Quelle est la meilleure tablette pour prendre des notes ?

paper-fail

Okay, alors je déclare : je suis une autorité sur la question, et celui ou celle qui me contredira périra dans les flammes d’un écran bleu (dénotant par là-même une combustion complète des gaz).

Plus sérieusement. Comme j’en ai parlé un peu ici ou là, j’ai un besoin d’utilisation très précis : écrire à la main. Pas par coquetterie ni par handicap dactylographique, mais parce que je ne réfléchis bien, en phase de création, que par l’écriture manuscrite. C’est un sujet qu’on a vaguement soulevé ici, et appuyé par des études récentes : la frappe au clavier est plus rapide et favorise la rétention mémorielle de détails, quand l’écriture manuscrite aide davantage à synthétiser des notions. Quand je réfléchis à une histoire, j’ai drôlement besoin de synthétiser pour mettre de l’ordre dans mes idées, pour plaquer un sens sur le monde (même s’il ne m’a rien demandé). J’ai besoin de mon stylo et de mon papier. Et, comme je me déplace fréquemment, transporter des kilos (réellement) de notes n’est pas envisageable. Il me faut donc du virtuel.

J’ai testé à peu près toutes les technologies principales en matière de tablette prétendant offrir une expérience comparable au papier, avec les bénéfices du numérique (transport, archivage, multimédia). Les principaux concurrents dans ce domaine sont :

  • La ligne de produits Galaxy Note chez Samsung
  • La ligne de produits Surface chez Microsoft
  • La ligne de produits iPad Pro chez Apple.

Si vous suivez un tant soit peu ce lieu de perdition, vous savez déjà qui gagne, mais il est maintenant question d’étayer un peu tout ça.

Un mot d’avertissement : l’usage dont il est question concerne la prise de notes manuscrites sur un objet qui émule au plus près l’expérience du papier. Il ne s’agit pas de reconnaissance de caractères, mais simplement de récupérer des PDF ou des images avec les précieux gribouillis. (Mon organisation consiste à retaper par la suite – et donc à choisir – ce qui a de l’importance dans Scrivener ; les notes papier sont ensuite plus ou moins « mortes », à moins de chercher une information écartée par erreur.)

La Surface Pro

Matériel testé : Surface Pro 3 de milieu de gamme avec Surface Pen 3, puis 4 (avec tout son kit de mines).

Bon sang, que j’ai aimé le concept de la Surface Pro. Sur le papier (olol), c’était tout ce dont je rêvais : portable, légère, avec un vrai Windows dessus, et pourtant un stylet. J’allais pouvoir compiler toutes mes idées dans OneNote et en disposer partout ! Écrire dessus avec la facilité d’un iPad ! Passer de l’écriture à une petite partie de Race for the Galaxy solo pour me détendre…

Ultime déception.

J’ai très bien travaillé avec la Surface Pro, qu’on ne s’y méprenne pas : Windows en mobilité dans le poids d’un iPad, avec un super clavier, c’est extrêmement agréable. Mais j’ai très bien travaillé dessus comme je l’aurais fait sur un joli portable un peu hors de prix.

Pour la prise de notes manuscrites, c’est complètement raté. Alors, peut-être ai-je une drôle de façon d’écrire (c’est fortement possible) ou ne suis-je pas doué, mais incapable d’obtenir un résultat correct sur une Surface Pro. Le stylet est soit trop mou, soit trop dur avec les pointes optionnelles ; l’appareil chauffe très vite à un point inconfortable (juste sous la paume, en plus) ; il est trop haut pour que ce soit pratique ; la paume interfère toujours un peu avec le défilement de la page ; l’ergonomie de OneNote est hautement perfectible (notamment au niveau de la cohérence entre applications) ; et surtout, on a l’impression d’écrire avec un Bic sur une plaque de verre.

En un mot, c’est absolument dégueulasse.

La Surface Pro est un très bel ultraportable, ça ne fait pas de doute. Mais l’aspect manuscrit est totalement raté.

La série Galaxy Note

Matériel testé : Samsung Galaxy Note Pro 12.2.

Chronologiquement, c’est en la Galaxy Note Pro que j’avais fondé mes premiers espoirs, et force était de constater qu’ils ne l’étaient pas mal (fondés). L’appareil est grand, agréable à prendre en main (si l’on pardonne à Samsung sa foutue surcouche d’Android mal fichue et l’ergonomie incohérente de ses applications), puissant. Moyennant une bonne application de prise de notes (S Note ou Squid, à mon humble avis et selon les préférences), on la prend bien en main.

Le stylet offre l’énorme avantage de fonctionner sans piles (il est alimenté en fait à travers l’écran par induction) ; la sensation est agréable (la pointe « s’écrase » gentiment et accroche un peu, donnant la sensation d’écrire avec un feutre fin), en revanche, il est vraiment petit, en plastoc très cheap. D’autre part, on constate quand même une latence perceptible, qui dérangera un dessinateur sans doute, mais pas quelqu’un qui cherche juste à écrire à la main.

Une solution tout à fait acceptable et qui m’a duré longtemps, à condition de remplacer le S Pen de base par un joli stylet Wacom compatible (c’est la même technologie), lourd et agréable à manier. À noter quand même que ma tablette m’a lâché moins d’un an après l’achat et que j’ai dû faire jouer la garantie ; également, qu’aucun remplaçant du modèle (ni du plus petit en 10.1 pouces) n’est annoncé. On peut fortement craindre que Samsung, conformément à ses habitudes, ne soutienne pas son produit et ne prévoie aucun renouvellement de la gamme. Ce qui peut être fort problématique si l’on s’est engagé dans une technologie qu’on souhaite poursuivre à utiliser.

L’iPad Pro

Matériel testé : iPad Pro 12 pouces

Le voilà, le Graal, le messie que j’attendais et que j’invoquais de mes voeux depuis des années. Ce qui est rigolo, c’est qu’étant jadis farouchement anti-Apple (les choses ont bien changé), j’ai bien failli ne jamais l’essayer, et j’ai mis des mois avant de m’y résoudre.

Cinq minutes de test en Apple Store (grâce à un gentil vendeur) et j’étais tombé amoureux.

Comme beaucoup de produits Apple1, on l’a attendu, le stylet, mais une fois sorti, c’était parfait, léché – cela se sentait.

Le crayon – car il porte le nom de pencil – tient parfaitement en main, lourd mais pas trop : satisfaisant. L’iPad Pro est un bijou à regarder, à tenir en main, plus fin qu’un bloc-notes classique, avec une chauffe très modérée (et nullement gênante ici). La technologie est simplement parfaite : la réactivité est exemplaire, la précision est au rendez-vous, pas de latence réellement sensible. Pour preuve, les technologies Wacom (Galaxy Note) et N-Trig (Surface) marquent d’un point sur l’écran l’endroit où vise le stylet. Pas chez Apple. Pas besoin, parce que ça écrit pile où on le pose, pas besoin d’une mire.

Et le confort d’écriture est juste splendide. C’est, faute de meilleur terme, « doux » – comme un feutre sur du papier glacé, mais qui, évidemment, ne bave pas. Je me suis surpris à trop réduire l’interligne de mes pages virtuelles juste pour m’émerveiller de la précision que pouvait adopter mon écriture sur cet engin. On s’est moqué de la présence d’une batterie dans le pencil par rapport aux piles du Surface Pen, mais c’est en fait un choix intelligent : l’autonomie du Surface Pen est réellement longue – ce qui augmente les chances de tomber en panne de piles sans en avoir prévu sur soi. Alors que le pencil se recharge directement sur la machine si besoin. En fait, c’est une sécurité confortable à l’usage : juste besoin de trimballer des câbles de recharge standard.

