La Messagère des corrections

Et voilà :

Mes corrections sont terminées, mes bêta-lecteurs sont passés et ont donné leur avis (qu’ils en soient remerciés !), le manuscrit de La Messagère du Ciel est prêt. Il est donc parti chez Critic pour la lecture éditoriale. Prochaine étape : les révisions en concertation avec l’équipe. Nous sommes donc toujours sur les rails pour la publication en mai 2017.

On ne va pas tourner autour du pot, c’est sans aucun doute le livre à la fois le plus sombre et le plus épique que j’aie jamais écrit. Je parlais il y a un an de fantasy post-apocalyptique, je crois humblement avoir rempli le contrat. L’époque ne porte pas le nom d’Âges sombres pour rien… Mais cela ne veut pas dire que l’espoir est absent ; en plus, je crois que, dans des situations désespérées, l’humour forme la réaction humaine la plus naturelle, et il arrive qu’on se marre dans ce roman (si, si). Sept à huit points de vue principaux plus quelques autres ponctuels, de vrais salopards et des héros du quotidien, des batailles, de l’action, plusieurs théâtres d’opération, de la politique et des complots, plus une ou deux discussions sur les liens entre pouvoir et religion ainsi qu’entre vérité et réalité, je me suis vraiment fait plaisir sur l’envergure du récit. (Et je n’aurais pas pu jongler avec tout ça sans mon fidèle Scrivener.) J’espère que le plaisir sera partagé à la publication ! 

Et il reste encore tellement de choses à dévoiler dans les deux tomes suivants – qui portent actuellement les titres de travail suivant : La Fureur de la Terre (sortie automne 2017) et L’Héritage de l’Empire (sortie printemps 2018). Mais on aura très largement le temps d’en reparler – on va sortir celui-là d’abord…

2017-01-01T17:42:10+01:00mercredi 14 décembre 2016|À ne pas manquer|8 Commentaires

Ssssshhh

Très chouette. Excellent exemple d’organisation.

Et un tout petit, petit peu mon genre de situation en ce moment.

Je corrige.

À demain.

Si j’ai survécu.

2016-11-27T19:02:32+01:00lundi 28 novembre 2016|Journal|6 Commentaires

Ce qu’il advient d’un manuscrit terminé

Auguste lectorat, je te présente le manuscrit de Port d’Âmes :

manuspda

Yep, 500 pages passées à la déchiqueteuse, ça prend un poil plus de place que sous forme plane (mais ça paraît étonnamment moins lourd).

Je détruis systématiquement mes propres versions annotées à fins de correction de mes propres manuscrits (mais pas celles annotées par les beta-lecteurs, qui rassemblent leurs impressions de lecture, ce qui est précieux à conserver, et aussi par respect pour leur travail). Le livre est sorti, fini, il représente un moment dans le temps et un projet achevé. J’aime couper cet ultime pont avec le récit qui se trouve en librairie ; il est à présent dans la nature, et vit sa vie dans l’esprit de ses lecteurs. Pour moi, il est temps d’avancer, de passer à autre chose, de prolonger éventuellement l’univers dont il est question – mais cette histoire, placée sur le papier, lancée un peu comme une bouteille à la mer, a été fixée, comme une photographie. Il y a, dans ma tête comme sur un cliché, un avant et un après ; mais ceux-là, par définition, restent changeants, en flux, tant qu’ils n’auront pas été fixés à leur tour – et il n’y a généralement pas de raison de le faire ; l’histoire intéressante n’était pas là.

C’est tout l’inverse d’une destruction, contrairement aux apparences. C’est la reconnaissance qu’un livre est terminé, que j’ai fait tout ce que j’avais à, ou pouvais, faire dessus. Il existe et est diffusé. Il est temps d’en accompagner la vie, comme des autres et, dans le laboratoire, d’envisager de nouvelles choses. N’est pas mort ce qui à jamais est publié, et au long des rentrées littéraires étranges, même la mort peut mourir. Tout ça tout ça. 

2015-09-13T16:07:16+02:00lundi 14 septembre 2015|Journal|37 Commentaires

État d’esprit

Rapport d’avancement : jusqu’au cou, et même trois mètres au-dessus de la tête, dans les corrections de Port d’Âmes. Humeur du moment :

cosmoschtroumpf

Sinon, j’ai reçu ça :

contrat_numerique_sofia

D’ici à ce que j’ai le temps de le lire, tout aura été dit dessus.

