poésie à ses courtisans. Celui qui se trouvait incapable de produire se retrouvait exilé pour une certaine durée sur la petite île… Afin de réfléchir à la nature et de s’inspirer, peut-être ?

(Hé, auguste lectorat, ça te dirait qu’on essaie cette méthode de motivation aux prochains ateliers d’écriture, niark ?)

2013-10-01T13:11:20+02:00mercredi 2 octobre 2013|Carnets de voyage|3 Commentaires

Vivre la vie d’insulaire

L’île de Jeju se situe à une petite centaine de kilomètres au sud de la Corée. Volcanique, cuite par une chaleur humide ou bien battue par les vents de la mer, elle accueille une végétation luxuriante sur les versants d’innombrables collines dévalées par la brume. Ses traditions maritimes de pêche se sont métamorphosées à l’ère moderne : avec son côté exotique, Jeju est devenue la destination favorite des couples coréens pour leur lune de miel, si bien que s’y côtoient parcs d’attractions, pléthore de musées sur des sujets improbables allant du sexe à la mythologie grecque, et, bien entendu, les merveilles naturelles.

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L’origine géologique de l’île donne lieu à des panoramas spectaculaires ; la nature elle-même recèle mille surprises à chaque détour de chemin, immortalisées par le photographe Kim-Young Gap, de renommée internationale. Du sommet du cratère âgé de seulement 5000 ans du Seongsan Ichulbong, on vient contempler le lever et le coucher du soleil sur l’océan ; dans les profondeurs du tunnel de lave du Manjanggul, on constate la puissance et les hasards de la Terre, qui ont foré une galerie de plusieurs kilomètres, aussi vaste et régulière qu’un boyau de métro. Les triples cascades du Cheonjeyeon évoquent à l’état naturel la rivière d’un monastère, et l’on rencontre, dans une cavité naturelle du Sangbangsan, une statue de bouddha célébrant une eau filtrée par les roches et dite miraculeuse. Le temps d’une halte après l’ascension, on en sirote quelques gorgées ; elle est fraîche et succulente, et puis, que l’on soit croyant ou pas, on s’y incline, ainsi que devant le moine souriant qui veille sur les lieux.

Jeju, c’est le soleil mais aussi les pluies torrentielles qui surprennent même à l’automne et donnent une idée de la violence de la mousson. Les jardins botaniques se désertent de visiteurs et le photographe grommelle, mais les couleurs ressortent sous la loupe des gouttelettes tandis que les poissons, au calme, osent sortir de leurs abris sous les pierres.

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Jeju invite plus au séjour qu’à la visite. En à peine quelques jours, derrière l’aspect intrigant d’une destination touristique agréable et moderne, affleure le temps millénaire de la contemplation et de la solitude parmi les montagnes, sur les plages à faire la connaissance des plongeuses traditionnelles en apnée ; rencontrer Jeju, c’est être appelé, probablement, à y retourner.

2013-09-29T16:22:16+02:00lundi 30 septembre 2013|Carnets de voyage|6 Commentaires

Vivre la vie de moine

Après Seoul, ses 25 millions d’habitants et sa modernité aux franges de la science-fiction, direction le parc national d’Odaesan pour vivre 24h au rythme du monastère bouddhiste de Jeongwolsa. Le templestay est une activité en fort développement en Corée, concernant les fidèles comme les touristes.

Jeongwolsa est une petite communauté nichée au coeur de montagnes vierges de toute occupation humaine, où le ciel bas embrasse les cimes et déborde en franges de brume. Une fois l’uniforme du visiteur enfilé et les règles de courtoisie de base apprises – comment marcher sans hâte, comment saluer avec respect les autres occupants du temple – nous sommes livrés à notre propre contemplation autour de la pagode, à des marches dans la forêt de sapins environnants entre les cérémonies rythmant la vie du monastère. Les cloches millénaires résonnent au nom de ce qu’on ne peut voir ni sentir ; leurs vibrations sourdes lavent, apaisent et focalisent le corps et l’esprit. Bien que les cérémonies en coréen restent une total énigme, le chant des moines, empli de sérénité et de lâcher-prise, incitent à la réflexion et à la méditation active. La séparation – artificielle – entre Main Gauche et Main Droite n’est jamais aussi floue qu’à ces instants, pour laisser l’être face à lui-même et à la tendre considération de ses illusions.

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Le retour à la civilisation se fait via Gangneung et le parc de la Réunification, où divers vestiges militaires rappellent les relations difficiles entre Nord et Sud. Témoin, en particulier, ce sous-marin de poche où vingt-cinq espions nord-coréens s’entassèrent en 1996 pour débarquer sur les côtes. Une véritable boîte à sardines où les portes ne semblent guère mesurer plus d’un mètre trente de haut, où il est difficile d’imaginer s’embarquer au milieu de la houle, la fleur au fusil, pour une destination incertaine où, d’ailleurs, il n’y eut qu’un survivant au terme d’une chasse à l’homme de 49 jours.