Évidemment, cela ouvre toute la robustesse d’iOS et de l’écosystème Apple (on peut dire son côté fermé, aussi – mais on parle ici de machines de travail, pas de bricolage ni d’optimisation). De plus, quantité d’utilisateurs avancent se passer de plus en plus de leurs MacBooks depuis qu’ils possèdent des iPad de belle taille avec un clavier annexe. Je reste attaché aux systèmes d’exploitation desktop mais je comprends sans mal cet usage, et je le crois tout à fait possible.

L’iPad Pro a été le doigt dans l’engrenage qui m’a ramené, vingt-cinq ans plus tard, à Apple. 

En conclusion

Il est clair que ce besoin est vraiment très spécifique et que beaucoup d’utilisateurs sont plus que ravis de se dispenser enfin de toute sorte d’écriture manuscrite. Mais il convient de ne pas l’enterrer trop vite – si j’étais étudiant aujourd’hui, plutôt que prendre des notes sur un portable, je le ferais sur un de ces engins, si je pouvais.

Quelle machine pour prendre des notes manuscrites ? iPad Pro > Galaxy Note, mais jamais, jamais de Surface Pro. (Autant utiliser du papier.)

Quel est le meilleur ordinateur portable ? Ça dépend de l’écosystème. Je pense aujourd’hui qu’un professionnel devrait sérieusement se pencher sur les produits Apple en raison du gain de temps et d’énergie qu’on en retire (je constate en ce moment qu’entre mon petit MacBook Air tout pourri et ma machine de bureau qui est une bête de course, j’utilise davantage le MacBook, parce que tout fonctionne tellement mieux dessus), mais, si l’on tient à conserver ses habitudes, iPad Pro et Surface Pro se valent probablement, en fonction de ce qu’on possède déjà. (La Galaxy Note Pro est, en revanche, hors course.)

Et maintenant, j’ai deux appareils à revendre.

  1. Et contrairement à beaucoup d’autres produits Apple aussi, nous sommes d’accord.
2019-08-28T21:25:47+02:00jeudi 21 avril 2016|Best Of, Technique d'écriture|12 Commentaires

Sept anglicismes à bannir du langage geek et de l’imaginaire

thank-you-fistingQuoi ? Quoi, j’ai dit « sus aux anglicismes » et « geek » dans la même phrase ? Alors d’une, je l’ai mis en italiques, ce qui explique bien que c’est un emprunt, et de deux, geek n’a pas de réel équivalent en français, vu que ça signifie en gros « mec chelou » ou « débile » en langue anglaise.

Donc bon.

Nous, peuple de l’imaginaire et par extension peuple du jeu vidéo, de la contre-culture, embrassons les nouveautés pour lesquelles il n’y a pas encore de réel vocabulaire (ce qui est beau), un mode de pensée et de construction venu d’ailleurs dans le cas des mécaniques ludiques (ce qui est intéressant) mais oublions au passage que nous avons une langue avec laquelle nous pouvons faire autre chose que manger des glaces, c’est-à-dire parler correctement quand il existe des termes parfaitement valides, a fortiori quand les anglicismes que nous importons sans réfléchir se heurtent à des mots existant déjà, concourant à des phrases qui, franchement, ne veulent plus fucking rien dire. (Là encore, les italiques, vous avez vu ?)

Alors maintenant, ça suffa comme ci, voici sept anglicismes qu’il faut cesser d’utiliser, parce que sérieux, ils vous donnent l’air tarte : les mots que vous employez ne signifient pas ce que vous croyez.

1. Franchise

« J’adore toute la franchise Star Wars. »

Star Wars ne vous fait pas de secrets ! Star Wars vous dit tout ! La franchise, c’est la somme que vous devez payer avant que l’assurance ne couvre les frais, ou bien l’honnêteté dont vous faites preuve pour dire à votre coloc que ses chaussettes puent, mais cela ne désigne en aucun cas une propriété intellectuelle dont on dérive des oeuvres. Une franchise, à la rigueur, c’est le droit d’exercer pour un artisan passé maître (ce qui explique qu’on puisse être franchisé Subway de nos jours, quand il est plus civilisé de servir des poulet teriyaki que des parpaings), mais cela ne s’applique pas à une oeuvre de l’esprit – dans ce cas, on parle de licence, c’est-à-dire une licence d’exploitation pour créer une oeuvre secondaire, ou pour continuer à explorer un univers existant.

2. Achèvement

« J’ai tous les achèvements héroïques de World of Warcraft. »

Les achèvements sont donc une fin en soi ? En même temps… Ahem. Les trophées / exploits / hauts faits / réussites que l’on obtient dans les jeux (les petits défis sans autre récompense qu’un score à la clé) dérivent de l’anglais achievement, mais to achieve signifie réussir, parvenir à. En français, achever, ça veut dire terminer, pas réussir (une réussite est terminée, mais toute terminaison n’est pas réussie, comme, peut-être, celles des neurones des locuteurs qui intervertissent les termes sans distinction). Sinon, quoi, vous avez obtenu des terminaisons dans World of Warcraft ? Ça a l’air tarte, hein ? Bah voilà. Utilisez ce que vous voulez, mais pas achèvement.

3. Disposer de ses ennemis

octopus1« J’ai disposé de toute l’équipe ennemie, je roxxe ! »

Alors un truc, les gens, disposer de, c’est avoir à son service, ou bien donner congé. Comme dans : « Alfred, vous pouvez disposer. » Si j’ai vaincu Sauron, je dis quoi : « Sauron, tu peux disposer ? » RLY ? Et sinon, si je dispose de Sauron, c’est mon majordome. Donc vous avez Sauron comme majordome ? (Oui ? Oh d’accord je ne voulais pas vous agacer excusez-moi de vous demander pardon.) Cet horrible anglicisme vient de dispose of, ce qui signifie se débarrasser de. On poutre, assassine, détruit, se débarrasse de, que sais-je encore, mais disposer, non. Sauf si vous vous débarrassez de vos ennemis au sein du service public via des mises à disposition, mais là, c’est retors.

4. Tiers

« J’ai débloqué le quatrième tiers de l’évolution de ma colonie spatiale. »

Combien y a-t-il de tiers dans un quatre-quarts ? Hein ? Hein ? Trois, bon dieu ! Un tiers, c’est une fraction. Mettre quatre tiers dans un verre, à moins qu’on soit chez Pagnol (et que ça dépende de la grandeur des tiers), ça veut dire remplir le verre et en fiche un tiers de plus sur le comptoir. Celui-là vient de tier qui signifie palier. Cessez d’être grotesque, je vous en prie, quand votre paladin de WoW vient de débloquer son ensemble de raid T27 – tiers vingt-septième ? Sérieusement ? What is this I don’t even. Palier. Palier. Ça me rend fou palier. LOL.

5. Expertise

« J’ai appelé un spécialiste qui nous fera bénéficier de son expertise. »

Expérience, fichtrefoutre, pas expertise ! L’expertise, c’est réservé aux comptables ou aux assurances, c’est une forme d’audit, si l’on veut. Dans tous les autres cas, il s’agit d’expérience. De savoir-faire. Non, dire expertise ne donne pas de cachet à l’expérience. Sinon les moines bouddhistes feraient preuve de patise au lieu de patience, l’équipe de Charlie Hebdo très irrévérencieuse montrerait de l’irrévertise et les méduses qui brillent fort dans l’obscurité illustreraient la bioluminestise.