2015-04-15T09:44:59+02:00jeudi 16 avril 2015|Journal|5 Commentaires

Faut se servir de ses mains

(clickbait clickbait clickbait, bande de dégoûtants)

Souvent, les logiciels d’aide à l’écriture font gagner un temps fou et je m’en fais l’avocat : ils offrent en plus l’avantage de la mobilité (plus facile de se balader avec un ordi que douze chemises de notes). Mais parfois, le cerveau, en tout cas le mien, a besoin de jouer aux Lego, de construire avec ses mains quelque chose de physique pour sentir la dynamique d’une idée.

refonte_OK

Ici la refonte et surtout la compression d’une part importante de Port d’Âmes, afin de dynamiser le récit et d’évacuer un bon tiers de superflu. Je crois fermement que, même dans un récit psychologique, le contrôle de la tension narrative prime sur toute autre considération. Je crois également qu’il n’existe pas de scènes d’atmosphère ou d’exposition : ce sont des excuses pour faire passer au lecteur des informations qu’on n’a pas trouvé comment glisser autrement et je m’emploie à les traquer sans relâche, n’en gardant au maximum qu’un couple dans un zoo pour l’étude de l’espèce.

2015-04-14T10:55:21+02:00mercredi 15 avril 2015|Technique d'écriture|66 Commentaires

Une fiche rudimentaire pour bétonner son histoire (bravo aux gagnants du NaNoWriMo !)

cat-blinds-tail-presentC’est bientôt Noyel, alors on fait des cadeaux, et… non, en fait, je veux surtout donner une grande claque dans le dos qui fait tousser ses Pringles à tous les participants du NaNoWriMo, qu’ils aient atteint l’objectif ou non. C’est maintenant le moment des corrections, des soumissions éditoriales, et je compatis au stress doublé d’impatience que vous pouvez ressentir.

Du coup, je vous propose une petite check-list, volontairement lapidaire, en distribution libre, que j’avais réalisée pour des finalistes d’un concours d’écriture en début d’année. Elle rappelle quelques points “classiques” et moins classiques, les pièges les plus courants dans la construction et la rédaction d’une histoire, les mouvements à surveiller pour éviter que votre belle recette narrative sente le brûlé ou n’ait pas décongelé au milieu, qui pourra, si vous le souhaitez, vous accompagner lors de vos premières relectures.

N’hésitez pas à partager, c’est fait pour !

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2018-07-17T16:55:57+02:00jeudi 4 décembre 2014|Best Of, Technique d'écriture|3 Commentaires

Question : vivre les corrections

PhonecatJe crains d’avoir laissé échapper une autre question, mise de côté… Mais vu que La Route de la Conquête sort le 21 août, et que le livre a été bouclé il y a quelques semaines, la question est dans l’air du temps (en tout cas pour moi).

Comment vois-tu les réécritures suggérées/proposées/imposées(?) par l’éditeur? comme un bras de fer? une aide salvatrice et purificatrice de ton oeuvre encore brute?

Oh la bonne question. La réponse dépend énormément de l’éditeur, à vrai dire, de sa façon de travailler et de notre “compatibilité” quant à notre vision du résultat final.

De manière générale, je ne considère jamais qu’un de mes textes est achevé quand il part chez l’éditeur. Je m’efforce d’atteindre au maximum l’idéal que je me suis fixé, de faire de mon mieux, de relire soigneusement avec du recul, et je recueille l’avis de quelques relecteurs très proches dont je connais l’honnêteté, l’enthousiasme et la motivation à expliquer de façon claire ce qu’ils aiment ou non. Cela ne veut pas dire que je vais forcément suivre leur avis (je ne suis jamais automatiquement les avis extérieurs) mais cela me donne un aperçu très précieux de la réception d’une histoire, ce qui fonctionne ou non, et de là, je réfléchis à la façon dont cela affaiblit, ou sert le projet d’origine, et de quoi faire ensuite. Il peut m’arriver de rééquilibrer une faiblesse d’un récit en intervenant sur un point totalement sans rapport, mais qui restaurera, en un sens, l’harmonie des saveurs.