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2013-09-26T03:29:55+02:00jeudi 26 septembre 2013|Carnets de voyage|4 Commentaires

Vivre le Gangnam Style

À Séoul depuis trois jours, et, avant toute chose, un énorme SHOUT et un gros merci à CSN et HM pour leur accueil et leur enthousiasme à partager la ville, le pays et sa culture. Rapidement remis du décalage horaire, je suis renversé par l’envergure de Seoul, touché par la gentillesse des gens, dévoré de curiosité devant ce mélange entre des traditions millénaires et l’une des modernités les plus avancées au monde.

Visions pêle-mêle : les maisons traditionnelles du quartier de Bukchon et les innombrables tours de la ville nouvelle de Dongtan autour du campus Samsung ; les parcs et les montagnes au beau milieu de la capitale et les cerfs-volants sur le bord du fleuve Han ; l’affluence à la tombée de la nuit autour des magasins de Hongdae et la night life du célèbre quartier de Gangnam. Soit de quoi remplir des pages théoriques de blog. Eu le plaisir d’apprendre à lire l’écriture coréenne, très sensée et logique, en deux jours grâce aux panneaux bilingues et quelques coups de pouce de mes hôtes. En route à présent pour Gangneung et le parc national du Seoraksan.

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2013-09-25T15:23:51+02:00mardi 24 septembre 2013|Carnets de voyage|4 Commentaires

À nouveau sur les routes

Ave, auguste lectorat. Toi qui est attentif à ces Expériences en temps réel depuis un an ou plus, tu auras remarqué, car ton oeil est acéré comme un couteau à viande Ginsu 2000, que cet été fut sage et casanier, sans volontariat écologique. Mon programme est un peu différent cette année : je pars… demain, pour un mois, non pas en volontariat mais en périple, pour moitié en Corée du Sud, à Séoul et ses environs, pour moitié en Nouvelle-Zélande, sur l’île du nord. Il s’agira de découvrir la culture, les lieux, les gens et surtout, bien sûr, la nature.

Pour cela, j’emporte mon meilleur ami :

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Ou plutôt, mon nouveau meilleur ami, puisque après deux ans d’entraînement sur de la gamme amateur, je passe au matos pro pour la photo animalière, avec un 7D. Et j’ai perdu le peu que j’ai appris : la bête est compliquée, puissante et se laisse aussi peu apprivoiser que si l’on s’imaginait qu’un permis kart à pédales permette de conduire une F1.

Donc, pendant ce temps-là, comme d’habitude dans ce genre de situation :

  • Mon accès au Net sera sporadique ; soyez patients pour le courriel (enfin, encore plus que d’habitude)
  • J’aimerais, comme toujours, bloguer sur mes expériences sur place, mais, comme toujours, j’ignore si ce sera possible : ces pages risquent de voir passer un certain nombre d’articles brefs, voire des demi-réflexions à moitié formées, tirés d’archives et de notes. Haute teneur en approximations et en questions oiseuses à prévoir, allergiques s’abstenir. Refaisage de monde bienvenu.
  • Les réseaux sociaux sont en pilotage automatique, là aussi je ne pourrai peut-être y passer régulièrement,

On m’a mentionné de visu une fois que je n’avais jamais raconté mon voyage sur le Silurian, ce qui était un peu frustrant après le récit de tous ces préparatifs… Je sais. J’ai tenu un bref journal. Le problème, c’est qu’il a disparu dans la faille spatio-temporelle de mes bagages, et que je n’arrive pas à remettre la main dessus. Est-ce le signe que ce qui s’est passé en mer cet été-là doit rester pour moi-même et mes camarades d’expédition ? Probablement, jusqu’à ce que je retrouve le journal, auquel cas ce sera : probablement pas.

Et sinon, qu’est-ce que j’ai fait des 10 000 photos que j’ai en stock des voyages précédents à traiter ?

Chut. On se tait. Silence.

Je dois partir en prendre 10 000 de plus.

2013-09-06T11:27:44+02:00mercredi 18 septembre 2013|Carnets de voyage|27 Commentaires

La photo de la semaine : orque des Hébrides

Retour de la photo de la semaine, avec le plus beau, le plus mystérieux, le plus redoutable et le plus intelligent des animaux de la planète :

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Rencontré l’année dernière, lors de l’expédition scientifique où j’ai participé. Il faudra peut-être un jour que je raconte en détail ces deux heures, parmi les plus extraordinaires de toute mon existence. Une seule communauté de neuf individus croise à travers toutes les Hébrides ; le navire les rencontre à peu près une fois par an… Et j’ai eu la chance invraisemblable d’y être justement cette fois-là.

2014-05-28T18:17:40+02:00mardi 7 mai 2013|Carnets de voyage, Photo|7 Commentaires

Quelques vues de Montmorillon

Oh fichtre. J’ai parfois l’impression de disparaître un an de la surface de la Terre, accaparé par divers engagements, avant de refaire surface. Au chapitre des trucs que j’avais gardés sans jamais les rendre publics, quelques photos du salon du livre de Montmorillon, l’année dernière. Normalement, le joli centre ville ancien n’a pas été brusquement transmuté en complexe de bureaux en plexibéton, donc on peut juger qu’on s’en fout de l’année de retard, ça reste joli à regarder. (En plus, il faisait beau. Ça rappelle un temps où, autrefois, il faisait beau.)

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2013-04-23T09:33:54+02:00mercredi 24 avril 2013|Carnets de voyage|3 Commentaires
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