6. Digital

« J’aimerais vous proposer mes compétences en marketing digital. »

Digital, c’est un doigt brandi bien haut. Oui, je sais, l’usage de digital (traduction directe de digital) a été entériné par l’Académie Française (la même qui nous a offert cédérom et mél, rappelons-nous, hein), mais les dictionnaires recommandent plutôt, et explicitement, numérique. C’est du binaire, ce sont des nombres. Je veux bien qu’on interagisse avec des doigts, mais quand on aura des interfaces neuronales, nos doigts seront au repos, quand les nombres défileront toujours dans la matrice. Soyez dans le coup, prenez une longueur d’avance. Parce que quelqu’un qui a des compétences digitales, ça s’appelle un empoisonneur.

7. Habiletés

« J’ai maximisé toutes les habiletés de mon personnage. »

L’habileté, c’est le caractère de celui qui est habile, adroit ; les habiletés, ce sont les maîtrises de techniques et de savoir-faire. Or, ability en anglais recouvre plutôt les facultés, les capacités, à la rigueur les compétences. Et non, « abilité » n’est pas un mot. Débilité, en revanche, si.

8. Bonus : Âge

slip_carefully« Nous entrons dans un âge digital » (double combo)

Celle-là est plus subtile (d’où le fait qu’elle soit en bonus).

Ce n’est pas parce que le titre du film Ice Age a été traduit bêtement par L’Âge de Glace qu’il faut croire tout ce qu’on raconte au cinéma (d’ailleurs, breaking news, les mammouths ne parlent pas). Age en anglais, c’est une période, voire une ère (mais cela engendrait des confusions avec l’échelle géologique du même nom). On peut parler d’âge mais, dans ce cas, on ajoute plutôt un adjectif, comme pour le « petit âge glaciaire » géologique qui n’était pas tant une « période » à proprement parler, mais un refroidissement.

Alors je veux bien que Période glaciaire, ça n’aurait pas fait un titre très sexy, mais j’ose avancer que L’Âge de Glace, c’est à peine mieux. Ce qui fait l’équilibre d’une formulation ne se trouve pas seulement dans les termes employés mais dans leur conjonction. Ici, la solution était simplement : Âges glaciairesL’âge des glaces, ou autres ; parce que L’Âge de glace, ça évoque un peu « les noces de diamant » de ta grand-mère (récit à rebondissement s’il en est, avec dégel, glaciation, mammouths et tigres à dents de sabre maison).

Bref, sur « âge », se méfier comme l’oiseau qui vient de naître au risque de savonner la pente de la branche sur laquelle on est assis.

Circulez et portez la bonne parole !

2019-09-19T10:37:01+02:00lundi 28 mars 2016|Best Of, Humeurs aqueuses|52 Commentaires

Evernote contre OneNote : le grand duel

Par Kupo707 (source)
Par Kupo707 (source)

Dans la boîte à outils de l’écrivain, nous avons mentionné Evernote et OneNote séparément, avec leurs forces et leurs faiblesses. Le test d’Evernote le recommandait davantage comme un outil de capture, celui de OneNote comme un outil d’organisation. Maintenant, il peut être inutilement complexe de conserver deux outils différents quand tant de points les rapprochent. Mais sur quoi fonder son choix en fonction de ses besoins ?

Mettons-les donc face à face, comme dans un bon vieux match de Street Fighter, et voyons qui est le plus fort.

Ergonomie

Sur ordinateur, Evernote conserve depuis des années la même interface qui a, il faut le dire, un peu vieilli, quand OneNote se rafraîchit à chaque nouvelle version de Windows, suivant les paradigmes des langages graphiques. L’attrait des formes représente un aspect probablement un peu secondaire, mais Evernote paraît plutôt rigide, surtout avec le format de ses notes qui se rapproche du traitement de texte ou de l’HTML – on a parfois l’impression de manipuler un bloc-notes évolué. En revanche, OneNote offre une toile sans limite où organiser ses idées, et c’est un net avantage quand on réfléchit et qu’on cherche à structurer sa pensée (comme votre futur roman lauréat du Goncourt).

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C’est choupinet.
C'est un peu soviétique.
C’est un peu soviétique.

Vainqueur : OneNote, de loin. 

Organisation des idées

Evernote et OneNote proposent sur ce plan des paradigmes à la limite du diamétralement opposé : OneNote veut émuler le comportement d’un classeur à anneaux, Evernote est une machine à capturer où l’on peut ensuite effectuer des recherches. Du coup, les forces et les faiblesses sont mutuellement exclusives (c’est pourquoi on peut recommander leur usage conjoint). Là encore, OneNote mise sur la structure et l’émulation d’un paradigme tiré du réel, avec des feuilles que l’on manipule et ordonne. Evernote n’est pas vraiment fait pour organiser, mais pour chercher. Donc, la réponse est un peu contenue dans la question.

Vainqueur : OneNote. 

Capture (dont web)

Ces outils visent également, avec la généralisation des terminaux mobiles, à remplacer le petit carnet de notes en veau de Kobe que l’auteur (et toute personne soucieuse de ses idées) transporte en permanence afin de s’assurer qu’aucune idée géniale ne lui échappe. Là, c’est clairement Evernote qui prend l’avantage, en raison de sa conception nettement tournée vers la capture constante et quasi-instantanée. Envoyer une idée, une citation, une vidéo à Evernote se fait en quelques clics sans même nécessiter de réflexion de classement poussée (dès lors qu’on a bien pensé son système). OneNote impose de classer le contenu et n’offre pas de fonctions immédiatement intuitives pour étendre les possibilités de rangement (comme créer un nouveau bloc-notes, quand Evernote crée des tags à la volée). Oui, on peut stocker les notes dans une zone « non classée » mais il faudra y revenir, ce qui est un peu contreproductif.

Pour la capture de sites web, nul ne rivalise avec Evernote, qui sait conserver, de manière éditable, une page web avec sa mise en page. OneNote fera, au mieux, une capture d’écran ou une capture du texte sans la mise en page. À fins d’archivage, c’est vraiment mal fichu.

Vainqueur : Evernote. 

Mobilité

Sacré bon dieu, que fume Microsoft avec ses applications mobiles, notamment Android, mais aussi Windows ?

Pourquoi l’appli desktop de OneNote n’autorise-t-elle pas l’emploi de l’appareil photo d’une tablette Surface – imposant pour ce faire  de passer par la version ModernUI qui est, comme toutes les applis ModernUI, moche à crever et évidemment limitée en fonctionnalités ? Pourquoi les applis Android ne proposent-elles qu’un support tellement basique du copier-coller qu’on se croirait revenu à Windows 3.1 ? Et je ne parle même pas de sélectionner et déplacer des annotations faites au stylet – c’est un peu la base, mais non, OneNote ne le permet pas, malgré toutes ses gargarisations sur le support de l’écriture manuscrite. Manque flagrant de cohérence et de vision de la part de la compagnie, qui propose bien toutes les fonctionnalités attendues, mais saupoudrées sur plusieurs systèmes, voire plusieurs applis sur le même système.

Avec Evernote, c’est simple : les applications mobiles offrent les mêmes fonctionnalités que les versions de bureau, quel que soit le système (à l’exception de la version ModernUI – mais, franchement, y a-t-il des gens qui emploient ModernUI) ?

Vainqueur : Evernote, de tellement loin que OneNote ne semble pas avoir compris que la course avait commencé. 