L’éditeur est un-e professionnel-le, qui a l’habitude de ses lecteurs (en principe), du marché. Il/elle a également une grande maîtrise de la littérature, de la narration, et va cerner avec précision non seulement d’éventuelles faiblesses, mais pourra proposer des solutions intelligentes pour y remédier. Je considère que le but de toute relecture ou correction est le suivant : tailler la pierre de manière à la rendre la plus brillante possible. Selon mon aisance avec le sujet, mon expérience sur la forme, j’apporterai une pierre plus ou moins brute ; il m’est arrivé qu’on me demande un important retravail ou bien quasiment aucun, et cela sans grande corrélation avec l’expérience. On réussit plus ou moins bien son coup en fonction d’une quantité de facteurs : l’énergie, la préparation, la connexion avec le sujet, la difficulté de l’aborder, etc. (Et, franchement, instinctivement, on devine en général à quel point on a atteint sa cible ou pas – en revanche, on ne sait pas forcément comment corriger le tir, et c’est là que l’éditeur est capital.) La seule chose qu’on ne doit pas ménager, bien sûr, ce sont ses efforts.

J’espère donc que l’éditeur sera capable de comprendre mon projet à travers le récit et d’y rentrer afin de le servir au mieux – non pas pour qu’il se conforme avant toute chose à des impératifs extérieurs comme un marché, mais pour que le récit soit le plus abouti possible dans ce qu’il doit être. Ce qui n’empêche pas de réfléchir au marché et à l’accessibilité d’une oeuvre au lectorat… mais c’est le talent et le professionnalisme de l’éditeur comme de l’auteur d’y parvenir sans dénaturer le discours ou la nature profonde de l’oeuvre. (Et comme La Route de la Conquête est d’actualité, j’en profite pour remercier Critic pour la liberté qui m’est laissée dans la création d’Évanégyre et pour la passion que l’équipe témoigne à cet univers!)

Quand ce talent est présent, quand il y a une vraie rencontre avec un éditeur, une communauté d’esprit, disons, alors il se produit une véritable émulation, tout le monde est heureux, et je pense que cela se ressent derrière pour le public qui est content aussi (et donc, si le public est content, cela se traduit en termes de ventes – dans l’édition professionnelle, il s’agit quand même, rappelons-le, de gagner sa vie). Je crois que c’est la bonne approche : toujours penser à cet équilibre, qu’on soit auteur ou éditeur, entre le plaisir, la fidélité à un projet d’un côté, et le plaisir du public de l’autre. Ne penser qu’aux premiers ou au deuxième, en général, conduit à manquer la cible qu’on visait pourtant.

En revanche, si cette rencontre ne se fait pas, si cette communauté d’esprit est absente, alors oui, cela peut se transformer en bras de fer, et là, c’est très déplaisant pour tout le monde. Dans ce cas, la maturité de l’auteur – qui s’apprend parfois dans la douleur – consiste à savoir précisément ce sur quoi il n’est pas prêt à céder, et à l’exposer avec calme et détachement. C’est un apprentissage fondamental pour l’intégrité d’un créateur. On découvre qu’on peut en général satisfaire une majorité d’exigences de correction et de retravail, même importantes, d’une manière qui soit cohérente avec son discours et son projet ; le professionnalisme consiste à faire ce travail, même s’il est vaste, et l’expérience apprend comment. En revanche, il faut savoir placer la limite au-delà de laquelle on sent qu’on trahit son instinct, son désir, le projet d’un récit. Il vaut mieux qu’un livre ne se fasse pas plutôt que regretter l’état dans lequel il sort pour avoir accepté le remaniement de trop. On peut toujours se quitter bons amis pour “divergences créatrices ». Aller au clash n’est jamais une bonne idée.

Un bon éditeur – plus exactement, l’éditeur qui vous convient – pourra vous demander un retravail que vous ne sentez pas. Votre travail consiste à y réfléchir sérieusement, mais aussi, le cas échéant, à savoir répondre “non” en votre âme et conscience – ce non signifiant : je préfère arrêter là qu’aller là où vous voulez me faire aller. Le bon éditeur saura l’accepter ; le bon éditeur sait comprendre vos forces et vos faiblesses, se couler dans votre façon de travailler, vous accompagner dans vos difficultés et vous aider à magnifier vos talents pour servir votre projet – projet auquel il croit aussi, un minimum, ou bien il n’aurait pas dû l’acheter, de toute manière, s’il voulait en faire totalement autre chose. Pour caricaturer, on ne demande pas à un roman de hard science de devenir du romantisme réaliste.

En principe, il aime ce que vous faites et c’est pour cela qu’il vous fait bosser. C’est la base de la relation. C’est aussi pour cela qu’il s’agit surtout d’une rencontre humaine. Et j’ai beaucoup de chance, parce que je suis très content de mes rencontres dans ce métier.

(Sinon, le lolcat d’illustration vient de cette très synthétique et drôle série d’articles sur l’édition du point de vue de l’éditeur, en anglais et résumée avec des chats, à lire absolument : ici, ici et .)