Synchronisation et cloud

Là aussi, on se demande ce que Microsoft a bu. À l’époque où OneDrive s’appelait SkyDrive, c’était encore pire, mais même à l’heure actuelle, cela reste guère utilisable. Capturer une note est quasiment impossible sans accès Internet mobile – la faute au paradigme d’organisation des notes cité plus haut. Pour placer une note dans un carnet, il faut que ce carnet soit ouvert sur le terminal en question depuis le cloud (ce qui prend des plombes dès qu’il est un peu lourd, sans parler de la mémoire du terminal qui se retrouve occupée) – vous avez trouvé une recette de cuisine mais, par malheur, vous n’avez pas synchronisé votre carnet « recettes » sur votre mobile ? Impossible de l’y mettre.

Evernote, en revanche, agit avec une grâce parfaite même hors-ligne. Il connaît vos carnets et vos tags sans avoir besoin de les ouvrir, il conserve vos nouvelles données gentiment en local et les synchronise en silence dès qu’il en a l’occasion – ce qui devrait être la base de toute application mobile en 2016. Le modèle de OneNote est absolument archaïque et d’une lourdeur horripilante.

Vainqueur : Evernote, qui tire la langue à Microsoft, qui réplique d’un air abruti : « s’est passé quoi, là ? »

En conclusion

Utiliser une appli particulièrement puissante quant à ses fonctionnalités de mise en page et d’organisation mais tellement mal organisée et si peu harmonisée qu’elle n’est quasiment pas utilisable en mobilité et que des fonctionnalités critiques risquent de se révéler manquantes au moment crucial ? => OneNote.

Ou bien une appli pensée dès le début pour la mobilité et aux fonctionnalités identiques sur toutes les plate-formes, mais dont l’usage se révèle peu adapté à l’organisation des idées ? => Evernote.

Personnellement… j’emploie les deux, dans leurs forces respectives. Mais qu’Evernote prenne garde : si Microsoft se met en devoir de corriger les biais absurdes de ses applications, OneNote a le potentiel pour devenir la nouvelle référence…

… mais comme c’est Microsoft, je ne retiendrais pas mon souffle avec trop d’angoisse non plus. D’ici à ce qu’ils réagissent…

2019-08-28T21:28:35+02:00mardi 22 mars 2016|Best Of, Technique d'écriture|19 Commentaires

GTD : j’ai vu la lumière (six erreurs idiotes à ne pas commettre)

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Bon, il a déjà été question plusieurs fois de la méthode Getting Things Done – « S’organiser pour réussir » – en ces lieux de perdition, notamment pour le petit tour d’horizon sur la productivité de l’été 2013 et le court article sur la version 2015 du livre. Comme tous les aficionados des méthodes de productivité sans effort, j’ai tenté plusieurs fois d’installer un système GTD propre, d’observer son fonctionnement, pour tomber du train en marche à l’issue d’une durée plus ou moins variable, mais tenant chaque fois plus longtemps, et apprenant de ces échecs. Avec quantité de casquettes – écriture (plusieurs projets en cours), traduction (plus cours à la fac), conférences et ateliers, musique (ce qui entraîne une certaine maintenance), sans parler des aspects personnels – les chances d’oublier quelque chose augmentent exponentiellement et le besoin de rigueur se fait d’autant plus sentir.

Aujourd’hui, en vérité je te le dis, auguste lectorat, David Allen est descendu de son podcast éthéré pour me parler en vision chamanique, et j’ai vu Sa lumière.

J’ai compris1. J’ai installé un vrai système GTD comme il faut et je commence à en ressentir les effets comme jamais auparavant. Et je vais te parler, auguste lectorat, de ce qu’il faut faire, et ne pas faire, pour que ça marche, et enfin éviter de tomber du train. Si tu demandes de quoi je fichtreparle, l’article d’origine sur GTD se trouve ici. (C’est, en gros, la méthode de travail et d’organisation personnelle la plus universelle et la plus efficace, qui génère une sorte de culte outre-Atlantique.)

L’erreur principale, que tout le monde commet, consiste en général à croire que GTD se personnalise tout de suite. Qu’on peut en enlever ou en altérer des morceaux dès le début parce que certains volets semblent contre-intuitifs (« Quoi ? Une weekly review de deux heures ? J’ai autre chose à faire ! »), stressants (« Mon dieu, inventorier tous mes engagements ? ») ou inutiles (« T’es mignon avec la recommandation d’acheter une étiqueteuse, mais un bic et des vieilles étiquettes jaunies feront l’affaire »).

Sauf que non. Tout, dans GTD, est à la fois nécessaire et suffisant. À la relecture du livre pour la troisième ou quatrième fois depuis quinze ans, pour avoir tenté plusieurs fois d’en tirer les bénéfices, je me rends compte combien David Allen a mûri sa réflexion et n’a rien incorporé dans son livre qui soit superflu. GTD fonctionne comme un tout, c’est ce qui le rend difficile à adopter, mais c’est aussi ce qui le rend particulièrement efficace et cohérent une fois le pas franchi. Mais on ne peut se passer de rien. Voici, auguste lectorat, les erreurs que j’ai testées et désapprouvées :

Ne pas se procurer un panier d’entrants (« in-basket« ). Sous prétexte qu’on est « tout numérique », on s’imagine pouvoir se passer de cette directive. Sauf que nul n’est encore tout numérique – on continue à recevoir du courrier papier, des colis, des tickets de carte bleue et des cartes de visite. Parquer ces informations dans un espace physique réservé à cet effet, où l’on sait qu’elles sont destinées à être traitées, procure une sérénité absolue, et c’est pourtant tout bête.

Ne pas inventorier tous les engagements en cours. En général, on l’évite parce que c’est anxiogène ; nous avons tous quantité d’engagements, dont une bonne partie est informe, ou non reconnue, ou non acceptée. Se forcer à les regarder en face, à décider qu’il faut faire quelque chose à leur sujet (ou laisser tomber) met à jour quantité de stress qu’on refuse d’affronter – la poussière sous le tapis est inoffensive, n’est-ce pas ? Faux. Ces engagements informes pèsent sur la psyché et, en plus, on tend à les ignorer dans l’estimation de la charge de travail, ce qui peut générer davantage de stress encore quand des obligations surgissent. Au minimum dans le domaine professionnel et pour toutes les obligations envers autrui, cet inventaire est capital.

Ne pas consacrer deux heures à sa récapitulation hebdomadaire (« weekly review »). On ne le dira jamais assez, la weekly review est un pilier fondamental de GTD, mais en plus, il faut la faire en profondeur. Deux heures paraissent interminables (« Je n’ai pas deux heures à y consacrer : j’y passerai déjà dix minutes et ce sera bien ») et perdues, mais c’est, absolument, tout le contraire. La weekly review m’a littéralement gonflé à chaque fois que j’ai tenté un processus GTD, jusqu’à tenter de le suivre à la lettre, et c’est là que son importance m’est apparue. Aujourd’hui, franchement, deux heures me semblent presque trop courtes pour le faire bien. Ces deux heures sont un investissement – réfléchir à son fonctionnement et à ses priorités pour la semaine à venir autorise à fonctionner en pilote semi-automatique, même quand on a peu d’énergie. On les récupère au double, voire au triple, par la paix mentale qu’elle procure ensuite.

Ne pas être un ayatollah du processus GTD. « Ouais, GTD c’est cool, mais franchement, c’est rigide. » Sauf qu’Allen le répète, quoique un peu trop discrètement : cette rigueur, cette assurance que les détails du quotidien sont gérés de façon systématique libèrent l’esprit pour une pensée de plus haut vol – générer des idées – et c’est absolument critique dans le cas d’un auteur ou d’un créateur de manière générale. Ce qui conduit à l’écueil suivant :

Croire que GTD vise à gagner du temps. Le mot productivité évoque souvent une vision tayloriste du travail, où il s’agit de produire davantage, plus vite. C’est la face émergée de l’iceberg : oui, GTD clarifie le travail et aide à mieux rentabiliser le temps (en fournissant à l’avance une liste de tâches possibles dans certaines circonstances limitées, par exemple), mais ce n’est pas là que réside son intérêt. Dans un de ses podcasts (car je suis converti au point d’écouter les podcasts, oui, j’en suis à ce stade de la religion), Allen explique que GTD ne vise pas à donner du temps en plus mais de l’espace mental. C’est-à-dire débarrasser l’esprit de toutes les tâches de gestion du quotidien et de rappels qu’il fait de toute façon très mal pour lui confier du mieux possible les tâches qu’il fait bien : réfléchir et créer – qu’il s’agisse d’un plan de roman ou d’une proposition industrielle. GTD ne rend pas tellement plus productif parce qu’il rend plus efficace – il rend plus productif parce qu’il libère l’esprit, et donc rend plus efficace.

Un seul amendement possible à mon sens consiste à collecter d’un seul coup tout ce qui traîne dès l’implémentation. Pour beaucoup – dont moi – c’est trop. Ma vie, mon appartement sont littéralement des in-baskets. Dans ce cas, je crois qu’on peut récupérer tout ce qui est en souffrance, mais n’est pas urgent, au fur et à mesure. Par défaut, tout ce qui a été repoussé sine die peut attendre encore. Là où il faut faire attention, c’est bien collecter ce qui est en cours, urgent ou limité dans le temps. Une fois qu’on a appris à gérer cela, on peut se rajouter de la complexité en ajoutant, en plus, les pièces qu’on a laissé traîner depuis parfois des années.

J’en suis là de mon parcours. Mais, depuis que je l’ai vraiment implémenté, et que je continue à raffiner mon implémentation, je commence à sentir cet « espace mental » promis – il y avait longtemps que je n’avais bouillonné d’idées à ce point, honnêtement – et surtout, je mesure combien il est indispensable de systématiser le travail au quotidien, pour cesser de penser à ce que l’on doit faire, pour penser, simplement à ce que l’on fait.

  1.  Jusqu’à ma prochaine chute du train, à vrai dire, mais, pour l’instant, je crois bien que c’est la bonne.
2019-08-28T21:28:48+02:00lundi 29 février 2016|Best Of, Technique d'écriture|3 Commentaires

Getting Things Done, version 2015 : ça vaut le coup ?

Je... Wow. (effectivement)
Je… Wow. (effectivement)

Toujours à la recherche de la solution ultime de productivité moderne du XXIe siècle et prêt à tester toutes les expérimentations de lifehacking et les applications qui me passent sous le nez (la série « Productivété » de l’été de 2013 restant encore pas mal d’actualité), j’ai levé l’oreille tel le labrador en apprenant que la baïbeulle de la productivité personnelle, Getting Things Done (S’organiser pour réussir), ressortait dans une version mise à jour pour l’année 2015 adaptée à l’ère digitale numérique nuage objets connectés. Cédant à ma compulsionnite aiguë, je me suis jeté dessus car – ça tombe bien – je compte / dois / veux réorganiser un peu tout mon système personnel à l’occasion de cette nouvelle année.

Alors, cette version 2015 : vaut-elle l’achat pour qui possède la version d’origine 2002, pour le vieux briscard qui a déjà loupé quinze fois ses weekly reviews et se jure que la prochaine fois, il sera rigoureux ?

Honnêtement : non. Tout le barouf autour de cette ressortie d’un (certes) classique est un peu surfait, et la promesse d’une mise à jour adaptée aux outils modernes un peu abusive. Les modifications sont subtiles, ici et là, et correspondent davantage à un « lifting » qu’à une réelle transformation en profondeur (même si son auteur prétend avoir grandement réécrit le manuel). Mais c’est à porter au crédit de la méthodologie de Getting Things Done, qui s’est toujours voulue indépendante des outils, et qui reste valide malgré les années. Cette nouvelle mouture bénéficie du recul de son auteur, certes, et quelques commentaires plus orientés sur le numérique sont bienvenus, mais on peut regretter leur trop grande discrétion. On verrait en fait plutôt dans cette mouture l’influence de Making it all Work, l’essai sorti en 2009 qui répondait en filigrane aux critiques adressées à Getting Things Done et qui proposait de prendre un peu de hauteur sur le système.

Certes, GTD 2015 propose deux chapitres supplémentaires entièrement nouveaux, un sur les « preuves » apportées entre temps par les sciences de la cognition sur le bien-fondé de la méthode et un sur l’apprentissage progressif de celle-ci (laquelle implique un changement d’envergure qui peut impressionner ou inquiéter de prime abord), mais ils ne valent pas à eux seuls l’achat de cette nouvelle version, surtout si l’on a déjà expérimenté copieusement avec la méthode et rencontré ses propres difficultés dans son implémentation au quotidien.

En revanche, le novice aura bien évidemment grandement intérêt à privilégier la version 2015 à la première mouture, même s’il la trouve à un prix réduit. Sinon, l’habitué fera mieux d’investir plutôt dans Making it all Work, qui lui offrira davantage de pistes de réflexion. Voire de ne rien dépenser du tout et de se relire GTD en profondeur avec le recul – lequel reste, plus que jamais, l’un des meilleurs manuels de survie pour nos vies de dingues modernes.

2019-08-28T21:29:00+02:00mercredi 13 janvier 2016|Best Of, Technique d'écriture|6 Commentaires

La boîte à outils de l’écrivain : Sonar

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Tandis que nous évacuons tous lentement l’excellent champagne et le mauvais Paracétamol des fêtes (ou l’inverse si vous n’avez pas de chance), remettons-nous en selle lentement sur la boîte à outils de l’écrivain, non pas avec un logiciel intense et compliqué exigeant une maîtrise de physique nucléaire à maîtriser, mais un petit outil tout bête et pourtant bien utile : Sonar. (À titre personnel, j’ai la chance considérable de ne plus avoir besoin de m’en servir, mais c’est une question fréquemment posée, et la référence que je recommande à chaque fois.)

Sonar, tout simplement, sert à conserver la trace des manuscrits soumis, quand, et à qui. Ce qui présente l’immense intérêt de savoir quand il peut être pertinent de relancer, aide à ne pas envoyer le même texte deux fois au même support, ainsi qu’à conserver leurs coordonnées et leurs tarifs. Particulièrement utile quand on cherche à placer ses premiers manuscrits et qu’on défriche son marché. Alors oui, on peut très bien conserver ces informations sur un carnet Moleskine en cuir de jeune veau de Kobe, mais Sonar est gratuit, alors pourquoi se priver d’un outil spécifiquement conçu à cet effet ?

L’usage en est extrêmement simple ; il s’agit simplement d’une petit base de données légère.

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Au cœur, trois menus correspondant à trois aspects de la soumission :

  • Works représente vos travaux (ex. : romans, nouvelles, mashups Bouba x Patrick Sébastien) ;
  • Markets les supports susceptibles de les acheter (ex. : éditeurs, revues, foires au tuning des parkings Auchan) ;
  • Submissions croise les deux : qu’avez-vous envoyé à qui ? (ex. : mashup aux Presses Universitaires de France. Non. NON, NE FAITES PAS ÇA.)