D’autres questions sur le métier de l’écriture ? Balancez-moi un mail ! 

2014-11-06T09:45:58+01:00lundi 21 juillet 2014|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Question : vivre les corrections

Surface ! Surface !

Couv. service artistique Seuil Image © Bertrand Desprez / Agence VU

Deux semaines plus tard exactement après l’entrée en plongée profonde, je refais surface : salut, vaste monde, avé, auguste lectorat ! La première et imposante grosse passe du retravail sur Léviathan : La Nuit a été effectuée et remis à l’éditeur. Entre autre choses, il s’est agi de couper à peu près 15 % du volume de la première version, c’est-à-dire que je me suis appliqué à ôter le maximum de gras, pour ne laisser qu’un bon gros steak musclé et aussi consistant que possible. J’ai vraiment hâte que ce livre sorte et que vous le découvriez, que les enjeux tournant autour de Michael et Masha commencent à être révélés, et que vous fassiez connaissance avec Andrew Leon, troisième protagoniste principal de la série.

Pendant que je me trouvais dans ce no man’s land où se retirent les auteurs en période de révision, où les frontières se brouillent entre le jour et la nuit, la vie et la mort, pour vous laisser croire finalement que vous n’êtes qu’énergie pure (vous vous nourrissez de pâtes) et que la fiction est aussi vraie que la réalité (vous n’avez plus de réalité) (ce passage vous est offert par l’Amicale des Poètes Maudits), j’ai reçu tout un tas de gentils messages et de commentaires sur le blog et Facebook : merci à vous tous pour vos encouragements et votre suivi de cette aventure. Je m’en vais répondre, mais je voulais d’abord vous faire ce merci collectif : l’auteur du XXIe siècle a de la chance, car sa profession n’est finalement plus aussi solitaire qu’elle l’était autrefois.

Je vous propose de finir par un autre petit morceau qui m’accompagne pendant l’écriture de la trilogie Léviathan. Un type qui répète “Who am I ?” (qui suis-je ?) en boucle pendant six minutes sur un fond planant collerait bien tout spécialement avec les débuts de La Nuit.

2012-04-27T22:27:09+02:00lundi 6 février 2012|Journal|14 Commentaires

Inquiring minds want to know

Bah alors ? Qu’est-ce qu’il fout, Davoust ? Six jours sans une entrée, sans une page, sans même un pauvre lolcat paumé dans le désert de Gobi ?

Eh bien, je suis dans mes corrections. Pour être exact, je suis dans mes corrections jusqu’au cou. Je travaille toujours sur Léviathan : la Chute, dont j’ai parlé à Wake-Up Call et seulement là pour l’instant, je prévois une entrée en bonne et due forme expliquant enfin ce qu’est ce thriller mâtiné d’aventure mâtiné d’ésotérisme, mais je suis un petit superstitieux, j’avoue que je préfère voir ces corrections progresser sereinement plutôt que de prendre ce temps pour parler du livre pour l’heure. Ce projet est le plus gros défi que je me sois fixé jusqu’ici, c’est une longue histoire (une trilogie), ça se passe de nos jours (donc avec toutes les agaçantes contraintes du monde réel), avec plusieurs points de vue principaux, bref, c’est diablement complexe.

Et, comme toujours quand je m’enterre pour écrire, ma seule (rare) distraction prend la forme d’un peu de webmastering çà et là. Tu auras peut-être remarqué, auguste et perceptif lectorat, que cette entrée est la première d’une catégorie “Journal”, alias “j’assume finalement que c’est aussi un blog et que parfois, c’est mieux de dire clairement de quoi il s’agit plutôt que de classer l’article n’importe où”. Surtout, avec La Chute qui se profile à l’horizon, je me sens un peu à l’étroit dans la mouture actuelle du site, malgré tout le merveilleux travail accompli par Victor en début d’année, qui m’ a appris et apporté beaucoup. C’est en partie de nos réflexions communes qu’une v4 du site va émerger à moyen terme. Au programme : un espace mieux délimité et plus clair pour le blog, des actus plus lisibles et plus faciles à retrouver et, si j’y arrive, un emballage trop méga wiz niveau graphique.

Dans l’intervalle, je retourne en Antarctique et à Los Angeles. Ce blog va donc peut-être ralentir un peu dans les jours qui viennent, mais je reste perpétuellement ici et .

Soyez pas sages !

2012-04-27T22:28:14+02:00mardi 19 avril 2011|Journal|5 Commentaires

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