Bien sûr, chaque élément s’édite et se détaille :

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De là, on sort simplement la liste des soumissions à un marché donné, par exemple…

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… et ce que l’on a vendu, ce qui attend une réponse, ce qui est prêt à partir :

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Certes, la taille du marché francophone entraîne forcément un nombre de supports moindre que dans le monde anglophone, et donc la nécessité d’un tel outil est moins prégnante, mais c’est néanmoins un élément utile dans l’arsenal, qui est, encore une fois, entièrement gratuit1.

Télécharger Sonar 3 (gratuit)

  1. Par le même créateur qu’yWriter comme remplacement de Scrivener, même si, pour ma part, je trouve que les deux logiciels ne jouent tout simplement pas dans la même catégorie
2019-08-28T21:29:15+02:00jeudi 7 janvier 2016|Best Of, Technique d'écriture|4 Commentaires

Comment organiser efficacement ses informations sous Evernote ?

Comme on l’a dit dans l’article introductif sur Evernote, l’application est le carnet de notes numérique ultime, mais il présente une difficulté majeure à la prise en main : pour classer efficacement ses informations personnelles, il implique de définir l’usage qu’on fera du logiciel et son propre travail pour arriver à faire le tri.

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En effet, Evernote est conçu de manière à ce qu’on y jette ses pensées et ses informations au vol, et non pour un classement pointu des données. Il est impossible de réordonner les notes au sein d’une section, ni de définir une hiérarchie poussée des carnets de notes. Cette non-hiérarchie agace les nouveaux utilisateurs, mais il faut comprendre qu’EN n’est pas conçu pour ça : ça, c’est le travail de OneNote. Evernote fonctionne comme un wiki, ou comme le web : on n’y ordonne pas les données, on les y range, et on définit des relations entre elles, ou bien l’on exécute une recherche, pour retrouver une information.

Evernote fournit en revanche des tags qui sont, eux, hiérarchiques, et qu’on peut attacher sans limite à chaque note.

Pour retrouver une information, le logiciel incite donc l’utilisateur à utiliser plutôt le moteur de recherche et les tags, à la manière d’une requête croisée multicritères. Ca a l’air technique mais ça ne l’est pas tellement ; cela revient à dire « montre-moi toutes les photos taggées Bob et La Baule prises en avril 2014 ».

En conséquence, classer une information dans Evernote nécessite de réfléchir un peu en amont à l’usage qu’on en fera, et au métier qu’on exerce. Mais comme c’est un peu nébuleux et qu’un dessin vaut mieux que deux longues peaux de l’ours, je te propose, auguste lectorat, une étude de cas : l’humble mien, et ma façon de classer mes infos par rapport au(x) métier(s) que j’exerce (ou auxquels je m’exerce, ça dépend du niveau d’expérience).

Les carnets

Comme dit précédemment, les carnets ne servent pas tellement à grand-chose ; en fait, beaucoup d’utilisateurs n’en utilisent qu’un seul et fonctionnent exclusivement par tags. Je pense quand même qu’on retire des bénéfices à en créer plusieurs, mais ils ont intérêt à concerner des usages différents plutôt que des thèmes ou zones de responsabilité différentes – cela, ce sera le boulot des tags.

J’ai seulement sept ou huit carnets réellement utiles, dont :

  • Inbox – Carnet par défaut. Toutes les notes enregistrées pêle-mêle au vol y finissent. Normalement, j’y trie les informations. Normalement.
  • Library – La bibliothèque. Un article m’intéresse, une coupure de journal, une info insolite, tout cela termine dans ce carnet, pour éventuelle référence.
  • Memory – Des archives, des souvenirs, des choses que j’ai envie de garder par valeur sentimentale mais qui n’ont strictement aucune utilité de référence ultérieure, et qui donc finissent parquées là en prenant la poussière.
  • Moleskine – Oui, Moleskine. C’est l’équivalent numérique du petit carnet en peau de requin rare aux feuilles de papyrus que Shakespeare et Homère utilisaient d’après la légende. Ici figurent toutes mes idées, mes notes éparses sur les projets en cours, des brouillons, etc.
  • Offline – Ce carnet est spécifiquement synchronisé pour être disponible hors-ligne sur tous mes appareils. Il est donc peu volumineux, et y figurent des informations vitales dont je pourrais avoir besoin d’urgence, mais aussi ma liste de courses, de choses à ne pas oublier lors de mon prochain passage à Plan-de-Cuques, etc.

Les tags

C’est là que cela devient intéressant. Parce qu’au moment où j’écris ces mots, Library et Moleskine contiennent chacun plus de 200 notes, et il devient impossible de tout passer en revue, surtout en quête d’une idée que je pourrais avoir eu il y a six mois.

Mon système de tags personnel est orienté selon deux axes : 1. Mes métiers et 2. Le genre de données que je conserve et que je veux retrouver facilement. Il ne s’agit pas de faire un classement joli, mais un classement opérationnel, qui soit rapide à mettre en place lors de l’enregistrement d’une note, et immédiat à utiliser pour les retrouver.

Du coup, la première question à se poser devient : « Qu’est- ce que j’enregistre dans Evernote ? » Pour ma part, c’est principalement :

  • Des notes sur les projets en cours
  • Des idées en vrac
  • Des articles intéressants
  • Des infos pratiques (listes de courses, idées cadeaux etc.)

Il vient : « Qu’est-ce qui est signifiant là-dedans ?« 

  • De quel projet s’agit-il ?
  • A quoi cette idée peut-elle servir ?
  • De quoi ce contenu parle-t-il ?
  • A quoi cette information pratique me servira-t-elle ?

Cela me définit, en gros, quatre aires importantes :

  • Projets
  • Idées
  • Thèmes
  • Type de note

Qui forment des tags de haut niveau. Ensuite, pour des raisons d’ordre et de praticité dans le classement au moment de la saisie d’une note, chaque tag de niveau inférieur est préfixé par une courte abréviation qui rappelle ce dont il s’agit. Par exemple :

Maintenant, supposons que je sois dans un train, écrivant un article pour le blog sur Evernote. Je me rends compte qu’il faudrait consacrer un article entier sur le classement des informations dans ce logiciel… Je prends mon smartphone, et j’ouvre une nouvelle note « Faire un article sur les tags sous Evernote » avec un plan basique en trois lignes. Je tagge ça « id article » et « prj blog » et c’est plié, réglé, oublié. C’est le plus important : Evernote se plie merveilleusement bien à l’axiome de la méthode GTD qui dicte de collecter ses idées en sûreté puis de les mettre de côté. La prochaine fois que je chercherai du matériel pour un article ou pour le blog, il me suffira de sortir toutes les notes « id article », par exemple, que j’aurai balancées dans ce panier-là sans y réfléchir. Et évidemment, je peux toujours créer de nouveaux tags à la volée, par exemple « prj bob » pour cette idée d’univers de super-héros où Bob, l’homme-tag obsédé par le classement de données, lutte pour l’application raisonnée de la Classification décimale de Dewey à travers les bibliothèques du monde entier.

C’est bien sûr mon système à l’heure où j’écris et il se raffine constamment, mais il offre l’immense avantage d’être à la fois flexible, évolutif et peu contraignant (comme le dit David Allen dans Getting Things Done, si l’on a besoin de beaucoup temps pour classer quelque chose, on ne le fait jamais) et je m’en sers depuis deux ou trois ans maintenant. N’hésite pas, auguste lectorat, à partager avec la communauté ton propre système en commentaires, histoire qu’on s’inspire tous les uns les autres (et je n’entends pas par là se respirer le parfum, c’est chaleureux par ici mais on n’est quand même intimes à ce point, huhu).

Pour mémoire : pour tester Evernote avec un mois gratuit d’abonnement premium, passez par ce lien.

2019-08-28T21:31:22+02:00jeudi 17 décembre 2015|Best Of, Technique d'écriture|2 Commentaires

Faire communiquer Evernote et Scrivener

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Normalement ça ne concernerait qu’un lien sur un réseau social mais l’article est suffisamment pointu et capital pour mériter qu’on attire l’attention dessus (merci Sabine qui me l’a redirigé) : un utilisateur propose un guide complet de techniques visant à faire communiquer Scrivener et Evernote. Pour mémoire, Scrivener est le studio d’écriture professionnel par excellence, Evernote le carnet de notes numérique ultime, tous deux chroniqués pour la boîte à outils de l’écrivain.

Voir ici (en anglais) : faire communiquer Scrivener et Evernote

2019-08-28T21:31:52+02:00jeudi 10 décembre 2015|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Faire communiquer Evernote et Scrivener

Evernote en test

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Okay, auguste lectorat, cette fois, ce que nous ajoutons à la boîte à outils de l’écrivain n’est pas tant un logiciel d’écriture qu’un outil de productivité générique, mais il est si puissant et participe d’une étape si fondamentale du métier qu’il est impossible de le passer sous silence.

Si, auguste lectorat, tu n’as pas vécu sous une pierre au cours des dernières années et que tu possèdes un smartphone, tu as peut-être croisé le nom d’Evernote. Peut-être l’as-tu essayé, as-tu bricolé avec, pour ne pas en comprendre l’intérêt ou pire, pour trouver – comme moi – son interface contre-intuitive et râler contre sa façon d’organiser les informations. Ne crains rien, nous allons décortiquer tout cela.

Ce qu’est Evernote

Evernote a pour slogan “remember anything” – ne rien oublier. Il se veut l’équivalent numérique du post-it sur le bureau, de la nappe de restaurant où l’on griffonne trois infos, voire du carnet Moleskine en cuir d’iguane et en feuilles de vélin que tout écrivain branché transporte. (Ben oui ? Non ?) Disponible sous la forme d’une application développée pour toutes les plate-formes et d’un service web, EN (de son petit nom) se transporte partout, se synchronise comme on l’attend avec le clâhöwde, et utilise les fonctionnalités avancées de nos terminaux XXIe siècle (comme l’appareil photo).

Un petit mot sur son concurrent principal, que je recommande en masterclass : OneNote, de Microsoft. ON (de son petit nom à lui) fera l’objet d’un article à part parce qu’après de longs essais, je suis parvenu à la conclusion qu’Evernote et OneNote ne peuvent pas chacun servir à tous les usages, et qu’on peut (et a intérêt) à faire cohabiter les deux. Pour l’heure, l’analogie suivante sous suffira : Evernote est un carnet de notes, OneNote est un classeur de travail.

Pourquoi Evernote ?

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Parce que vous avez des idées tout le temps et qu’un des premiers réflexes à avoir, c’est de disposer de quoi les enregistrer sur le moment. L’expérience montre qu’une idée dont on se dit « je la noterai à la maison » s’évapore sur le trajet jusqu’à ladite maison, emportant avec elle votre futur prix Nobel de littérature. Un calepin, bien sûr, remplit cet office, mais il présente les désavantages du désordre lié au papier et de l’encombrement. Evernote, installé sur votre smartphone, remplit le même usage, mais il assure que vos notes seront toujours proprement stockées et disponibles : vos histoires, vos scènes, vos personnages et vos jeux de mots laids.

C’est là la force suprême d’Evernote (et, franchement, il laisse toute la concurrence loin, loin derrière, notamment OneNote) : la facilité qu’il offre d’enregistrer absolument n’importe quoi, n’importe où, par n’importe quel moyen. Et pas seulement vos idées littéraires : ce rhum de qualité dont vous voulez vous rappeler (hop, photo), cet article de blog inspirant (hop, capture), cette mélodie qui fera de vous le nouveau Christophe Maé (hop, enregistrement), Evernote vous propose obligeamment de mêler très facilement dans une même note son, image (où le logiciel ira même obligeamment reconnaître les caractères !), texte et même dessins manuscrits si votre terminal dispose d’un stylet. Des extensions web disponibles pour les grands navigateurs vous permettront de capturer tout ou portion d’un site pour référence ultérieure, et tout cela se trouvera au même endroit. Evernote propose de ne rien oublier, et force est de constater qu’il est bien armé pour.

(Après, en toute honnêteté, EN est surtout utile quand on dispose d’un smartphone. Sinon, ça perd beaucoup de son intérêt.)

Evernote et la non-hiérarchie

Okay, jusque-là, ça envoie du rêve, non ?

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Bon, eh bien c’est à l’usage que ça tend à se gâter, mais nous allons débroussailler tout ça.

Evernote présente son paradigme très personnel d’organisation des données, qui fait râler généralement tous les nouveaux utilisateurs. En fait, c’est très puissant, même si cela empêche certains types d’usage, où OneNote prend alors l’ascendant (d’où l’intérêt de faire cohabiter les deux – on y reviendra rapidement).

Evernote classe les informations sous forme de notes, donc. Imaginez un post-it, ou une feuille de papier, ou plusieurs informations, le tout rassemblé par un trombone (puisqu’on peut mêler plusieurs types de données). Ces notes sont ensuite rassemblées dans des carnets. Le tout étant évidemment paramétrable à loisir.

Cela semble simple, mais on peut s’étonner de découvrir qu’Evernote ne propose quasiment aucune façon de hiérarchiser et de classer les notes. Impossible, par exemple, de mettre un carnet dans un carnet dans un carnet, comme on le ferait avec des dossiers contenant des fichiers sur un ordinateur. Si je mets une note à un endroit, elle restera là, mais je ne peux pas les ordonner moi-même, par exemple – au hasard – pour ordonner les scènes d’un chapitre, à l’instar de Scrivener.

C’est qu’Evernote, depuis sa création, n’a pas pour but d’ordonner les données mais d’aider l’utilisateur à les retrouver à la demande, et c’est très différent. Il faut considérer les notes sous Evernote comme une espèce de web personnel. Que fait-on quand on cherche une information sur Internet ? Une recherche. Et celle d’Evernote est très puissante. Voilà comment on est censé utiliser le logiciel : sans se soucier vraiment d’où les données sont placées, puisqu’on les traquera préférentiellement par la recherche. C’est en cela que c’est un carnet de notes, et pas un classeur (ce qu’est OneNote).

Evernote est destiné à recevoir toutes vos idées, c’est une espèce de panier fourre-tout où l’on colle tout et on l’on trie ensuite, en un sens. EN s’emploie très simplement pour la collecte d’informations, et il fait ça admirablement bien. C’est là sa très grande force, et c’est ce qui le rend si utile pour capturer des idées aléatoires venant aux moments les plus improbables. Un des piliers de l’écriture (et de toute vie créative) consiste à capturer l’inspiration quand elle frappe à la porte. 

Même s’il est bon d’instaurer quelques principes de base pour retrouver ses petits.

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Gérer les données sous Evernote

Evernote propose également d’attacher aux notes des mots-clés, ou tags, qui, eux peuvent être hiérarchiques, et c’est ainsi que l’on va s’attacher à classer les données ; pas avec les carnets. En fait, les carnets ne servent pas à grand-chose ; tant qu’on a les bons tags, on retrouve facilement ses notes.

Et c’est là que réside, honnêtement, la difficulté de prise en main d’Evernote. Parce qu’avant de s’en servir efficacement, il va falloir réfléchir un peu à ses tags pour qu’ils aient un tant soit peu de sens. Et donc, il faut définir son travail, ce dont on a besoin réellement de stocker et de retrouver (des idées ? des archives ? des références bibliographiques ? pour quel projet ?), pour savoir comment on utilisera le logiciel.

Mais comme je t’aime, auguste lectorat, dans un article à part, je présenterai ma façon de procéder. Non pas pour que tu m’imites, mais pour montrer un exemple, et un potentiel début que chacun peut raffiner ensuite à sa guise.

Evernote est devenu quasiment un standard de facto. Un des ténors majeurs des applications mobiles ; tous les gestionnaires de projets, programmes de productivité qui valent un tant soit peu tripette, proposent une intégration à Evernote. Ce qui signifie que non seulement on peut construire une liste de choses à faire avec une belle méthode GTD, mais qu’on dispose avec des références et de la bibliographie nécessaires, par exemple, le tout restant bien distinct.

Et ça coûte combien ?

On est 2015, dude (ou dudette), ça ne coûte rien dans la version basique, hey. Une limitation de deux appareils par compte permet de donc de découvrir et d’apprivoiser les concepts du logiciel. Notons en plus qu’Evernote ne pose aucune restriction sur la taille des carnets de notes (enfin, de mémoire, c’est 10 000 notes par compte, de quoi voir venir) mais impose simplement un quota sur le trafic de données pour la synchronisation, plus élevé en fonction de la formule d’abonnement.

Les formules payantes offrent des fonctionnalités supplémentaires, notamment :

  • Evernote Plus (34,99 € par an) : un volume de données plus élevé pour la synchro cloud, autant d’appareils que l’on souhaite pour la synchronisation, la capacité d’envoyer des courriels à Evernote pour archivage.
  • Evernote Premium (69,99 € par an) : un volume de données plus important encore, l’annotation de fichiers PDF, la recherche directe dans les fichiers attachés aux notes, l’historique des modifications apportées aux notes.

Pas d’inquiétude donc pour tester le logiciel à loisir, par exemple avec ce lien qui vous offrira, en outre, un mois d’accès gratuit aux fonctions premium.

Découvrir Evernote gratuitement

2019-08-28T21:36:20+02:00mercredi 2 décembre 2015|Best Of, Technique d'écriture|14 Commentaires

8 astuces avancées pour utiliser toute la puissance de Scrivener

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OK, auguste lectorat, je t’ai parlé de Scrivener, je t’ai dit que c’était le Bien ; maintenant que nous sommes tous entrés dans l’Église du Scriv, il est temps, mes bien chers frères et soeurs (et cousins et grands-parents et oncles un peu saouls) de passer à la vitesse supérieure et de nous servir de l’outil comme de vrais utilisateurs de puissance (genre des power users, quoi).

Tu connais peut-être, mais au cas où :

1. Le mode sans distraction

Si tu es du genre à peiner à te concentrer (et que tu n’as pas encore souscrit d’abonnement à focus@will), appuie sur la touche F11. Tadaaaa :

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Scriv passera en mode plein écran avec ta feuille d’écriture en grand, assombrissant les fenêtres environnantes. Il est même possible d’afficher un fond noir, de paramétrer la largeur de cette page virtuelle, etc. Plus de raison de garder Facebook ouvert pour partager des photos de chats communiquer avec le monde.

2. Scriv aime les clichés

Certains nouveaux utilisateurs de Scriv râlent parfois : où est le mode suivi des modifications ? Comment garder la trace de mes corrections, si je veux revenir à une version antérieure ?

N’aie crainte, auguste lectorat, Scriv propose bien plus puissant que ça : les clichés (snapshots). D’une pression sur ce bouton dans l’inspecteur :

scriv-cliches

Le logiciel enregistrera au chaud l’état actuel du document, pour le restaurer ultérieurement en cas de besoin. Il n’y pas de limite au nombre de clichés stockés, et chacun peut comporter un titre pour s’y retrouver plus facilement.

3. Gagner du temps avec le remplacement automatique

Scriv propose, comme tout bon logiciel de texte, une liste de corrections automatiques – l’astuce qui sert à l’obliger à respecter la typographie française, ici expliquée. Mais cela peut servir à gagner du temps sur les mots les plus fréquents : comme remplacer « jms » par « jamais » ou « tjs » par « toujours » ; voire le nom de la ville où se déroule ta palpitante intrigue, « Saint-Rémy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson« , qui remplacera avantageusement les caractères « srb » chaque fois que tu les taperas.

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Cliquez pour agrandir

4. Se fixer des objectifs

Ooooh yeah. Cette fonction tombe à point nommé alors que le NaNoWriMo vient de commencer. Dans le menu Projet, choisis Cibles du projet :

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La fenêtre qui s’ouvre propose de fixer soi-même ses objectifs de mots ou signes à atteindre pour cette session de travail, et pour l’ensemble du manuscrit. Très utile pour se fixer une routine d’écriture, et pour s’assurer que le haiku qu’on a commandé ne prend pas la taille de Game of Thrones .

5. Suivre l’état des documents avec les labels

Scriv permet de suivre l’état d’un document de deux façons : avec les labels et le statut. Chacun ressemble un peu à un mot-clé, ou tag, adjoignable librement à un document et librement paramétrable.

Ce qui est puissant, c’est qu’avec une petite astuce, les couleurs associés aux labels peuvent apparaître dans l’éditeur, ce qui ressemble à cela :

scriv-labels

J’ai pour habitude de me noter en bleu fluo les notes pour le retravail, et en rouge pétant les problèmes rencontrés à régler d’urgence (incohérence, faille de scénario…). Pour disposer d’un classeur beau comme un arbre de Noël, direction Afficher > Utiliser la couleur Label pour…

6. Garder la trace des sources

Tu es plutôt thèse en fluidité des matériaux appliquée aux ponts suspendus que polar ou fantasy ? Besoin de conserver les références académiques relatives à un document ? D’un clic sur le livre dans l’Inspecteur, une liste de sources s’ouvre ; plus puissant encore, on peut les relier au sein de Scrivener même, pour peu que lesdites sources aient été importées (par exemple en PDF) dans le projet en question.

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7. Des métadonnées comme s’il en pleuvait

Revenons aux labels un instant. Scriv fournit par défaut deux labels : « concept » et « chapter » – mais cela fait un peu double emploi à mon sens avec « Statut » (premier jet, seconde version, version finale etc.)

Scriv montre sa puissance quand l’on sait que tous les labels sont paramétrables et qu’on peut ajouter autant qu’on le souhaite :

scriv-customtags

Insuffisant ? Trop simple ? Mais ouais. Jette donc un oeil à l’onglet « Métadonnées personnalisées » (Projet > Paramètres de métadonnées…) et à la fenêtre « Mots-clefs du projet » (dans le menu Projet). Chaque document peut être repéré par son personnage, son lieu, son époque ou n’importe quel autre critère nécessaire au projet et à l’histoire en question. Il suffit de les paramétrer à sa guise.

8. Deux éditeurs pour la comparaison de copie

En haut à droite de la règle se trouvent deux petits boutons en apparence anodins, très simples mais d’une grande utilité :

Cliquez pour agrandir
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D’une simple pression, ces deux boutons permettent de subdiviser l’éditeur principal de texte en deux éditeurs indépendants, divisés dans le sens de la hauteur ou de la largeur, lesquels peuvent évidemment afficher deux documents différents : deux versions d’un même texte pour comparaison ; deux chapitres différents pour vérifier la cohérence ; le texte rédigé et un document de référence…

2019-08-28T21:36:29+02:00lundi 2 novembre 2015|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur 8 astuces avancées pour utiliser toute la puissance de Scrivener
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